Identifier le bon cheval
Pour déterminer si un cheval vous convient avant d'aller l'essayer et de l'acheter, il peut être intéressant d'accumuler le plus d'informations possibles sur ce cheval. Tous ces éléments vous permettront d'identifier à quel type de cheval vous avez affaire. Selon l'utilisation que vous avez prévu d'en faire, vous pourrez déjà faire un premier tri des montures qui sont susceptibles de vous convenir et qui méritent d'être essayées. Accumuler ces éléments ne demandent pas forcément un gros investissement mais plutôt de la patience et de la curiosité. Internet sera votre ami et se révélera être une vraie mine d'informations pour qui sait à peu près où chercher. Nul besoin forcément d'être un spécialiste du Cutting, un bon moteur de recherche vous permettra déjà d'en apprendre beaucoup sur les chevaux qui sont dispos à la vente ou que l'on vous propose.
L'idée ici est double. Accumuler des infos en amont, avec l'aide du vendeur bien sûr, pour bien cerner quel cheval on vous propose. Mais aussi mieux connaître un cheval qui sera susceptible de vous plaire lors d'un essai. Quand on parle de critères, on pense à l'âge, aux gains, aux origines, au back-ground, au show record du cheval mais aussi à plein d'autres éléments plus difficiles à décoder comme son histoire, son programme d'entraînement ou son style. C'est en croisant tous ces éléments que vous pourrez dire si vous êtes devant un cheval plutôt de calibre Open ou Amateur. Tous ces différents critères vous permettront de mieux évaluer si tel ou tel cheval semble mieux fait pour vous : votre niveau d'équitation, vos objectifs, votre façon de monter ou vos goûts. Avant de prendre la décision d'acheter, il faut donc se pencher sur un ensemble d'éléments qui sont capitaux pour espérer trouver le bon cheval.
L'âge
Ce n'est pas forcément le 1er critère qui guidera votre choix mais on le traitera ici en 1er pour une raison simple. Deux voies s'ouvrent devant vous : acheter un cheval fini c'est à dire dont le dressage est terminé et qui est prêt à l'emploi ou acheter un prospect c'est à dire un cheval dont le dressage est à terminer voir même à faire s'il s'agit d'un poulain. On ne répétera jamais assez qu'un débutant a tout intérêt à se tourner vers un cheval fini, prêt à l'emploi avec un dressage très solide. Un tel cheval sera pour un débutant un véritable professeur qui permettra de s'amuser rapidement tout en apprenant une discipline dont on découvre vite qu'elle est infiniment subtile et complexe. Un débutant pourra compter sur un cheval solide pour pardonner les erreurs et enseigner les bons réflexes. Il vous permettra surtout de commencer rapidement le Cutting et donc d'apprendre, d'élever votre niveau d'équitation. Avec un cheval fini, on minimise enfin tous les aléas liés au dressage, à l'entraînement ou aux blessures. On achète un cheval directement prêt à l'emploi dont le potentiel est quantifiable immédiatement et de façon assez certaine. Si on met de côté la question des Aged Events qui sont rares chez nous, on considérera qu'un cavalier un peu confirmé ou un Non Pro pourra se tourner vers des chevaux de 5 ans ou plus qui approchent de la fin de leur dressage et possèdent déjà une petite expérience en show. Pour un cheval d'amateur ou de débutant, on misera plutôt sur un cheval vraiment solide et expérimenté c'est à dire âgé d'au moins 7 ans voir idéalement de 8 à 10 ans pour un vrai débutant. On peut même parfois ne pas hésiter à miser sur des vieux routiers âgés d'une quinzaine d'années. Ce seront de supers profs et de vrais guerriers des week-end shows. Pour un cheval d'Open, l'âge importe peu ce sont surtout les objectifs et les shows visés qui dicteront le choix. L'option d'un jeune cheval qu'on fait entraîner est une démarche bien différente. Sur un jeune cheval, le risque est intrinsèquement plus grand car selon le stade de dressage on spéculera sur un certain potentiel technique, physique et mental qui ne se confirmera qu'une fois le dressage terminé. Il convient aussi de bien envisager l'investissement sur le long terme car le dressage et l'entraînement impliquent un coût, à peu près $ 1 000 par mois chez un bon entraîneur aux USA pendant au minimum 20 mois si on part avec un poulain soit déjà près de $ 20 000, et des risques de blessures notamment, $ 15 000 de frais pour une opération de coliques par exemple, qu'on ne peut oublier.
Si on fait le choix d'un cheval à entraîner, la question de l'âge est de toute façon aussi primordiale car on pourra acheter son futur cheval à différents stades du dressage. En gros, plus on va l'acheter tôt, par exemple un poulain de 6 mois, plus on spéculera sur un potentiel éventuel qu'on estime détecter. Ce sont avant tout les origines du cheval et également sa conformation qui détermineront alors le prix et guideront l'investissement. On imagine ici un potentiel qui se confirmera ou s'infirmera plus tard par l'entraînement. A mesure que le cheval progressera dans son dressage, on saura s'il possède vraiment le talent que ses origines, sa conformation ou son comportement laissaient entrevoir. Il y a forcément une prise de risques qui peut aussi faire partie de l'intérêt de la démarche. Plus on se rapprochera de l'âge auquel le cheval débutera la compétition, généralement vers la fin de l'année de 3 ans, et de celui où son dressage sera considéré comme à peu près terminé, en principe à 5 ou 6 ans, plus le talent réel se dévoilera et se confirmera. Ce sont donc alors moins les origines ou la conformation que l'aptitude à l'entraînement, le potentiel à travailler une vache, l'avancée dans le dressage voir les premiers résultats en compétition qui détermineront le prix. Durant le dressage d'un cheval, il y a des époques charnières comme la fin de l'année de 2 ans ou le milieu de l'année de 3 ans où l'on peut dresser de premiers bilans de l'avancement du dressage d'un prospect et durant lesquelles il peut être intéressant d'investir. Plus un cheval se rapproche du stade de cheval solide ou fini, moins on prend de risques à estimer son potentiel. C'est bien pourquoi nombre d'entraîneurs conseillent à leurs clients adeptes de Aged Events d'acheter des chevaux 2 ou 3 mois avant les Futurity plutôt que de commencer avec un yearling dont on est pas sûr qu'il tiendra toutes ses promesses en fin de course. Cela a bien sûr un coût.
Les gains en compétition
Voici certainement la 1ère information que l'on consulte chaque fois que l'on entend parler d'un cheval. Toutes proportions gardées, c'est un peu comme le kilométrage quand on achète une voiture. C'est une info accessible immédiatement, sur le
site Internet de la NCHA où il suffit de taper le nom exact du cheval, qui donne un bonne idée du cheval auquel on a affaire. L'erreur qu'on commet souvent, c'est de prendre ce chiffre brut sans chercher à le comprendre. Bien sûr, si votre cheval présente $ 200 000 de Life Time Earnings (LTE), c'est à dire de gains en compétition, il y a peu de questions à se poser sur son niveau. Mais entre 2 chevaux qui ont $ 25 000 de gains, les différences peuvent être aussi énormes qu'entre 2 voitures qui ont 150 000 km au compteur. En réalité, quand on parle de gains il ne faut pas juste se demander combien le cheval a gagné. Les gains sont certes une indication des succès éventuels en compétition. Mais si vous souhaitez vraiment cerner le profil d'un cheval, il faut aller bien plus loin. Il faut se demander par exemple comment il a accumulé ces gains et où. En effet, chaque entraîneur et chaque propriétaire ont leur logique. Un gros ranch showera peut être assez peu ses chevaux car il en possède beaucoup. Un petit propriétaire qui a un seul cheval le sortira beaucoup plus et cherchera peut être à le valoriser en accumulant les gains. De même, un propriétaire peut ne pas faire prendre trop de gains à ses chevaux pour préserver leur éligibilité dans les classes Novices Horses. Attention donc à bien comprendre comment la carrière du cheval a été gérée.
Au delà de cela, un show record doit être étudié le plus en détail possible. Cela commence par une question simple : à quels shows ce cheval a participé ? Là encore, le
site NCHA records vous donnera des infos et Google sera votre ami. Aujourd'hui, accéder à une finale en Aged Events est un vrai défi et beaucoup de chevaux ratent des finales à 1 ou 2 points près. Ils scorent 215 dans les go puis 213 en demi et ne prennent pas un dollar en finale. Pourtant, cela reste de beaux parcours. De même, une finale réussie ou ratée peut influer de plusieurs milliers de dollars sur les gains du cheval. Une vache perdue et c'est peut être $ 10 000 de gains en moins. Un cheval peut aussi avoir pris 75 % de ses gains grâce à un seul concours. Il faut donc bien savoir où il show. En week-end shows, $ 15 000 de gains n'ont pas la même valeur au Texas qu'au fin fond du Missouri. Dans les très grosses affiliates texanes, la concurrence est terrible. Si on parle de Aged Events, un titre dans un tout petit Aged Event ne vaut pas forcément un top 15 sur un gros gros Aged Event et pourtant les gains seront peut être assez proches. Attention aussi aux bonus et autres programmes d'élevages qui peuvent gonfler "artificiellement" les gains. Autre question capitale : dans quelles classes le cheval a été showé ? Si vous cherchez un cheval de Non Pro ou d'Amateur, attention aux chevaux sortis uniquement avec leur entraîneur en Open et en Novice Horses ou aux chevaux sortis en Non Pro par des cavaliers qui ne font que du Cutting et qui sont presque pros. On comprend bien ici que dire "mon cheval a $ 30 000 de gains" ne veut en fait rien dire. Ca ne fait pas de lui un bon ou un mauvais cheval. Ca ne fait pas forcément de lui un cheval moins bon qu'un autre qui a $ 50 000 de LTE ou meilleur qu'un cheval qui affiche $ 10 000 de gains. Il faut bien détailler le show record pour voir si un cheval est susceptible de convenir a tel ou tel cavalier.
Les performances récentes
Au delà des gains en carrière, intéressez vous aussi avec intérêt aux performances récentes. Un cheval peut traverser dans une carrière des hauts et des bas, ce n'est pas en soit rédhibitoire. Mais quand on achète un cheval, il est bon de savoir quel est précisément son niveau actuel car c'est quand même en grande partie ce qui justifie le prix sur un cheval fini. Fuyez les chevaux qui ne sortent pas du tout en compétition, sauf raison valable style blessure, car il est alors impossible d'évaluer leur niveau. En détaillant la saison qu'est en train d'effectuer un cheval, ou celle qu'il vient d'achever, on identifiera mieux sur quelle dynamique il se trouve. Peu importe ses gains, s'il aligne les classes ratées depuis 1 an sa valeur est en chute libre. Au contraire, s'il est régulier et sort d'une grosse saison sa côte doit monter. Vous pourrez ainsi identifier son score "moyen" sur les derniers shows ce qui donne une bonne indication du niveau du cheval que vous souhaitez acheter. Chaque cheval possède un certain niveau qu'on traduit souvent par un score. Il y a des chevaux de 74, c'est à dire des chevaux qui scorent régulièrement des 74, et d'autres qui valent 72. Ce score moyen peut évoluer dans une carrière mais si on réduit le spectre à une saison c'est un élément assez stable qui donne la valeur actuelle d'un cheval. Si vous achetez un cheval qui vaut 72, cela veut dire qu'en temps normal si tout se passe bien vous viserez à peu près le 72. Ca ne veut pas dire que sur une classe vous ne scorerez pas plus haut. C'est juste son score régulier, habituel.
Un Non Pro mettra d'ailleurs souvent une ou deux saisons à atteindre ce score moyen avec un nouveau cheval. Si vous achetez un cheval de 70 n'espérerez pas scorer tout de suite 73 avec tous les week-ends. Même avec plusieurs années de travail ce sera difficile, monter un cheval à son vrai niveau est déjà un beau challenge pour nombre de cavaliers. On peut résumer tout cela en disant en gros qu'un cheval de calibre Open aura un score moyen plutôt élevé, au moins à 74. Pour un cheval de Non Pro, un score moyen de 72 ou 73 sur la dernière saison est vraiment un très bon signe. Un cavalier Amateur ou un débutant devra lui chercher un cheval régulier à 70, c'est un niveau suffisant pour apprendre sereinement. Sauf exception, plus un cheval score haut plus il sera fin et plus il faudra un gros niveau d'équitation pour le monter. Il existe des chevaux de Non Pro ou d'Amateur réguliers à 75 mais ils sont très rares et valent des fortunes. Le meilleur conseil qu'on puisse donner à un cavalier, c'est d'acheter un cheval à son niveau. Ni en dessous, ni trop au dessus car sinon vous serez incapables de le monter. Achetez un cheval un peu au dessus de votre niveau, un cheval à 72 par exemple, et vous pourrez apprendre et progressez avec lui. En Europe, un cheval à 72 ou 73 suffit bien souvent à grimper sur le podium et un cheval à 71 ou 72 vous permettra de prendre plaisir à chaque show. Un cheval qui score bien, qui est dans une bonne dynamique aura plus de chance de vous permettre de vous faire plaisir tout de suite. Un cheval où tout est déréglé et qui n'a rien fait depuis des lustres sera très dur à remettre. Espérer faire mieux et lui faire retrouver son niveau est un pari risqué très rarement couronné de succès. Les bonnes affaires sont rares. Dans tous les cas, il est intéressant de savoir à quoi s'en tenir et de bien être sûr de ce qu'on achète. Quitte à faire un pari autant le savoir à l'avance et faire une offre en conséquence !
Le parcours
En ne se limitant pas aux seuls gains, mais en approfondissant plutôt le show record, on va peut être observer des périodes de vide. Il est alors intéressant de se demander pourquoi le cheval n'a pas eu de résultats pendant plusieurs mois. Se renseigner sur le parcours d'un cheval, et l'aide de quelqu'un qui vit sur place ou qui connaît bien le cheval sera très précieuse pour compléter les infos données par le vendeur, permet de ne pas avoir de surprise. A t'il eu plusieurs propriétaires ? A t'il déjà été vendu et si oui combien. Là, Western Bloodstock sera une aide très efficace pour savoir si le cheval est un jour passé dans une vente aux enchères. Vous découvrirez alors peut être que le cheval qu'on vous propose pour $ 50 000 aujourd'hui a été vendu $ 25 000 dans une vente il y a moins de 3 mois. Voilà le genre d'infos à savoir avant de se décider et de faire une offre. Il est intéressant de savoir qui a showé le cheval, car avant d'être avec son propriétaire actuel, il a peut être appartenu à un cavalier d'un niveau complètement différent.
Le milieu du Cutting est un monde petit, même aux USA. Les chevaux y ont une réputation, on les croise souvent sur les shows. Toutes ces infos ne nous sont pas forcément accessibles, d'autant que le vendeur n'aura pas forcément intérêt à toutes vous les donner. C 'est bien normal. Un bon contact sur place vous sera donc une aide précieuse. Pas forcément pour jouer les détectives et débusquer le vice caché, mais plus pour vous donner le maximum d'infos vous permettant de vous faire une idée plus précise. Peut être le cheval a t'il été vendu durant une période à un cavalier avec qui cela s'est mal passé. Peut être a t'il séjourné à un moment avec le mauvais entraîneur. Peut être a t'il été blessé. Peut être a t'il été acheté par un gros Non Pro qui l'a peu showé car son écurie était trop pleine. Voilà autant d'éléments sur le parcours d'un cheval qui peuvent vous expliquer des trous dans un show record ou des gains plus ou moins élevés. Le parcours idéal d'un bon cheval de Non Pro solide pourrait ressembler à cela : carrière accomplie de Aged Events avec un bon Non Pro et son entraîneur puis vente à un Non Pro plus modeste qui a showé le cheval une ou plusieurs saisons en week-end shows avec succès. Dans tous les cas, plus on connaît le cheval moins on prend le risque de découvrir un problème par la suite.
Le programme d'entraînement
Voilà un élément capital pour cerner le profil d'un cheval et qui pourtant est souvent passé sous silence. Qui a démarré le cheval ? Est il toujours resté dans le même programme d'entraînement ? Quels entraîneurs s'en sont occupés ? Voilà des questions très importantes si vous voulez acheter un cheval. De façon générale, plus un cheval est resté longtemps dans le programme d'un bon entraîneur, plus il possédera des bases de dressage solides. Pour vous, surtout si vous êtes amateur ou débutant, c'est un atout formidable car c'est le gage que le cheval sera solide et conservera longtemps ses qualités au travail. Au contraire, un cheval fait de bric et de broc par des entraîneurs moyens, finira sûrement par vous poser problème. Même si certains succès en shows attestent de son niveau, ses fondations en termes de dressage seront trop faibles. Un bon entraîneur qui a démarré un cheval c'est un plus qui le suivra toute sa vie. Par bon entraîneur, on entend pas forcément une star des Aged Events, mais un cavalier sérieux, compétent avec un bon niveau d'équitation et qui donne à ses chevaux des fondations de dressage complètes et très solides.
Chaque entraîneur a son programme, sa méthode et ses techniques. Tout le monde vous dira qu'il est plus ou moins facile de passer après tel ou tel entraîneur. Chaque entraîneur produit un certain style de chevaux qui peut ou non vous convenir. C'est donc une question à laquelle il faut s'intéresser de près. Si votre truc ce sont les chevaux qui stoppent très fort et très droit, tous les entraîneurs ne vous conviendront pas. Si au contraire, vous détestez les chevaux avec un pattern très prononcé, tournez vous vers des chevaux mis par des entraîneurs plutôt de la vieille école que vers des types au style très moderne. Ca devrait être une règle d'or mais répétons la ici : attention aux chevaux qui sont passés entre plein de mains différentes ou qui ont été showés par 15 entraîneurs différents. Un cheval a besoin d'un programme cohérent et les résultats peuvent malheureusement cacher parfois des méthodes douteuses qui ne marchent qu'un temps. La qualité du programme d'entraînement et les bases de dressage, c'est aussi en grande partie ce que vous achetez quand vous achetez un cheval. Il n'est pas idiot de bien réfléchir à cet investissement qui sera votre principal gage de succès à long terme.
Le style
Pas d'achat sans essai, c'est même souvent l'élément qui déclenchera ou non la décision d'acheter. Mais même en amont, il est important de rechercher un cheval dont le style, la façon de travailler, correspond à votre niveau d'équitation, votre façon de monter et vos goûts. Pour un débutant par exemple, oublions les chevaux très physiques et très électriques qui seront à coup sûr bien trop inconfortables. On privilégiera au contraire un cheval souple qui travaille plus en finesse et plus en fluidité. Certains cavaliers aiment les chevaux très spectaculaires face aux vaches, qui sont très actifs face à elles. D'autres aimeront au contraire des chevaux plus dans les vaches qui possèdent surtout un gros stop. Il faut déterminer le style de cheval qui vous convient et orienter vos recherches dans cette direction là. L'essai viendra ensuite valider directement et objectivement si vous avez un bon feeling avec le cheval.
Le style découle quasi directement du programme d'entraînement. C'est donc bien pourquoi il faut choisir un entraîneur et un cheval qui présentent un style qui vous plaît, dont le travail respectent certains principes qui vous sont chers comme bien attendre la vache ou stopper bien droit par exemple. Vous pouvez très bien demander à visionner des vidéos récentes du cheval pour s'assurer que son style vous plaît. Le feeling lors de l'essai sera un élément décisif. Une grande règle d'or à ce propos : ne jamais acheter un cheval si l'essai se passe mal. Si la façon de travailler du cheval ne vous plaît, si vous le trouvez inconfortable ou si vous n'arrivez pas à bien le monter, oubliez le. Il y a peu de chances que ça s'améliore ensuite. On a coutume de dire que la première impression est la bonne et c'est très vrai. D'autres avis peuvent être les bienvenus, quelqu'un peut même essayer un cheval pour vous s'il vous connaît bien, mais il est important de sentir si le courant passe ou non. S'il ne passe pas, rien ne sert d'insister. Le style du cheval ne vous convient pas et ça ne changera pas. Si en revanche le feeling est bon, c'est un plus qui devra éclairer les autres éléments comme le show record, les perfs récentes, l'entraînement et l'histoire du cheval.
Les origines et la conformation
Pour un cheval fini et si on vise la compétition, c'est un critère presque secondaire. On notera quand même que cela peut avoir un lien avec le style du cheval. Chaque grande lignée possède son style et cela peut rentrer en ligne de compte. Certaines lignées comme les SMART ou les DUAL REY sont réputées plus difficiles au niveau du mental. D'autres sont connues pour une marque de fabrique technique comme les PEPTO pour leur stop ou les DUAL REY pour leur draw et leur style face aux vaches. D'autres courants de sang sont connues pour certains problèmes physiques comme les DUAL PEP qui peuvent manquer d'os pour supporter une musculature souvent imposante. Voilà des exemples d'infos auxquelles on peut donner attention. Si l'objectif à long terme est la reproduction, le choix des lignées revêt alors plus d'importance. Attention quand même à ne pas se focaliser sur quelques lignées les plus connues comme HIGH BROW CAT, SMART LITTLE LENA, DUAL REY, PEPTO ou DUAL PEP en oubliant toutes les autres ou en les méprisant si leurs noms ne vous disent rien. L'industrie du Cutting regorge de supers chevaux, certes moins connus chez nous, mais dont la valeur est reconnue surtout par les Non Pros : ZACK T WOOD, PLAYGUN, CD OLENA, SMART MATE, MECOM BLUE, SR INSTANT CHOICE, NITAS WOOD, SMART LITTLE JERRY, KIT DUAL, DOCS STYLISH OAK et plein d'autres. Attention aussi à lire le papier dans son ensemble, lignées hautes et basses, et à ne pas se contenter des noms. Les Life Time Earnings (LTE) et Products Earnings (PE) de chaque ascendant font bien plus la valeur d'un papier que les simples noms.
Dans un monde normal, la couleur ne devrait jamais être un critère de choix. Sur un cheval confirmé, la conformation est presque aussi secondaire. Attention bien sûr aux défauts graves qui peuvent être annonciateurs de futurs problèmes de santé. Comme les origines, la conformation peut influer sur le style du cheval et sa façon de travailler. Il y a des grandes règles qui veulent par exemple qu'un cheval un peu long soit plutôt stoppeur ou qu'un petit soit plus rapide. On peut en tenir compte selon ce que l'on recherche. On peut aussi veiller à trouver un cheval adapté à son gabarit. Mais l'histoire a aussi prouvé que tous les types de chevaux peuvent être talentueux quels que soient leur taille, leur tête, leur physique, leur dos, leurs jarrets ou leur épaule. Si un cheval a $ 200 000 de gains et qu'il est moche comme un pou cela prouve bien que la conformation n'est peut être pas le critère numéro 1 à retenir dans le choix d'un cheval. Le sexe importe peu, sauf bien sûr si on vise l'élevage. Les hongres sont toujours bien moins chers et conviennent bien en général aux débutants. Ils sont de plus évidemment faciles à vivre. Les juments peuvent être à peine plus compliquées et leur valeur marchande est systématiquement plus importante même si les prix ont bien baissé. Les étalons disposent eux d'un avantage physique évident et d'un style qui mise plus sur la force qui peut séduire un cavalier d'Open ou un bon Non Pro.
Le prix
On aborde ici la question en dernier alors qu'en fait dans la réalité la question se pose beaucoup plus tôt. Il n'existe pas d'argus des chevaux de Cutting comme pour le marché automobile mais il s'agit bien d'un marché avec une offre, une demande et des vendeurs qui sont libres de fixer les prix qu'ils veulent. Depuis le début des années 2000, les prix s'étaient envolés. On avait vu le prix de chevaux se multiplier par 2 voir par 3 pour atteindre véritablement des sommets. La crise financière internationale et la crise économique sont depuis passées par là et la bulle spéculative qui entourait les chevaux de Cutting a volé en éclats. On est presque revenu au prix de 2000 avec une baisse globale de 30 %, voir de 50 % sur certains chevaux. Mais les chevaux de Cutting, comme tous les chevaux de sport, restent chers, surtout les bons. Il en existe à tous les prix, pour tous les budgets et il n'y a pas vraiment de limites aussi bien vers le haut que vers le bas. On peut quand même dresser un bilan grossier en affirmant qu'un très bon cheval de Non Pro, solide à 72 ou 73, se négocie à l'heure actuelle entre $ 20 000 et $ 35 000. Un cheval d'Amateur se vendra lui plus dans les $ 15 000 à $ 25 000. Pour un gros cheval d'Open ou pour un cheval de Non Pro de haut niveau européen, on investira $ 35 000 ou plus. Ensuite, la seule limite sera celle de votre porte feuille avec des chevaux qui peuvent se vendre plusieurs centaines de milliers de dollars. Le prix variera en réalité en fonction de tous les critères listés plus haut et selon la négociation qui aura lieu entre le vendeur et l'acheteur.
C'est vraiment à l'acheteur de déterminer quels sont ses moyens et quels sont ses besoins. Selon ces deux réponses, il dressera le portait du cheval dont il a besoin en termes d'âge, de gains, de perfs récentes, de parcours, d'entraînement, de style ou d'origines ainsi que le budget qui va avec. L'ensemble de ces critères, plus l'état de santé et le comportement qui seront bien sûr pris en compte dans la décision d'acheter ou non, détermineront un prix de vente. Selon ses moyens, c'est après au cutter de voir si ce prix colle dans son budget et si ça budget est raisonnable. On pourra toujours jouer sur certains critères, notamment l'âge, les gains ou le score moyen pour faire baisser le prix. Tenter un pari sur la santé, le niveau de dressage ou le comportement est plus risqué mais cela n'effraie pas toujours certains. Charge aussi au cutter de se demander jusqu'où il est prêt à transiger sur ses besoins pour faire rentrer le prix dans son budget. Parfois, il vaut mieux attendre un peu et économiser pour pouvoir trouver un cheval qui convient mieux. Car l'idée ce n'est pas d'acheter le cheval le moins cher possible ou de payer la commission la plus chère possible mais bien d'acheter le bon cheval au bon prix. Après plusieurs années et peut être même une éventuelle revente, la satisfaction et le plaisir que vous aura procuré ce cheval viendront peser très lourd dans le bilan de votre investissement. C'est bien pour cela qu'il faut essayer de se poser les bonnes questions et de recueillir autant que possible les bonnes infos avant de décider.