Choc des cultures
Ce week-end, nous avions décidé de répondre présents à l'appel des organisateurs du AQHA Western Spring Show Ils organisaient un show AQHA double point dans le parc équestre fédéral de Lamotte Beuvron et souhaitaient y voir du Cutting. Direction donc les confortables installations fédérales pour un show AQHA, une expérience qu'on a plus connu depuis bien longtemps. Effectivement, depuis la fin des années 1990 le Cutting français a choisi la voie de la spécialisation avec des shows NCHA uniquement dédiés aux cutters. Cela a sans nul doute permis au Cutting d'avancer chez nous en imposant des conditions de shows plus sérieuses. Cela nous a aussi un peu coupé des autres disciplines western qui suivent souvent de très loin la progression, pourtant réelle, de notre sport ces dernières années. C'était l'occasion de montrer où en est le Cutting dans notre beau pays avec de bons chevaux et des cavaliers qui s'investissent pleinement pour progresser. Le problème qu'on avait pas forcément anticipé ou bien mesuré c'est qu'en se prenant en charge eux mêmes, les cutters ont laissé un grand vide dans les shows AQHA. Organiser une épreuve de Cutting c'est un vrai savoir faire qui s'est un peu perdu hors des sentiers NCHA. C'est aujourd'hui un peu compliqué pour un organisateur plus habitué au trail, au showmanship ou au western pleasure de se lancer dans la grande aventure du Cutting. En faisant l'effort de participer on encourage les initiatives pour tenter de développer le Cutting. Le constat est quand même là, la culture "Cutting" reste encore bien étrangère et il faudra corriger pas mal de détails pour envisager défendre du Cutting de qualité sur des shows pluri disciplinaires. Peut être que les standards NCHA nous ont habitué au luxe. Mais on ne peut pas non plus demander à des chevaux de sport aussi pointus que des chevaux de Cutting de se livrer pleinement sans des conditions bien précises que la NCHA a toujours défendu. Pour revoir durablement du Cutting ailleurs, il faudra en passer par ce cahier des charges contraignant mais incontournable.

Les 7 inscrits en Open et les 5 inscrits en Amateur ont du composer avec cette culture Cutting encore trop fragile. L'absence de timer, le sol trop dur, la qualité trop moyenne des vaches ou une gestion incertaine du programme ont sérieusement nui à la prestation des chevaux et des cavaliers. Ce sont des éléments importants qui sont pourtant indispensables à l'organisation d'un bon show de Cutting. Il faudra en tirer les leçons et peut être partager une expertise qui a fait ses preuves sur des shows spécialisés. Les conditions n'étaient donc clairement pas idéales et c'est parfois très frustrant. Cependant, il faut savoir aussi en triompher. C'est un exercice de showmanship révélateur et peut être formateur dans lequel certains ont brillé. Céline Harache s'impose largement et brillamment en Open en selle de son petit BY CHOICE 395. Le hongre de 10 ans score 73 points pour les deux juges AQHA, une belle mais rare unanimité, et remporte la classe. En Amateur, Lionel Bataille sur DUAL SCOOTER et Florence Harache sur MH MILLIONHEIR BOUND se partagent le flot bleu et les hot quits. Il y a du potentiel pour organiser une belle épreuve de Cutting à Lamotte Beuvron. L'enthousiasme des organisateurs est là et eux mêmes semblent demandeurs de conseils. Il faut juste partager et diffuser une culture Cutting pour ne pas avoir l'impression de repartir 10 ans en arrière.