18 nov. 2008

Au premier jour il y avait le cheval...


De nos jours, les cutters s'affrontent dans des arènes immenses pour des millions de dollars de primes. Ca n'a pas toujours été le cas.

Un cow-boy, débarquant aujourd'hui directement de son XIXème siècle natal, serait probablement ébahi par les prouesses technologiques de notre monde moderne. Mais il se sentirait comme chez lui sur un concours de cutting. Lorsque les cow-boys américains, dans les années 1800, commencèrent à utiliser leurs meilleurs chevaux pour séparer certaines têtes de bétail d'un troupeau, cela faisait partie à part entière de leur travail quotidien. Ils n'auraient pu imaginer que le Cutting deviendrait un des sports équestres les plus populaires au monde. Chaque année, des milliers de fans de ce sport, du Texas jusqu'à la lointaine Australie, en font leur loisir favori. Le Cutting est un sport qui porte un héritage ancré très profondément dans la tradition et dans l'histoire américaine. Du temps de la Chisholm Trail à aujourd'hui, les chevaux de cutting ont su s'imposer comme des outils indispensables auprès du bétail. A l'époque de l'Ouest non clôturé, le bétail d'une compagnie de bétail se mélangeait souvent avec celui d'une autre compagnie. Deux fois par an, au printemps et à l'automne, les ranches voisins organisaient un roundup pour séparer leurs vaches. Chaque compagnie de bétail possédait un groupe de chevaux. Au sein de cette "Remuda" les cow-boys disposaient chacun d'un piquet de chevaux capables d'exécuter tous les travaux habituels sur un ranch. Par exemple, un cow-boy se devait de disposer d'une monture très calme pour patrouiller la nuit mais le matin venu il pouvait monter un jeune cheval pour se rendre aux confins du cercle du roundup.


Le cheval de Cutting faisait partie de l'élite de la Remuda.

Le cheval de Cutting commençait à cette époque au sein du piquet de chevaux d'un cow-boy. Son sens du bétail attirait vite l'attention du chef du roundup. C'était le cheval qui pointait naturellement ses oreilles vers les vaches, celui qui fixait le bétail et le suivait des yeux. Il savait instinctivement comment ne pas l'affoler. Il se montrait attentif à ses moindres mouvements. Ce cheval savait faire du difficile et long travail de séparer les vaches un jeu d'enfant. Il en venait même à le rendre amusant. Will Rogers expliquait après un voyage dans un ranch du sud Texas dans les années 1920 : "Cela valait vraiment les heures cheval dans les buissons épineux, juste pour se poser dur le dos de OL' GOTCH et ressentir ses épaules rouler, regarder ses oreilles et sa tête basse bouger dès qu'un veau passait dans son champ de vision. A mesure que les grandes compagnies de bétail cédèrent la place aux petites fermes et aux ranches au cours du XIXème siècle, les pickups et les couloirs de contention remplacèrent peu à peu les chevaux de bétail. Quelques grands ranches continuèrent à organiser des roundups de façon traditionnelle mais les chevaux de Cutting devinrent vite inutiles.


La NCHA a donné aux chevaux de Cutting une deuxième vie en faisant de ce travailleurs des ranches les athlètes d'un des sports équestres les plus excitants.

La première véritable compétition de Cutting a eu lieu en 1898 lors de la Cow-boy Reunion de Haskell au Texas. Plus de 15 000 personnes, attirées par les annonces publiées dans le Dallas News et le Kansas City Star, y assistèrent. Alors que le le chemin de fer le plus proche était à 75 km, la plupart vint à cheval ou en wagon. La compétition offrait $ 150, une somme non négligeable en ce temps là, aux 11 cavaliers inscrits. OLD HUB, dont les supporters soutenaient qu'il pouvait travailler avec les yeux bandés et sans bride, fut tiré de sa retraite par Sam Graves pour participer à cette épreuve. Graves nourrit le vieux cheval de 22 ans avec le meilleur foin et la meilleure avoine et l'attacha à l'arrière d'une diligence pour un trajet de deux jours jusqu'à Haskell. Son voyage et sa victoire sont entrés dans les livres d'histoire et Graves dépensa plus de la moitié de sa prime de victoire pour s'assurer que OLD HUB puisse bénéficier des meilleurs soins pour le reste de ses jours. La première trace d'une épreuve de Cutting organisée dans un manège avec des spectateurs remonte à 1919. Lors de la Southwestern Exposition and Fat Stock Show à Fort Worth au Texas, une épreuve de Cutting fut ajoutée au rodéo annuel. Cela devint une compétition à part entière l'année suivante.


En 1946, un groupe de 13 propriétaires de chevaux de Cutting se réunirent à Fort Worth pour fonder la NCHA.

Il y avait à cette époque tellement de compétitions organisées avec des règles et des conditions très différentes, que ces 13 cutters décidèrent de former une association pour établir un standard de compétition ainsi que des règles qui donnèrent naissance au sport que nous connaissons aujourd'hui. Un de ces fondateurs, Ray Smyth déclara : "Quand la réunion se termina, nous avions créer ce que nous pensions être une association de cutting plus ou moins locale. Quelqu'un plaisanta même en disant que nous aurions de la chance si nous parvenions à atteindre 50 membres dans l'année.". Un peu plus tard, lors d'une réunion à Mineral Wells au Texas, l'association fut constituée et Pat Dalton suggéra le nom de National Cutting Horse Association car il apparaissait qu'elle serait capable de se développer. Le premier concours NCHA fut organisé à Dublin au Texas en 1946. Volney Hildreth, le trésorier, gardait les finances de l'association. Si les autres membres voulaient investir dans quoi que ce soit, Volney Hildreth leur demandait de trouver d'abord assez de membres pour disposer des fonds nécessaires. Quand la NCHA a été créée, la plupart des chevaux de Cutting était des hongres travaillant sur les ranches comme OLD PAINT, un cheval paint d'origine inconnue que Smyth avait acheté pour $ 40 dans une foire à Weatherford. OLD PAINT devint l'un des tous premiers champions de cutting. Certains des plus grands ranches avait continué à élever leurs propres chevaux durant des années. Le célèbre "King Ranch" disposait d'une remuda de chevaux couleur cuivre descendants de l'étalon OLD SORREL. Les chevaux "Yellow Jacket", avec leur robe dorée et leurs crins noirs, remplissaient les patures du Burnett's Triangle Ranch. La compagnie Pitchfork était connue de son côté pour ses poneys de bétail descendants de l'étalon Grey Badger.

En 1963, la NCHA organisa 504 concours de cutting durant lesquels les cutters se partagèrent cette année là un total de prime s'élevant à $ 404 183.

Le premier NCHA Futurity de 1962 distribua $ 23 225. En 2005, 43 années plus tard, les participants du NCHA Futurity se sont partagés plus de $ 2,7 millions. Cela représente plus de 100 fois la prime du 1er Futurity. En 2005, ce sont pas moins de $ 36 millions qui furent distribués sur tous les concours de Cutting organisés par la NCHA. Mais au delà des chiffres, les plus grandes satisfactions qu'apportent le cutting restent indescriptibles. Le lien entre les hommes et les chevaux qui rend ce sport équestre si spécial est né dans la sueur et la poussière de l'Ouest. Buster Welch, une des légendes du Cutting, explique : "Ceux ont transporté le Cutting des plaines de l'Ouest aux arènes de compétition ont permis aux talents des cow-boys et des cattlemen de continuer à vivre. Ils en ont faire un sport qui permet à l'art de travailler des vaches avec un cheval de rester bien vivant aujourd'hui.".


Source : Cutting Horse Chatter - Guide to Cutting

Le Cutting : un sport qui vous procurera des frissons



Le Cutting : un sport né dans les ranchs américains au XIXème siècle

Bien des siècles avant que les conquistadores ne débarquent en Amérique, les espagnols utilisaient les chevaux pour convoyer le bétail. Les cow-boys américains, montés sur les descendants des chevaux des conquistadores espagnols, ont perpétué ce travail et en ont fait un véritable art. Dans l'Ouest américain, les ranchers rassemblent le troupeau pour le marquer, le castrer, le vacciner ou encore le capturer pour le vendre au marché. Une fois que le troupeau est réuni, une tache difficile dans la plaine broussailleuse de l'Ouest, les cow-boys l'encerclent pour le contenir sur le terrain du round-up. Le chef, monté sur un cheval de Cutting, entre dans le troupeau calmement, en veillant à ne pas affoler le bétail. Si un animal s'emballe, tout le troupeau pourrait suivre. Quand une tête de bétail est choisie, elle est séparée du troupeau dans le calme. Si elle tente de rejoindre le troupeau, le cheval lui fait face pour qu'elle fasse demi-tour. C'est tout le travail du cheval de Cutting : isoler un veau du troupeau et le contrôler.


Buster Welch a grandi dans l'Ouest du Texas en entendant les histoires de chevaux de cow-boys restés dans la légende : " Je me souviens quand j'étais enfant, il n'y avait pas beaucoup de concours. Mais les cow-boys parlaient et se vantaient de leurs chevaux sans arrêt. Aucun ne les vendaient jamais. Cela aurait été comme vendre son outil de travail, vous ne vendiez juste jamais votre cheval de cutting.". Les cow-boys et les ranchers aux Etats-Unis ont commencé à organiser des compétitions pour comparer et départager leurs meilleurs chevaux de travail à la fin du XIXème siècle. Peu à peu, ces compétitions se sont développées mais de façon quelque peu informelle. Certaines avaient pour principe de séparer le plus grand nombre de veaux d'un troupeau dans un temps donné. D'autres demandaient aux cavaliers de conduire une vache dans un enclos. D'autres encore voyaient le cavalier trier un certain animal désigné au sein d'un troupeau.

Le Cutting : un sport régi par la National Cutting Horse Association


En 1946, lors du Fort Worth Livestock Show and Rodeo, la National Cutting Horse Association a été fondée pour organiser et développer le Cutting qui ainsi est devenu un sport à part entière. Des règles spécifiques à ce sport ont été définies par les 13 ranchers et cow-boys fondateurs de la NCHA. Leur objectif était de développer un format unique de compétition de Cutting.

Bien que la compétition ait énormément évolué depuis plus de 50 ans, ces règles de base restent absolument inchangées aujourd'hui. Ce sport consiste toujours à séparer une tête de bétail d'un troupeau pour mettre en valeur les capacités athlétiques, le courage et le sens du bétail si chers aux chevaux travaillant dans les ranches américains.

Le Cutting : un sport moderne

Aujourd'hui, les compétiteurs disposent de 2 minutes et 30 secondes pour séparer une ou plusieurs vaches d'un troupeau de bétail qui est gardé au fond de l'arène. En règle générale, les cavaliers travaillent deux ou trois veaux durant ces 2 minutes 30 pour bien démontrer les qualités de leur cheval. Durant son run, le cavalier doit obligatoirement rentrer au moins une fois profondément au coeur du troupeau pour sortir un groupe de veaux et en isoler un qu'il a choisi. Il peut également sortir un petit groupe de veaux et attendre que tous sauf le dernier regagnent le troupeau : on parle alors de "shape cut". Il peut enfin choisir de ne sortir qu'un seul veau se trouvant sur les bords du troupeau. En compétition, les juges accordent du crédit au cavalier si il est capable de désigner un veau au coeur du troupeau, de le conduire hors de ce troupeau et de l'isoler dans le calme.

Une fois que le veau est séparé du troupeau, le cavalier pose sa main et laisse le cheval travailler seul le veau, en se déplaçant avec lui pour l'empêcher de rejoindre le troupeau sans que le cavalier ne donne aucune indication avec ses reines. Le veau recherche instinctivement à rejoindre ses congénères, le cheval doit donc protéger le troupeau et contrôler les mouvements du veau qu'il a en face de lui. Utiliser ses reines pour diriger le cheval est pénalisé d'un point pour chaque action de main.



Si le veau s'immobilise ou s'il s'éloigne du cheval, le cavalier peut alors lever la main pour arrêter son cheval et retourner dans le troupeau trier un autre veau. Si le cavalier arrête le cheval alors que le veau cherche toujours à rejoindre le troupeau, il reçoit une pénalité de 3 points pour "hot quit". Si le cheval décide de quitter la vache, d'arrêter de lui même de la travailler, le compétiteur se voit pénaliser de 5 points. De même lorsque le cheval perd un veau qui parvient à rejoindre le troupeau, la pénalité infligée par les juges est alors de 5 points. Du crédit est accordé aux chevaux qui démontrent du courage, du style, des qualités athlétiques dans leur effort pour contrôler le veau.

Chaque concurrent est assisté par 4 autres cavaliers de son choix. Deux "herd holders" se tiennent dans les coins au fond de l'arène à côté du troupeau pour aider le cavalier à sortir les veaux sélectionnés et garder le troupeau au fond de l'arène. Deux "turn-backs" se trouvent face au concurrent pour rabattre le veau travaillé et l'empêcher de s'éloigner.

Le Cutting : des parcours jugés entre 60 et 80 points

Un juge NCHA évalue le parcours en accordant au concurrent une note qui varie entre 60 et 80 points. Chaque concurrent entre dans l'arène avec un score de 70 points auquel le juge va ajouter du crédit et retirer des pénalités. Certains facteurs, comme la capacité à trier, la dimension spectaculaire, le challenge offert par le bétail, le courage témoigné par le cavalier et le cheval sont pris en compte pour évaluer le crédit. Les pénalités vont de 1 à 5 points.

Le nombre de juges varie selon l'importance de l'épreuve de 1 à 5 juges. Les épreuve majeures de la NCHA sont dirigées par 5 juges et le score de chaque concurrent est déterminé en additionnant les trois scores moyens. Le score le plus haut et le score le plus bas sont éliminés. La plupart des épreuves se gagnent entre 219 (3 scores de 73) et 228 (3 scores de 76). Les records en NCHA Major Limited Age Events sont de 229 points pour Kathy Daughn et ROYAL FLETCH lors du NCHA Open Futurity en 2000 et de 231 points pour Matt Gaines et SUNETTES DUALLY lors sur NCHA Open Super Stakes en 2001.

Le Cutting : une histoire de bétail et de chevaux avant tout

Les cavaliers de Cutting passent leur temps à observer le bétail avant l'épreuve. Ils essayent de distinguer les bonnes vaches des mauvaises et déterminent lesquelles leur permettront au mieux de démontrer les qualités de leur cheval. Une bonne vache est une vache qui se montre intelligente, curieuse, vive. Bien qu'elle désire rejoindre le troupeau elle ne va pas s'affoler et se mettre à courir comme une mauvaise vache. Elle va au contraire regarder le cheval, lui faire face et chercher à le déborder de chaque côté. Un bon cheval de Cutting va tenter de la contrôler en calquant ses déplacements pour l'arrêter sans se montrer agressif envers elle. Si la vache court, le cheval doit être à la fois rapide et agile pour lui faire face.


Le Cutting demande à la fois beaucoup de contrôle aux chevaux et énormément de puissance. Le Quarter Horse, intelligent, athlétique et élevé pour exécuter ce travail, s'est imposé comme la race de chevaux de Cutting puisque 96 % des chevaux qui participent aux épreuves NCHA proviennent de cette race.

Source : Sally Harrison, Ross Hecox, NCHA

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