Copie de la photocopie
Pour un cheval né en 1974, le moins qu'on puisse dire c'est que DOC'S SERENDIPITY fait encore beaucoup parler d'elle. La fille de DOC BAR a certes été une des stars de la planète Cutting dans les années 1970 et 1980. Elle a fini seconde du NCHA Open Futurity en 1977 sous la selle de Joe Heim. Avec 220 points, elle avait poussé dans leurs derniers retranchements Buster Welch et PEPPY SAN BADGER. Elle est ensuite devenue une poulinière de valeur avec pour principal fait d'armes d'avoir donné naissance avec DOC'S HICKORY à l'étalon SR HALLMARKED. Cette petite jument s'est éteinte en 2006 à l'âge de 32 ans. Pourtant, elle a fait les gros titres l'année dernière car son clone est devenu le 1er cheval de Cutting cloné à être vendu lors des ventes Western Bloodstock en Décembre 2007. Rebelote cette année, puisque ce clone, âgée de tout juste 3 ans, va devenir le premier cheval de Cutting cloné à donner naissance à un poulain. Enfin donné naissance pas tout fait, car le poulain proviendra d'une mère porteuse grâce à la technique des transferts embryonnaires. L'histoire de DOC'S SERENDIPITY verse presque dans la science fiction. Elle résume en tous cas à quel point l'industrie du Cutting s'est investie à fond dans la science.

Une affaire de gros sous au départ
Sans présager du résultat final de toute cette histoire, une chose est quand même sûre : même morte depuis quasiment 3 ans, DOC'S SERENDIPITY continue à faire tourner beaucoup d'argent. Le coût de production d'un clone tourne autour de $ 150 000, un transfert embryonnaire va chercher dans les $ 5 000 et une saillie de HIGH BROW CAT, l'étalon qui été choisi pour se marier avec la copie génétique d'une jument née 14 avant lui, est facturée pas moins de $ 25 000. Cela fait beaucoup d'argent investi pour un résultat qu'on ne peut encore présager mais devra être sacrement impressionnant pour devenir rentable. Le clone de DOC'S SERENDIPITY ne s'est vendu que $ 14 000 l'année dernière lors des ventes du NCHA Futurity. Beaucoup de passionnés de Cutting se montrent sceptiques voir même critiques en ce qui concerne les clones. Pour la première fois cette année, ils pourront concourir au NCHA Futurity. Si on sait déjà que les clones de SMART LITTLE LENA ne seront finalement pas entraînés, Phil Rapp a lui dans ses écuries des clones de PLAYBOYS RUBY et de TAP OLENA qu'il prétend vouloir entraîner.

Un passionné un peu nostalgique
David Brown, un agent immobilier de 66 ans à la retraite, a élevé et debourré DOC'S SERENDIPITY dans les années 1970. Quand il a vu son clone à vendre l'année dernière, il a tout de suite rêvé de pouvoir l'acquérir. Face au prix facturé par ViaGen pour produire un clone et face aux rumeurs qui annonçait un syndicat prêt à investir plus de $ 1 million sur cette copie de DOC'S SERENDIPITY, il ne faisait guère d'illusion. Il n'avait même pas pris la peine de venir avec son trailer, persuadé que la pouliche atteindrait des sommes déraisonnables pour son budget. Finalement, à sa grande surprise, il a remporté la mise avec tout juste $ 14 000. Il était prêt à mettre beaucoup plus pour acquérir cette pouliche qui lui rappelait tant de souvenirs.
Un air de déjà vu
Une fois la pouliche arrivée chez lui, il est vite tombé sous son charme malgré les réserves de certains de ses amis : "Je n'ai aucun avis sur les clones, si c'est bien ou non. Mais je suis en tous cas super heureux d'avoir cette pouliche. Elle ressemble tellement à DOC'S SERENDIPITY, elle a exactement les mêmes petits tics". Le clone est selon lui déjà plus costaud que l'originale au même âge mais cela peut s'expliquer par le fait qu'on ne nourrit pas aujourd'hui comme on le faisait il y a 30 ans. David Brown est tout de même heureux de retrouver des sensations bien connues sur la selle de DOC'S SERENDIPITY DNA : "Je ne l'avais monté que 6 fois quand j'ai pu aller ramener des vaches avec elle". Il compte l'engager au NCHA Futurity 2009 et elle est actuellement à l'entraînement chez Jammie Beamer. Janet, l'épouse de David Brown, fonde beaucoup d'espoirs sur cette pouliche : "Elle ne s'intéresse pas vraiment au veau mécanique. Mais mettez lui une vraie vache devant elle et je vous garantie qu'elle ne la lâchera pas". David Brown lui a déjà attribué un surnom qui reflète bien à quel point elle est l'exacte copie de DOC'S SERENDIPITY : "Déjà vu" en français dans le texte.

Source : QH News et Allaboutcutting