Deux extraterrestres envahissent la Watt Arena
En plus des World Series of Cutting, Mercuria a apporté une autre grande innovation au circuit des week-end shows NCHA depuis quelques années : les NCHA Mercuria World Finals. Si les finales mondiales existent depuis bien longtemps, leur arrivée à Fort Worth pour les 15 meilleurs cavaliers de l'Open et du Non Pro revient à Mercuria Energy et à Chubby Turner et Daniel Jaeggi. Autant le dire tout de suite l'idée, qui sous entendait l'abandon des finales pour toutes les autres catégories, n'a pas fait que des heureux chez les week-end cutters aux USA. La colère a même grondé chez beaucoup qui se sont sentis un peu floués par ces finales luxueuses, richement dotées et mises en lumière au coeur du plus gros show de Cutting au monde. Evidement, les 4 rounds de ces finales sont réservées aux 15 meilleurs chevaux et cavaliers d'Open et de Non Pro. Autant dire une élite inaccessible pour de nombreux petits cutters tant il faut des moyens importants et une vraie machine de guerre pour s'aligner dans ce type d'épreuves. En gros, pas vraiment un truc ouvert et grand public ce qui a forcément fait grincer quelques dents. On peut le comprendre ceci étant dit on parle bien ici d'un Championnat du Monde ce qui sous entend quand même nécessairement dans n'importe quel sport un certain élitisme et un réel investissement. C'est dur mais c'est comme ça.
Très honnêtement, après avoir regardé les 2 premiers rounds sur Internet, il est difficile de ne pas être convaincu à la fois par l'idée et par le format mis en place. Ces finales ont apporté un vrai coup de boost aux titres de champions du monde dans les catégories reines et une ambiance assez sympathique même si les commentaires et la musique peuvent déstabiliser les plus conservateurs au premier abord. Vu le niveau de compétition, il faut vraiment le meilleur cheval en Open et le meilleur cavalier en Non Pro pour être titré. Avec près de $7000 de gains pour le vainqueur de chaque round, ces finales ajoutent en plus un vrai suspense dans la course au titre de NCHA World Champion et un grand spectacle en plein du coeur du Futurity. Le contraste est d'ailleurs saisissant entre les jeunes chevaux très fragiles qu'on peut admirer dans le Will Rogers Coliseum toute la journée et les avions de combat qu'on peut voir dans la Watt Arena le soir venu. Car ne vous trompez pas, pour s'aligner dans ces finales il faut une vraie machine de guerre, un cheval hors norme. Il faut un mélange unique de cheval de Cutting croisé avec un cheval de course et un cheval de guerre pour résister à la pression des vaches et des autres concurrents.
A ce jeu là, le Cutting actuel compte bien deux véritables phénomènes. Tout d'abord DONT LOOK TWICE en Open qui est peut être le 1er cheval à devenir quasi invincible. Cette jument réalise une année 2011 qui restera sans aucun doute comme la plus belle jamais réalisée par un cheval dans l'industrie du Cutting, peut être même devant les vainqueurs de la triple couronne. La fille de HIGH BROW CAT et de TAPT TWICE l'emporte partout où elle passe. Quels que soient les adversaires, les vaches, les draws, les scores à battre, "Lipstick" et Phil Rapp finissent par s'imposer. Cela se vérifie à nouveau durant ces finales avec 2 runs à proprement parler hallucinants et deux scores de 230 puis 231 points pour prendre la tête du classement de ces finales avec plus de $12 000 de gains et se poser en candidate très sérieuse au titre de NCHA Open Reserve World Champion derrière BET HESA CAT et Austin Shepard. Bonne nouvelle pour les fans de Cutting, Phil entend bien shower sa jument au moins encore un an pour l'amener vers les $750 000 de gains et certainement ajouter au palmarès un titre de NCHA Open World Champion au passage. DONT LOOK TWICE n'aura de toute façon pas besoin de cela pour s'imposer comme le cheval de Cutting ultime. Elle est la seule à parvenir à allier le style extraordinaire des chevaux de Aged Events et l'esprit guerrier des chevaux de week-ends shows. Cela donne un cocktail magique qui aura aligné cette année une série de scores au delà de 225 qu'aucun cheval ne pourra battre avant très longtemps. Phénomène, le mot n'est pas usurpé. Si vous en doutez jetez un oeil aux vidéos pour vous en convaincre. En parlant de phénomène, WOODY BE LUCKY et Dan Hansen en sont deux autres. Le gelding agé de 11 ans et son cavalier son en train de créer des monstres en Non Pro. Dan et son célèbre "freak" ont tellement élevé le niveau de compétition qu'ils ont fait perdre la tête à leurs concurrents qui finissent au tapis au figuré comme au propre pour Justin White dans le 2nd go-round. Quelle gamelle !
Dan a déjà remporté cette année plus de $122 000 en Non Pro. Il a en vue le record de gains sur une saison de Pete Branch et MS PEPPY CAT s'élevant à $ 132 000. Avec ces différents chevaux, qu'il a aussi sorti en $5k Novice Non Pro et $15k Novice Non Pro glanant au passage un 4ème titre de champion du monde, Dan Hansen a remporté cette année en week-end shows plus de $226 000 showant 5 à 8 fois par jour pendant plus de 45 week-ends ! Avec WOODY BE LUCKY, Dan forme le couple parfait en Non Pro. C'est bien simple, ils n'ont aucune faille. Dan est un modèle de showmanship et d'intelligence dans la façon de monter ses runs. "Freak" de son côté est un modèle de puissance et de cow sens. Ce cheval peut non seulement tenir n'importe quelle vache, et dans les World Finals cette qualité est vraiment bienvenue. Mais il peut briller sur n'importe quelle vache ce qui est bien plus rare. Si la vache est lente il pliera les antérieurs et posera sa tête entre eux en tremblant, si elle est rapide il ira claquer de gros stops. Dans ces conditions, on comprend que ses adversaires dégoupillent. A part courir dans tous les sens et tenter d'aller chercher des points même là où ceux ci n'existent pas, que leur reste-t'il pour battre Dan Hansen et WOODY BE LUCKY ? Même des chevaux de la trempe de SMOOTH ASA ZEE ou des cavaliers du calibre de Dustin Adams en perdent leur latin. C'est en cela que Dan crée des monstres car il parvient à faire tourner en bourrique les meilleurs Non Pros du monde, avec le sourire en plus.
