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30 juin 2010

Le cattle picking


A qui choisira les meilleures vaches ?

Le dernier numéro du Cutting Horse Chatter propose un article sur une dimension parfois méconnue mais néanmoins cruciale du Cutting : comment choisir les bonnes vaches. Dans le Cutting moderne, le choix des vaches est devenu l'élément clef qui distingue les vainqueurs des battus. Les chevaux et les cavaliers sont tellement forts aujourd'hui, le niveau a progressé à un tel point que l'importance de choisir les bonnes vaches prend tout son sens pour désigner celui qui remportera le trophée. Compter sur des shape cuts ou attendre la dernière vache ne permet même plus d'accéder aux finales. Pour espérer l'emporter, il faut avoir un plan et se présenter dans l'arène en sachant quelles vaches on va trier et pourquoi. Roger Wagner explique que le cattle picking repose sur un savant mélange d'expérience et de savoir faire. Bien sûr, il y a aussi une part de chance qu'on ne peut pas négliger. Il faudra toujours compter avec son tirage au sort, avec les vaches qui sont restées fraîches ou avec celles qui veulent bien rester dans les bons spots et qu'on peut trier facilement. Avec $ 3 millions de gains et 20 ans à shower des chevaux de Cutting, Roger ne compte plus sur la simple chance depuis longtemps. Encore aujourd'hui, il ne rate jamais une préparation de troupeau car il sait depuis longtemps que c'est là que tout se joue. Avec le bétail moderne, toujours plus combatif et imprévisible, une vache rerun finira toujours par valoir au cavalier un miss, un out of position ou un tri raté.


Roger explique que le 1er job du cavalier c'est de connaître le troupeau, de bien identifier chaque vache qui le compose. C'est pour cela que regarder le herd settling est si important. Cela évite de partir dans l'inconnu sans savoir quelles vaches ont été triées. Une situation que Roger Wagner déclare détester. Lors de la préparation du troupeau, à laquelle il assiste toujours, il va donc établir une liste des bonnes vaches potentielles. Il les rayera sur sa liste à mesure qu'elles seront triées par d'autres cutters passant avant lui. Roger explique qu'il va donc lister autant de vaches que possible. Pour chacune d'entre elles, il notera autant de détails que possible de façon à être bien sûr de les reconnaître au premier coup d'oeil. Selon son tirage au sort, sa liste comprendra au minimum 6 à 8 vaches de façon à toujours disposer de plusieurs options même si certaines de ses vaches sont travaillées par d'autres cutters. Le défi ici dans un premier temps ce sera d'être capable de reconnaître les vaches au sein d'un troupeau. Chez nous la tache est d'autant plus complexe que nous disposons de troupeaux la plupart du temps homogènes. Pour des personnes peu habituées à manipuler le bétail, c'est parfois très difficile tant rien ne ressemble plus à une vache qu'une autre vache pour un néophyte. Roger explique que ce sont les détails qui sont les plus importants pour reconnaitre à coup sûr les vaches. Bien plus que la couleur ou la taille, critères génériques et peu fiables, Roger s'attachera à observer la forme des oreilles, des yeux, de la queue, du ventre. Autant de petits détails qui font de chaque vache un individu unique pour qui sait bien les observer.


Le principal intérêt de connaître chaque vache selon Roger Wagner c'est avant tout de pouvoir éliminer les reruns. Il explique en effet qu'il ne cuttera pratiquement jamais une vache qui a déjà été triée. S'il passe dans les derniers, il préférera toujours trier une vache qui ne lui plaisait pas trop au début mais qui est restée fraîche. Bien souvent, elle aura eu le temps de se calmer et sera des fois finalement une assez bonne vache en fin de bunch. Une vache qui a travaillé plusieurs dizaines de seconde ne doit pas être triée de nouveau. Elle imposera tout de suite une trop forte pression au cheval et surtout elle aura vu au moins une fois comment le déborder. Le risque d'être débordé ou piégé par une telle vache est trop important. Bien sûr, s'il passe dernier ou si une vache a été cuttée juste quelques secondes Roger pourra des fois être obligé de se tourner vers une vache rerun. Mais dans ce cas là, il partira dans le troupeau sans plan établi et cherchera avant tout à bien regarder ce qui démarre devant son cheval. Si une vache s'éloigne gentiment de lui alors il saisira le shot et se lancera sur elle même s'il sait que c'est une rerun. Mais ce n'est une option qu'il ne prendra que contraint et forcé et en dernier recours.


Identifier les vaches est déjà un bon début. La seconde étape et la plus compliquée c'est de parvenir à distinguer sur sa liste les bonnes vaches des mauvaises. Si on identifiera chaque vache, il convient à un moment donné de faire une choix et de noter les 6 à 8 vaches que l'on estime les meilleures. Pour se faire, rien ne remplace l'expérience tant il n'y a pas de recette miracle. Il faut observer le herd settling et regarder attentivement comment les vaches réagissent. C'est la seule indication qu'on puisse obtenir et la seule à laquelle on puisse se fier. Roger Wagner va donc rechercher en priorité les vaches qui lors des déplacements du cheval du herd settler stoppent et le regardent. Il évitera les vaches qui fuient ou au contraire celles qui refusent de s'écarter devant le cheval. La bonne vache sera souvent celle qui s'écarte du cheval gentiment puis stoppe dès que celui-ci la dépasse. C'est le signe d'une vache curieuse et respectueuse qui a toutes les chances de mettre en valeur le cheval. Roger s'attardera aussi sur les jolies vaches, celles qui ont l'air en bonne santé. Une vache qui a bien mangé, qui a bu sera en général plus simple à travailler qu'une vache en mauvaise état, maigre, malade ou fatiguée. Celles-ci auront plus tendance à ne pas respecter le cheval.


Roger explique aussi que la race importe beaucoup selon lui. Il priviligiera souvent les vaches issues de croisement avec des Brahmans. On les reconnaît souvent à la forme spécifique de leurs oreilles. Ce sont selon lui des vaches plus attentives, plus respecteuses et plus intelligentes que la moyenne. Il se méfiera en revanche des angus, réputées pour être moins alertes et moins faciles à contrôler car plus imprévisibles. Il note pour conclure qu'il convient aussi de bien connaître son cheval et de choisir des vaches qui matchent bien avec son style. Si le cheval a un gros eye appeal mais qu'il peine à tenir la pression, privilégiez des vaches calmes qui resteront facilement au centre et le mettront en valeur sans le mettre trop en danger. Si au contraire le cheval possède un gros stop, Roger sélectionnera alors des vaches plus sportives qui offriront plus de challenge. Voilà des principes généraux dont chaque cutter peut s'inspirer. Rien ne remplacera néanmoins la pratique et l'expérience. Mais si il n'y a qu'une seule leçon à retirer de tout cela c'est que le cattle picking fait la différence. C'est une évidence aux USA, c'est parfois moins clair chez nous où sur certains shows personne ne regarde les vaches avant la classe. Cela consterne les cutters américains comme Scott Ferguson car selon eux cela revient à se lancer dans le troupeau les yeux bandés.

1 avr. 2010

Les "practice" horses


Idéal pour apprendre

C'est une nouvelle mode aux USA. Tous les meilleurs Non Pros ont le leur. Evidemment, il nous fallait le notre et on l'a trouvé avec un fils de HIGH BROW CAT par une fille de PEPTO. Le practice horse c'est un cheval que vous ne montez qu'à l'entraînement ou presque. A côtés de vos chevaux de shows, c'est un cheval que vous pouvez travailler régulièrement sur les vaches et avec lequel vous pouvez vous entraîner à mieux vous asseoir, à mieux trier et à mieux cutter tout simplement. C'est en réalité un cheval de Cutting honnête qui vous permet de pratiquer régulièrement votre sport favori sans trop fatiguer votre cheval de concours.


Souvent, les cutters utilisent des chevaux acquis pour une somme raisonnable et qui connaissent leur travail. Ils pourront permettre à un cavalier débutant de développer son niveau d'équitation. Le cutter amateur Eric Kenney avait par exemple acheté BET ON BLUE pour $ 10 000 à Skip et Elizabeth Queen lors de ventes aux enchères. Le petit hongre par BET ON ME devait lui servir de practice horse pour s'entraîner et mieux shower ses chevaux de show TREYMENDOUS ou BRONZED FEATHER. BET ON BLUE affichait $ 50 000 de gains et une carrière honnête en Aged Events sous la selle de Liz Queen. Un profil idéal pour qui cherche une monture solide à même de lui apprendre les bases du Cutting.


Le practice horse c'est aussi souvent un cheval qu'on peut shower à petit niveau pour soulager un peu ses chevaux de shows. Comme c'est un cheval destiné à être monté souvent, on le connait bien et donc il est facile de le shower. Il peut aussi pallier à la blessure d'un de ses chevaux de tête. C'est exactement ce qui est arrivé à Eric Kenney qui a showé BET ON BLUE pendant un an après la blessure de sa principale monture TREYMENDOUS. Avec son practice horse, Eric a remporté près de $ 15 000 ! Comme quoi, une monture honnête achetée une bouchée de pain peut être un bon cheval pour peu qu'on travaille et que la complicité s'installe.


Depuis le début de l'année, nous nous entraînons avec "MC" qui est devenu notre practice horse officiel. Carrière de Aged Events correcte, pas de gain en week-end shows, facile à monter et très solide. C'est le cheval idéal pour permettre à chacun d'entre nous de pratiquer le plus possible. On peut le monter à la maison, en condition de shows, et ainsi développer notre showmanship et apprendre de nos erreurs sans pour autant dérégler nos chevaux de shows. C'est aussi un cheval qu'on pourra shower de temps en temps, en Open, en Non Pro et aussi dans les classes novice horses.


Bien sûr, il faut un cheval très solide qui acceptera que les cavaliers différents se succèdent et commettent des erreurs. On a pas forcément besoin d'un cheval de calibre mondial même si un bon cheval sera toujours plus agréable à monter. Un cheval honnête, qui sait cutter et qui est tolérant fera bien l'affaire. Chaque cavalier pourra le monter pour travailler ses points faibles : les tris, les stops, l'assiette... Depuis l'arrivée de notre gentil petit practice horse, nous avons vraiment pu travailler tout cela. Espérons que cela porte ses fruits avec le 1er show qui approche à grand pas.


PS : Les practices horses font déjà des émules en France. Après "MC" c'est "DLT" also known as "Lipstick" qui vient de poser ses sabots en France. Il n'y a pas à dire, un bon petit cheval avec aucun gain en week-end shows, ça le fait pour s'entraîner. Sait on jamais, on peut même espérer le sortir un jour sur un petit concours ! Quand elle sera prête...

22 févr. 2010

Acheter un cheval de Cutting 3


Ou le trouver ?

Une fois les différents critères pour trouver un bon cheval passés en revue et détaillés, il ne reste plus qu'à régler les questions pratiques. Bien évidemment, la première qui se pose est de savoir où trouver ce super cheval. On peut commencer de façon assez logique par la France. Trouver un cheval de Cutting chez nous a beaucoup d'avantages. On évite bien sûr tous les coûts et les risques liés à l'importation. Au delà de cela, on bénéficie aussi d'un autre avantage non négligeable et pourtant moins évident. Un cheval habitué à shower chez nous peut être un gros plus. En effet, nos conditions de shows et notre bétail sont très différents de ce qui se fait aux USA. Beaucoup de chevaux importés ont besoin d'un temps d'adaptation, parfois assez long. Certains mettent une saison entière à prendre complètement le rythme et leurs marques. Un cheval performant en France et en Europe sera donc un gros plus car il sera directement utilisable et prêt à gagner en show. Les avantages logistiques sont aussi nombreux : il est facile d'aller le voir en concours, de l'essayer et de le ramener à la maison. Plusieurs cutters français ont déjà vendus d'excellents chevaux à d'autres cutters. Le problème en réalité c'est que le marché chez nous est très faible et les occasions très rares. Peu de bons chevaux sont à vendre et donc il faut être prêt à saisir la bonne opportunité le jour où elle se présente. Même si on élargit la recherche au niveau européen, le marché est très réduit et on ne croise qu'occasionnellement des bons chevaux à vendre. Si vous en croisez, on ne peut que vous conseiller de saisir la balle au bond. Nous avons de très bons chevaux en France et en Europe, qui valent parfois nettement ce qu'on peut trouver aux USA. Plusieurs chevaux vendus chez nous ces dernières années viennent d'ailleurs au départ des USA. Ils ont été importés, showés quelques années puis revendus à un autre cutter. Ca peut être un très bon plan pour un nouveau cutter.

L'autre solution, c'est de se tourner vers l'Amerique du Nord. Là forcément, les choses se compliquent mais cela reste une aventure que beaucoup de cutters français ont déjà menée et réussie. Aux USA, pas de problème au niveau du marché. L'offre est abondante et les chevaux à vendre ne manquent pas. Le vrai défi c'est plus de trouver le bon cheval et là attention car l'Euro fort attire les convoitises de nombreux petits malins qui y voient une bonne occasion de refourguer en Europe la première bourrique venue. C'est à l'acheteur de bien s'entourer et de bien réfléchir pour ne pas tomber dans le panneau qui a été depuis des années une vraie plaie pour l'Equitation Western. On empêchera jamais certains d'avoir une vision à très court terme et de préférer se mettre dans la poche $ 20 000 de commission sur un cheval à $ 25 000 plutôt que de respecter les règles. Mais à ce jeu là, on finit souvent par se retrouver sans client et sans cheval à monter. Il ne reste plus alors qu'à venir aux shows juste pour commenter confortablement accoudé à la barrière. Comme quoi, il y a une justice. Beaucoup d'entraîneurs aux USA l'ont bien compris et ils ont des visions à plus long terme qui les poussent à essayer de satisfaire leurs clients. L'Europe est un marché intéressant pour eux, à développer certes, mais cela n'est possible qu'en jouant le jeu et en sélectionnant de bons chevaux. Certains l'ont bien compris, à vous de vous adresser plutôt à eux. Plusieurs top entraîneurs actuels ont dans leurs gros clients des européens, les américains prennent donc conscience petit à petit de notre potentiel. On peut aussi trouver de bons chevaux au Canada mais ils sont un peu plus rares. Les prix sont à peine plus avantageux mais pour les bons on reste sur les standards américains qui placent les chevaux de Cutting assez logiquement aux prix de chevaux de sport. L'Australie pourrait offrir se supers chevaux mais l'importation est très compliquée. Le brésil deviendra peut être enfin un marché à surveiller dans les années à venir tant le Cutting s'y développe ces dernières années.

Comment le trouver ?

En France ou même en Europe, le bouche à oreille suffira tant le monde du Cutting est petit. Les chevaux à vendre son rares et si vous êtes attentifs vous ne passerez pas à côté. Quand on recherche outre atlantique, cela demande plus d'organisation. La première solution, et certainement la meilleure, sera toujours d'avoir un super contact aux USA qui cherche pour vous. Quelqu'un en qui vous avez toute confiance qui pourra sonder le marché, sélectionner de bons chevaux que vous pourrez ensuite aller essayer. C'est la solution idéale car elle vous laisse du temps et vous permet de déterminer exactement quels chevaux vous ciblez. Un bon entraîneur aux USA saura vous conseiller, chercher pour vous et vous fournir tout un tas d'infos inaccessibles depuis chez nous. Bien sûr, cela a un prix et il faudra lui payer une commission. Mais si cela permet de trouver le bon cheval alors c'est un très bon investissement. Le problème c'est souvent de savoir comment trouver ce contact. Ca peut être quelqu'un que vous rencontrez sur un show, plusieurs cavaliers américains sont venus shower en Europe ces derniers mois, ou sur un clinic auquel vous participez. Vous pouvez aussi vous appuyez sur l'expérience d'autres cutters français qui ont importé avec succès de bons chevaux. Ils vous donneront des contacts ou des adresses fiables. On peut enfin envisager de prendre des contacts soi même ou par le biais de la NCHA avec des personnes qui semblent compétentes. Le tout en fait c'est de trouver quelqu'un de fiable et de compétent qui se mettra à votre service. Il effectuera un travail de recherche et de conseil et en échange vous lui paierez une commission sur l'achat de votre cheval. Il faut donc une vraie relation de confiance avec quelqu'un de très professionnel qui comprend son intérêt à satisfaire un bon client qui lui en amènera peut être d'autres.

Deuxième option, qu'on peut coupler avec la 1ère si on a un contact sur place, prendre son bâton de pèlerin et se rendre directement sur place. Pendant les périodes de gros shows au Texas notamment, les chevaux à vendre ne manquent pas et vous pourrez trouver une fois sur place de quoi vous satisfaire. Une fois là bas, un contact local pourra vous aiguiller vers des chevaux à essayer. Vous pourrez aussi visiter les gros ranches ou plusieurs adresses qu'on vous a conseillé pour voir ce qu'ils ont à proposer. Rapidement, en discutant, en nouant des contacts vous dénicherez des chevaux à essayer. C'est quand même une méthode plus risquée et qui supposera aussi de se décider vite. Mais si vous partez dans l'idée de trouver un cheval ce n'est pas forcément un problème. Vous pourrez aussi vous rendre sur des shows et observer des chevaux qui vous plaisent. Libre ensuite à vous de vous renseigner et de voir ce qui peut être à vendre. Vous pourrez enfin visiter les temples des ventes aux enchères et éventuellement miser sur la bonne affaire. Attention quand même, pour pouvoir être fait sérieusement cette démarche demande une sacrée organisation. Au delà des démarches financières, il faudra bien sélectionner les chevaux qui vous intéressent, estimer leur prix. Il faudra peut être même aussi aller les essayer avant et inspecter leur santé. Les radios et la présentation en live sur les vaches pendant la vente, souvent médiocres, ne peuvent suffire pour se faire raisonnablement un idée. Attention aussi aux frais en tous genres qui peuvent gonfler votre mise initiale. Faute d'un bon contact là bas qui vous aidera, les ventes aux enchères sont à réserver vraiment aux connaisseurs. Dernière solution, les annonces qui ne manquent pas notamment sur Internet avec des sites spécialisés comme Buy Cutting Horses. Vous pourrez bien sûr vous renseigner de votre côté mais sans contact aux USA il sera difficile de savoir ce que valent vraiment les chevaux qu'on trouve dans les petites annonces. Difficile aussi de se décider à partir d'une annonce à traverser l'atlantique pour essayer un cheval. C'est une méthode risquée car ces sites ne comportent pas que des bons chevaux et vous n'avez aucune garantie qu'ils passent ou non une visite véto. Le risque de se déplacer pour rien est donc grand.

L'essayer ?

L'essai est une étape obligée dont on ne peut raisonnablement se dispenser. Bien sûr, quelqu'un qui vous connaît et en qui vous avez toute confiance peut essayer un cheval pour vous mais il est très dur de faire l'économie d'un voyage sur place et de l'essayer soi même. C'est la seule façon de savoir quel feeling vous avez avec le cheval et si sa façon de travailler convient à votre niveau. Par essai, on entend pas juste le monter sur le plat ou sur le pro cutter. Vous devez pouvoir l'essayer sur les vaches, si possible même fraîches. Vous devrez bien sûr vous acquitter des frais mais c'est un bon investissement car il est impossible de se faire une idée sur un cheval de Cutting sans l'essayer sur les vaches. Vous jugerez aussi le sérieux du vendeur qui vous mettra ou non dans les bonnes conditions pour essayer le cheval. Si vous avez un contact sur place, il peut vous accompagner et essayer lui aussi le cheval. Il vous donnera son avis et cela complétera la présentation que le vendeur ou son entraîneur vous feront du cheval. Même si vous trouvez un cheval tous seuls, n'hésitez à demander à un contact sur place si vous en avez un d'essayer aussi le cheval. Vous le paierez pour cela mais son avis et ses conseils pourront être précieux. Plusieurs avis valent mieux qu'un.

Sur l'essai en lui même il n'y a pas de technique particulière. Vous pouvez faire une première vache en laissant travailler le cheval pour voir comment il se comporte. Intervenez peu et laissez le cheval travailler. Vous pourrez déjà repérer quels sont ses points forts et ses points faibles. On peut aussi pousser un peu plus le cheval sur une autre vache, l'envoyer stopper et voir comment il réagit. Augmentez un peu la pression et voyez comment il s'en sort. Soyez attentifs à ses réactions, ses réponses à vos propres actions. Evaluez aussi son confort. Les tris permettront de mesurer s'il est facile à monter où si rapidement son niveau de dressage se détériore. Pensez aussi à bien l'essayer sur le plat pour être sûr que son niveau de dressage et son comportement général sont compatibles avec votre niveau d'équitation. Un essai ne vous suffira peut être pas. Vous pouvez très bien revenir l'essayer. Souvent pour un premier essai, le cheval sera déjà sellé quand vous arrivez. L'entraîneur aura peut être travaillé une vache avant pour le régler. Sans aller jusqu'à la visite surprise, un second essai vous permettra peut être d'essayer le cheval dans un cadre plus cool. En manifestant clairement votre intérêt, vous aurez aussi peut être à peine plus de temps et ce 2ème essai viendra compléter vos impressions sur ce cheval. Ce sera peut être aussi l'occasion d'éclairer avec le vendeur certaines infos que vous aurez accumulé en amont. N'hésitez pas aussi à bien discuter avec le vendeur. Il connaît son cheval et en détient le mode d'emploi. Si vous faîtes affaire, ses conseils seront précieux et établir un bon contact avec lui vous sera toujours très utile par la suite. Si l'essai n'est pas concluant selon vous, veillez à ne pas hésiter inutilement pendant des lustres et annoncez la couleur à votre contact et au vendeur. Il est bon d'être clair et d'expliquer ce qui ne colle pas, ça évite de froisser quelqu'un et c'est aussi respecter les autres que de ne pas leur faire perdre de temps inutilement.

Faire passer une visite d'achat ?

Une fois le cheval choisi et l'essai validé, la visite véto est importante sous peine d'aller aux devants de très grosses déconvenues. Il parait impensable de se lancer sans faire confirmer l'état de santé du cheval et sans certifier son aptitude à la pratique de Cutting. Ce sport est une discipline exigeante qui réclame des athlètes et pleine possession de tous leurs moyens physiques. C'est regrettable, mais tous les chevaux aux USA ne sont pas en parfaite condition et certaines lignées sont connues pour des problèmes de santé récurrents. Une visite sérieuse s'impose, malgré le coût qu'elle peut représenter, entre $ 500 et $ 1000 selon les examens pratiqués. Avant de vous lancer, concertez vous quand même avec votre contact si vous êtes passé par lui. C'est aussi sa responsabilité de bien estimer le cheval et de voir si ça vaut le coup de l'envoyer devant le véto. Discutez aussi avec le vendeur pour essayer d'apprendre si le cheval a déjà été blessé. Tentez de savoir si le cheval a déjà été injecté, c'est courant aux USA et pas forcément très grave mais c'est préférable de le savoir. Si votre contact a le moindre doute, s'il pense que le cheval ne passera pas la visite il doit vous le dire car cela ne sert à rien de claquer $ 500 pour rien. On peut toujours détecter un problème qui compromette la vente, c'est bien pour cela qu'on passe une visite, mais vous devez déjà insister lourdement sur le fait que vous voulez un cheval sain.

Car vous vous heurterez sûrement à un problème courant. Aux USA, les chevaux s'achètent puis se revendent. On ne les garde pas forcément très longtemps. Un cheval sain chez eux n'est pas forcément sûr de passer une visite chez nous où les vétos sont bien plus pointilleux en général. Il y a aussi une différence de logique. Nous achetons des chevaux, nous payons cher pour les importer donc nous les gardons souvent longtemps. La santé est donc pour nous un élément capital. Cela échappe parfois aux américains pour qui en cas de problème on soignera le cheval puis on pourra le revendre ou faire de l'élevage si cela ne marche pas. Il convient donc de briefer votre contact et le vendeur pour bien faire sentir que vous ne transigerez pas sur la visite véto. C'est à vous de voir quels tests s'imposent au delà de la simple visite d'achat. Un test de flexion, puis des radios si il est négatif sont un minimum. En cas de doute sur l'essai, vous pouvez demander une prise de sang pour vérifier que le cheval était bien clean. Si la visite du véto américain, de préférence pas le véto du vendeur évidement, est ok n'hésitez pas a demander les radios et à consulter l'avis de votre propre véto en France. Vous pouvez aussi demander le rapport clinique. En cas de problème détecté ou de d'inquiétude de votre véto, réfléchissez ou au moins négociez le prix. Aux USA les chevaux show et s'entraînent beaucoup ce qui peut expliquer une usure parfois à peine prématurée comparé à un cheval de sport. Chez nous le rythme est plus cool mais veillez quand même à être très attentifs. Achetez en toute connaissance de cause et ne tentez pas pari sur la santé du cheval. Ce sera sinon une épée de Damoclès au dessus de votre tête qui vous posera problème constamment. C'est quand agréable de monter un cheval en pleine forme qui peut se donner à fond.

Négocier ?

Si la visite est ok, il ne restera alors plus qu'à négocier le prix et à trouver un accord avec le vendeur. Si vous êtes passés par un intermédiaire, l'inévitable question de la commission finira par se poser. La crainte c'est bien évidemment de surpayer le cheval et de se faire avoir sur la commission. C'est bien pour cela que vous devez avoir confiance dans votre contact. Mais on ne peut que vous conseiller d'aborder franchement la question dès le départ. Si vous demandez à quelqu'un de vous aider à trouver un cheval, posez lui directement la question de sa commission dès le départ. C'est normal qu'il soit payé pour son travail mais mieux vaut pour tous que cela se fasse en toute transparence. Annoncez lui votre budget. Pas la peine de le minimiser pour espérer mieux négocier, vous risquez de vous retrouver avec un cheval qui ne convient pas. Déterminez avec votre contact ce que vous recherchez, fixez un budget selon vos moyens et ensuite donnez lui une fourchette. A lui ensuite de chercher le bon cheval dans cette fourchette et de se payer sa commission. Même si vous débrouillez seuls, ne pensez pas faire l'économie d'une commission. Le vendeur a souvent un entraîneur qui exigera de toucher une commission sur la vente. Vous n'en saurez peut être rien mais ça comptera dans le prix de vente. Traditionnellement, les commissions sont fixées à 10 % du prix de vente. C'est un taux raisonnable et couramment pratiqué aux USA. Mais encore une fois, discutez en de façon transparente avant. Si vous passez par un contact, soit il négociera le prix directement et sa comm sera comprise dedans, soit plus rarement vous verserez après la vente une commission à votre conseil. Traditionnellement, l'entraîneur du vendeur partage la commission avec votre contact. C'est un accord qui doit être trouvé entre le vendeur, son entraîneur et la personne qui vous trouve le cheval. Très concrètement, si vous prévoyez une enveloppe de $ 40 000 pour acheter le cheval, le vendeur touchera en réalité environ $ 36 000 et les deux entraîneurs se partageront $ 4 000. C'est un accord qui peut être considéré comme normal.

Ensuite c'est à vous de négocier le prix. Si les comm vous paraissent déraisonnables et font gonfler le prix, par exemple si chaque entraîneur exige 10 %, c'est à vous de le détecter et de mettre les points sur les i. Estimer le bon prix pour un cheval est difficile. Mais si vous avez bien ciblez quel cheval vous avez en face de vous c'est plus facile. Une bonne étude du show record, des perfs récentes ou du parcours du cheval vous donneront des billes pour négocier. Appuyez vous aussi sur l'expérience d'autres cutters, sur d'autres ventes pour évaluer si le prix annoncé colle à celui du marché. Observez aussi rapidement les prix pratiqués dans les ventes aux enchères même si cela donne une image un peu déformée de la réalité. Des tonnes de variables peuvent faire jouer le prix, soyez y attentifs et sachez en jouer. Votre contact est aussi là pour vous conseiller donc aborder le sujet clairement avec lui. S'il est compétent, il saura négocier pour vous. Enfin, n'hésitez pas vous mêmes à négocier, réfléchissez, argumentez et faîtes une offre. C'est aussi un peu à vous à un moment donné de savoir ce que vous achetez et à quel prix. On ne peut se faire avoir que si on se laisse faire donc prenez le taureau par les cornes et préparez bien votre décision et votre négociation. Si on vous vend $ 40 000 un cheval qui en vaut $ 10 000 c'est malheureusement aussi que vous n'avez pas fait votre boulot et que vous êtes mal préparés. Estimez grossièrement la valeur d'un cheval n'est pas si compliqué et cela demande juste un peu de bon sens et de la curiosité. Mieux vous serez entourés, plus cela sera facile donc n'hésitez pas aussi à bénéficier de l'expérience, des conseils et des avis d'autres personnes. Ca vous permettra peut être d'éviter bien des pièges. Enfin dernière chose très importante : ne perdez jamais de vue que l'acheteur est en position de force. Rien ne presse et si le vendeur ne se montre pas raisonnable ou si vous avez l'impression de vous faire avoir rien ne vous empêche d'aller ailleurs voir d'autres chevaux.

L'importer ?

A ce stade, le cheval est à vous. Après avoir décidé s'il fallait l'assurer ou non, il restera à régler les détails de l'importation si vous l'avez trouvé outre atlantique. Premier élément à savoir, le prix et la pilule peut être difficile à avaler. C'est un élément à bien prendre en considération avant de se lancer. Tout compris, frais divers, quarantaine, transport et taxes il vous en coûtera grosso modo 5 000 euros. Le transport et la quarantaine vous reviendront à peu près à $ 5 000. Vous avez tout intérêt à passer par un intermédiaire spécialisé qui prendra en charge toutes les démarches et organisera la quarantaine et le le transport. Si vous vous débrouillez seuls, attention à ne pas vous retrouvez avec un container où il y a des places vides à côté de votre cheval. Tout retard vous coûtera de l'argent. Classiquement, le cheval démarre sa quarantaine juste après la vente et peut ensuite être acheminé chez vous dans le mois qui suit par avion. Si vous achetez votre cheval en début d'année, les transports sont nombreux et il y a de bonnes chances que votre monture voyage en bonne compagnie avec d'autres QH en partance pour l'Allemagne ou l'Italie.

Une autre solution sympa peut consister à laisser le cheval quelques semaines ou quelques mois à l'entraînement aux USA avant de le rentrer. Si vous connaissez quelqu'un de valable, peut être l'entraîneur qui vous a aidé à acheter le cheval, cela peut permettre de régler un peu le cheval avant de l'importer. Vous pourrez ensuite bénéficier des conseils de l'entraîneur qui connaîtra mieux le cheval et assurera le service après vente. Vous pouvez même envisager d'aller shower une fois la bas histoire de profiter de conseils et de vivre une expérience sympa. Si le cheval est éligible pour certains shows, comme des Aged Events par exemple, ça peut même être un sacré moment si vous en avez les moyens. Mais c'est bien une fois chez vous, peu importe où vous aurez trouver votre cheval, que tout commencera vraiment. Entre la découverte mutuelle, l'apprentissage, les premiers shows, les victoires, les déceptions c'est vraiment une grande aventure qui vous attend. Vous en prendrez pour 2, 5, 10 ou 20 ans et si tout se passe bien vous ne regretterez pas une seule seconde d'avoir bien préparé et réfléchi l'achat de ce cheval. Il faut un peu de courage et certainement un grain de folie pour se lancer, mais ce sport et les chevaux qui vont avec sont tellement formidables que l'immense majorité de ceux qui s'y sont mis s'en félicitent tous les jours. Alors prenez correctement votre élan et lancez vous !

18 févr. 2010

Acheter un cheval de Cutting 2


Identifier le bon cheval

Pour déterminer si un cheval vous convient avant d'aller l'essayer et de l'acheter, il peut être intéressant d'accumuler le plus d'informations possibles sur ce cheval. Tous ces éléments vous permettront d'identifier à quel type de cheval vous avez affaire. Selon l'utilisation que vous avez prévu d'en faire, vous pourrez déjà faire un premier tri des montures qui sont susceptibles de vous convenir et qui méritent d'être essayées. Accumuler ces éléments ne demandent pas forcément un gros investissement mais plutôt de la patience et de la curiosité. Internet sera votre ami et se révélera être une vraie mine d'informations pour qui sait à peu près où chercher. Nul besoin forcément d'être un spécialiste du Cutting, un bon moteur de recherche vous permettra déjà d'en apprendre beaucoup sur les chevaux qui sont dispos à la vente ou que l'on vous propose.

L'idée ici est double. Accumuler des infos en amont, avec l'aide du vendeur bien sûr, pour bien cerner quel cheval on vous propose. Mais aussi mieux connaître un cheval qui sera susceptible de vous plaire lors d'un essai. Quand on parle de critères, on pense à l'âge, aux gains, aux origines, au back-ground, au show record du cheval mais aussi à plein d'autres éléments plus difficiles à décoder comme son histoire, son programme d'entraînement ou son style. C'est en croisant tous ces éléments que vous pourrez dire si vous êtes devant un cheval plutôt de calibre Open ou Amateur. Tous ces différents critères vous permettront de mieux évaluer si tel ou tel cheval semble mieux fait pour vous : votre niveau d'équitation, vos objectifs, votre façon de monter ou vos goûts. Avant de prendre la décision d'acheter, il faut donc se pencher sur un ensemble d'éléments qui sont capitaux pour espérer trouver le bon cheval.

L'âge

Ce n'est pas forcément le 1er critère qui guidera votre choix mais on le traitera ici en 1er pour une raison simple. Deux voies s'ouvrent devant vous : acheter un cheval fini c'est à dire dont le dressage est terminé et qui est prêt à l'emploi ou acheter un prospect c'est à dire un cheval dont le dressage est à terminer voir même à faire s'il s'agit d'un poulain. On ne répétera jamais assez qu'un débutant a tout intérêt à se tourner vers un cheval fini, prêt à l'emploi avec un dressage très solide. Un tel cheval sera pour un débutant un véritable professeur qui permettra de s'amuser rapidement tout en apprenant une discipline dont on découvre vite qu'elle est infiniment subtile et complexe. Un débutant pourra compter sur un cheval solide pour pardonner les erreurs et enseigner les bons réflexes. Il vous permettra surtout de commencer rapidement le Cutting et donc d'apprendre, d'élever votre niveau d'équitation. Avec un cheval fini, on minimise enfin tous les aléas liés au dressage, à l'entraînement ou aux blessures. On achète un cheval directement prêt à l'emploi dont le potentiel est quantifiable immédiatement et de façon assez certaine. Si on met de côté la question des Aged Events qui sont rares chez nous, on considérera qu'un cavalier un peu confirmé ou un Non Pro pourra se tourner vers des chevaux de 5 ans ou plus qui approchent de la fin de leur dressage et possèdent déjà une petite expérience en show. Pour un cheval d'amateur ou de débutant, on misera plutôt sur un cheval vraiment solide et expérimenté c'est à dire âgé d'au moins 7 ans voir idéalement de 8 à 10 ans pour un vrai débutant. On peut même parfois ne pas hésiter à miser sur des vieux routiers âgés d'une quinzaine d'années. Ce seront de supers profs et de vrais guerriers des week-end shows. Pour un cheval d'Open, l'âge importe peu ce sont surtout les objectifs et les shows visés qui dicteront le choix. L'option d'un jeune cheval qu'on fait entraîner est une démarche bien différente. Sur un jeune cheval, le risque est intrinsèquement plus grand car selon le stade de dressage on spéculera sur un certain potentiel technique, physique et mental qui ne se confirmera qu'une fois le dressage terminé. Il convient aussi de bien envisager l'investissement sur le long terme car le dressage et l'entraînement impliquent un coût, à peu près $ 1 000 par mois chez un bon entraîneur aux USA pendant au minimum 20 mois si on part avec un poulain soit déjà près de $ 20 000, et des risques de blessures notamment, $ 15 000 de frais pour une opération de coliques par exemple, qu'on ne peut oublier.

Si on fait le choix d'un cheval à entraîner, la question de l'âge est de toute façon aussi primordiale car on pourra acheter son futur cheval à différents stades du dressage. En gros, plus on va l'acheter tôt, par exemple un poulain de 6 mois, plus on spéculera sur un potentiel éventuel qu'on estime détecter. Ce sont avant tout les origines du cheval et également sa conformation qui détermineront alors le prix et guideront l'investissement. On imagine ici un potentiel qui se confirmera ou s'infirmera plus tard par l'entraînement. A mesure que le cheval progressera dans son dressage, on saura s'il possède vraiment le talent que ses origines, sa conformation ou son comportement laissaient entrevoir. Il y a forcément une prise de risques qui peut aussi faire partie de l'intérêt de la démarche. Plus on se rapprochera de l'âge auquel le cheval débutera la compétition, généralement vers la fin de l'année de 3 ans, et de celui où son dressage sera considéré comme à peu près terminé, en principe à 5 ou 6 ans, plus le talent réel se dévoilera et se confirmera. Ce sont donc alors moins les origines ou la conformation que l'aptitude à l'entraînement, le potentiel à travailler une vache, l'avancée dans le dressage voir les premiers résultats en compétition qui détermineront le prix. Durant le dressage d'un cheval, il y a des époques charnières comme la fin de l'année de 2 ans ou le milieu de l'année de 3 ans où l'on peut dresser de premiers bilans de l'avancement du dressage d'un prospect et durant lesquelles il peut être intéressant d'investir. Plus un cheval se rapproche du stade de cheval solide ou fini, moins on prend de risques à estimer son potentiel. C'est bien pourquoi nombre d'entraîneurs conseillent à leurs clients adeptes de Aged Events d'acheter des chevaux 2 ou 3 mois avant les Futurity plutôt que de commencer avec un yearling dont on est pas sûr qu'il tiendra toutes ses promesses en fin de course. Cela a bien sûr un coût.

Les gains en compétition

Voici certainement la 1ère information que l'on consulte chaque fois que l'on entend parler d'un cheval. Toutes proportions gardées, c'est un peu comme le kilométrage quand on achète une voiture. C'est une info accessible immédiatement, sur le site Internet de la NCHA où il suffit de taper le nom exact du cheval, qui donne un bonne idée du cheval auquel on a affaire. L'erreur qu'on commet souvent, c'est de prendre ce chiffre brut sans chercher à le comprendre. Bien sûr, si votre cheval présente $ 200 000 de Life Time Earnings (LTE), c'est à dire de gains en compétition, il y a peu de questions à se poser sur son niveau. Mais entre 2 chevaux qui ont $ 25 000 de gains, les différences peuvent être aussi énormes qu'entre 2 voitures qui ont 150 000 km au compteur. En réalité, quand on parle de gains il ne faut pas juste se demander combien le cheval a gagné. Les gains sont certes une indication des succès éventuels en compétition. Mais si vous souhaitez vraiment cerner le profil d'un cheval, il faut aller bien plus loin. Il faut se demander par exemple comment il a accumulé ces gains et où. En effet, chaque entraîneur et chaque propriétaire ont leur logique. Un gros ranch showera peut être assez peu ses chevaux car il en possède beaucoup. Un petit propriétaire qui a un seul cheval le sortira beaucoup plus et cherchera peut être à le valoriser en accumulant les gains. De même, un propriétaire peut ne pas faire prendre trop de gains à ses chevaux pour préserver leur éligibilité dans les classes Novices Horses. Attention donc à bien comprendre comment la carrière du cheval a été gérée.

Au delà de cela, un show record doit être étudié le plus en détail possible. Cela commence par une question simple : à quels shows ce cheval a participé ? Là encore, le site NCHA records vous donnera des infos et Google sera votre ami. Aujourd'hui, accéder à une finale en Aged Events est un vrai défi et beaucoup de chevaux ratent des finales à 1 ou 2 points près. Ils scorent 215 dans les go puis 213 en demi et ne prennent pas un dollar en finale. Pourtant, cela reste de beaux parcours. De même, une finale réussie ou ratée peut influer de plusieurs milliers de dollars sur les gains du cheval. Une vache perdue et c'est peut être $ 10 000 de gains en moins. Un cheval peut aussi avoir pris 75 % de ses gains grâce à un seul concours. Il faut donc bien savoir où il show. En week-end shows, $ 15 000 de gains n'ont pas la même valeur au Texas qu'au fin fond du Missouri. Dans les très grosses affiliates texanes, la concurrence est terrible. Si on parle de Aged Events, un titre dans un tout petit Aged Event ne vaut pas forcément un top 15 sur un gros gros Aged Event et pourtant les gains seront peut être assez proches. Attention aussi aux bonus et autres programmes d'élevages qui peuvent gonfler "artificiellement" les gains. Autre question capitale : dans quelles classes le cheval a été showé ? Si vous cherchez un cheval de Non Pro ou d'Amateur, attention aux chevaux sortis uniquement avec leur entraîneur en Open et en Novice Horses ou aux chevaux sortis en Non Pro par des cavaliers qui ne font que du Cutting et qui sont presque pros. On comprend bien ici que dire "mon cheval a $ 30 000 de gains" ne veut en fait rien dire. Ca ne fait pas de lui un bon ou un mauvais cheval. Ca ne fait pas forcément de lui un cheval moins bon qu'un autre qui a $ 50 000 de LTE ou meilleur qu'un cheval qui affiche $ 10 000 de gains. Il faut bien détailler le show record pour voir si un cheval est susceptible de convenir a tel ou tel cavalier.

Les performances récentes

Au delà des gains en carrière, intéressez vous aussi avec intérêt aux performances récentes. Un cheval peut traverser dans une carrière des hauts et des bas, ce n'est pas en soit rédhibitoire. Mais quand on achète un cheval, il est bon de savoir quel est précisément son niveau actuel car c'est quand même en grande partie ce qui justifie le prix sur un cheval fini. Fuyez les chevaux qui ne sortent pas du tout en compétition, sauf raison valable style blessure, car il est alors impossible d'évaluer leur niveau. En détaillant la saison qu'est en train d'effectuer un cheval, ou celle qu'il vient d'achever, on identifiera mieux sur quelle dynamique il se trouve. Peu importe ses gains, s'il aligne les classes ratées depuis 1 an sa valeur est en chute libre. Au contraire, s'il est régulier et sort d'une grosse saison sa côte doit monter. Vous pourrez ainsi identifier son score "moyen" sur les derniers shows ce qui donne une bonne indication du niveau du cheval que vous souhaitez acheter. Chaque cheval possède un certain niveau qu'on traduit souvent par un score. Il y a des chevaux de 74, c'est à dire des chevaux qui scorent régulièrement des 74, et d'autres qui valent 72. Ce score moyen peut évoluer dans une carrière mais si on réduit le spectre à une saison c'est un élément assez stable qui donne la valeur actuelle d'un cheval. Si vous achetez un cheval qui vaut 72, cela veut dire qu'en temps normal si tout se passe bien vous viserez à peu près le 72. Ca ne veut pas dire que sur une classe vous ne scorerez pas plus haut. C'est juste son score régulier, habituel.

Un Non Pro mettra d'ailleurs souvent une ou deux saisons à atteindre ce score moyen avec un nouveau cheval. Si vous achetez un cheval de 70 n'espérerez pas scorer tout de suite 73 avec tous les week-ends. Même avec plusieurs années de travail ce sera difficile, monter un cheval à son vrai niveau est déjà un beau challenge pour nombre de cavaliers. On peut résumer tout cela en disant en gros qu'un cheval de calibre Open aura un score moyen plutôt élevé, au moins à 74. Pour un cheval de Non Pro, un score moyen de 72 ou 73 sur la dernière saison est vraiment un très bon signe. Un cavalier Amateur ou un débutant devra lui chercher un cheval régulier à 70, c'est un niveau suffisant pour apprendre sereinement. Sauf exception, plus un cheval score haut plus il sera fin et plus il faudra un gros niveau d'équitation pour le monter. Il existe des chevaux de Non Pro ou d'Amateur réguliers à 75 mais ils sont très rares et valent des fortunes. Le meilleur conseil qu'on puisse donner à un cavalier, c'est d'acheter un cheval à son niveau. Ni en dessous, ni trop au dessus car sinon vous serez incapables de le monter. Achetez un cheval un peu au dessus de votre niveau, un cheval à 72 par exemple, et vous pourrez apprendre et progressez avec lui. En Europe, un cheval à 72 ou 73 suffit bien souvent à grimper sur le podium et un cheval à 71 ou 72 vous permettra de prendre plaisir à chaque show. Un cheval qui score bien, qui est dans une bonne dynamique aura plus de chance de vous permettre de vous faire plaisir tout de suite. Un cheval où tout est déréglé et qui n'a rien fait depuis des lustres sera très dur à remettre. Espérer faire mieux et lui faire retrouver son niveau est un pari risqué très rarement couronné de succès. Les bonnes affaires sont rares. Dans tous les cas, il est intéressant de savoir à quoi s'en tenir et de bien être sûr de ce qu'on achète. Quitte à faire un pari autant le savoir à l'avance et faire une offre en conséquence !

Le parcours

En ne se limitant pas aux seuls gains, mais en approfondissant plutôt le show record, on va peut être observer des périodes de vide. Il est alors intéressant de se demander pourquoi le cheval n'a pas eu de résultats pendant plusieurs mois. Se renseigner sur le parcours d'un cheval, et l'aide de quelqu'un qui vit sur place ou qui connaît bien le cheval sera très précieuse pour compléter les infos données par le vendeur, permet de ne pas avoir de surprise. A t'il eu plusieurs propriétaires ? A t'il déjà été vendu et si oui combien. Là, Western Bloodstock sera une aide très efficace pour savoir si le cheval est un jour passé dans une vente aux enchères. Vous découvrirez alors peut être que le cheval qu'on vous propose pour $ 50 000 aujourd'hui a été vendu $ 25 000 dans une vente il y a moins de 3 mois. Voilà le genre d'infos à savoir avant de se décider et de faire une offre. Il est intéressant de savoir qui a showé le cheval, car avant d'être avec son propriétaire actuel, il a peut être appartenu à un cavalier d'un niveau complètement différent.

Le milieu du Cutting est un monde petit, même aux USA. Les chevaux y ont une réputation, on les croise souvent sur les shows. Toutes ces infos ne nous sont pas forcément accessibles, d'autant que le vendeur n'aura pas forcément intérêt à toutes vous les donner. C 'est bien normal. Un bon contact sur place vous sera donc une aide précieuse. Pas forcément pour jouer les détectives et débusquer le vice caché, mais plus pour vous donner le maximum d'infos vous permettant de vous faire une idée plus précise. Peut être le cheval a t'il été vendu durant une période à un cavalier avec qui cela s'est mal passé. Peut être a t'il séjourné à un moment avec le mauvais entraîneur. Peut être a t'il été blessé. Peut être a t'il été acheté par un gros Non Pro qui l'a peu showé car son écurie était trop pleine. Voilà autant d'éléments sur le parcours d'un cheval qui peuvent vous expliquer des trous dans un show record ou des gains plus ou moins élevés. Le parcours idéal d'un bon cheval de Non Pro solide pourrait ressembler à cela : carrière accomplie de Aged Events avec un bon Non Pro et son entraîneur puis vente à un Non Pro plus modeste qui a showé le cheval une ou plusieurs saisons en week-end shows avec succès. Dans tous les cas, plus on connaît le cheval moins on prend le risque de découvrir un problème par la suite.

Le programme d'entraînement

Voilà un élément capital pour cerner le profil d'un cheval et qui pourtant est souvent passé sous silence. Qui a démarré le cheval ? Est il toujours resté dans le même programme d'entraînement ? Quels entraîneurs s'en sont occupés ? Voilà des questions très importantes si vous voulez acheter un cheval. De façon générale, plus un cheval est resté longtemps dans le programme d'un bon entraîneur, plus il possédera des bases de dressage solides. Pour vous, surtout si vous êtes amateur ou débutant, c'est un atout formidable car c'est le gage que le cheval sera solide et conservera longtemps ses qualités au travail. Au contraire, un cheval fait de bric et de broc par des entraîneurs moyens, finira sûrement par vous poser problème. Même si certains succès en shows attestent de son niveau, ses fondations en termes de dressage seront trop faibles. Un bon entraîneur qui a démarré un cheval c'est un plus qui le suivra toute sa vie. Par bon entraîneur, on entend pas forcément une star des Aged Events, mais un cavalier sérieux, compétent avec un bon niveau d'équitation et qui donne à ses chevaux des fondations de dressage complètes et très solides.

Chaque entraîneur a son programme, sa méthode et ses techniques. Tout le monde vous dira qu'il est plus ou moins facile de passer après tel ou tel entraîneur. Chaque entraîneur produit un certain style de chevaux qui peut ou non vous convenir. C'est donc une question à laquelle il faut s'intéresser de près. Si votre truc ce sont les chevaux qui stoppent très fort et très droit, tous les entraîneurs ne vous conviendront pas. Si au contraire, vous détestez les chevaux avec un pattern très prononcé, tournez vous vers des chevaux mis par des entraîneurs plutôt de la vieille école que vers des types au style très moderne. Ca devrait être une règle d'or mais répétons la ici : attention aux chevaux qui sont passés entre plein de mains différentes ou qui ont été showés par 15 entraîneurs différents. Un cheval a besoin d'un programme cohérent et les résultats peuvent malheureusement cacher parfois des méthodes douteuses qui ne marchent qu'un temps. La qualité du programme d'entraînement et les bases de dressage, c'est aussi en grande partie ce que vous achetez quand vous achetez un cheval. Il n'est pas idiot de bien réfléchir à cet investissement qui sera votre principal gage de succès à long terme.

Le style

Pas d'achat sans essai, c'est même souvent l'élément qui déclenchera ou non la décision d'acheter. Mais même en amont, il est important de rechercher un cheval dont le style, la façon de travailler, correspond à votre niveau d'équitation, votre façon de monter et vos goûts. Pour un débutant par exemple, oublions les chevaux très physiques et très électriques qui seront à coup sûr bien trop inconfortables. On privilégiera au contraire un cheval souple qui travaille plus en finesse et plus en fluidité. Certains cavaliers aiment les chevaux très spectaculaires face aux vaches, qui sont très actifs face à elles. D'autres aimeront au contraire des chevaux plus dans les vaches qui possèdent surtout un gros stop. Il faut déterminer le style de cheval qui vous convient et orienter vos recherches dans cette direction là. L'essai viendra ensuite valider directement et objectivement si vous avez un bon feeling avec le cheval.

Le style découle quasi directement du programme d'entraînement. C'est donc bien pourquoi il faut choisir un entraîneur et un cheval qui présentent un style qui vous plaît, dont le travail respectent certains principes qui vous sont chers comme bien attendre la vache ou stopper bien droit par exemple. Vous pouvez très bien demander à visionner des vidéos récentes du cheval pour s'assurer que son style vous plaît. Le feeling lors de l'essai sera un élément décisif. Une grande règle d'or à ce propos : ne jamais acheter un cheval si l'essai se passe mal. Si la façon de travailler du cheval ne vous plaît, si vous le trouvez inconfortable ou si vous n'arrivez pas à bien le monter, oubliez le. Il y a peu de chances que ça s'améliore ensuite. On a coutume de dire que la première impression est la bonne et c'est très vrai. D'autres avis peuvent être les bienvenus, quelqu'un peut même essayer un cheval pour vous s'il vous connaît bien, mais il est important de sentir si le courant passe ou non. S'il ne passe pas, rien ne sert d'insister. Le style du cheval ne vous convient pas et ça ne changera pas. Si en revanche le feeling est bon, c'est un plus qui devra éclairer les autres éléments comme le show record, les perfs récentes, l'entraînement et l'histoire du cheval.

Les origines et la conformation

Pour un cheval fini et si on vise la compétition, c'est un critère presque secondaire. On notera quand même que cela peut avoir un lien avec le style du cheval. Chaque grande lignée possède son style et cela peut rentrer en ligne de compte. Certaines lignées comme les SMART ou les DUAL REY sont réputées plus difficiles au niveau du mental. D'autres sont connues pour une marque de fabrique technique comme les PEPTO pour leur stop ou les DUAL REY pour leur draw et leur style face aux vaches. D'autres courants de sang sont connues pour certains problèmes physiques comme les DUAL PEP qui peuvent manquer d'os pour supporter une musculature souvent imposante. Voilà des exemples d'infos auxquelles on peut donner attention. Si l'objectif à long terme est la reproduction, le choix des lignées revêt alors plus d'importance. Attention quand même à ne pas se focaliser sur quelques lignées les plus connues comme HIGH BROW CAT, SMART LITTLE LENA, DUAL REY, PEPTO ou DUAL PEP en oubliant toutes les autres ou en les méprisant si leurs noms ne vous disent rien. L'industrie du Cutting regorge de supers chevaux, certes moins connus chez nous, mais dont la valeur est reconnue surtout par les Non Pros : ZACK T WOOD, PLAYGUN, CD OLENA, SMART MATE, MECOM BLUE, SR INSTANT CHOICE, NITAS WOOD, SMART LITTLE JERRY, KIT DUAL, DOCS STYLISH OAK et plein d'autres. Attention aussi à lire le papier dans son ensemble, lignées hautes et basses, et à ne pas se contenter des noms. Les Life Time Earnings (LTE) et Products Earnings (PE) de chaque ascendant font bien plus la valeur d'un papier que les simples noms.

Dans un monde normal, la couleur ne devrait jamais être un critère de choix. Sur un cheval confirmé, la conformation est presque aussi secondaire. Attention bien sûr aux défauts graves qui peuvent être annonciateurs de futurs problèmes de santé. Comme les origines, la conformation peut influer sur le style du cheval et sa façon de travailler. Il y a des grandes règles qui veulent par exemple qu'un cheval un peu long soit plutôt stoppeur ou qu'un petit soit plus rapide. On peut en tenir compte selon ce que l'on recherche. On peut aussi veiller à trouver un cheval adapté à son gabarit. Mais l'histoire a aussi prouvé que tous les types de chevaux peuvent être talentueux quels que soient leur taille, leur tête, leur physique, leur dos, leurs jarrets ou leur épaule. Si un cheval a $ 200 000 de gains et qu'il est moche comme un pou cela prouve bien que la conformation n'est peut être pas le critère numéro 1 à retenir dans le choix d'un cheval. Le sexe importe peu, sauf bien sûr si on vise l'élevage. Les hongres sont toujours bien moins chers et conviennent bien en général aux débutants. Ils sont de plus évidemment faciles à vivre. Les juments peuvent être à peine plus compliquées et leur valeur marchande est systématiquement plus importante même si les prix ont bien baissé. Les étalons disposent eux d'un avantage physique évident et d'un style qui mise plus sur la force qui peut séduire un cavalier d'Open ou un bon Non Pro.

Le prix

On aborde ici la question en dernier alors qu'en fait dans la réalité la question se pose beaucoup plus tôt. Il n'existe pas d'argus des chevaux de Cutting comme pour le marché automobile mais il s'agit bien d'un marché avec une offre, une demande et des vendeurs qui sont libres de fixer les prix qu'ils veulent. Depuis le début des années 2000, les prix s'étaient envolés. On avait vu le prix de chevaux se multiplier par 2 voir par 3 pour atteindre véritablement des sommets. La crise financière internationale et la crise économique sont depuis passées par là et la bulle spéculative qui entourait les chevaux de Cutting a volé en éclats. On est presque revenu au prix de 2000 avec une baisse globale de 30 %, voir de 50 % sur certains chevaux. Mais les chevaux de Cutting, comme tous les chevaux de sport, restent chers, surtout les bons. Il en existe à tous les prix, pour tous les budgets et il n'y a pas vraiment de limites aussi bien vers le haut que vers le bas. On peut quand même dresser un bilan grossier en affirmant qu'un très bon cheval de Non Pro, solide à 72 ou 73, se négocie à l'heure actuelle entre $ 20 000 et $ 35 000. Un cheval d'Amateur se vendra lui plus dans les $ 15 000 à $ 25 000. Pour un gros cheval d'Open ou pour un cheval de Non Pro de haut niveau européen, on investira $ 35 000 ou plus. Ensuite, la seule limite sera celle de votre porte feuille avec des chevaux qui peuvent se vendre plusieurs centaines de milliers de dollars. Le prix variera en réalité en fonction de tous les critères listés plus haut et selon la négociation qui aura lieu entre le vendeur et l'acheteur.

C'est vraiment à l'acheteur de déterminer quels sont ses moyens et quels sont ses besoins. Selon ces deux réponses, il dressera le portait du cheval dont il a besoin en termes d'âge, de gains, de perfs récentes, de parcours, d'entraînement, de style ou d'origines ainsi que le budget qui va avec. L'ensemble de ces critères, plus l'état de santé et le comportement qui seront bien sûr pris en compte dans la décision d'acheter ou non, détermineront un prix de vente. Selon ses moyens, c'est après au cutter de voir si ce prix colle dans son budget et si ça budget est raisonnable. On pourra toujours jouer sur certains critères, notamment l'âge, les gains ou le score moyen pour faire baisser le prix. Tenter un pari sur la santé, le niveau de dressage ou le comportement est plus risqué mais cela n'effraie pas toujours certains. Charge aussi au cutter de se demander jusqu'où il est prêt à transiger sur ses besoins pour faire rentrer le prix dans son budget. Parfois, il vaut mieux attendre un peu et économiser pour pouvoir trouver un cheval qui convient mieux. Car l'idée ce n'est pas d'acheter le cheval le moins cher possible ou de payer la commission la plus chère possible mais bien d'acheter le bon cheval au bon prix. Après plusieurs années et peut être même une éventuelle revente, la satisfaction et le plaisir que vous aura procuré ce cheval viendront peser très lourd dans le bilan de votre investissement. C'est bien pour cela qu'il faut essayer de se poser les bonnes questions et de recueillir autant que possible les bonnes infos avant de décider.

16 févr. 2010

Acheter un cheval de Cutting 1


Quel Cheval pour quel cavalier ?

Acheter un cheval de Cutting est une étape obligée quand on veut se lancer dans ce sport au même titre qu'un cycliste devra acquérir une bicyclette avant de se mettre au vélo. Certains vous diront bien que vous pouvez espérer débuter le cutting avec le cheval de loisir que vous possédez déjà ou avec votre ancien cheval de ballade. Cela revient selon moi à dire qu'on peut se mettre au VTT de descente avec son ancien vélo de ville. Mais une chose est sûre, pas de Cutting sans monture donc l'achat d'un cheval, de préférence voué au Cutting, est une première étape obligée qu'il s'agisse d'un poulain qu'on fera entraîné ou d'un cheval plus âgé. A ce stade, la première et la plus importante question à se poser est de se demander de quel cheval vous avez besoin. L'utilisation que vous ferez de ce cheval, c'est cela qui doit guider et orienter toute votre recherche. En un mot, demandez vous quel cavalier êtes vous et on pourra vous dire quel cheval il vous faut. On comprend aisément qu'un débutant ou qu'un compétiteur confirmé n'auront ni les mêmes attentes ni les mêmes besoins. Il est illusoire d'escompter trouver le bon cheval sans prendre le temps de se demander justement précisément ce dont on a besoin.


C'est bien selon l'usage final et le niveau du cavalier qu'on va pouvoir déterminer quel type de cheval il faut rechercher. Selon votre niveau, vos visées en compétition, vos projets à long terme, on peut définir un profil de cheval qui vous conviendra. Aux Etats-Unis, on distingue déjà toujours les chevaux de Aged Events, c'est à dire les chevaux de 6 ans moins, et les chevaux de week-end shows, la plupart du temps âgés de plus de 6 ans. Les premiers ont accès a des épreuves richement dotées et sont recherchés par les cavaliers amateurs de Aged Events. Il conserve donc une valeur spéculative plus importante jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus concourir sur ces grosses épreuves c'est à dire à la fin de leur année de 6 ans. Aux USA, on distingue bien deux marchés différents avec d'un côté les amateurs de Aged Events et de l'autre les cavaliers plus tournés vers les week-end shows. Chez nous, cette distinction se justifie moins car les Aged Events sont encore peu développés. La question Aged Events ou week-end shows qui est décisive dans le choix d'un cheval aux USA se pose moins pour un acheteur européen. Une fois écartée cette question, on distingue généralement trois grands types de chevaux aux USA : les chevaux d'Open, les chevaux de Non Pro et les chevaux d'Amateur. Il s'agit de grands stéréotypes qui se basent principalement sur le niveau du cavalier et qui comprennent eux mêmes de nombreuses sous catégories. De façon très schématique, les chevaux d'Open sont les chevaux les plus talentueux qui peuvent scorer au delà des 74 points mais qui sont aussi les plus difficiles à monter. Les chevaux de Non Pro sont des chevaux plus solides, un peu plus faciles à monter et qui sont réguliers à 72. Enfin, les chevaux d'Amateur sont les chevaux les plus solides, les plus fiables, idéaux pour apprendre ils sont réguliers aux alentours des 70 points. Pour identifier ce grands stéréotypes, qui comprennent bien sûr des nuances comme les chevaux de Limited Open par exemple, on va se baser sur un ensemble de critères. C'est l'étude tous ces critères qui doit vous occuper dans votre recherche et qui doit vous permettre d'identifier le bon cheval. Cela demande des connaissances et une expérience c'est pourquoi une personne de confiance pourra vous accompagner mais je pense qu'il important d'essayer aussi de s'y intéresser soi même pour être sûr de ne pas se tromper. On dressera dans un prochain article une liste non exhaustive de ces critères qui vont permettre de définir le cheval d'Open, de Non Pro ou d'Amateur dont vous avez besoin.

2 févr. 2010

Caméra embarquée


Sautez en selle !

Sortir une vache du troupeau, poser sa main et laisser le cheval travailler. Voilà des sensations qu'il est très difficile de décrire. On peut prendre toutes les comparaisons que l'on veut, comme celle de s'imaginer perché sur un gros chat, rien ne vaut le contact du siège d'une selle de cutting et de l'encolure quand vous y déposez votre main pour laisser libre le cheval. Ce n'est qu'en essayant un jour qu'on peut ressentir la vitesse, la puissance et l'intelligence de ces chevaux. La plupart des vidéos rendent très imparfaitement tout cela car l'image écrase et rend mal le côté très spectaculaire du Cutting. Ce n'est souvent que quand on se lance pour la toute première fois dans le troupeau qu'on comprend à quel point ce sport est extraordinaire. D'ailleurs, tous ceux qui ont la chance de l'essayer un jour veulent y revenir ensuite. On tente tous de partager toutes les sensations que procurent ce sport mais on se heurte toujours au même problème. Comment décrire un sport aussi technique, fin et subtil ? On a beau montrer des vidéos des plus beaux runs, citer les plus grands cavaliers. Rien n'y fait. Le Cutting c'est avant tout des sensations physiques indescriptibles procrées par un cheval et une vache qui s'affrontent comme en équilibre sur un fil.


Voilà donc une vidéo très intéressante qui propose une vue originale. Depuis une caméra embarquée, posée sur la chapeau du cavalier, on obtient une vue très différente des vidéos classiques que l'on a coutume de voir. On perçoit ici bien mieux tout ce qui fait le sel du Cutting à sa voir le tri, la pression exercée par la vache, les déplacements et le placement du cheval pour tenter de la contrôler. Autant de dimensions prépondérantes de notre sport qui échappent totalement aux vidéos filmées de face. On voit très bien ici comment la vache change de rythme, se rapproche puis s'éloigne, accélère, réagit dans le dixième de seconde à chaque mouvement du cheval. On perçoit bien mieux comment elle cherche à piéger le cheval et comment celui-ci doit s'attacher à "lire" ses déplacements. On touche également du doigt cette sensation indescriptible quand on fend le troupeau pour en sortir une vache et l'isoler. On voit ici tout le défi que cela impose au cavalier pour isoler la bonne vache au bon endroit. On admire le travail des aides qui font de leur mieux pour donner un coup de main au cavalier pour canaliser cette vache. Enfin on admire surtout le travail du cheval : la précision de ses déplacements, sa vitesse, l'utilisation de ses oreilles et de sa tête... Tous ces petits détails que seul un cutter peut ressentir.

5 janv. 2010

Weatherford ; capitale mondiale du Cutting


Même Ronald McDonald est un cutter

On pourrait être tenter de penser que Fort Worth est la capitale du Cutting. Il est vrai que tous les cutters s'y retrouvent pour les 3 NCHA Major Events, comparables aux tournois du grand chelem en Tennis. Pourtant, le véritable épicentre du cutting se situe à 25 miles à l'Ouest de Fort Worth. La ville de Weatherford, 25 000 habitants, comprend plus de cutters et de ranches de Cutting que n'importe quelle ville au monde. Pour tous les cutters, posséder un ranch à Weatherford c'est bien sûr le top. A une demi heure de Fort Worth, aux portes du Will Rogers Coliseum, ils peuvent s'entraîner dans les meilleures conditions. Pour la région aussi c'est une aubaine. La chambre de commerce locale estime l'impact économique du sport sur le Conté de Parker auquel appartient Weatherford à plus de $ 75 millions par an !


En plein coeur du Texas, dont les frontières délimitent l'univers du Cutting pour de très nombreux cutters aux USA, Weatherford est la location idéale pour s'entraîner et aller shower sur les gros shows à Fort Worth, Abilene ou Houston. Nombre de cutters californiens d'origine ont fini par venir s'y installer pour arrêter d'aligner toute l'année les kilomètres. Les grands ranches et les entraineurs y sont tous voisins. Trouver un entraîneur dans la région est facile tant la liste est longue : Gerald Alexander, Clint Allen, Lindy Burch, Casey Dailey, Matt Budge, Tom Dvorak, Matt Gaines, Ron Gonsalves, T.J Good, Paul Hansma, Phil Hanson, Bubba Matlock, John Mitchell, Bruce Morine, Craig Morris, Rick Mowery, Phil Rapp, Darren Simpkins, Chubby Turner ou Roger Wagner entre autres.

31 déc. 2009

Acheter une selle


Que choisir et où la trouver ?

Si il y a bien une chose qu'on aime avoir dans les mains, essayer, ausculter sous toutes les coutures avant de l'acheter c'est bien sa selle. Quitte à dépenser une fortune, on préfère évidemment être bien sûr qu'elle est bien finie, confortable et adaptée au cheval. A première vue, acheter une selle sur Internet peut donc apparaître comme une idée bien saugrenue. Pourtant, les selles de Cutting à vendre en Europe sont assez rares. Dès qu'on vise des selles d'une certains qualité, il est très difficile d'en trouver à vendre qu'elles soient neuves ou d'occasion. Les cutters européens qui ont déniché une bonne selle ont rarement besoin de la revendre. Quand ça arrive, encore faut-il que ce soit le modèle, la marque ou la taille que vous recherchez. Quand on observe un peu le cours du dollar ces derniers mois, il est tentant regarder ce qu'il y a comme selles à vendre aux USA. Avec 1,5 dollar pour 1 euro, les prix sont tout de suite beaucoup plus compétitifs et l'offre est bien évidemment plus large. Pour ceux qui disposent d'un budget large, il devient intéressant de se faire fabriquer une selle neuve custom. Comptez quand même dans les $ 3 500 à $ 4 500 (environ 2 500 à 3 500 euros) pour une selle de qualité. Il faudra ajouter à cela d'éventuels frais de port et de douanes si vous la faîtes livrer en France. Ici, vous vous adressez directement aux selliers et le risque est donc zéro. Prévoyez quand même plusieurs mois de délais pour une commande sur mesure, jusqu'à plus de 6 mois chez des selliers comme Leddy's ou Sean Ryon. L'autre option, quand on veut réduire la facture, c'est bien sûr le marché de l'occasion. L'idéal est d'avoir un contact aux USA qui peut vous chercher une selle. Là, le risque est également minime si vous avez confiance en lui. Vous pouvez aussi passer par des selleries en ligne qui vendent parfois des selles d'occasion comme Teskey's, Cowdog Saddles ou même les sites Internet de certains selliers qui ont une rubrique "Used Saddles". Un voyage sur un gros show comme le NCHA Futurity peut aussi permettre de dégoter une bonne selle neuve ou d'occasion à un bon prix. Restent enfin les sites d'enchères ou de petites annonces comme Ebay ou Ranch World Ads. Là, le risque est bien plus important car outre les arnaques, fréquentes sur des selles cotées comme Sean Ryon, vous n'êtes jamais tout à fait sûrs de la qualité de ce que vous achetez. En revanche, on peut y faire des affaires bien plus intéressantes surtout si vous avez l'occasion de ramener la selle en France sans la faire envoyer par transporteur. Pour 1 500 à 2 000 euros (environ $ 2 500 à $ 3 000), vous pouvez trouvez des selles extraordinaires et en très bon état. C'est un risque à prendre mais qu'on ne peut de toute façon envisager que si on sait parfaitement ce qu'on recherche et ce qu'on achète.


Une bonne selle de Cutting c'est à la fois une selle de bonne qualité, bien assemblée et bien finie avec de bons matériaux et aussi et une selle bien construite et adaptée à la pratique du Cutting. Elle durera longtemps du fait de sa bonne qualité et vous aidera à mieux monter du fait de sa bonne conception. Oubliez donc d'entrée toutes les selles industrielles fabriquées par des selliers généralistes qui ne connaissent rien au Cutting : Billy Cook, TexTan, Coyote, Classic Tan, SRS ou Circle Y. Ces selles peuvent convenir éventuellement pour une pratique loisir ou occasionnelle mais neuves ou d'occasion ce sont de mauvais investissements car elles ne conviendront pas pour une pratique plus sérieuse du Cutting et seront difficiles à revendre. Certes, elles sont vendues très peu chères mais le rapport qualité prix reste très moyen surtout sur le long terme. Même les selliers semi industriels un peu plus haut de gamme comme Bob's, Martin. A la limite tournez vous alors vers Vinton, Teskey's, Ryon's, Brazos Saddlery ou Cowboy Tack mais ce ne sont pas forcément d'excellents choix car si la qualité est parfois supérieure, le rapport qualité prix reste moyen comparé à un sellier vraiment spécialisé dans les selles de Cutting. On peut aussi presque oublier les artisans de génie qui certes fabriquent de vraies oeuvres d'art mais qui ne seront pas forcément bien adaptées à la pratique du Cutting et à des prix très élevés. Si vous voulez assurer le coup, prenez une selle d'un sellier de Cutting reconnu aux USA. Les marques les plus prisées actuellement sont entre autres : Sean Ryon, M.L Leddy's, Calvin Allen, Roohide ou Wendy Allen. Chez eux, aucun doute en principe sur la qualité globale des selles qui sont employées par de très nombreux cutters aux USA. Les Sean Ryon sont rares en occasion et souvent très chères. Sur une ebay, une 17 pouces avec un repoussage assez travaillé vient de se vendre $ 4 500. Elles sont par contre souvent en bon état mais soyez très prudents car les Sean Ryon 16,5" font partie des produits classés dans les arnaques fréquentes sur Ebay. Toute annonce louche ou trop belle pour être vraie est une arnaque à coup sûr. Les Calvin Allen ou les Wendy Allen sont encore plus rares. Quand on en trouve, il s'agit souvent de selles très âgées. Là aussi, le prix est élevé, souvent plus de $ 3 000 pour des selles récentes et en bon état. Les Leddy's et les Roohide sont plus communes sur les sites d'occasion ou d'enchères. On peut en trouver des basiques pour des prix assez intéressants, aux alentours de $ 2 500 à $ 3 000. Certaines belles Leddy's valent beaucoup plus chères mais on en trouve beaucoup d'assez anciennes car c'est une selle très utilisée aux USA. Pour toutes ces marques là, la qualité est au rendez vous donc même une selle de 10 ans voir plus peut être tout à fait intéressante. Il faudra quand même être attentif à l'état général et au signe d'usure excessive (dessous de la selle, siège...). Malheureusement, ne perdez jamais de vue qu'un vendeur crapuleux pourra toujours vous cacher un arçon abîmé ou cassé. Demandez toujours le numéro de série de la selle et contactez le sellier. Il vous donnera les spécifications que vous pourrez ainsi vérifier et des renseignements très utiles : année de conception, premier acquéreur, réparations éventuelles... Après, il faut voir si on a confiance ou non dans le vendeur et ça ne peut se faire qu'au feeling. Un conseil quand même, glanez le plus d'infos possible sur la selle ou le vendeur. C'est le seul moyen de juger à qui on a affaire.


Sortie de ces selliers références, dont les selles valent au minimum $ 4 000 neuves, il existe de nombreux artisans, certes moins connus, mais dont le travail est de très bonne facture. Leurs selles se situent plus dans les $ 2 500 à $ 3 500 neuves et peuvent être parfois dénichées en occasion. On peut citer certains très bons selliers comme J&S, Coats, Koen, Piland, Jeff Smith, Jerry Shaw, Joey Jemison ou bien Liggett ou à des selliers comme Ricky Green ou Cajun par exemple. Il existe aussi de nombreux petits artisans qui savent fabriquer de très bonnes selles de Cutting. Ici, le bouche à oreille ou l'observation d'autres selles sur les shows peuvent être utiles. N'hésitez pas aussi à demander à un cutter d'essayer sa selle 2 minutes si elle vous plaît. C'est une bon moyen de repérer une marque qui vous convient. Il est de toute façon évident qu'à budget fixe mieux vaut une selle d'occasion d'un des selliers cités plus haut qu'une selle neuve d'un sellier industriel ou d'un sellier qui n'est pas un sellier de Cutting. Plus on vise le long terme, plus on doit investir chez un sellier de qualité et reconnu. Une Sean Ryon se revendra très bien même 10 ans après l'achat et pourra vous servir durant des années. Une fois qu'on a une bonne selle, on peut la garder longtemps, il faut donc bien penser à mesurer le coût sur le long terme et à comparer les selliers sans oublier ces critères : qualité dans le temps, évolution du niveau du cavalier, revente. Selon son budget, on pourra se tourner vers différents artisans dont la gamme de prix en neuf est finalement assez large : de $ 2 000 à $ 4 000. Pour une selle neuve, il est très dur de trouver quelque chose de bien à moins de $ 2 000 (environ 1 500 euros). En occasion, le budget peut aller de 1 000 euros pour selle basique et assez âgée d'un petit sellier à 2 500 euros pour une selle d'un super sellier quasi neuve. Le tout, c'est d'être sûr de disposer d'un rapport qualité prix constant et satisfaisant. C'est normalement le cas avec les selliers cités dans cet article. Acheter aux USA est bien sûr plus compliqué, surtout si on n'a pas de moyen de ramener ou de faire ramener la selle en France, mais cela offre aussi beaucoup plus d'opportunités et on peut y trouver des selles qui sont introuvables en Europe. L'idée générale restant toujours qu'une bonne selle c'est un investissement et qu'il vaut parfois mieux mettre 2 000 euros et avoir une selle d'occasion qui vous suivra 10 ans plutôt que d'en acheter une neuve 1 000 euros de la revendre 5 00 euros au bout d'un an et d'en racheter une neuve 1 500 euros qui ne conviendra pas plus. En bientôt 15 ans de Cutting, j'en suis seulement à ma 4ème selle dont seulement 3 pour mon propre usage. Une première Bob Marshall, un sellier côté dans les années 80 et 90, 17" achetée d'occasion pour mon père et qui est aujourd'hui toujours impeccable dans la sellerie alors qu'elle a au moins 25 ans. Puis une très ancienne Leddy's 15" d'occasion achetée pour moi il y a 10 ans quand j'étais youth et que je possède encore elle aussi. Elle est toujours en parfait état et totalise des centaines et des centaines d'heures d'équitation. Une première selle neuve et custom 16,5" achetée chez un petit sellier américain il y a 5 ans et que je viens de revendre. Enfin, une Calvin Allen 16,5" de 2002 que je viens d'acheter d'occasion aux USA.


P.S : Les photos qui illustrent cet article sont celles d'une selle d'occasion actuellement à vendre. Le vendeur, fiable et très sympathique, est un cavalier de Ranch Roping qui habite au Kansas et qui a publié plusieurs annonces sur le site Ranch World Ads. Cette selle est une selle modèle Ranch Cutter réalisée custom par le sellier Monty Reedy. Le siège de type Ranch mesure 15,75" ce qui convient pour un cavalier qui monte avec un siège 16 ou 16,5" sur une selle de Cutting. La qualité de la selle est exceptionnelle avec un repoussage half breed sheridan et un hardware, boucles et conchos, de chez Kerry Kelley. Valeur neuve supérieure à $ 6 000. Le vendeur en veut environ $ 3 700. N'hésitez pas à laisser un message si cette selle vous intéresse.

16 août 2009

Parcours sans faute


Ces 12 fautes qui ruinent vos runs

Quand on pratique le Cutting, il n'y a rien de mieux que de monter son cheval dans le troupeau, réaliser un bon tri, baisser sa main et sentir le cheval réagir au moindre mouvement du veau pour le contrôler. Il n'y a rien de tel que de faire corps avec son cheval pour dérouler un run victorieux. Mais ce n'est souvent pas aussi facile pour un cutter novice ou un amateur. La route vers la victoire est souvent constituée d'une longue série de runs ratés. Il est donc intéressant d'essayer de lister ces erreurs classiques sur lesquelles les débutants échouent la plupart du temps.


Acheter le bon cheval au juste prix

Un débutant a besoin d'un cheval qui connaisse suffisamment son boulot pour l'emmener dans son run si le cavalier est en place mais qui accepte aussi ses erreurs. Un cheval qui n'est pas assez solide pour rester accroché à la vache si le cavalier commet des erreurs détruira la confiance d'un cavalier débutant. Dans la même idée, un cheval d'Open sera peut être trop physique et trop dur à monter pour le niveau d'équitation d'un débutant. "Vous devez rester dans votre budget, le prix importe peu. Ce qui compte c'est d'acheter un cheval qui convienne à votre niveau et qui vous permette de progresser. Quand vous avez isolé un vache et posé votre main il doit savoir quand aller à droite ou à gauche pour stopper la vache" indique l'entraîneur Robert Rust. Si le cheval n'est pas assez expérimenté et ne suit pas bien la vache, vous ne pourrez pas apprendre votre job car le cheval ne fait déjà pas le sien. D'un autre côté, un cheval d'Open pourra peut être apprendre à ralentir et attendre que vous progressiez, mais le cheval ne restera pas à son niveau très longtemps si vous n'apprenez pas vite comment le monter.


Selon Robert Rust, il faut déjà apprendre à monter avant de penser à acheter un cheval. Certains chevaux sont plus brutaux que d'autre. Pour un débutant, on peut recommander d'acheter un cheval qui se déplace de la façon la plus fluide possible : "Un cavalier expérimenté pourra s'adapter à n'importe quel type de cheval. Mais un novice devra plutôt se diriger vers un cheval qui accepte que son cavalier ne sache pas toujours exactement ce qu'il faut faire et qui risque donc de commettre des erreurs". Après avoir appris à monter votre premier cheval, vous pourrez mettre à profit ces connaissances et cette confiance en achetant une nouvelle monture et en continuant à progresser avec elle. Soyez également attentifs au prix. Une commission normale tourne aux alentours de 10 % aux Etats-Unis. Si plusieurs entraîneurs sont impliqués dans la vente, ils doivent se partager ces 10 % et non pas multiplier les commissions. N'hésitez pas à solliciter des avis extérieurs. Par la magie d'Internet, on peut amasser facilement beaucoup d'informations sur un cheval. Ses gains, son histoire, le fait qu'il soit ou non déjà passé dans des ventes seront des indices intéressants pour évaluer son prix.

Ralentir et avancer pas à pas

Pour un débutant, le plus dur c'est de rester dans le siège de sa selle et de rester dans la bonne position quand le cheval stoppe et tourne. C'est difficile de rester bien concentré quand on est secoué et qu'on tente désespérément de rester sur la selle. Mike Mowery recommande de travailler dans un premier temps avec une vache électrique ou un drapeau car il est plus facile de contrôler ce qui se passe, de sentir le cheval et d'acquérir le bon timing : "Sur un drapeau, l'entraîneur ou le cavalier peut arrêter et expliquer à tout moment ce qui ne va pas. Il pourra corriger une erreur à la fois et ne travailler que cela. Sur les vaches tout va trop vite pour qu'un débutant puisse assimiler quoi que ce soit. A peine ont ils fait une erreur qu'ils sont déjà sur le point d'en faire une deuxième, il est impossible de corriger quoi que ce soit".


Travailler sur le veau mécanique permet d'acquérir le bon timing et d'apprendre à décomposer chaque séquence. Cela permet d'éviter dès le départ une erreur typique des débutants qui vont vouloir se précipiter et ne prendront pas le temps de réaliser un mouvement à la fois. En ralentissant le rythme suffisamment, on peut donner le temps au cavalier de faire les choses correctement. Plus le niveau d'équitation est faible, plus le timing est difficile à apprendre car chaque action prend plus de temps. Le tout c'est d'être cohérent avec ce qu'on est capable de ressentir à cheval. Il faut donc aller à son rythme car si on cherche à aller plus vite que son ressenti sur le cheval c'est comme de chercher à avancer dans le noir. Aller lentement permet de faire les choses correctement et de bien décomposer chaque mouvement.

Ne pas s'agripper à la selle

Quand la plupart des débutants commencent à monter sur un cheval de Cutting, ils ont le réflexe de s'agripper à la corne de la selle. Ils la tiennent très fermement avec le poignet complètement bloqué selon Mike Mowery. C'est pourtant une des pires choses qu'on puisse faire sur le dos d'un cheval, car cela empêche totalement d'accompagner les mouvements de celui-ci. Plus on s'agrippe à la selle et plus on subit les mouvements car on manque totalement de souplesse.


Il faut au contraire se décontracter et se contenter de pousser sur la corne avec la paume de la main. Cette décontraction permettra d'encaisser beaucoup plus facilement les mouvements et de rester bien mieux en rythme avec le cheval : "La plupart du temps, quand on utilise la corne, on doit pousser dessus. Mais de temps en temps, il faut aussi savoir tirer un peu sur cette corne. Si votre cheval vous jette en arrière dans un demi tour, il vous faudra tirer un peu sur la corne pour revenir en position. C'est très rare. Dans la majorité des cas, il vous suffit de pousser sur la corne et de vous asseoir bien au fond de la selle pour trouver votre équilibre et accompagner le cheval. Pensez aussi à bien garder vos jambes sous votre corps au contact du cheval. Ne les cramponnez pas dans le cheval à chaque stop mais ne les jetez pas non plus en avant comme les reiners. Bougez les le moins possible et gardez les bien décontractées comme le haut du corps.

Ne pas serrer les jambes dans les stops

Serrer les jambes dans les stops n'aura pour seul effet que de pousser le cheval à accélérer encore plus. Selon Robert Rust, si vous sentez que le cheval va stopper, il faut juste relâcher vos jambes. Gardez les talons bien en bas et décontractez toute votre jambe. Ne serrez pas les mollets ou les genoux pour éviter de gripper sur la selle. Gardez au contraire vos deux jambes loin du cheval. Attention aussi à garder la jambe fixe. Ne l'avancez pas et ne la reculez pas car cela risque d'affecter votre équilibre. Plus la jambe reste bien fixe dans l'axe du corps et moins elle perturbe le centre de gravité du cavalier.


Sentir le cheval avant d'utiliser des éperons

Ce conseil vaut aussi bien pour les cavaliers débutants que pour les cavaliers plus confirmés. Tant que vous pouvez pousser votre cheval dans la longueur sans les éperons, laissez les à la maison. Cela vous évitera d'être trop agressifs dès le départ et de prendre des mauvaises habitudes. Si le cheval traverse l'arène et que le cavalier prend l'habitude de l'éperonner très fort, il risque de rester les éperons plantés dans le cheval au moment du stop. Très vite, soit le cheval roulera dans son roll back ou il quittera.


C'est ensuite très difficile de rétablir la confiance du cheval selon Robert Rust : "Le cheval pense : mec je me suis dépêché de courir là bas l'autre fois, j'ai stoppé et le type sur mon dos a essayé de m'enfoncer la cage thoracique !". Même si vous devez vous agiter sur la selle pour donner des jambes, c'est moins effrayant pour le cheval et les coups de talons seront moins sévères pour le cheval qui a moins de chance de prendre peur.

Commencer chaque run avec un bon tri

Le premier tri est le plus important selon Mike Wood. "Commencez avec un super tri qui vous rapporte des points dès le départ pour présenter quelque chose de joli aux juges. Que vous cherchiez à isoler une vache en particulier ou que vous vous contentiez d'une shape cut, le meilleur moyen de commencer votre run c'est de trier proprement et vers l'avant au centre de l'arène" conseille l'entraîneur originaire de l'Arizona. Un amateur doit garder cela en tête en se rappelant qu'il doit toujours continuer à avancer, se sortir du troupeau et se ménager plein de place pour réaliser son tri.


C'est capital de commencer dans la bonne position. Assurez vous toujours que votre cheval est bien au milieu de la vache, et qu'il lui fait face quand vous posez la main. De cette façon, vous serez plus à même de rester dans la bonne position par rapport à la vache, de rester bien avec elle. Si vous commencez dans la mauvaise position, vous devrez ensuite batailler pour revenir au milieu de la vache et la contrôler.

Résister à la tentation de trier la première vache

Il ne faut jamais perdre de vue qu'un oeil est entraîné à suivre le mouvement explique Mike Wood. Quand un amateur se retrouve devant deux ou trois vaches, il choisit souvent la première qui bouge et abandonne celles qui restent devant lui sans bouger. Il doit s'entraîner au contraire à être patient et à attendre. Ne cherchez pas le mouvement car c'est de là que découleront tous vos problèmes dans les tris. Cherchez au contraire les vaches qui veulent rester immobiles devant vous. Evitez comme la peste celles qui s'enfuient.


Pour autant, n'attendez pas que la vache s'isole toute seule. Avancez vers les vaches et isolez celle qui est le plus haut au centre de l'arène. Parfois, les amateurs se retrouvent englués dans le troupeau car ils ont peur que les vaches les prennent de vitesse. Cela arrive quand vous n'avancez pas vers les vaches. Si vous isolez une vache proprement en avant et au centre, vous avez fait 90 % de votre job. Ensuite, si ce n'est pas une bonne vache, accrochez vous et tenez la. A la première occasion vous pourrez quitter et aller en chercher une autre. Retenez bien cette vieille devise : "Une mauvaise vache bien triée est toujours meilleure qu'une bonne mal triée".

Se contenter d'être le miroir du veau

Une fois la vache isolée, l'objectif est simple : être son miroir et l'empêcher de retourner au troupeau. Ne forcez pas votre cheval à tourner trop tôt dans les tris. Cela arrive quand on éperonne trop tôt ou que l'on se penche. Attention aussi à ne pas tourner trop tard et à ne pas poursuivre les vaches. Une règle de base : ne vous penchez jamais, cela pénalise le cheval et cela le ralentit.


Vous verrez souvent des cavaliers faire l'erreur de se pencher d'un côté ou de l'autre avant que le cheval commence à tourner pour l'inciter à aller plus vite. Adaptez vous toujours au rythme du cheval et ne cherchez jamais à l'inciter à tourner avant la vache ou à précipiter son demi tour. S'il est en retard, restez au fond de la selle et dès le demi tour terminé donnez des jambes. Une autre erreur commune est de ne pas aller assez loin pour stopper la vache. Voyagez dans la longueur aussi loin que la vache. Ne la dépassez pas mais ne restez pas derrière ou alors vous collectionnerez les pénalités et ne prendrez jamais le contrôle des opérations. Aller avec elle et stopper la en restant au maximum bien à sa hauteur, ni devant ni derrière.

Ne pas chercher à choisir ses vaches trop tôt

Un débutant doit d'abord apprendre à exécuter un tri simple qui s'appuie sur le déplacement et la configuration naturelle des vaches : la "shape cut". En gros, cela consiste à isoler simplement la dernière vache qui reste devant vous quand les autres sont retournées dans le troupeau. C'est le tri le plus simple et le plus facile à réaliser. Selon Scott Weis, de nombreux novices oublient trop vite les bases du tri et essayent trop tôt d'isoler une vache déterminée. Les bons amateurs comprennent très vite comment gagner en réalisant des tris simples sur la dernière vache mais certains veulent trop vite passer à l'étape suivant et isoler une certaine vache.


C'est souvent là que les ennuis commencent car choisir une vache les plonge la plupart du temps dans de gros problèmes que leur niveau du moment ne leur permet pas de résoudre. Scott Weis conseille de suivre une règle de base : chez les amateurs, les juges recherchent des runs les plus propres possibles. "Quand les amateurs commencent à vouloir sélectionner leurs vaches, ils peuvent distinguer une vache fraîche d'une vache usée mais pour autant différencier la meilleure vache de la pire" explique Scott. Choisir les vaches demande énormément d'expérience. A haut niveau, les cavaliers peuvent se permettre de mourir avec leurs choix. C'est le job des cavaliers professionnels. Mais quand un amateur traverse 10 fois l'arène pour trier la vache qu'il a choisi, il ne pourra pas scorer. Pour la bonne et simple raison qu'il aura passé plus de temps à sélectionner ses vaches plutôt que de montrer son cheval au juge.

Se préparer correctement

La préparation du cheval avant d'aller shower contribue certainement à plus de 50 % au résultat final selon Scott Weis. Cela inclue par exemple ne pas arriver sur le show en retard ou dans la précipitation. Vous n'aurez alors pas le temps d'échauffer correctement votre cheval qui sera trop frais pour arriver à quoi que ce soit : "Je vois une foule de novices qui ne savent pas du tout comment échauffer et préparer un cheval. Ils doivent comprendre que monter des chevaux de Cutting c'est comme préparer une voiture pour une grande course".


Cela exige le travail de toute une équipe pour arriver au départ de la course. Un amateur doit donc s'entourer de gens compétents qui le conseilleront et lui donneront un coup de main pour que son cheval arrive fin prêt au moment d'entrer dans l'arène. Ce n'est pas inné et cela s'apprend mais un cheval bien échauffé et bien préparé aura bien plus de chance de réaliser un bon run.

Ne vous jetez pas sur les jeunes chevaux trop vite

Commencez par faire vos armes sur des guerriers en week end shows avant de penser à passer sur de jeunes chevaux. "Je pense vraiment que les débutants devraient apprendre sur des chevaux solides en week end shows avant de penser à monter des jeunes chevaux. Ils doivent faire leurs classes, approcher par exemple les $ 50 000 de gains avant d'être peut être capable de monter un cheval plus jeune et moins expérimenté" explique Scott Weis. Les week end shows permettent d'acquérir de l'expérience, ce qui est processus très long. Un jeune cheval n'est pas forcément capable de pardonner autant qu'un cheval plus expérimenté.


Ne pas confondre des mois d'entraînement et quelques semaines

Selon Allen Crouch, c'est la pire erreur qu'on puisse faire avec un cheval : vouloir aller trop vite. Chaque cheval apprend à son rythme et selon ses capacités. Vouloir aller plus vite que la musique aura pour unique conséquence de détruire en quelques jours tout ce que vous avez fait jusque là. S'il faut 2 mois pour qu'il progresse n'essayez jamais d'y arriver en 3 semaines. Rien ne déstabilise plus un cheval que les changements de rythme ou de méthode. Ils apprennent par la répétition donc pensez toujours à prendre le temps de consolider les acquis avant de passer à autre chose. Si vous voulez changer quelque chose, prenez le temps de le faire pour ne pas établir de confusion chez le cheval.


Il n'y a rien de pire qu'un cheval qui ne comprend plus ce que vous attendez de lui donc soyez toujours très clair sur ce que vous souhaitez. Cela demande de penser son entraînement et son travail à long terme et non au jour le jour. Plus le travail est régulier et cohérent et plus il est efficace. N'en demandez pas trop. Chaque cheval possède ses limites physiques et mentales qu'il est dangereux de franchir car on risque de se heurter ensuite à des blocages. Dès qu'un cheval est perdu ou fatigué, il commencera à développer des mauvaises habitudes ou à essayer de tricher. Plus votre travail est cohérent et planifié et plus vous lui donnerez une chance de comprendre ce qu'on attend de lui.