Une des premières choses qu'un cutter doit apprendre c'est à lire le bétail
Tous les cutters passent autant de temps à cheval qu'à étudier le bétail. Bien que beaucoup de Non Pro demandent à leurs 4 aides de les conseiller, ils regardent quand même le bétail chaque fois qu'ils peuvent pour se préparer mentalement à aller cutter. Les shows NCHA imposent des règles strictes sur le choix du type de bétail. Les Major Events aux Etats-Unis utilisent exclusivement des jeunes génisses du même âge, de la même taille et de races qui proviennent principalement de croisements à base de Angus et de Hereford. Les concours plus petits ont recours à une plus grande variété à niveau des veaux, avec à la fois des mâles et des femelles dont l'âge est idéalement compris entre 4 mois et 2 ans.
Avant le début de l'épreuve, les cutters aiment généralement regarder le troupeau durant sa préparation. Cela permet de se faire une bonne idée du bétail que l'on va devoir travailler. Si'il forme un troupeau bien compact avec des veaux qui restent très proches les uns des autres, les cavaliers parlent alors d'un troupeau qui est "sticky". Avec ce type de bétail, il sera probablement difficile de séparer un groupe et de le conduire hors du troupeau mais il sera par contre plus facile de déplacer l'ensemble du troupeau. Si le bétail se montre au contraire très agité, il faudra prendre alors beaucoup de précautions pour ne pas l'affoler lorsqu'on le déplace sous peine de le voir se disperser dans toutes les directions. Observer le bétail lors de sa préparation permet également aux cutters de repérer les animaux qu'ils préfèrent éviter de travailler. Cela permet enfin de noter les individus qu'on estime les meilleurs pour pouvoir décrocher un bon score.

Le bétail est évalué en fonction de son apparence, exactement de la même manière que l'on juge la conformation d'un cheval. Les cutters expérimentés et les cattlemen éviteront par exemple les individus qui semblent en mauvaise condition ou en mauvaise santé. Un veau qui ne semble pas en bonne forme pourra se révéler lent, obstiné ou trop mou. Tout ce qu'un cutter veut éviter à tout prix car cela ne mettra pas son cheval en valeur. Au contraire, on va rechercher les veaux qui semblent en pleine forme avec un un oeil vif et malin. Les meilleurs individus se montrent curieux et attentifs aux mouvements des chevaux qui les entourent. Ils ne paniquent pas et s'écartent sans agitation. Les veaux qui ne craignent pas les chevaux sont connus sous le nom "d'alligators" et doivent être évités à tout prix. Les veaux apathiques, qui restent sans aucune réaction face aux mouvements des chevaux, sont également à ranger dans la case des mauvaises vaches. C'est très difficile pour un cheval de rester concentré sur un alligator ou un veau apathique. L'alligator forcera toujours le passage, le veau apathique de son côté ne s'intéressera pas assez au jeu. Pour pouvoir réussir un bon score, le cavalier doit donc avant tout trier une vache qui s'intéresse au cheval et cherche à le déborder pour rejoindre le troupeau.
Une bonne vache ne réagit pas trop violemment aux mouvements du cheval ou du cavalier. Elle est assez futée pour respecter la présence du cheval mais assez joueuse pour chercher une porte de sortie. Ce type de vaches va toujours regarder le cheval avant de bouger. Une mauvaise vache, au contraire, va se tenir à l'écart et chercher à s'enfuir sans même un regard pour le cheval. Si on trie ce genre de vaches, elle risque de s'éloigner du cutter et de chercher à contourner les turn-backs pour s'enfuir. Heureusement, un cutter peut apprendre beaucoup du bétail qu'il va travailler rien qu'en regardant comment il réagit aux déplacements du cavalier qui le prépare avant l'épreuve. Quand on passe dans les derniers, on peut également regarder quelles vaches les autres cavaliers ont choisi de travailler.

Dans la mesure ou la plupart des vaches ont tendance à se suivre et que très peu d'entre elles sont des leaders, il est possible d'un séparer un groupe et de le conduire hors du troupeau en lui faisant suivre un certain parcours avec l'aide des herd-holders et des turn-backs. Cela permet au cutter d'avoir la possibilité de trier une vache bien précise qu'il a choisi avant d'entrer dans le troupeau. Pour se faire cette vache doit absolument être bien située dans le troupeau et ensuite bien placée dans le groupe qui en sort. Si ce n'est pas le cas, le tri de cette vache sera alors difficile voir impossible. Une autre option consiste à réaliser ce que nous appelons une "shape cut", c'est à dire à trier la dernière vache qui reste face au cheval. Si le cutter entre par le fond du troupeau et commence à conduire un groupe de veaux vers le centre de l'arène, le rôle des herd-holders consiste alors à se rapprocher du cutter et à avancer avec lui pour diriger le groupe vers l'avant dans la direction souhaité. Certaines vaches vont commencer à s'écarter sur un coté et à retourner vers le troupeau. Les veaux qui se trouvent devant le cutter vont avoir tendance à suivre un veau leader qui lui continue à avancer. Le cutter doit impérativement rester bien attentif à ce leader. Il doit le repérer et utiliser ses mouvements à son avantage car c'est lui qui guide le groupe. Ce n'est pas nécessaire, ni même souhaitable, qu'il soit juste devant le cutter. Bien souvent il sera devant avec à sa suite d'autres veaux. Le principe est alors de garder le groupe de veaux en mouvement vers l'avant et vers le centre de l'arène jusqu'à ce qu'on se soit assez éloigné du troupeau pour choisir la vache que l'on souhaite trier. Si tout s'est déroulé avec fluidité et dans le calme sans que le bétail soit effrayé, le cutter pourra alors désigner une vache immobile qui s'est un peu écartée du groupe. Si le bétail est sticky, le cutter devra provoquer cette séparation en avançant de quelques pas sur la vache qu'il souhaite trier.
Les chevaux et les vaches
Puisque les chevaux sont des animaux qui vivent en groupe, il est naturel pour eux de répondre à l'instinct de troupeau des veaux lorsqu'ils les travaillent. Certains chevaux ont un instinct de troupeau plus développé que d'autres. Mais même lorsque cet instinct est fort, si un cheval n'éprouve pas le désir de travailler les vaches, il ne fera jamais un bon cheval de cutting. Il est vrai que peu de chevaux domestiques aujourd'hui vivent en groupes, comme ils pourraient le faire à l'état naturel. Ils conservent pourtant toujours des instincts de troupeau. C'est par exemple flagrant avec les juments et leurs poulains. Les mères éloignent instinctivement leurs poulains des dangers potentiels. Elles peuvent également éloigner d'autres chevaux. Cette attitude est exactement la même dans la nature et dans l'arène de cutting. Les chevaux ont en sens inné du timing et de l'évaluation des distances. Ils savent réagir naturellement aux mouvements basiques d'une autre créature vivante, que ce soit un homme, un chien ou un autre cheval. La seule façon d'obliger une autre créature à se déplacer dans une direction voulue, c'est de se déplacer parallèlement à elle en restant au niveau de sa tête, dans une zone comprise entre le cou et l'épaule. D'autres attitudes caractéristiques de l'instinct de troupeau consistent à baisser les oreilles, mordre, allonger l'encolure et la tête comme peut le faire un étalon qui poursuit un autre cheval. Le fait de mordre est pénalisé, mais l'ensemble des autres postures est courant en compétition. Il est toujours préférable qu'un cheval pointe ses oreilles vers le veau qu'il travaille. Cela montre qu'il est curieux et attentif. Cependant, certains grands chevaux comme ALL THAT JAZZ, 1990 NCHA Non Pro Futurity Champion, travaillait avec les oreilles en arrière dans une posture très menaçante. Spencer Harden disait d'elle : "Elle est le petit cheval avec le plus gros coeur que j'ai jamais monté. Elle est très gentille jusqu'à ce que vous baissiez votre main et que les oreilles se plaquent vers l'arrière.".

Un cheval sans aucune pénalité et qui respecte tous les fondamentaux évoqués jusqu'ici finira toujours par rapporter une belle place. Mais il manque encore un petit quelque chose pour atteindre les sommets des plus grands runs. Parfois, ce sera un gros coeur, du courage, qui feront la différence. C'est quelque chose que l'entraînement ne pourra jamais transmettre. Un cheval pourra aussi gagner des points grâce à son style qui le distingue du commun des chevaux. Les cutters parlent alors pour ces chevaux "d'eye appeal" pour évoquer cette capacité à se déplacer avec style. Un cheval qui possède un bon eye appeal se montrera très alerte, très attentif lorsqu'il travaille un veau au centre de l'arène. Il va généralement se tapir dans un attitude très féline pour contrer et défier le veau. Certains chevaux vont se mettre à trembler en face du bétail, prêts à anticiper le moindre mouvement et à bondir. Une autre qualité recherchée chez un bon cheval de Cutting peut également être la capacité à inciter une vache à bouger sans la menacer et sans l'effrayer. Un cheval qui se montre trop agressif intimidera la vache et la poussera à courir. Les cutters parlent à ce propos de chevaux qui ont la capacité d'attirer une vache, de véritablement l'aimanter. De la même façon certains chevaux sont presque capable de l'hypnotiser. Face à de tels chevaux, la vache cherche toujours à retourner dans le troupeau mais elle semble comprendre que c'est le cheval qui détient la clef du passage. Elle va alors se mettre à esquiver et à feinter devant le cheval pour trouver un passage par lequel s'échapper. Cette capacité à aimanter les veaux dépend du "cow sens" dont le cheval dispose naturellement. Le cow sens, dans notre jargon, définit un certain talent, une capacité à anticiper le moindre mouvement des veaux. Les cutters parlent alors d'un cheval qui sait lire une vache, qui est "cowy" ou "cow smart".
Le cow sens découle probablement de l'instinct de troupeau ancestral des chevaux. La plupart des cutters estiment que c'est une qualité héritée des parents. D'autres pensent que cela reflète simplement des qualités d'intelligence et de curiosité qu'on retrouvent très affirmées chez certains chevaux. Quelle que soit l'origine du cow sens, certains chevaux en ont à revendre. Kobie Wood explique à propos de son étalon CASH QUIXOTE RIO, deux fois champion du monde NCHA, avec lequel il avait pour habitude de réaliser des démonstrations sans bride : "Il est fabuleux. Il sait ce qu'une vache va essayer de lui faire, parfois même avant que la vache ne le sache elle-même !".
Le rôle du cavalier
Un cavalier qui sait aborder la compétition de manière détendue aide son cheval autant qu'il s'aide lui même. La tension nerveuse engendre de la rigidité et de la résistance qui se propage du cavalier au cheval à travers la selle, les reines et les jambes. A ce titre, l'échauffement est aussi important pour le cavalier que pour le cheval. Dérouler une certaine routine permet au cavalier de préparer son cheval tout en se relaxant lui-même.
Quelques minutes avant de passer, certains cavaliers aiment bien finir de préparer leur cheval en lui demandant de reculer, de tourner des deux cotés. Cela sert avant tout à préparer le cheval mentalement à aller travailler les veaux et cela lui passe le message : "en piste dans deux minutes".
Entrer dans le troupeau
Un cutter peut entrer dans le troupeau par la gauche, la droite ou le milieu. Le règlement impose d'aller trier profondément au moins une fois au coeur du troupeau, la plupart des cavaliers exécutent cette "deep cut" lors de leur premier tri en pénétrant dans le troupeau jusqu'au mur du fond pour en sortir ensuite un groupe de veaux. Si vous passez premier sur un groupe de vaches fraîches, vous voudrez prendre plus de temps que si vous passez derniers car la plupart des vaches seront alors habituées au travail des chevaux. Lorsque l'on passe dans les premiers, le bétail peut être nerveux et risque de se disperser à l'approche du cheval. Déplacez vous très lentement, pas à pas, et observez bien le bétail. Les juges veulent voir un tri qui s'effectue dans le calme. Gardez un oeil sur le chef du troupeau et sur les vaches que vous désirez trier. Les herd-holders vont vous aidez à les faire avancer mais ne perdez jamais de vue que c'est vous qui êtes assis dans le siège du conducteur. N'oubliez pas non plus que votre objectif est d'isoler une vache si possible arrêtée, au centre de l'arène et suffisamment loin du troupeau.
Les pros choisissent souvent leurs vaches avant de rentrer dans le troupeau. Ils réalisent leurs tris en cherchant à isoler des vaches bien précises qu'ils souhaitent travailler. Pour un débutant, il est toujours préférable de conduire un groupe de 5 à 15 vaches au centre de l'arène, d'attendre ensuite qu'elles rejoignent calmement le troupeau et de trier une des traînardes qui restent arrêtées au centre. Les cutters appellent cette technique : "cutting for shape". Bien souvent, il restera 2 ou 3 vaches et le cavalier devra alors en désigner une en avançant d'un ou deux pas vers elle. Cela aura pour effet de l'isoler et de pousser les autres à rejoindre le troupeau pour que le travail puisse commencer. Les herd-holders doivent rester attentifs et aider à évacuer ces vaches restantes le plus vite possible. Si vous vous retrouvez avec deux vaches collées l'une à l'autre et qui refusent de se séparer, bougez le moins possible et restez calme jusqu'à ce qu'elles finissent par se séparer.
Le tri, activité essentielle dans le travail de ranch, est devenue en compétition un exercice dans lequel vous pouvez prendre beaucoup de points mais également en perdre beaucoup. Si vous désignez une vache avant d'en trier finalement une autre, ou si vous la désignez et qu'elle parvient à rejoindre le troupeau, les juges appliquent une pénalité de 5 points. La majorité des cavaliers novices préfèrent jouer la sécurité et trier le veau qui veut bien rester en face d'eux. Avec l'aide de bons herd-holders, ils finiront par arriver à trier les vaches qu'ils souhaitent. Si vous informez à l'avance vos aides des vaches que vous souhaitez travailler, le tri devient plus facilement un vrai travail d'équipe. Vos 4 aides peuvent alors vous aider à placer les veaux au sein du groupe de façon à ce que les bonnes vaches soient celles qui restent les dernières face à votre cheval au centre de l'arène.
Choisir une vache
Le signe le plus évident pour désigner une vache c'est bien sûr lorsque le cavalier baisse la main qui tient les reines et la pose sur l'encolure du cheval. Selon le règlement NCHA, deux mouvements en direction d'une vache, ou même un seul envers un animal qui indique clairement qu'il a été choisi par le cavalier, suffise au juge pour déterminer quelle vache le cutter a choisi de trier. Si le cavalier avance vers un groupe de vaches pour les arrêter, on ne considérera pas qu'il a désigné une vache bien précise. Si des vaches naviguent entre la vache que vous avez choisi et votre cheval, il est préférable de relever la main et de bien isoler à nouveau la vache qu'on souhaite travailler. Cela coûtera un point de pénalité pour "reining" mais c'est toujours mieux que de finir par perdre sa vache si le cheval en change.
Trier
La meilleure position pour trier une vache se situe au centre de l'arène à mi chemin entre le troupeau et le juge. Parfois, si le cutter désigne une vache qui tente de s'échapper sur un coté, il peut sauver la situation en la ramenant petit à petit au centre de l'arène. Selon les circonstances, il pourra bénéficier de crédit de la part des juges pour avoir témoigné du courage dans une situation à risque. Au pire, il ne sera pas pénalisé si il parvient à ne pas perdre la vache.
Poser sa main et laisser le cheval travailler
Jusqu'à ce moment, tout s'est déroulé lentement et dans le calme. Une fois que le cutter relâche ses reines et pose sa main, c'est une toute autre histoire qui commence. Bazy Tankersly explique que selon lui monter un cheval de cutting est plus amusant que de monter sur des montagnes russes, car le wagon se contente de suivre les rails. Personne ne peut prévoir comment une vache va réagir une fois qu'elle se retrouvera seule en face d'un cheval dans une arène avec les lumières et le bruit des spectateurs. Tout le jeu repose sur son désir naturel de rejoindre ses congénères. Le cheval doit prendre l'initiative de suivre et de contrer ses mouvements. Les bons chevaux de cutting peuvent lire une vache et anticiper ses mouvements. A ce moment, le cavalier doit avant tout rester concentré sur la vache et ne jamais la quitter des yeux. Il doit être détendu, bien assis dans sa selle, les pieds bien calés dans les étriers en restant le plus souple possible pour accompagner de son mieux les mouvements du cheval. Il faut garder en tête que la première qualité d'un cavalier est de ne jamais géner son cheval. Cela demande une excellente assiette un bon sens du timing et de l'équilibre. Bien que le cutter regarde la vache, il ne doit pas bouger le haut de son corps. Seule sa tête bouge pour la suivre des yeux, le corps reste le plus droit possible en toutes circonstances.

Les jambes doivent rester décontactées avec les talons bien bas et les pied tournés vers l'extérieur prêts à agir pour pousser le cheval ou le guider. La main qui ne tient pas les reines est solidement accrochée à la corne de la selle. Le poignet doit rester droit alors que le coude et l'épaule sont bien souples. Dans le feu de l'action, les meilleurs cavaliers de Cutting semblent rester passagers. Les apparences sont souvent bien trompeuses. Le cavalier bouge bien en harmonie avec le cheval, mais cette harmonie est travaillée. La flexibilité, la décontraction, la souplesse restent les clefs pour rester bien en rythme avec le cheval. Lorsque le cheval se déplace avec la vache, le mouvement pousse le cavalier à bouger dans sa selle. S'il est bien assis, au centre de la selle, il peut utiliser la corne pour absorber les chocs et pour maintenir son centre de gravité le plus droit possible. Ainsi quand le cheval stoppe, le cavalier pousse la corne de la selle et s'assieds profondément pour aider son cheval à stopper. Quand le cheval sort d'un stop ou d'un tournant, le cavalier tire sur la corne et se penche légèrement en avant pour accompagner le mouvement et encourager le cheval. Acquérir cet équilibre et ce rythme demande du travail car c'est très subtil. Par contre, comme pour la bicyclette, une fois qu'on a compris comment ça marche on ne l'oublie jamais. Chaque cheval est différent, vous devrez ajuster votre équilibre à chacun d'entre eux.

Bien que ce soit le cheval seul qui prenne l'initiative de suivre la vache, le cavalier doit ajuster la vitesse, l'ampleur et le timing des déplacements avec ses jambes ou son assiette puisqu'il n'a pas le doit d'effectuer d'actions de mains. Si le cheval se rapproche trop du troupeau, le cutter peut le pousser à s'en écarter et à avancer vers la vache avec sa jambe coté troupeau appelée aussi "herd side leg". Si le cheval est en retard par rapport au veau, le cutter peut donner des deux jambes pour le pousser à rattraper le veau. Le revers de la médaille avec les actions de jambes, en particulier avec des cavaliers débutants ou de chevaux novices, c'est qu'on risque de pousser le cheval trop loin, de le conduire à dépasser le veau. La meilleure chose à faire pour un amateur est donc dans un premier temps de suivre au maximum le timing du cheval et de ne donner des jambes que quand c'est absolument nécessaire.
Quitter une vache
Apprendre quand quitter une vache, c'est à dire quand arrêter de la travailler, c'est un peu comme acquérir le bon timing à cheval. Cela ne peut se faire qu'en s'entraînant. Un débutant peut cependant apprendre beaucoup en regardant les autres cavaliers et en lisant le règlement. Les règles du Cutting établissent que l'on peut quitter légalement une vache dans trois situations : quand elle est clairement à l'arrêt, quand elle est le dos tourné au cheval ou alors quand elle s'éloigne du cutter au delà de la ligne de temps. Par déduction, il y aura hot quit et donc 3 points de pénalité si le cutter quitte une vache dans n'importe quelle autre situation. Il est cependant très important de bien comprendre l'esprit et les nuances de cette règle du hot quit. Un cutter peut quitter une vache qui s'est arrêtée. Si cette dernière stoppe puis se tourne immédiatement vers votre cheval, il est interdit de la quitter sous peine d'être pénalisé par les juges d'un hot quit. Si au contraire, elle stoppe et tourne en s'éloignant de vous, vous pouvez la quitter sans risque d'être pénalisé. Il n'est pas nécessaire que la vache soit arrêtée avec les quatre pieds posés au sol, il est toute de même fort probable que si elle garde un pied en l'air elle soit susceptible de bouger à nouveau très rapidement. Là encore, c'est à vous de savoir prendre le moins de risque possible.
Parfois, une vache assez vive peut vous jouer un mauvais tour et commencer à s'éloigner avant de se diriger à nouveau droit vers vous au moment où vous levez la main pour quitter. Dans ce cas, la meilleure option est de reposer votre main et de demander au cheval de continuer à travailler cette vache. Cela coûte 1 point de reining mais c'est toujours mieux que 3 pour hot quit. Bien évidemment, si la vache est trop proche du cheval, il vaut peut être mieux quitter quand même plutôt que de risquer de la perdre et de prendre 5 points de pénalité. Les bonnes vaches sont joueuses, elles cherchent à rejoindre le troupeau mais elles ne paniquent pas pour autant. Elles sont assez malignes pour comprendre que le cheval et le cavalier leur bloquent la route mais assez naïves au départ pour rechercher un moyen facile de les contourner. Avec un peu de chance, une bonne vache va se mettre à danser et à feinter devant le cheval en cherchant une porte de sortie pendant 15 ou 20 secondes. Après cet effort, si c'est une bonne vache, elle va soit s'arrêter soit se rendre. C'est alors le bon moment pour la quitter. Si c'est une moins bonne vache ou si vous décidez de la pousser dans ses retranchements, elle va commencer à chercher une solution plus difficile en cherchant à courir pour déborder le cheval ou passer le long des barrières.
Il est très important que le cutter soit lucide pour décider à quel moment quitter. Quand l'attention de la vache s'éloigne du cheval, il est trop tard et les ennuis commencent. Cela donne toujours une meilleure impression aux juges de quitter une vache qui restait encore un peu joueuse que d'être obligé de quitter en catastrophe une vache qui est épuisée et qui s'échappe. Savoir quand quitter est donc très important, autant que de savoir comment. Si le cutter trie une vache sauvage, ou qui se met à courir dans tous le sens, il est recommandé de quitter dès que l'occasion se présente. Dans une telle situation si la vache ne vous donne aucune occasion de la quitter, les secondes vous sembleront vite être des minutes. Savoir comment et quand quitter c'est souvent ce qui fera la différence entre gagner et perdre.
S'entraîner pour progresser
Une fois que vous serez familiers avec les bases et les grands principes du Cutting, plus vous aurez l'occasion de monter à cheval et plus vous progresserez. Même si on ne dispose pas de bétail à la maison, il existe bien d'autres façons de travailler. Une fois arrivé en concours et qu'il faudra se lancer dans l'arène, ce travail vous aidera. Ne manquez jamais l'opportunité de prendre des conseils autour de vous. Les turn-backs, les herd-holders, les autres cutters seront vous guider et vous conseiller tant que n'aurez pas assez d'expérience. N'hésitez pas non plus de votre côté à proposer votre aide comme turn-back ou herd-holder, vous apprendrez autant dans cette position que lorsque vous cuttez. Si vous ne devez retenir qu'une chose c'est d'ailleurs celle-ci : ne rater jamais une occasion d'étudier le bétail car c'est principalement ce qui fera gagner ou perdre une fois dans l'arène.
Source : Sally Harrison