Autant l'avouer d'entrée, NEWESTERN n'est pas vraiment ma tasse de thé. En matière de presse comme dans bien d'autres domaines, l'Equitation Western en France souffre d'un certain retard par rapport à ses voisins. Posez un jour vos yeux sur les revues Western de nos amis allemands, belges ou italiens et vous comprendrez de quoi je veux parler. Le Quarter Horse News en version française ce n'est pas pour demain j'en ai bien peur. Mais quand il y a un numéro qui consacre 7 pages au Cutting, je fais l'effort de l'acheter. Rien de bien particulier à dire sur ce numéro spécial mais il est quand même regrettable que la première phrase sur laquelle mes yeux se posent quand je l'ouvre chez le marchand de journeaux soit la suivante :
"Avant la dernière AG, la France du Cutting semblait divisée en deux... A l'Ouest les Amateurs jouaient entre eux dans la cour des grands d'Europe. Sûrs de leur maîtrise, il se fixaient une demi douzaine de rendez-vous sans souci apparent de prosélytisme. A l'Est , les professionnels animaient un circuit d'une dizaine de concours avec un Futurity à suivre. Force est de constater que le développement du Cutting reste à faire. [...] Dès lors, la volonté de la nouvelle équipe d'élargir l'audience du Cutting a de bonnes chances d'être couronnée de succès."
J'ai participé à cette fameuse Assemblée Générale du 31 Janvier 2009 qui a vu l'élection d'un nouveau bureau à la tête de la NCHA of France. Je n'y suis pas allé pour en découdre, ni pour me justifier. Quand je lis ces quelques lignes d'un auteur, malheureusement anonyme, je n'ai pas plus envie de me chamailler ni de revenir sur des histoires qui me passent depuis bien longtemps au dessus de la tête. Un nouveau bureau a été élu et je lui souhaite de réussir, quel que soit son programme. Ranch Cutting ou pas, ce n'est absolument pas mon problème contrairement à ce que semble penser Marc Bainaud dans l'interview du nouveau président de la NCHA of France. Après avoir donné beaucoup à cette association, j'ai appris aujourd'hui à me montrer plus égoïste. Depuis un moment déjà, mon objectif est uniquement de me faire plaisir à cheval sans avoir ni comptes à rendre ni pincettes à prendre vis à vis de personne. Mon seul intérêt c'est qu'il y ait du Cutting de qualité peu importe où, organisé par qui ou encore avec quels concurrents. Mais je suis surpris que lors de cette AG l'opinion défendue dans les lignes évoquées plus haut, forcément partagée par certains, n'ait pas été défendue de vive voix. Je me serais fait un plaisir de rafraîchir la mémoire défaillante de certains. Je me contenterai de rappeler aux partisans du "il n'y a qu'a" ou du "faut qu'on" que nous les avons peu vu quand il fallait porter des barrières ou rembarquer des vaches pour organiser des shows à Lavau, Azay-sur-Cher, Lamotte-Beuvron ou Ozoir-le-Ferrière.
Il n'y a jamais eu autant de bons chevaux de Cutting en France c'est une évidence et une vraie chance comparé aux autres disciplines Western. Mais quand on regarde bien le calendrier, on s'aperçoit vite qu'organiser des shows de qualité est de plus en plus dur. Immanquablement, ce sont ceux qui n'ont jamais organisé le moindre show, qui ne se sont jamais impliqués dans l'association ces 10 dernières années ou bien encore qui ne daignent même pas se déplacer en concours qu'on entend brailler pour distiller conseils, leçons et petits mots. C'est vieux comme le monde et on n'y pourra jamais rien. Personne n'est obligé de s'investir et je comprends très bien ceux qui veulent juste participer ou entraîner des chevaux mais dans ce cas là on s'abstient de donner la moindre leçon. Je ne sais pas si le Cutting est un milieu "fermé". Ce qui est sûr en tous cas, c'est que pendant des années ce sont toujours les mêmes qui l'ont porté à bouts de bras en organisant des concours, des clinics, en faisant venir des juges, en prêtant des chevaux et en réglant chaque jour les nombreuses petites tracasseries administratives ou personnelles. Nous n'avions dès le départ pas vocation à le faire éternellement et certains trouvaient en plus le moyen de ne pas être satisfaits. Cela nous place aujourd'hui dans une position beaucoup plus confortable. Simples pratiquants, nous sommes libres d'aller où on veut avec pour unique souci de privilégier le bon Cutting.
Pour autant, je ne perds non plus de vue où est notre intérêt. Bien sûr, on peut toujours aller cutter à l'étranger en Allemagne, en Hollande ou en Italie. Cependant, pour plein de bonnes raisons, on a besoin de bons shows de Cutting en France. C'est d'ailleurs pour cela qu'on se démènera toujours pour essayer d'en organiser ou pour participer et soutenir les meilleurs shows en France. Une seule chose compte : la qualité du Cutting proposé et de l'opposition offerte. Certains feraient bien de comprendre très rapidement qu'ils partagent pleinement cet intérêt car le jour où personne ne sera motivé pour organiser des shows en France, il ne leur restera que leurs yeux pour pleurer.
En fin de compte, cela dépasse toutes les petites histoires de personnes, les chamailleries ou les divergences de points de vue. Si tout le monde ne s'y met pas, il sera impossible de pratiquer correctement notre sport en France. Alors, pour reprendre le titre de l'article de NEWESTERN, je ne rêve que d'un nouvel élan pour le Cutting mais ce sera d'autant plus facile si certains arrêtent de se comporter comme des boulets. En Cutting après tout, ce qui importe c'est de ne surtout pas être un fardeau pour son cheval. A chacun d'essayer de s'en inspirer et de commencer à balayer devant sa propre porte. On verra à la fin de la saison ce chacun a fait pour promouvoir notre sport, organiser des shows, engager dans des classes, briller sur de gros concours ou convaincre de nouveaux pratiquants.