L'Australie : terre de Cutting
En quelques années, les "aussies" se sont fait une solide réputation aux Etats-Unis dans le milieu pourtant très conservateur du Cutting. Souvent dotés d'un très bon Horsemanship, beaucoup d'entre eux ont pratiqué d'autres disciplines avant de se mettre au Cutting, les australiens ont presque pris le pouvoir au Texas. Roger Wagner, John Mitchell, Ed Flynn, Sean Flynn, Ryon Emerton ou Guy Woods sont des noms qu'on retrouve depuis plusieurs années au palmarès des plus gros shows. Certains se sont formés aux USA mais les plus jeunes comme Aaron Wheatley par exemple étaient déjà des stars du Cutting dans leur pays avant de débarquer aux USA. Reconnus comme étant des supers travailleurs et de vrais hommes de chevaux, les australiens se sont donc fait une place dans le milieu du Cutting même si certains regrettent leurs manières très directes.

Les meilleurs chevaux australiens comme DOC'S SPINIFEX commencent à se faire un nom hors de leurs frontières. Cette lignée incontournable au pays des kangourous, ses produits ont gagné en Cutting plus de $ 3,5 millions en Australie, s'est fait connaître aux USA grâce notamment à ses filles qui sont des poulinières reconnues. PEPTOS STYLISH OAK, né aux USA mais importé en Australie, saillit avec succès sur les deux continents. Les australiens n'hésitent pas à importer des étalons aux papiers prometteurs, à les shower puis à les croiser avec des juments aux lignées plus aussies pour donner des chevaux surprenants. ONE STYLISH PEPTO, un des meilleurs chevaux de shows en Australie ces dernières années, est même venu participer aux derniers NCHA Super Stakes dans le 5/6 year old Open Classic Challenge. Sous la selle de Todd Graham, il n'a malheureusement pas franchi le 1er go.
Le Futurity : Tamworth remplace Fort Worth
C'est à Tamworth dans la province de la New South Wales que viennent de s'achever les derniers Futurities Australiens. Avec 500 entrées et une prime totale de $ 540 000, ce show est le plus gros concours de Cutting en Australie. Le Futurity oppose bien sûr des chevaux de 3 ans, ils étaient 187 cette année dont 119 en Open. L'Open est remporté par la jument DULCES GLORY sur un score de 151 points. Cette fille de INSTANT DULCES et de SPINS CHERRY OAK par DOC'S SPINIFEX remporte un chèque de $ 75 000. Elle était montée par Heath Sinclair, un jeune entraîneur de 26 ans qui a commencé le Cutting en 2002 et qui a atteint sa première finale au Futurity en 2005.

Son mentor, Rob Hodgman, décroche la seconde place sur EB'S PHALARIS sur un score de 149 points. Ce cheval est un fils de DUAL REY et de EBS CYLIPSIL. Rob avait remporté le titre l'année passée. Corey Holden qualifie pour sa part 4 chevaux parmi les 20 finalistes et termine 3ème, 5ème, 8ème et 16ème. Dans la finale du Non Pro Futurity, Wayne Bauman s'impose avec 148 points sur DEE BAR ISA CAT par RACKETEER CAT et LETHAL LENA. Il devance Steve Felton qui s'arrête à 146 avec HONEY DON'T TELL par DOCS SPIN N TELL.
Derby et Classic Challenge
Dans les autres classes, le NCHA Australia Open Derby est remporté par Todd Graham sur SPINS MISS KITTY, une jument de 5 ans par RACKETEER CAT et la légendaire ONE MOORE SPIN. Cette fille de DOC'S SPINIFEX est la meilleure jument d'Australie. Todd devient ainsi le cavalier le plus primé lors du NCHA Australia Futurity avec $ 450 000 de gains pour un total en carrière de $ 850 000. Il est aujourd'hui l'entraîneur de référence en Australie. Graham Amos, rentré en Australie il y a deux ans après une brillante carrière aux USA où il a laissé un très bon souvenir, termine à la seconde place avec 149,5, un demi point derrière le vainqueur, sur ROYSABOONSMAL. Cet étalon est un fils de PLAYBOY ROY et de BLUE BOONS MY GRANNY qui porte le sang de la légendaire ROYAL BLUE BOON. William Tapp s'impose dans le Non Pro Derby sur DO REY ME par DUAL REY et SPIN AND SUSIE, encore une fille de DOC'S SPINIFEX.

Dans le NCHA Australia Open Classic Challenge, DESTINYS MR CHIC ne laisse aucune miette à ses adversaires. L'étalon monté par Phil Dawson, score 149 points et s'impose. C'est un fils de ACRES OF DESTINY et de OAKS CHIQUITA par DOCS FRECKLES OAK, l'étalon numéro deux en Australie avec $ 1,5 millions de gains pour ses produits. MS FORTISSIMO termine deuxième sous la selle de Jason Leitch. Cette jument est une fille de FRECKLES FORTISSIMO et de MS MINOGUE. Chez les Non Pros, Ian Bush s'adjuge le Classic Challenge en selle de LETHAL N STYLISH sur un score de 151 points. Cette jument est un fille de PEPTOS STYLISH OAK par LETHAL SPIN. Ce croisement PEPTOS STYLISH OAK par une fille de DOC'S SPINIFEX est en train de s'imposer comme un super croisement en Australie en même aux USA. Mark Smith termine second et offre le doublé à DESTINYS MR CHIC avec 148 points.
Du bon Cutting et du dépaysement
Selon nos envoyés spéciaux en Australie, le niveau de ce Futurity était très respectable. Certes, le bétail est bien moins vif qu'aux USA et les runs sont en ce sens différents de ce qu'on voit à Fort Worth. Les chevaux sont moins athlètes, parfois un peu moins en place ce qui donne des "Miss" ou des "Out of position" qui coûteraient très cher au NCHA Futurity. Mais cela reste du super Cutting avec de bons chevaux et de jolis scores à Tamworth. Ce n'est pas un hazard si tant d'australiens se sont imposés aux USA ces dernières années.

Le Futurity australien c'est aussi l'occasion de découvrir des épreuves originales comme le Stocks Man Challenge aux couleurs bien "Red Neck". John Mitchell, l'entraîneur du célèbre Slate River Ranch, a pris l'habitude de venir disputer le Futurity sur sa terre natale chaque année. Il a terminé cette fois 6ème de la finale avec NITAS DESIRE par NITAS WOOD sur un score de 145 points. Mais il repart aussi avec le titre de Reserve Champion du Stocks Man Challenge, prouvant ainsi qu'il est un vrai cow-boy comme tous les australiens. Ce challenge était composé de 4 épreuves : du Cutting en snaffle bit et un parcours d'obstacles et de fouet sur un même cheval puis une épreuve de capture au lasso d'un cheval sauvage et enfin une épreuve de Saddle Bronc Riding. John termine donc deuxième et prouve qu'il n'a rien perdu des réflexes de sa jeunesse australienne.