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15 févr. 2010

Testé et approuvé


2010 : en route pour une 15ème saison

Séjour au ski, trotting sur la plage, ça sent de plus en plus la reprise de la saison de concours tout cela. A mesure que les calendriers arrivent, on ébauche une saison qui sera quand même la 15ème consécutive en ce qui me concerne. A raison de 7 ou 8 concours par saison et de 4 runs en moyenne par show, cela représente près de 500 runs et 1 200 minutes passées devant les vaches. Presque une journée entière en temps cumulé. C'est beaucoup et très peu à la fois ! Durant ces 15 saisons, le Cutting a énormément changé, cela en est même effrayant quand on prend le temps de regarder en arrière. Il semble bien loin aujourd'hui le temps des shows AQHA à Niort ou au Touquet avec un sol de reining, 30 vaches pour tout le week-end, un juge qui lit le rule-book 10 minutes avant la classe, seulement une classe Open et une classe Amateur et la victoire systématique et un peu énervante du cutter dont le cheval saute partout face à une vache immobile. Tout cela représente une époque presque oubliée mais pourtant pas si lointaine. Depuis, on est passé à des shows plus spécialisés, à tort ou à raison, avec des sols souvent plus adaptés, des quantités de vaches qui ont évoluées de façon exponentielle avec tous les problèmes logistiques que cela pose, des juges qui connaissent vraiment le Cutting, des entry fees qui garantissent des gains équitables et raisonnables aux meilleurs même si les engagements sont chers. On a vu arrivé progressivement et s'installer puis se diffuser des pratiques jusque là inconnues et incongrues mais qui garantissent une compétition de qualité comme les bunches de vaches, le paiement des gains par go, le jugement sur le run content avant tout et sur toute sa richesse. On oublie parfois tout ce chemin parcouru. Tout cela nous parait normal et on oublie surtout souvent pourquoi on a pu s'installer dans ce confort qu'il est aujourd'hui très désagréable de devoir quitter de temps en temps.

C'est l'arrivée des shows approuvés par la NCHA US et respectant un cahier des charges très strict élaboré par une association qui a déjà organisé des dizaines de milliers de shows de Cutting qui a permis cette évolution. On entend encore certains se demander parfois à quoi sert la NCHA ? A quoi sert d'approuver un show ? A chaque fois que j'entends cela j'ai envie de demander mais où étiez vous ces 15 dernières années ? Les cavaliers qui ont participé l'année dernière aux shows à Bons en Chablais ou à Lye par exemple ont du quand même mesurer tous les fruits de ces efforts et de cette exigence qui poussent à respecter et à appliquer à la lettre les règles dictées et établis par les meilleurs cutters au monde. Il n'y a pas de miracle, si on voit de supers classes sur ces shows là, c'est avant tout parce que les conditions y sont les meilleures possibles pour les cutters. En terme d'installations, de vaches, de juge, de sol, de show management, un show NCHA Approved c'est tout sauf un luxe. C'est le minimum vital. Chaque fois qu'on sort ou qu'on s'écarte de ce cahier des charges, c'est le début des ennuis que ce soit pour la qualité du sol, le niveau des installations, les vaches, le juge, l'organisation ou le paiement des gains par exemple.

Comme toutes les années paires, on attend en cette saison 2010 Americana avec impatience. Ce show est une institution en Europe, le seul qui peut s'enorgueillir d'attirer les meilleurs cavaliers et chevaux européens dans toutes les disciplines majeures. Peut être le seul qui s'approche de ce que peut être un show aux USA. Il suffit de voir comment ce show a progressé depuis qu'il est approuvé par la NCHA sur le Cutting pour mesurer aussi le chemin parcouru et l'absolu nécessité de passer par des shows approved. Là aussi, il est loin le temps où on ne savait pas qui jugeait, comment étaient organisés les tirages au sort et les lots de bétail, comment les gains étaient payés... Tout n'est pas encore parfait, loin de là. Mais ce sont déjà de sacrés pas en avant et une belle garantie avant de mettre les chevaux dans le trailer pour 1000 km. L'approval form n'est pas une garantie tous risques mais c'est quand un sésame sans lequel il est difficile d'envisager se rendre en concours selon moi.

De ce point de vue là, la saison à venir ne remplit pas toutes ses promesses. Il faut attendre fin Avril, et le traditionnel Cabernet Cutting Show à Lye, pour lancer la saison. Nos amis hollandais organisent bien quelques manches de leur "LL Triple Horn Cutting Tour", début mars et début Avril mais sans que ces shows soient approuvés. On peut leur faire confiance c'est certain et il n'y a vraiment pas lieu de mettre en doute leur compétence. Mais, par exemple, on est obligé de se demander qui va juger ces shows ? Le système des juges européens ayant jusque là à la fois montré son potentiel mais aussi parfois ses très grandes limites, il est quand un peu problématique de faire 10 heures de voiture pour un show d'une journée si c'est finalement pour être jugé par quelqu'un qui n'a peut être ni le niveau, ni l'expérience nécessaires pour juger un show de Cutting. Si on s'en tient aux shows français, même si le rendez-vous Allemand de Marl chez Doering QH début mai reste en principe une valeur sûre, il faut attende fin Juin pour avoir un second show approved. Deux concours à la mi saison, c'est un peu maigre et pour tout dire c'est un peu la soupe à la grimace quand on sait tout le travail qu'exige la préparation d'un cheval pour une saison de Cutting. En tant que concurrent, la disparition du concours de printemps chez Charmot QH est un vrai coup dur et un grand regret tant la qualité de ce show faisait référence lors des saisons précédentes.

Alors que les hollandais et les italiens, pour des raisons qui leur sont propres et qui peuvent s'expliquer concernant nos amis transalpins dont la qualité des shows restent quand même un must, n'organisent pas ou peu de show approuvés, que les allemands s'y mettent progressivement mais encore parfois timidement, il est regrettable que nous fassions presque machine arrière. Même si je reste persuadé que de bonnes volontés vont s'y mettre et payer de leur temps et de leurs efforts avec nous cette année, 4 shows approuvés en France à l'heure actuelle c'est trop peu et c'est très décevant. Cela oblige à construire une saison bancale, remplie pour le moment de trou et avec finalement peu d'options même s'il est légitime que Americana focalise l'attention de nombreux cutters cette année. Pour les shows qui font le choix de ne pas demander d'approval form c'est un calcul difficilement compréhensible et contre productif dans la mesure où cela éloignera forcément nombre de cutters. Pourquoi se rendre sur un show qui refuse de garantir ce qui relève vraiment du minimum vital ? C'est la garantie pour un concurrent d'être assurément déçu ou frustré sur au moins un élément qui est indispensable et incontournable à la pratique d'un Cutting de qualité. A partir de là, pourquoi faire des kilomètres et risquer d'être déçu ?

C'est une question qui se posera quand même toujours chez nous. Pourquoi vouloir amender, adapter, corriger ou modifier ce qui a fait ses preuves et ce qui marche sur les 2 500 week-ends organisés chaque année sous l'égide de la NCHA ? Quelle spécificité réclame d'adapter des règles qui constituent les fondations mêmes d'un Cutting moderne de qualité. Quelle prétention justifie de penser qu'on peut et qu'on doit faire mieux que ce qui marche déjà très bien partout ailleurs tous les week-ends ? C'est un état d'esprit étrange, incompréhensible et qui en plus est vraiment contredit par le passé et l'expérience. Encore une fois, si le Cutting a tant changé chez nous ces dernières années c'est parce qu'à un moment donné, on a choisi, avec tous les sacrifices que cela implique c'est évident, de faire notre une qualité, une exigence et un savoir faire qui ont été testé et approuvé sur des milliers de shows par des milliers de cutters depuis des années. Les modalités du futur Championnat de France de Cutting en sont un parfait exemple. A ne pas respecter les règles et l'esprit du Cutting défendu par la NCHA, on tombera inévitablement sur des écueils. Pourquoi rendre des couples cavalier/cheval indissociables quand la NCHA s'attache à bien titrer un cheval en Open et un Cavalier en Non Pro. En s'écartant du chemin tracé, c'est toute la logique et tout l'esprit qui animent la structure des classes qui sont remis en cause. Pour quel motifs et pour quels bénéfices ? On peut se poser la question. Pareil pour le système du classement points, là où seuls les gains ont toujours prouvé être les seuls aptes à établir un classement équitable, fiable et incontestable.

C'est comme en ski. A toujours vouloir passer là où il n'y a aucune trace, on finit toujours par tomber sur un rocher, un trou ou un sapin. Et à ce moment là, c'est toujours pareil : plus dure en est la chute, plus cruelle en est la désillusion et plus mordante en est la frustration. Brème, Samoëns, finalement c'est exactement la même histoire. Restons dans les traces même s'il nous en coûte. A côté, la neige est bien belle mais les surprises sont parfois au rendez vous et elles ne sont pas toujours bonnes.

10 nov. 2009

Bilan de la saison 2009


Elever le niveau

Alors que la saison de Cutting vient de s'achever en France, on peut essayer d'en établir un premier bilan. Le premier constat que l'on peut faire, celui qui saute aux yeux, c'est bien sûr que le niveau a beaucoup progressé ces dernières années. Il existe aujourd'hui chez nous un noyau d'une quinzaine de très bons chevaux qui tirent tout le monde vers le haut. C'est incontestable et nous l'avons constaté cette année sur chaque concours en France. On a eu des classes Open et Non Pro extrêmement disputées avec des chevaux de valeur quasi égale qui pouvaient chacun viser la victoire. C'est vraiment gage de bonne santé du Cutting chez nous car cela donne des compétitions acharnées où chaque cavalier doit donner son meilleur. Là où un 71 suffisait à gagner il y a 5 ans, il faut maintenant scorer très haut pour espérer monter sur le podium. On a pu voir sur certaines classes défiler les scores entre 72 et 75. Ce niveau homogène et en progression constante est une vraie chance pour chacun des cutters français. L'émulation qui en résulte fera progresser tout le monde. Pour comparer avec l'Allemagne par exemple, le niveau de nos classes Open et Non Pro est parfois plus homogène. Certains chevaux comme LYNNIES CAT ou DOUBLE DOWN MERADA ont réalisé une très grosse saison. D'autres comme MH MILLIONHEIR BOUND ou HULDAS LITTLE JERRY se sont montrés aussi réguliers dans les bonnes performances. C'est très encourageant. 


Dans les classes Novice Horses ou jeunes chevaux on peut faire un peu le même constat. L'arrivée d'un cheval comme SHINING PEPTO PLAYBOY est par exemple une excellente surprise. Voir un cheval de 3 ans remporter le Futurity en Octobre en sortant deux classes très propres démontre les progrès qu'ont accompli certains entraîneurs. Ce cheval est prometteur et c'est un cheval dont on a déjà envie de suivre l'évolution. Le point négatif pour les jeunes chevaux se situe plus au niveau de la participation. Seulement 4 inscrits au Futurity c'est quand même faible quand on nous parlait en janvier de possibles shows dédiés uniquement aux jeunes chevaux. Pourquoi autant d'entraîneurs sont absents de ces classes jeunes chevaux ? Encore une fois, sans émulation et sans compétition il sera difficile de progresser, de faire prendre des gains aux chevaux et de hausser le niveau. Dans les classes Novice Horses, la participation est beaucoup plus forte. Elle atteint même des sommets sur certains shows au détriment de l'Open par exemple. C'est en partie une bonne chose. Cela prouve que les classes commencent à se spécialiser chez nous. On ne retrouve pas les même chevaux en Open et en Novice Horses et c'est à mon sens assez sain pour le sport. La seule incongruité c'est de voir parfois des classes Open où il y a plus de Non Pros que de cavaliers Open mais c'est un autre débat. Pour en revenir aux classes Novice Horses, le niveau évolue bien là aussi. On y trouve un plateau homogène avec des chevaux nés en France, des chevaux récemment importés qui découvre le Cutting en Europe ou des chevaux qui sont là depuis plus longtemps mais qui veulent évoluer à leur rythme. C'est un bon mélange qui peut profiter à tout le monde et qui a offert sur certains shows de jolies classes. On a une structure assez cohérente qui se met en place avec le $ 3 000 NH, le $ 10 000 NH et l'Open dans laquelle un cheval peut gravir les échelons pas à pas. C'est une très bonne chose et c'est un point fort à souligner. 


Renforcer la qualité des shows

Là aussi, l'émulation a donné un coup de pouce formidable à tout le monde. Certains shows au dessus du lot ont inspiré les plus petits et le niveau global a vraiment monté. Quand on se déplace un peu en Europe, on s'aperçoit que le niveau moyen de nos shows fait bonne figure. Nous n'avons pas de très gros shows comme Americana par exemple, mais les week-end shows de la qualité de ceux organisés par Charmot QH par exemple sont très rares. En terme de qualité de structure et d'organisation, on peut d'ailleurs citer ce show en exemple. On l'a encore constaté cette année en Avril et en Octobre. Ce show peut et doit inspirer tout le monde. C'est le plus gros show en France et c'est aussi celui qui propose les meilleurs installations. Le nouveau sol a même apporté la dernière pierre qui manquait pour en faire à mon sens un des tous meilleurs shows auxquels il nous ait été donné de participer cette année. A une échelle plus modeste, les 2 shows de la Cabernet CHA ont aussi été une réussite. Certes adaptés à un structure moins démesurée, ils s'imposent quand même cette année comme des week-end shows solides qui en termes de qualité de sol ou de bétail n'ont rien à envier à d'autres concours. 


Le sol est un bon exemple d'un élément sur lequel les mentalités ont déjà bien évoluées. Pour chaque show aujourd'hui et chaque participant, c'est devenu une question majeure. Tout le monde a compris qu'il fallait y apporter une attention toute particulière. C'est déjà un gros pas en avant. Maintenant, il faut poursuivre ces efforts et continuer à améliorer ce qui peut l'être. La quantité de sable ne fait pas tout par exemple. C'est surtout la qualité de ce sable qui fera que le sol sera bon ou non. Un sable de qualité moyenne se tassera très vite même si on en met 25 cm. Au contraire, 15 cm d'un sable d'excellente qualité permettront à chaque cheval de pouvoir s'exprimer pleinement. C'est cette dernière étape que nous devons franchir pour faire franchir un nouveau pallier à nos concours : garder un très haut niveau d'exigence. Les cadres et l'organisation se sont mis au niveau, maintenant il faut rentrer dans les détails : qualité des vaches, dimensions des arènes, entretien du sol, l'organisation de practices de qualité... L'objectif serait a terme d'avoir en France un circuit d'une petite dizaine de week-end shows de tailles différentes mais de qualité constante. 


Développer les clinics

Le dernier show de la saison à Lye, il y a quelques jours, a été très intéressant. On a pu mesurer après 7 ou 8 mois de compétition l'évolution de chaque cheval. Une chose m'a sauté aux yeux, ce sont les progrès accomplis par tous les cavaliers qui avaient assisté au clinic donné par Scott Ferguson dans ces mêmes installations en Mai. Par exemple, voir Cyrille Jubault réussir un 68 en remporter la classe $ 2 000 AH/AR avec son cheval BLUE MISTRAL a montré combien il avait profité des 3 jours passés en compagnie de Scott. Ce dernier n'est pas venu pour révolutionner le Cutting chez nous. Mais il a donné à ceux qui en avaient besoin un programme, une ligne directrice que chacun a ensuite appliqué en fonction de son cheval et de son niveau d'équitation. Encore une fois, si SHINING PEPTO PLAYBOY a aussi bien évolué depuis Mai dernier, c'est peut être aussi car Gaétan Foulatier, son entraîneur, a eu l'intelligence d'apprendre et de s'inspirer du travail de Scott. De tels clinics sont une mine d'or pour tout le monde, ceux qui font l'effort d'y participer et même pour ceux qui n'y participent pas. La nature humaine est ainsi faite, on copie ce qui marche. Si quelqu'un progresse grâce à un clinic, apprend des choses, il va les reproduire en show et améliorer ces performances. D'autres auront peut être ensuite l'intelligence de s'en inspirer.


C'est pour cela que les clinics sont si importants. C'est pareil pour les juges. Faire appel à de nouveaux juges, varier les points de vue permet à chacun d'apprendre, de découvrir de nouveaux trucs. Si on se cantonne à toujours jouer en vase clos, alors tout le monde stagne car on ne découvre plus rien. Je ne dis pas que ça doit être systématique, mais pouvoir échanger de temps en temps avec des gens qui évoluent un ou deux crans au dessus de nous c'est une très bonne chose. C'est d'ailleurs un atout formidable de notre sport, on peut apprendre et cotoyer certains des meilleurs cavaliers au monde. Tout ce que cela demande c'est un minimum d'humilité et quelques efforts pour montrer qu'on a soif d'apprendre. Scott lui même a été etonné de l'énergie et des efforts que nous déployons pour pratiquer le Cutting ici. Encadrons ces efforts, canalisons cette énergie avec les bonnes personnes et le niveau franchira encore un cran car les bons chevaux sont déjà là. 


Faire de la pédagogie

C'est un des gros points noirs qu'on a pu constater toute cette saison : la méconnaissance des règles ou des us et coutumes qui règnent parfois sur nos shows. Ce blog a essayé, en partie, de répondre au problème en traduisant les Judging Rules par exemple. Mais on constate à chaque concours une méconnaissance des règles qui est parfois confondante. Cela va des simples règles de jugement à des choses beaucoup plus embêtantes comme le comportement des participants, les règles de show management ou le comportement vis à vis des juges. La NCHA organise, avec ses différentes affiliates, plus de 2 500 concours par an. On peut donc estimer que le cadre qu'elle impose, son cahier des charges, ne peut pas et ne doit pas être soumis à la moindre discussion. Pourtant, nombre de cavaliers chez nous l'interprètent à leur sauce, transforment les règles, les comprennent de travers, ne les connaissent tout simplement pas ou encore plus fort en inventent de nouvelles qui n'existent pas ! Quand on pratique un sport, connaître les règles du jeu paraît quand même relever plus de l'essentiel que de l'accessoire. 


On peut multiplier les efforts de pédagogie, traduire, expliquer mais à un moment donné certains doivent aussi se mettre au diapason. Ce ne sont pas souvent les débutants les plus réfractaires. Au contraire, la plupart ne demandent qu'à apprendre et saluent les efforts fait pour expliquer ou commenter. Mais quand on en voit certains, qu'on aperçoit même plus à cheval sur les shows depuis des années ou alors seulement à pied et accoudés au bar, réinventer le Cutting, les règles et le monde bien tranquillement planqués derrière la barrière, on se dit qu'il y a du boulot. Il faudrait d'ailleurs enregistrer le discours pour bien mesurer le nombre de conneries débitées à la seconde. Si d'un côté on tente de faire quelques efforts de pédagogie, d'autres effectuent un travail de désinformation assez considérable et terriblement néfaste. On pourrait aussi citer le comportement absolument inadmissible de certains entraîneurs qui feraient bien de sortir un peu de leur trou pour apprendre comment on est censé se comporter au sens large du terme sur les shows. 

Ménager les bonnes volonté

Organiser un show aujourd'hui, c'est vraiment devenu un exercice de haut vol. Cela demande une dépense de moyens absolument déraisonnable. Cela demande aussi un investissement en temps et en argent qui risque à l'avenir de freiner les plus enthousiastes et les plus motivés. C'est une expérience que chaque participant devrait faire au moins une fois pour mieux mesurer tout le travail que cela représente. Il y a ce que vous voyez en tant que participant plus tout le boulot en amont et en aval que vous ne voyez jamais. On a beau être motivés, on sort toujours de ces concours sur les rotules en se demandant pourquoi on fait tout ça. C'est d'ailleurs pour cela qu'il faut éviter au maximum de taper sur l'organisateur qui donne souvent 200 % de son énergie pour tout se passe au  mieux. Entre trouver des vaches, un juge, des concurrents ou des boxes, organiser un show aujourd'hui demande énormément de patience, de diplomatie et d'énergie. Avec des vaches qui sont de plus en plus coûteuses, il est aussi de plus en plus difficile de retomber sur ses pattes financièrement.  Un concours comme le dernier Cabernet Cutting Show c'est presque 15 000 euros de budget au total. Si on veut conserver un certain standard de qualité il est très dur de diminuer ce coût ce qui explique des classes qui sont chères aujourd'hui. 


Dans ce contexte là, on est peut être en droit d'attendre un petit plus d'efforts des participants. En tant qu'organisateur, certains comportements sont parfois très agaçants. Quand on va en Allemagne, tout le monde envoie ses engagements à l'heure. Tout le monde vient de payer de lui même quand le show office ouvre. Tout le monde réserve ses practices à l'avance. Avoir à courir après un participant tout le week-end pour qu'il paye ses engagements, cela commence honnêtement à fatiguer un peu toutes les bonnes volontés. Aujourd'hui nos shows sont bien implantés, ils sont dépassés le seuil critique en terme de participants. On va donc commencer à serrer la vis et on sera à l'avenir moins patients avec ceux qui préviennent la veille du show qu'ils viennent ou qui n'ont pas compris que le show office ne peut pas être ouvert 24H/24. Tout cela se sont des efforts minimes pour ceux qui participent mais c'est tellement de temps gagné pour ceux qui organisent que cela va devoir rentrer dans les têtes d'une façon ou d'une autre. Les bonnes âmes qui veulent se donner la peine d'organiser des shows sont peu nombreuses, alors ménageons les. 

Jouer l'Europe

Nous avons pu nous déplacer plusieurs fois en Allemagne cette année. Cela avait commencé avec le pire en Février à Bremen avant de se terminer par un des meilleurs shows de l'année à Daarmstadt pour les Championnats d'Allemagne en Septembre. C'est le jeu quand on va à l'étranger, on découvre de nouveaux shows, de nouveaux cutters ou de nouveaux chevaux. Mais ce sont à chaque fois des expériences dont on apprend beaucoup. Il faudra bien un jour ou l'autre que l'Europe se dote d'une NCHA Area. Certains y travaillent déjà. La NCHA Allemande fait en ce moment même un gros travail aussi bien de lobbying aux USA que directement chez elle pour améliorer la qualité des shows ou du bétail. Pour nous autres français, qui sommes au milieu des italiens ou des allemands, c'est un sacrée opportunité. Plus on sera nombreux à aller shower en Italie ou en Allemagne moins on y serons isolés et plus ce sera facile pour tout le monde. 


Il n'y a pas de secret. Ceux qui progressent le plus ces dernières années sont ceux qui vont shower aux USA ou en Europe. Cela se voit comme le nez au milieu de la figure tant leur showmanship en est transformé. Aller shower à l'étranger est un pas difficile à franchir car au delà de l'investissement que cela représente cela implique aussi une sacrée préparation et une certaine remise en cause. Mais c'est aussi en se confrontant à meilleurs que nous qu'on se donne une chance de progresser. Il n'y a pas que des bonnes choses en Allemagne ou en Italie et nous n'avons pas de complexes à faire tant que nous développons le Cutting chez nous à notre rythme et dans la bonne direction. Mais des shows comme Americana par exemple permettent de progresser plus vite et d'aller plus loin. Cela ne remplace pas les shows chez nous loin de là, au contraire cela les complète. 

25 sept. 2009

Pénurie sur les chevaux d'aides ?


Wanted : BONS chevaux d'aides

C'est une constante depuis que je pratique le Cutting en compétition : les chevaux d'aide sont rares. Autrefois, sur les shows pluridisciplinaires, certains cavaliers qui ne pratiquaient pas, ou pas encore, le Cutting venaient donner un coup de main. L'intérêt était que nous disposions ainsi de bons chevaux pour aider, souvent très bien mis ce qui est une qualité trop négligée chez les chevaux d'aides qu'ils soient turn-backs ou herd holders. Aujourd'hui, alors que les shows exclusivement NCHA sont devenus la norme un peu partout en Europe, nous devons nous débrouiller entre cutters. Pour inciter les cavaliers à venir avec des chevaux d'aide, une tradition a été instaurée qui veut que les boxes pour ces chevaux soient gratuits. Cela représente un coût non négligeable pour un organisateur quand on sait qu'un box se loue couramment 70 ou 80 euros. Mais c'est une juste récompense pour le cavalier qui fait l'effort de mettre un ou plusieurs chevaux d'aide dans son van. Pour autant, shows après shows, on constate le même problème : les chevaux d'aide sont trop peu nombreux et les bons sont trop rares. 


Dernier exemple en date en Allemagne où 8 boxes gratuits étaient réservés aux chevaux d'aide. Sur le principe, c'est déjà trop peu pour un show qui accueillait près de 60 chevaux de Cutting. Ca fait environ un cheval d'aide pour 8 chevaux de Cutting. Si on compte que chaque cheval fait en moyenne 2 classes par jour, ça veut dire que chaque cheval d'aide aidera au moins 16 fois dans la journée. C'est déjà beaucoup. Mais ça devient forcément problématique vu que sur les 8 chevaux d'aide, au moins la moitié sont quasi inutilisables, même en herd holders. Il ne reste donc plus que 4 chevaux d'aide opérationnels qui peuvent aider 3 ou 4 classes d'affilée et 30 ou 40 passages de suite. C'est déraisonnable et c'est mauvais pour la qualité du spectacle. On retrouve le problème sur tous les shows, même quand le nombre de boxes gratuits n'est pas limité, les bons chevaux d'aides sont bien trop rares et donc doivent aider trop souvent.


Sur un show, si vous avez 5 chevaux de turn-backs bien mis et utilisables c'est souvent un exploit. Pourtant, quand on compte 40 ou 50 chevaux de Cutting, les chevaux d'aides ne devraient pas être un problème. Si chaque cutter faisait l'effort d'amener un BON cheval, on disposerait facilement d'une douzaine de chevaux ce qui éviterait que les mêmes enchaînent les classes pour finir immanquablement sur les rotules. Autre problème majeur, pourquoi ce sont souvent, comme lors du dernier show, des non pros qui font l'effort d'apporter des bons chevaux d'aides et qui doivent ensuite les prêter à des professionnels qui ne disposent visiblement d'aucun cheval susceptible d'aider dans leur écurie ? Aux USA, vous ne verrez aucun Non Pro aider. Certes, nous sommes moins nombreux ici et prêter des chevaux n'est pas un problème dans la mesure où on doit aussi en emprunter. Mais il y a quand même de quoi se poser la question. Comment un professionnel, dont venir au show et aider de potentiels clients est le travail, peut venir sans aucun cheval d'aide opérationnel ? Certains font cet effort en France ou en Europe mais ils sont bien trop rares. 


Autre grande question qui reste à aborder en Europe : pourquoi la qualité des chevaux et des cavaliers pour aider tarde tant à décoller ? Le rôles des turn-backs et des herd holders est pourtant décisif en Cutting. Bien préparer le troupeau au début et ensuite bien aider c'est souvent ce qui fait toute la différence entre des runs réussis et des runs ratés. Aider, aussi bien pour le cheval que pour le cavalier ça s'apprend. N'importe quel cheval ne fait pas l'affaire, loin de là, et cela demande un entraînement et un investissement non négligeables de la part des cutters qui apportent des chevaux d'aides. Cela prend une place dans le van et cela coûte de l'argent. Mais chacun doit bien mesurer qu'au delà de l'intérêt collectif c'est son propre intérêt qu'on sauvegarde en disposant de bons chevaux pour aider. Une équipe de 4 bons aides qu'on connaît bien et sur qui on peut compter est un atout inestimable en show. Le sujet est compliqué et les solutions peu nombreuses. Mais, tout comme de bonnes vaches ou un bon sol, pour pratiquer du bon Cutting il faut 4 bons chevaux d'aides et 4 bons cavaliers pour les monter. 

17 août 2009

Varier les juges


Regards neufs

Cette année 4 shows approuvés par la NCHA USA ont été organisés en France : chez Charmot QH, chez Alain Boissier, chez Livio de Michiel et ce week-end chez Thierry Mougeot. Ces 4 shows ont fait appel à un seul et même juge. Si on regarde les 10 derniers shows organisés en France ces dernières années, on s'aperçoit qu'ils ont été jugés par 3 ou 4 juges. Le propos ici n'est pas de remettre en cause le niveau ou la compétence de ces juges, ils sont bien sûr tous titulaires de la NCHA Judge Card et il n'y a donc rien à dire de ce côté là, mais plutôt de s'interroger sur les effets d'une telle situation aussi bien pour les concurrents que pour les juges. Il ne paraît pas forcément très judicieux d'utiliser tout le temps les mêmes juges. Bien évidement, certaines contraintes, notamment budgétaires, imposent parfois de limiter ses choix mais aussi bien pour les concurrents que pour les juges, il n'est pas souhaitable qu'un même juge officie sur plusieurs concours de suite avec les mêmes participants.En tant que concurrent, il est très intéressant de bénéficier de regards et de jugements différents. Chaque juge possède sa propre sensibilité et sa propre vision du Cutting. Chacun recherche des choses différentes chez un bon cheval ou dans un bon run. Tout le monde respecte le cahier des charges et le règlement imposés par le Rule Book de la NCHA, mais il reste une place pour la sensibilité ou le regard du juge dont on se prive en faisant toujours appel aux mêmes juges.

C'est en croisant ces différents regards que les concurrents peuvent progresser. Tel juge vous sensibilisera sur les pénalités pour reining, tel autre vous poussera à améliorer votre herd work ou encore un autre vous amènera à faire attention aux hot quits. Si le juge est tout le temps le même, vous ne vous confrontez qu'à un seul regard et forcément les enseignements sont moins intéressants. Du point de vue du juge, ce n'est pas une bonne solution non plus. Voir tout le temps les mêmes chevaux et les mêmes cavaliers empêche de progresser et d'affiner son regard. On finit par connaître trop bien les concurrents et forcément cela perturbe le jugement. Aux USA, le problème est le même car tous les juges voient passer les mêmes chevaux. Quand un DUAL REY ME ou un RED WHITE AND BOON entrent dans l'arène, personne ne les découvre pour la première fois. Mais le nombre de shows et de participants permet de limiter quand même le phénomène. En jugeant 10 fois de suite les mêmes concurrents, on stagne forcément en tant que juge car on est confronté aux mêmes façons de shower, aux mêmes erreurs et aux mêmes styles.

Quid des juges européens ?

C'est finalement un peu tout le système des juges européens qui pose question. Au départ, l'idée était séduisante : former des juges en Europe pour éviter aux Shows Managers de faire venir à grands frais des juges américains. Pour cela, il a quand même fallu mettre en place certains aménagements. On a par exemple créer des juges "Europe Only", avec des séminaires et des examens organisés en Europe. On a aussi abaissé la limite des gains, normalement fixée à $ 50 000 pour pouvoir présenter l'examen. Déjà là, on peut se demander si c'est une bonne idée dans la mesure où une limite de gains assure que les futurs juges aient déjà un peu showé. Dans une discipline aussi complexe que le Cutting, c'est primordial car on ne peut comprendre toutes les subtilités de ce sport si on est jamais monté sur un cheval de Cutting. Mais si on tente de dresser un bilan de ce système, on s'aperçoit vite, que hormis Hans Kuhn Jr, aucun juge européen ne totalise plus de 10 shows jugés. La majorité n'a même jamais jugé aucun concours. Forcément, cela limite le choix des organisateurs de concours.

Le problème en fait c'est qu'il n'y a aucun "échange de juges". Les juges allemands ne vont pas juger en Italie et les italiens ne vont pas juger en Allemagne. Mis à part Marco Viacava, Hans Kuhn, Sylvia Katschker ou à la limite Christian Meyer qui ont déjà jugé en Allemagne et en France, tous les autres juges ont passé l'examen mais ne jugent pas ou trop peu. Dans ce contexte, quel est l'horizon d'un juge européen qui passerait son examen lors prochain séminaire organisé en Italie ? Les italiens ne font appel qu'à des juges américains, différents à chaque fois, les allemands ne font pas forcément appel à des juges formés chez eux et de notre côté nous aimerions avoir un peu plus de choix. La plupart des gros shows comme Americana ne font pas pour le moment appel à des juges européens. Il n'est pas facile aujourd'hui pour un juge d'acquérir de l'expérience en Europe ce qui entraîne des situations bâtardes comme celle qui veut que nous fassions appel toujours aux mêmes juges. C'est parfois plus une obligation qu'un choix, même pour l'organisateur dont le budget, le temps ou les propositions ne lui permettent pas forcément de faire autrement.

Quelles solutions ?

Faut il donc faire systématiquement appel à des juges américains ? Ce n'est pas nécessairement la solution. L'idée serait plutôt de varier les juges et d'essayer, chaque fois que c'est possible, de faire appel à des juges différents. Utilisons les juges européens qui acceptent de se déplacer et essayons parfois de faire venir des juges américains quand nous le pouvons. Quand les billets d'avion sont peu chers, ce n'est pas forcément irréalisable. Il faut bien sûr disposer de certains contacts aux USA pour trouver des juges qui acceptent de faire le voyage. Mais il serait très intéressant de bénéficier de regards différents. Faire appel à des juges américains expérimentés de temps en temps ne peut que faire progresser tout le monde. Même pour nos futurs juges européens et, espérons le français, c'est l'occasion d'apprendre aux côtés de juges qui sont sur des concours chaque week-end.

Une bonne solution peut être d'essayer de trouver des juges qui soient aussi entraîneurs. C'est l'occasion d'organiser un clinic après le show et de rentabiliser un peu plus le voyage. Evidement, l'oiseau rare est difficile à dénicher car il faut à la fois un bon juge et quelqu'un qui puisse donner un bon clinic. Il est tout de même certain que nous avons tout à gagner à varier les juges pour donner à chacun l'opportunité de progresser. C'est le gage de compétitions saines. Même si cela représente parfois de gros efforts, c'est une bonne piste pour renforcer la qualité de nos shows.

25 juin 2009

Nouvelles technologies


Live Webcast, Online Chatter, Youtube

Depuis le début des années 2000, la NCHA a décidé de se lancer dans la grande vague des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Cela a commencé avec l'essai avorté du Cutters Video Magazine qui promettait d'admirer chaque mois les runs des meilleurs chevaux. Il fallait à l'époque environ 3 jours pour télécharger un run de 2 minutes 30. La NCHA a ensuite franchi un vrai cap en diffusant les NCHA Major Events sur Internet. La plupart des gros Aged Events ont suivi le mouvement et aujourd'hui, le fan de Cutting peut suivre les principaux concours devant son écran d'ordinateur. Dans le même temps, la NCHA a mis en place la E-Newsletter qui vous ait envoyé chaque mois sur votre boite E-Mail. C'est ensuite le Chatter qui a été disponible sur Internet. Le magazine de la NCHA né en 1949 a connu un formidable développement depuis les 10 pages noires et blanches sans photo du début. Aujourd'hui c'est un magazine sur papier glacé, en couleur et qui est accessible à n'importe qui en intégralité sur le site de la NCHA. D'autres innovations sont apparues ces dernières années comme l'usage de Youtube, les NCHA Records et la refonte du site de la NCHA. On peut encore ajouter les enquêtes sur Internet ou tous les outils accessibles sur le site de la NCHA comme le Rule Book, les outils pour les shows Secretary. Enfin, la NCHA a édité différentes videos pour expliquer ses règles ou les grands principes du Cutting comme la série "Inside the Judge Stand". 



La NCHA est probablement aujourd'hui l'association qui exploite le mieux les nouvelles technologies. C'est par exemple la seule qui exploite pleinement Youtube avec la diffusion des runs de tous les vainqueurs sur les NCHA Major Events. Avec des Interviews, des commentaires sur les runs, c'est un super outil pour tous les fans de Cutting. Aujourd'hui la chaine NCHACutting sur Youtube c'est une centaine de videos publiées qui ont été regardées par 1,7 millions d'internautes depuis 2 ans. La video "The Thrill of Cutting" a été vue plus de 130 000 fois. C'est un formidable outil pour la promotion du Cutting. Depuis 1946, la NCHA a distribué plus de $ 630 millions dont plus de $ 40 millions lors des 2000 shows organisés l'année dernière. Tous ces gains sont enregistrés et librement accessibles sur NCHAcutting.com. Aujourd'hui, les gains de 65 000 chevaux et de 22 000 cavaliers sont enregistrés. Le live Webcast des concours se développe à raison de + 30 % de spectateurs par an. L'année dernière, les concours de la NCHA Triple Crown diffusés sur Internet ont reçu 250 000 connexions. 

Tout n'est pas parfait

Si la NCHA fait déjà beaucoup, on peut penser que tout n'est pas encore parfait. La diffusion des shows sur Internet par exemple a connu quelques bugs depuis que la NCHA a changé de diffuseur. Regarder les derniers NCHA Super Stakes sur Internet demandait une sacré patience par exemple. La qualité du débit vidéo rendait illusoire de suivre le moindre run correctement.  Le Chatter Online est une bonne idée mais mal maîtrisée pour le moment. Le logiciel utilisé est peu pratique et très lent. A noter également que la version papier du Chatter est facturée en Europe a un prix exorbitant là où elle était gratuite il y a quelques années. Je comprend que ce soit plus pratique de diffuser sur Internet mais alors cela doit être aussi facile que de lire le magazine sur papier. Le site de la NCHA comprend toujours quelques manquements : il est impossible de consulter les résultats des week-ends shows par exemple. 



Le choix de la NCHA d'utiliser à plein les nouvelles technologies est un choix très pertinent pour le développement du Cutting. L'association a déjà pris quelques longueurs d'avance sur pas mal d'autres disciplines western. On verra quelles autres innovations seront utilisées dans les années à venir mais il serait surtout bien de maîtriser et de perfectionner les outils déjà en place. Youtube par exemple pourrait contenir plus de runs de légende : on pense par exemple aux runs de Chiquita Pistol où à celui de Shania Cee lors du NCHA Futurity. Un partenariat avec Back Fence Videos serait par exemple une piste sachant que la diffusion sur Internet ne concurrence nullement la vente de DVD. Une autre piste intéressante serait d'éditer des DVD à partir de clinics donnés par des entraîneurs. Cela constituerait une base solide de savoir-faires sur le Cutting facilement accessibles partout dans le monde. Les DVD de Back Fence Videos sont formidables mais à $ 150 le DVD ils restent très chers. 

9 juin 2009

Où sont les chevaux de Cutting ?


70 chevaux de Cutting en France

En consultant la liste des "NCHA Active Horses", j'ai pu constater que plus de 60 chevaux enregistrés par la NCHA et qui ont des gains appartiennent à des français. Si on enlève les chevaux décédés, à la retraite ou qui font aujourd'hui de l'élevage, cela nous donne environ 50 chevaux qui ont des gains NCHA, qui appartiennent des français et qui sont aptes à shower. C'est un score tout à fait remarquable qui montre le développement que le Cutting a connu depuis plus de 15 ans. A cette époque, les chevaux ayant des gains NCHA en France se comptaient sur les doigts d'une main. Il serait intéressant de savoir combien de chevaux de reining ont des gains NRHA en France. Je ne suis pas sûr que leur total dépasse énormément celui des chevaux de Cutting.

De plus, il convient d'ajouter à ces 50 chevaux, ceux qui ne sont pas encore recensés par la NCHA. On trouve ainsi une vingtaine de chevaux qui sont déjà sortis sur un concours en France. Cela porte donc le réservoir des chevaux de Cutting à environ 70 chevaux. Je ne parle ici que de chevaux de Cutting participant ou ayant participé à des shows NCHA USA approved. Je ne compte pas les chevaux de Ranch Cutting par exemple. Ces 70 chevaux ne comptent donc que des chevaux ayant des gains NCHA ou ayant participé à des shows NCHA et qui sont aptes à le faire à nouveau. Rien que cette année, une dizaine de nouveaux chevaux a participé à des shows NCHA et deux nouveaux concurrents devraient nous rejoindre ce mois-ci. Le dynamisme du Cutting en France reste donc quelque chose de très positif. C'est à souligner. 

10 chevaux ont participé à au moins 2 concours NCHA

Alors que la saison de Cutting est bien entamée en France, en Allemagne ou en Italie, il est intéressant de prendre un peu de recul et de regarder qui participe à quoi. Les Allemands en sont à leur 4ème show NCHA Approved, les italiens ont organisé 3 manches de leur championnat. Il n'est pas NCHA Approved pour sa majorité mais il en respecte les règles sauf certaines ayant trait aux classes in class ou au nombre de chevaux par cavalier. Pour tout le reste c'est le cahier des charges NCHA. Quant à nous autres français,  2 shows NCHA Approved ont été organisés pour l'instant en 2009. On peut donc considérer qu'entre la France, l'Italie et l'Allemagne, c'est une dizaine de shows qui a été organisée à mi-saison. Si on reprend notre réservoir de 70 chevaux, on s'aperçoit que pas moins de 30 d'entre eux n'ont participé à aucun show NCHA. Ils ont des gains NCHA ou ils ont déjà participé à des shows NCHA par le passé et ils sont toujours aptes à le faire mais ils n'ont à la mi saison participé à aucun show NCHA. Certains vont sur les concours d'entraînement ou non approuvés organisés par la NCHA of France, d'autres restent tout simplement chez eux pour différentes raisons. 

Environ 30 chevaux ont participé à 1 show NCHA Approved. En soi, c'est un chiffre encourageant car 30 chevaux c'est un super total pour organiser un show. Si chaque cheval réalise 2 classes cela donne 60 runs par jours. Cela permet donc de louer entre 120 et 150 vaches par jour. Mais cela veut dire aussi qu'en 6 mois tous ces chevaux n'ont participé qu'à un seul concours. Admettons qu'on ne débute la saison qu'en Mars, cela fait 1 show en 4 mois. Si on place la barre à deux shows NCHA depuis le début de l'année, 10 chevaux répondent présents dont 9 ont participé aux 2 shows NCHA Approved organisés en France. Au delà, seuls 4 chevaux ont participé à 4 shows ou plus parmi la dizaine de shows NCHA organisés en Europe depuis le début de l'année 2009. 

Bilan à mi saison

Il reste au mieux 4 mois de compétition alors qu'on approche de Juillet. L'Italie va encore organiser 4 manches dans son championnat 2009. L'Allemagne fait figurer sur son calendrier 4 shows NCHA d'ici la fin de la saison. En France, la NCHA of France prévoit 3 shows NCHA Approved d'ici Octobre. La Cabernet CHA organisera probablement un show NCHA Approved vers Septembre et en espère peut être encore un autre. A la mi-saison, alors que 10 shows sont passés et qu'une douzaine restent à venir, seuls 10 de nos 70 chevaux de Cutting français ont participé à plus d'un show NCHA. Plus de 85 % des chevaux français n'ont donc participé qu'à un voir à aucun show NCHA à la mi-saison. Selon moi, c'est un chiffre extrêmement mauvais. A peine 12 % d'entre eux ont participé aux 2 shows NCHA Approved organisés en France jusque là. Seuls 7 % sont allés shower sur des shows à l'étranger. On verra si ces chiffres évoluent d'ici la fin de la saison. Je l'espère vraiment. 

Je n'ai rien contre les shows d'entraînement ou les shows non approuvés. Chacun n'a pas forcément non plus ni l'envie, ni la possibilité, de se rendre sur tous les shows. A cela s'ajoute encore les aléas comme les blessures, les empêchements, les préférences personnelles qui font que tous les chevaux ne peuvent bien sûr pas se déplacer sur tous les shows. Tout cela relève de l'évidence. Mais on peut quand même faire deux constats à partir de tous les chiffres donnés plus haut. On peut considérer qu'il faut entre 15 et 20 chevaux pour organiser un bon petit week-end show NCHA. Sur un réservoir de 70 chevaux, on devrait toujours sans peine en trouver 20. Cela a été le cas pour le premier show chez André et Isaline Charmot où une quarantaine de chevaux de Cutting avaient fait le déplacement pour le show NCHA. C'est une juste récompense pour un show solide et parfaitement organisé. Ca n'a pas été le cas pour le deuxième show chez Alain Boissier où seuls 12 chevaux ont répondu à l'appel. Il faudra juger la participation à la fin de la saison car deux shows ne donnent pas une indication significative. On verra en Octobre, après 5 ou 6 shows NCHA organisés en France, quelle sera la participation moyenne. Elle pourrait se situer entre 20 et 30 chevaux ce qui serait bien. Après c'est à chaque show de s'améliorer et d'attirer progressivement plus de participants. C'est la règle, il faut l'accepter. 

Perspectives

Le deuxième constat est beaucoup plus inquiétant. Pour qu'il y ait du beau Cutting en France, il nous faut aussi des classes disputées. Il faut donc, sur les 70 chevaux dont nous disposons, au moins un quart voir même un tiers de chevaux qui s'alignent en Open et en Non Pro et qui puissent se disputer la victoire. C'est ce qui était très bien pour le 1er show chez Charmot Quarter Horses. Dans l'Open ou le Non Pro, une dizaine de chevaux de niveau homogène luttaient pour la victoire avec des scores allant de 71 à 75. C'est bon pour le sport car ca pousse tout le monde à progresser. Mais cela passe forcément par des chevaux qui vont régulièrement en shows NCHA, qui sortent un peu à l'étranger et qui s'affrontent régulièrement dans des classes disputées. Pour le moment, il n'y a que 4 chevaux qui sont sortis environ une fois par mois et qui sont aussi allés en Allemagne ou en Italie. C'est trop peu, bien trop peu. Nous verrons à la fin de la saison si cela évolue. Au terme des 5, 6 ou 7 shows NCHA qui seront organisés en France, nous verrons combien de chevaux ont participé à au moins 75 % d'entre eux. Nous verrons combien de chevaux sont sortis au moins une fois par mois et combien sont allés shower à l'étranger. Sur 70 chevaux, cela devrait être le cas d'une vingtaine de chevaux et ce serait un signe de très bonne santé pour le Cutting français. 

On touche ici forcément deux autres problèmes : pourquoi il y a si peu de shows NCHA Approved en France après bientôt 6 mois dans la saison 2009 et, si on élargit le débat au niveau de l'Europe, pourquoi une si faible participation des chevaux français aux shows NCHA ? Les différents shows d'entraînement organisés par la NCHA of France depuis le début de l'année ont permis aux 70 chevaux qui sont en France de pratiquer le Cutting. C'est un bon point. Ils ont attiré en moyenne une quinzaine de chevaux c'est à dire à peu de choses près le nombre suffisant pour organiser un petit week-end show. On peut donc légitimement se demander pourquoi certains d'entre eux, surtout ceux qui ne sont pas des practices mais de vrais concours, ne sont pas NCHA Approved. D'ailleurs la NCHA elle même interdit à une affiliate d'organiser une classe non approuvée si celle-ci peut l'être. Ce n'est pas beaucoup plus cher, 100 euros la classe pour le dernier show NCHA Approved contre 80 euros pour le dernier show non approuvé. Un show NCHA c'est aussi l'assurance que les entry fees sont reversées, que les cattle charges sont limités ou plus globalement que le cahier des charges NCHA est respecté. 

14 mai 2009

L'heure du vote


Election sur fond de polémiques

Pour comprendre quelque chose au mode d'élection du futur vice président de la NCHA, qui ne prendra pas les rênes de l'association avant deux ans, il faut être sacrement fort. Entre le choix des candidats qui reste une sorte de mystère, l'éviction d'un des candidats et la nomination d'un remplaçant de dernière minute, on pouvait difficilement organiser une élection moins transparente. La NCHA fonctionne selon tout un ensemble de règles, certainement très bien écrites, mais qui restent pour la majorité totalement inconnues de l'ensemble des membres. On ne reviendra pas sur les conditions ou les raisons de la suspension de 90 jours infligée à Pete Branch suite à son altercation avec Russell McCord, directeur des juges. Mais force est de constater que cette élection n'est pas un grand moment de partage avec les membres.


On se retrouve finalement avec une opposition très classique entre deux entraîneurs professionnels. Ces derniers trustent le poste de président ces dernières années ce qui est aussi une source très riche de polémiques. Lors de la prochaine convention de la NCHA, c'est Chubby Turner qui deviendra président. Le premier candidat pour prendre sa suite dans deux ans est Keith Deaville. Issu du sérail comme Chubby Turner, il a le profil classique des candidats à la présidence de la NCHA. Il est opposé à Brady Bowen qui a gentiment accepté de remplacer Pete Branch, au pied levé. Pourquoi, comment, on ne le saura jamais vraiment très bien et même Brady Bowen semble parfois un peu se demander ce qu'il fait là. Pour beaucoup de cutters, le choix sera vite fait je pense. A titre personnel, j'aimerais avoir à me poser à peine plus de questions. Pour la bonne santé de la NCHA et du Cutting, il est peut être grand temps de réviser ou du moins d'expliquer un scrutin auquel personne ne comprend rien mais qui est capital pour l'avenir de notre sport. 

Keith Deaville vs Brady Bowen

Agé de 52 ans et entraîneur professionnel depuis près de 30 ans, Keith Deaville appuie sa candidature sur un connaissance solide et complète du Cutting et du fonctionnement de l'association qui le contrôle : la NCHA. Alors qu'il a gagné son premier chèque en Cutting en 1965 avant de se tourner vers la carrière d'entraîneur professionnel dès sa sortie de l'Université, il totalise aujourd'hui plus de $ 1 million de gains. C'est un entraîneur réputé qui s'est surtout distingué sur les Week-End Shows où il a conquis 3 titres de champion du monde NCHA et plusieurs trophées aux NCHA Western Nationals. Juge AAAA, NCHA Directeur pendant 9 ans et membre du Comité Exécutif de la NCHA, Keith Deaville dispose d'une totale connaissance du fonctionnement de la NCHA. Il focalise son programme sur 3 points principaux : développer une meilleure représentation de tous les membres de la NCHA, guider l'association à travers la récession économique actuelle et renforcer le dialogue entre l'Exécutif de la NCHA, les Directeurs ainsi que les membres. 


Brady Bowen est quant à lui âgé de 48 ans. Impliqué dans le Cutting depuis une trentaine d'années également, c'est un entraîneur réputé pour sa loyauté et son sérieux. Entraîneur professionnel, Président de la West Central Texas CHA pendant 9 ans et NCHA Directeur depuis plus de 10 ans, il est également membre du Judges Rules Committee. C'est un juge extrêmement réputé, titulaire du grade AAAA. Durant ces 20 dernières années, il a jugé tous les plus gros de Cutting au monde. Avec l'ensemble de ses clients, il parcourt les circuits de Aged Events et de Week-End Shows. Selon lui, la NCHA n'a pas besoin de changements radicaux. Même si l'économie n'est pas au plus fort, l'association a déjà connu cette situation et trouvé les solutions pour continuer à développer le Cutting. Ouvert, à l'écoute des membres, Brady Bowen ne prétend pas arriver avec des solutions préconçues mais souhaite consulter et impliquer tout le monde pour définir les bonnes orientations dont a besoin la NCHA. 


Questions - Réponses

Les candidats se sont prêtés au jeu des questions réponses sur le site du Quarter Horse News. C'est l'occasion de prendre connaissance de leur opinion sur certains grands sujets qui agitent la NCHA. 

Motivation pour le poste de Vice-Président

La principale motivation de Brady Bowen est de redonner à l'association tout ce que le Cutting a pu lui apporter ces 30 dernières années. Keith Deaville voit lui dans sa candidature le souhait d'utiliser sa connaissance du Cutting et de la NCHA pour apporter les changements dont cette association a besoin depuis longtemps. 

Statut des Amateurs

Brady Bowen estime que la NCHA a besoin d'une classe qui permette à tous les cutters de se mettre le pied à l'étrier dans des conditions équitables. Par exemple, il estime anormal que les novices qui ont entraîné des chevaux dans d'autres disciplines que le travail du bétail soient obligés de monter en Open. Pour son adversaire Keith Deaville, les membres se sont déjà exprimés pour confirmer qu'ils souhaitaient le maintien de la classe Amateur. Il propose donc de  ne pas lancer de changements majeurs mais de repenser certains détails dans la structure des différentes classes en collaboration avec les membres de la NCHA. 

World Series of Cutting

Selon Brady Bowen c'est un super concept dont la NCHA avait besoin depuis longtemps. Cela permet de garder en compétition de chevaux qui ont terminé une belle carrière en Aged Events. Keith Deaville pense également que c'est un bon concept qui a bien fonctionné à Houston mais il estime qu'il faut veiller à en sécuriser le sponsoring pour le moment assuré exclusivement par le Four Sixes. C'est selon lui une innovation prometteuse dont il faudra faire le bilan après plusieurs shows et veiller à pérenniser dans le long terme. 


Utilisation des médicaments et des produits dopants

En ce qui concerne le débat sur la nécessité d'instaurer un règlement plus strict sur l'usage et l'administration de médicaments ou de produits dopants sur les principaux shows NCHA, Brady Bowen estime que ce n'est absolument pas nécessaire. Selon lui, la majorité des cutters sont des horsemen compétents qui savent ce qu'ils ont à faire et qui doivent pouvoir faire ce qu'ils veulent. Selon Keith Deaville c'est au contraire un problème auquel il faut faire face. La comité exécutif a déjà commencé à se saisir du dossier et il devrait faire ses recommandations en vue de la convention NCHA de 2010. 

Le contexte économique

Selon Brady Bowen il est capital de recruter de nouveaux sponsors et de continuer à faire augmenter les primes. Le développement du Cutting passe également par une présence médiatique croissante pour faire connaître ce sport. Cela passe aussi par le maintien des clinics pour les débutants. Selon Keith Deaville, la solution passe par les Week-End Shows car c'est là que la majorité des cutters débutent. Il faut également veiller à préserver les Aged Events qui sont l'élite du Cutting et qui attire les sponsors et les médias. Il est donc important de sécuriser les budgets de tous ces shows dans un contexte difficile où le prix du bétail augmente et où les sponsors sont plus rares. 

La représentation des membres

Selon Brady Bowen, il faut impliquer tous les membres et être plus transparent. L'opinion de Keith Deaville est qu'il y a une incompréhension grandissante du fonctionnement de la NCHA et de ses règles. Il faut donc aller vers les membres et leur expliquer. Selon lui, la communication de la NCHA doit être repensée car le système est bon mais méconnu et incompris. 

L'avenir du Cutting dans les 5 prochaines années

Selon Brady Bowen, le Cutting a déjà affronté une crise très sévère dans les années 1980 et il a su en ressortir plus fort. Tant qu'il y a de bons chevaux, l'avenir du Cutting reste prometteur. En s'appuyant sur les Week-End Shows, l'association va continuer à se développer et à recruter de nouveaux adeptes. Pour Keith Deaville, l'association va continuer son développement malgré le contexte économique car le potentiel est énorme. Il n'y a pas de sport plus passionnant. Le gros challenge sera de lutter contre le coût du bétail qui ne cesse d'augmenter et qui complique l'organisation des concours. 

6 mai 2009

Pas le droit à l'erreur


Éviter de se mettre dans le collimateur

Dans une société majoritairement urbaine, les amateurs de Cutting font un peu figure d'ovnis. Pour le citadin moyen, il est certainement difficile de comprendre la poignée de cinglés déguisés en cow-boys qui parcourent chaque mois des centaines de kilomètres pour aller courir 2 minutes 30 à cheval derrière des vaches. Il est évident que notre mode de vie ne risque pas de devenir la norme de sitôt. Bien au contraire, nous faisons chaque jour un peu plus figure d'exceptions. Dans ce contexte, comme toutes les activités traditionnelles ou un peu hors normes qui sont en décalage total avec le mode de vie citadin de la population, nous sommes à coup sûr une espèce en danger. En voie de disparition diront les plus pessimistes. Un peu comme les chasseurs, nous vivons avec une épée de Damoclès sur la tête dans la mesure où notre passion va devenir de plus en plus incompréhensible pour certains. Je reste intimement persuadé qu'un jour certains extrémistes du bien-être animal verront dans l'Equitation un usage indigne et scandaleux des animaux. Cet article, paru dans le dernier magazine de la SVPA, sonne selon comme moi comme un avertissement. Aussi stupide soit il, et Dieu seul sait si les quelques lignes ci-dessous le sont, il montre quand même que nous n'avons aucun droit à l'erreur. 


Vu la qualité des arguments, il serait vain de perdre une seule seconde à répondre mais ce genre d'article doit sonner comme une piqûre de rappel. Le moindre accident ou le moindre mauvais comportement sur un concours rapporté à ce type d'associations aurait des conséquences catastrophiques pour notre sport. En théorie, nous n'avons rien à craindre dans la mesure où le Cutting est d'un sport respectueux des chevaux et du bétail et qui est régi par un règlement et un cahier des charges draconiens fixés par la NCHA USA. Si certains se demandent d'ailleurs parfois à quoi sert la NCHA USA, on peut leur répondre qu'elle sert aussi à cela. Apporter la crédibilité et le savoir faire d'une association qui organise plus de 2 500 manifestations de Cutting par an sans incident. Bien sûr, un accident stupide peut toujours arriver, mais au moins on aura des billes pour démontrer notre sérieux et notre bonne foi. A l'heure où sur Internet, les forums ou les blogs la moindre photo ou vidéo fait le tour du monde en 10 minutes, tous les organisateurs, concurrents et fans de Cutting doivent donc bien saisir la responsabilité qui est la leur. Les arguments et les procédés des extrémistes de la cause animale sont scandaleux, je n'en discute pas. Mais c'est aussi à nous de ne pas donner le bâton pour nous faire battre. Notre sport ne mérite pas cela et le moindre dérapage nous lancerait dans un engrenage qu'on aurait tous bien du mal à arrêter. Tant que nous gardons bien tout cela à l'esprit, on peut tous dormir sur nos deux oreilles.

9 avr. 2009

Tolérance zéro


Big brother is watching you

Depuis quelques années déjà, le Cutting est un sport qui connaît une véritable révolution. Sous l'impulsion très forte de la NCHA qui veut en exploiter tout le potentiel, le Cutting s'ouvre aux spectateurs. De nouveaux formats de show sont mis en place, la diffusion sur Internet se généralise. Cela a de nombreux avantages car c'est la condition nécessaire pour faire entrer le Cutting dans une nouvelle dimension. Mais en choisissant de se mettre en pleine lumière, notre sport doit aussi accepter de faire les efforts nécessaires pour corriger tous ses petits travers. La NCHA semble l'avoir compris avec la mise en place depuis 2003 de la Zero Tolerance Policy. Mais depuis le début de l'année, elle semble déterminée à serrer la vis pour se débarrasser des dernières brebis galeuses. Sur les NCHA Major Events, le ton est donné depuis longtemps et tous les cavaliers l'ont bien compris. Aucun comportement violent n'est toléré sur l'arène de show et les juges n'hésitent pas à sortir les concurrents au moindre dérapage. Sur les Aged Events on pouvait encore voir quelques manifestations de mauvaises humeurs chez les cavaliers quand tout ne se passait pas très bien. Depuis le début de l'année le calme est de rigueur. Sur des shows filmés et diffusés sur Internet, la NCHA ne souhaite plus tolérer la moindre réaction violente. C'est à mon sens une excellente chose car la cause animale est une question très sensible aujourd'hui. Le moindre faux pas pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour un sport qui attire de plus en plus de personnes publiques qui travaillent dans des grandes compagnies ou organisations. Le moindre comportement violent filmé et diffusé causerait un tort terrible à un sport qui ne le mérite pas. C'est une donnée que la NCHA a intégré et que certains ici ou ailleurs feraient bien de vite comprendre car ils ne pourront pas menacer impunément le développement du Cutting. 

Attention aux practice areas

Aujourd'hui, la NCHA a décidé de poser pas mal de questions sur la table. Cela va du traitement des chevaux chez certains pros à l'âge des chevaux pour les Futurity. Certains militent pour un Futurity à 4 ans pour mettre fin aux débats sur les méfaits des classes de jeunes chevaux sur la santé des chevaux. Tout cela mérite réflexion et il faut faire attention à peser vraiment chaque décision sans céder à la pression de gens qui se fondent parfois sur des préjugés ou des fausses bonnes idées. Mais il y a un domaine où une action immédiate et très ferme devrait être prise. On voit, encore aujourd'hui, des comportements indéfendables et inexplicables sur les zones de practice. Malgré la Zero Totlerance Policy, certains ne se rendent pas compte de la perception qu'un public non averti pourrait avoir de leur comportement. Que ce soit aux USA ou en Europe, il faudrait à mon sens être infiniment plus strict sur ce qui est toléré dans les zones de practice. Le Cutting est avant tout de l'équitation et la violence ou la brutalité ne peuvent pas y être tolérées. Chacun est libre de se comporter comme il veut chez lui mais en public, et une zone de practice est ouverte au public, il est indispensable d'imposer des règles draconiennes. Un show n'est pas un endroit pour travailler un cheval. On peut y corriger quelques points précis au practice mais cela doit se faire en restant absolument dans les clous. Aujourd'hui, ce n'est pas toujours le cas mais il y a fort à parier que cela va vite changer. Un juge de paddock ou un membre du Show Management devrait être présent en permanence et sanctionner immédiatement tout débordement. Pour l'instant, quelques brebis galeuses profitent encore d'une certaine impunité mais cela risque fort de changer rapidement. 

Standing Rule 35

La NCHA a édité en 2003 une règle pour mettre en place la tolérance zéro concernant tout les comportements violents ou anti sportifs. Cette règle, tous les cutters, débutants ou professionnels, devraient la connaître absolument par coeur. 

STANDING RULE 35

Les disposition suivantes doivent s'appliquer sur n'importe quel concours approuvé par la NCHA.

a- L'entraînement, de n'importe quelle sorte, est strictement interdit sur tout le terrain de concours à l'exception des zones clairement définies comme des "practice areas". 

1- Les practice areas doivent afficher à l'entrée une pancarte avec le texte de la Standing Rule 35 b et g, la taille de celle-ci ne doit pas être inférieure à 24 pouces carrés. 

b- Les traitements inhumains ou les mauvais traitements envers un cheval, de n'importe quelle sorte, sont clairement interdits dans l'arène de show et sur l'ensemble du terrain  de concours. La tolérance zéro doit être appliquée. 

La règle de la tolérance zéro exige que les comportements suivants soient dénoncés immédiatement :

2- Frapper ou taper un cheval sur la tête, ou sur toute autre partie du corps, une fois ou plusieurs fois, de n'importe quelle façon, avec la main , la rêne, ou tout objet.

3-Utiliser le mors de telle façon que le cheval saigne de la bouche ou de la tête.

4-Utiliser n'importe quel objet pour frapper un cheval.

Se comporter de telle façon que ce soit perçu par le public comme une violation de la la règle portant sur la tolérance zéro.

Cela inclut tous les actes commis dans l'arène de show mais aussi ceux commis dans l'aire d'échauffement, les zones de practice ou n'importe où sur le lieu du concours. 

A- Si le juge ou le Show Managment constate sur un show NCHA le moindre mauvais traitement ou le moindre comportement inhumain, ils doivent immédiatement exclure le responsable qui se verra attribué un score de zéro par le juge. Le NCHA Director doit être alerté dans les 7 jours suivant la clôture du show et une plainte sera transmise à la commission adéquate pour mener l'enquête et établir des éventuelles sanctions. 

B- Les traitements inhumains recouvrent la présentation de chevaux infirmes ou blessés, de chevaux présentants n'importe quel problème de santé qui pourrait entraîner un stress ou un inconfort inutile chez le cheval. Toute sanction du juge ou du Show Management doivent se baser sur l'expertise d'un vétérinaire. Toutefois, s'ils estiment que la santé du cheval exige une action immédiate, et qu'aucun vétérinaire n'est disponible, ils peuvent prendre toute décision autorisée par la Standing Rule 35. 

C- Les mauvais traitements incluent l'usage excessif et brutal des mains ou des jambes, le fait de tirer sur le mors ou d'utiliser les éperons de façon excessive, le fait de frapper ou de fouetter le cheval ou encore tout autre acte commis dans l'intention de blesser ou d'infliger des sévices au cheval. Toute maltraitance ou toute volonté de maltraiter un cheval dans l'arène de show ou n'importe où ailleurs sur le terrain de concours et qui met en danger la sécurité des autres animaux ou des autres personnes doit être traitée avec une extrême sévérité. 

D- L'administration de médicaments sur l'arène de show, l'aire de détente ou les zones de practice est formellement interdite sauf de le cas où la vie du cheval est en danger. Une telle situation doit être immédiatement rapportée au Show Management. Sa décision pour savoir si la vie du cheval est en danger ou non devra se baser sur l'avis d'un vétérinaire. Le Show Management doit disqualifier immédiatement tout concurrent qui enfreint cette règle. 

5- Toute conduite anti sportive sur l'arène de show ou sur l'ensemble du terrain de concours est interdite.

6- Un concurrent ne doit parler aux juges sous aucun prétexte en dehors de l'échange des formules de politesse d'usage. Un concurrent et un juge ne peuvent discuter d'un score ou de n'importe quelle performance sur un show auxquels ils ont participé pendant un délai de 30 jours. 

7- Un concurrent ne doit sous aucun prétexte commenter négativement ou positivement la performance d'un juge à proximité de celui-ci.

8-Aucune boisson alcoolisée ne doit être consommée ou apportée dans l'arène de show. 

9-Toute violation des subsections a, b, c, d, e et f de cette règle vaudront une amende minimale de $ 500 et une suspension minimale de 90 jours. Toute violation de la subsection b entraînera une amende minimale de $ 1 000 et une suspension minimale de 6 mois. 

10- Un concurrent ou n'importe quelle autre personne ne doit pas intimider ou tenter d'intimider un juge. La sanction serait alors une suspension minimale de 6 mois. 

11- Tout membre de la NCHA qui menace ou inflige des blessures à une autre personne du fait de ses décisions ou de ses actions en tant que membre de la NCHA sera suspendue pour une durée minimale d'un an. 

12- La responsabilité de dénoncer toute violation de la règle 35 incombe au Show Management, aux juges, aux officiels de la NCHA, aux NCHA Directors, aux NCHA Officers mais aussi à tout membre de l'association ou à n'importe quelle personne du public. 

La NCHA semble décidée à appliquer cette règle au pied de la lettre car c'est elle qui est garante du respect de l'image de la NCHA auprès de ses membres et du public. 

Proposition : nommer des représentants

Pour garantir le respect de cette règle 35, la NCHA compte sur le Show Management mais aussi sur les concurrents eux-mêmes. Sur les shows NCHA approuvés, un représentant des concurrents doit en théorie être nommé pour chaque classe. Son rôle peut consister à dénoncer des violations de la règle 35 mais il est surtout de servir de liaison entre le Show Management et les concurrents. Nous avons pris l'habitude en Europe de ne pas recourir à ces représentants bien qu'en théorie ce soit une obligation. Peut être est il temps de s'y mettre car à y regarder de plus près ce système n'a que des avantages. Les représentants, qui sont nommés pour chaque classe par le Show Management ou à défaut élus par les concurrents, peuvent agir en qualité de porte parole des concurrents auprès du Show Management ou aider celui-ci pour faire respecter les règles auprès des concurrents. Ils sont forcément concurrents de la classe qu'ils représentent et doivent être choisi pour leurs qualités en matière de diplomatie, d'intégrité ou de connaissance du règlement. La Standing Rule 36 précise leur rôle. 

STANDING RULE 36

UN programme a été mis en place pour doter les concurrents d'un représentants sur les shows NCHA, d'un agent de liaison entre eux et le Show Management. 

a- Si ce représentant n'a pas été nommé pour chaque classe par le Show Management, celui-ci doit organiser une réunion entre les concurrents de toutes les classes avant le début des épreuves pour élire parmi eux un représentant dans chaque classe qui officiera pour toute la durée du show. Si ce représentant doit quitter le concours, pour n'importe quelle raison, il doit nommer un remplaçant pour toute la durée du show. Un représentant d'une classe, nommé ou élu, doit impérativement être un concurrent de la classe concernée. 

1- Il doit représenter l'ensemble des concurrents devant le Show Management et être le seul lien entre le Show Management et les concurrents. 

- Il doit rapporter immédiatement au Show Management tout constat de maltraitance sur un cheval ou tout comportement contraire aux intérêts de la NCHA. Cela peut recouvrir les comportements suivants : parler trop fort ou de façon vulgaire, être saoul, être sous l'emprise de stupéfiants, utiliser tout équipement interdit ou se comporter en désaccord avec les règles de la NCHA. 

b- Un représentant ne doit entretenir aucun contact ou aucune communication avec les juges autres que ceux autorisés à l'ensemble des concurrents

c- Une vache ne peut être sortie de l'arène qu'au motif exclusif de la santé des hommes et des chevaux. Une telle décision ne peut être prise que par le Show Management ou les représentants des concurrents. Exemples :

- Une vache quitte le troupeau et met en danger le cutter, les chevaux d'aides ou les autres concurrents. Cette vache doit être sortie de l'arène pour le bon déroulement de l'épreuve.
- Une vache quitte le troupeau plusieurs fois mais elle ne menace pas ou ne blesse pas un homme ou un cheval. Cette vache doit rester dans l'arène. 
Une vache blessée ou aveugle est détectée. C'est au Show Management et aux représentants de décider s'il convient de l'évacuer de l'arène ou non. 
-Une vache sauvage quitte le troupeau et s'échappe de l'aire de travail. C'est au Show Management et aux représentants de décider si elle doit réintégrer ou non le troupeau. 

La NCHA précise également comment doit être nommée le représentant des concurrents pour une classe et jusqu'où peuvent s'étendre ses prérogatives. 

Le show Management doit nommer un représentant des concurrents pour chaque classe. Si ce n'est pas le cas, il doit être élu avant le début des épreuves et pour chacune des classes au programme.

LE "CONTESTANTS REPRESENTATIVE"

1- Si le Show Management n'a pas nommé des représentants des concurrents dans chaque classe, ils doivent être élus par les concurrents après que les entrées soient fermées dans chaque classe et avant que celles-ci ne commencent. 

2- Seul un concurrent de la classe concernée peut être nommé représentant pour les concurrents de cette classe.

3- Le rôle du représentant es d'assurer le lien entre l'ensemble des concurrents et le Show Management à chaque fois qu'un problème ou qu'une question sont soulevés. Le représentant n'est pas une interface entre les concurrents et les juges, comme chaque concurrent il lui est formellement interdit d'adresser la parole aux juges. 

4- Chaque représentant doit recevoir avant le début des épreuves un NCHA Representative Report qu'il devra remplir si besoin est. 

5- On peut demander aux représentants d'aider à définir le nombre de vaches attribuées pour chaque classe ou quand les changements de vaches doivent avoir lieu. Il est important d'essayer de garantir un traitement équitable pour chaque classe d'autant plus si elles ont des Entry Fees et des Cattle Charges similaires.

La Standing Rule 34a précise enfin qu'un représentant peut demander la disqualification d'un concurrent si celui-ci entre dans l'arène avec un matériel interdit (voir Standing Rule 16) Le concurrent perd alors tous ses engagements . C'est aux organisateurs de concours de peser le pour et le contre mais nos shows gagneraient beaucoup selon moi à mettre en place ces représentants. Leur rôle de porte parole des concurrents, de médiation, d'assistance aux Show Managers n'est aujourd'hui assumé par personne. Le règlement nous donne cette possibilité et il serait idiot de s'en priver. 

Le retour de la Charte des entraîneurs professionnels ?

Depuis quelque temps déjà, la NCHA s'intéresse de près aux entraîneurs professionnels. L'immense majorité d'entre eux se comportent très bien mais quelques exceptions notables poussent l'association à se pencher sur la question. Par le passé, certains entraîneurs ont été suspendus voir radiés de la NCHA pour leur comportement vis à vis des chevaux ou des autres concurrents. Il y a encore quelque années, pour être enregistré comme entraîneur professionnel de Cutting auprès de la NCHA, il fallait signer une Charte de bonne conduite. Celle -ci ayant été supprimée, certaines voix aux USA s'élèvent pour exiger son retour. Le tort causé par le comportement de certains est tel que certains entraîneurs eux-mêmes exigent que le ménage soit fait. 

Etre professionnel de l'équitation ça ne signifie pas seulement gagner sa croûte en montant à cheval. Se dire professionnel c'est aussi adopter une attitude et un comportement qui soient absolument exemplaires et irréprochables. Etre professionnel c'est être conscient qu'on donne l'exemple à l'ensemble des autres cavaliers et que l'on est responsable de l'image donnée par le sport qu'on pratique. Les comportements brutaux, violents ou anti sportifs sont donc d'autant plus choquants chez un cavalier professionnel. Partie prenante à 100 % du développement du Cutting c'est avant tout à lui de se soucier de l'image véhiculée auprès du public présent. En ce sens, il a un devoir d'exemplarité comme tout membre de la NCHA. S'il faut en passer par une Charte pour rappeler les grands principes de l'éthique, du fair play ou du respect des chevaux et des concurrents à certains alors oui on peut militer pour son retour.