10 mai 2009

Les effets du Cutting sur le bétail


Le Cutting : un sport exigeant pour tous les protagonistes

Cela ne fait pas le moindre doute. Le Cutting est un sport exigeant. On pourrait écrire des pages entières sur les qualités physiques et mentales que ce sport requiert chez les cavaliers et les chevaux. Mais quant est il du troisième membre de l'équitation ? Quant est il du bétail ? Selon des hommes de chevaux, des hommes de bétail reconnus ou même encore des chercheurs, le Cutting n'a pas pas un effet négatif sur le bétail, bien au contraire. Depuis la nuit des temps, le débat fait rage entre les cutters qui comptent sur le bétail pour pratiquer leur sport favori et les propriétaires de cheptels qui craignent de soumettre leur bétail à l'épreuve du Cutting. Depuis ces dernières années, les relations se sont apaisées quand les propriétaires de vaches ont compris quels bénéfices ils pouvaient tirer de la location de leur vaches pour leurs finances mais aussi pour leur troupeau lui même.


Des veaux beaucoup plus dociles

Quand vous parlez de bétail avec des agriculteurs qui louent leurs vaches, tous vous diront que le premier intérêt du Cutting avant de rapporter un revenu supplémentaire c'est d'améliorer le comportement des veaux. Le bétail qui a été utilisé pour le Cutting est toujours plus docile, plus facile à manier et moins craintif quand il découvre un nouvel environnement. Ross Jenkins, Président de la PCCHA en Californie et manager d'un Ranch, a été convaincu de longue date par les traits de caractère que le Cutting enseigne au bétail : "Cela apprend au bétail à rester bien ensemble et à ne pas s'éparpiller. Cela les rend bien plus dociles. Je connais pleins d'agriculteurs qui veulent envoyer leurs génisses chez des cutters car ces génisses vont devenir ensuite des vaches et il est important qu'elles apprennent très tôt à se comporter bien en troupeau. Cela apprend en gros au bétail à moins paniquer et à moins s'effaroucher pour n'importe quoi. J'ai constaté de mes yeux que ça marche".


Pour pratiquer le Cutting, le bétail est déplacé plus souvent que s'il reste dans sa pâture. Il apprend à passer dans des corridors, des portes, à entrer dans des parcs, à embarquer dans des camions et à se laisser convoyer bien plus souvent et bien plus facilement. Qu'il s'agisse de veaux qu'on engraisse ou de génisses qui seront de futures mères, l'agriculteur récupérera un bétail bien plus facile à gérer et à manier tous les jours : "Ils savent rester bien groupés, ils savent se laisser canaliser bien plus facilement sans paniquer ou s'agiter. Vous pouvez les déplacer, les parquer dans un enclos, les manipuler".

Un bétail moins stressé

Selon Bill Riddle, entraîneur de Cutting et éleveur de vaches : "L'énorme avantage c'est qu'ils apprennent à être maniés. Cela les rend 3 fois plus faciles à manier que du bétail qui n'a jamais travaillé. C'est bien moins dangereux pour tout le monde, y compris le bétail". Le Cutting aide aussi le bétail à gérer les situations de stress. Confonté à un nouvel environnement, la plupart du bétail mettra plusieurs jours à s'adapter. Il mangera moins bien pendant quelque temps avant de s'habituer. Gary Bellenfant, qui utilise beaucoup de vaches pour entraîner ses chevaux chaque année, a vu ce problème disparaître chez le bétail qui a travaillé avec les chevaux : "Chez nous, le bétail qui repart chez les éleveurs est beaucoup plus calme. Ils descendent du camion et vont direct vers les râteliers ou les mangeoires. Ils se soucient beaucoup moins de leur environnement et paraissent bien moins stressés".


Un bétail en bonne forme

Récupérer des vaches bien dans leur tête est une chose, mais la vraie question que se posent nombre d'agriculteurs c'est de savoir si leurs vaches vont maigrir en travaillant. La plupart des vaches qu'on utilise en Cutting proviennent de races à viande. Chez ces vaches là, le poids est un facteur très important. A première vue, il est tentant de penser que le Cutting, tout comme n'importe quel type d'exercice physique, fera perdre du poids au bétail et altérera sa condition. Mais à bien y regarder, le Cutting demande au bétail un effort physique bien plus faible que dans d'autres sports comme le Team Penning par exemple.


Bill Riddle le confirme à propos des vaches qu'il utilise pour entraîner ses chevaux chez lui : "Quand on travaille avec le bétail, on utilise un groupe de 15 ou 20 vaches pendant environ une demi heure. Chaque vache travaillera au maximum 2 à 3 minutes". Selon lui le Cutting n'altère en rien la condition physique du bétail. Au contraire, en lui offrant quelques minutes d'exercice physique chaque jour, il le maintient en excellente forme. Il a constaté que le bétail qui travaille a tendance à gagner du poids : "Chaque fois que je travaille des vaches, elles se mettent à manger plus et donc elles gagnent en condition. Invariablement, quand on commence à les travailler, ils mangent mieux et donc se portent mieux".

Des études scientifiques le prouve

L'ingénieur agronome Jim Pumphrey a réalisé une étude en 1995 pour la Fondation Noble d'Ardmore en Oklahoma. Il a divisé un troupeau de 100 génisses en deux groupes de 50. Un a été laissé dans sa pâture et l'autre a été utilisé par des cutters durant 15 jours. Le bétail du second groupe a été utilisé par lots de 10 en moyenne 30 minutes par jour durant 5 jours par semaine. Selon ses résultats, le bétail ayant travaillé a gagné en moyenne 20 % de poids en plus que celui qui est resté dans sa pâture. Après ces 15 premiers jours, les deux groupes ont échangés leur rôle pour les 15 jours suivants. A nouveau, le groupe qui a travaillé a gagné plus de poids.


Selon Bill Riddle, cette vérité est connue depuis très longtemps mais l'étude scientifique l'a juste confirmée et a permis d'en saisir l'importance. Le bétail qui travaille se porte mieux, il mange mieux et il est en meilleure condition physique. En veillant à ne pas travailler le bétail trop longtemps ou sous de trop fortes températures, il est facile de rendre aux agriculteurs des veaux au top de leur forme. Tout le monde est gagnant car en plus le bétail en ressort bien plus facile à gérer. Gary Bellenfant confirme que quand il a fini de travailler avec un groupe de veaux, la première chose qu'ils font quand ils rentrent dans leur pâture c'est de boire et de manger.

Les concours n'affectent pas le bétail

Sur les concours, les veaux restent moins longtemps donc les effets sur la condition physique ou le comportement sont différents de ceux qu'on constate sur des veaux utilisés pour entraîner des chevaux. En fait, sur un concours les veaux vont avoir tendance à perdre un peu de poids. Ils perdent un peu d'eau et un peu de poids mais en 24 h ils reviennent à leur poids normal. Il serait faux de dire que sur un concours ils gagnent une meilleure condition. Mais si on s'en occupe bien, l'effet sur leur forme et leur condition est nul après une journée de repos. Même en concours, les veaux ne travaillent pas assez longtemps pour vraiment perdre du poids. Le transport et l'attente les fatiguent un peu c'est sûr mais les quelques minutes de travail n'ont aucun effet réel sur leur condition physique à long terme. Les veaux sont nourris et abreuvés sur les concours. Si on les gère bien, ils regagnent en quelques heures le poids qu'ils ont perdu en transpirant. De bonnes conditions d'acceuil, principalement repos dans un parc avec eau et nourriture ainsi que des infrastructures bien adaptées, garantissent un stress limité.


L'intérêt pour un agriculteur de louer ses veaux pour un concours est donc avant tout économique. Ce n'est pas négligeable, loin s'ne faut. Dans la mesure où ses veaux ne perdent pas de poids et sont gérés avec sérieux, c'est l'occasion de générer un revenu supplémentaire sans risque. Bill Riddle l'explique bien : "J'ai toujours reconnu que du moment où un veau arrive pour un concours au moment où il repart, il ne va pas gagner de poids. Mais il n'en perd pas non plus. Après un jour ou deux, ils sont en pleine forme pour reprendre leur croissance. Certes, l'éleveur peut se dire que ses veaux auraient pu gagner un peu plus de poids s'ils étaient restés chez lui. Mais combien cela lui a t'il rapporté de le louer pour le concours ? Il s'y retrouve forcément et le sérieux des organisateurs du concours lui assure de retrouver un bétail en très bonne forme. Si on paye un prix correct, disons 15 ou 20 euros par vache, ça compensera toujours et cela laisse un bon revenu pour l'agriculteur. Chacun y trouve son compte". Un bétail plus calme et plus docile, un bétail en meilleure forme et un revenu supplémentaire, voilà tout ce que le Cutting peut apporter à un agriculteur qui confie ses vaches à des cutters pour s'entraîner ou organiser un concours. Charge à eux d'être suffisamment sérieux pour ne pas trahir cette confiance car les meilleurs accords et les plus durables sont ceux où chacun y trouve son compte.

9 mai 2009

Rule Book - Règle n°8 : Reining


Règle n°8 : guider le cheval avec ses rênes

Quand il travaille une vache, un cheval recevra 1 point de pénalité chaque fois que les rênes sont utilisées pour le contrôler ou le guider, peu importe si la main qui tient les rênes est posée ou levée. Une pénalité d'un point sera aussi attribuée chaque fois que le cheval reçoit une indication, peu importe la nature de celle-ci. Si les rênes sont courtes au point que le mors reçoive des secousses, le cheval recevra une pénalité de 1 point à chaque fois, même si la main du cavalier ne bouge pas.


a/. Le cheval doit être laissé libre dès l'instant où l'animal choisi est isolé du reste du troupeau. Toute action supplémentaire avec les rênes pour le guider, le contrôler ou le positionner sera pénalisée d'un point pour chaque action

b/. Le cavalier doit tenir les rênes dans une seule main. Une pénalité de 3 points lui sera attribuée si la seconde main touche les rênes, peu importe l'objectif sauf si c'est pour réajuster ses rênes.

c/. Éperonner derrière l'épaule ne doit pas être considéré comme une indication interdite. En revanche, 3 points de pénalité seront attribués chaque fois que le cheval est éperonné dans l'épaule.

d/. Un pied, un bout de pied ou l'étrier posé sur l'épaule sont considérés comme une indication donnée au cheval. Une pénalité de 1 point sera attribuée à chaque fois.


Exemple 1

Le cutter tient ses rênes très longues. Après avoir trié proprement, il commence à travailler en tenant sa main au dessus de la corne de la selle. Il ne bouge pas la main de gauche à droite ni d'avant en arrière durant le travail. Il fait la même chose sur la 2ème vache et n'a pas le temps d'en trier une 3ème quand le buzzer sonne.

Jugement : Aucune pénalité.

Note : Un cutter peut tenir sa main au dessus de la corne de la selle du moment qu'elle ne bouge pas et du moment que ses rênes sont assez longues pour éviter que le mors ne soit secoué pendant le run.

Exemple 2

Durant un tri, le cutter lève et baisse sa main, il l'agite de droite à gauche avant de la placer :

A/. Sur l'encolure et la laisse posée pendant qu'il travaille.

B/. Au dessus de la corne et la laisse là.

C/. Sur l'encolure au début puis au dessus de la corne de la selle.

D/. Sur l'encolure très en avant.

Jugement : Dans les cas A et B, aucune pénalité. Dans le cas C, si le mouvement de la main est considéré comme une indication donnée au cheval, une pénalité de 1 point est attribuée pour chaque mouvement de main. Dans le cas D, un point de pénalité est infligé pour chaque indication.

Note : Le cutter peut guider son cheval avec ses rênes autant que nécessaire pour effectuer son tri. Les tris propres et faciles doivent recevoir du crédit. Poser sa main indique que le cutter est prêt à entamer le travail. Toute autre indication donnée avec les rênes ensuite sera pénalisée.

Exemple 3

Le cutter effectue un tri et en attendant que la vache bouge :

A/. Secoue sa main ce qui fait bouger les rênes.

B/. Donne du mou à ses rênes.

Jugement : Dans le cas A, un point de pénalité est attribué à chaque fois. Si le cutter secoue sa main après ses 3 tris, il reçoit donc un total de 3 points de pénalités. Dans le cas B, aucune pénalité n'est infligée au cutter.

Exemple 4

Le cutter travaille avec sa main posée mais sont rênes sont courtes de telle sorte que le mors reçoit deux secousses durant le run.

Jugement : Le cutter se voit infligé un point de pénalité pour chaque secousse soit un total de deux points de pénalité.

Exemple 5

Le cutter est en train de travailler et :

A/. Durant son run, il bouge sa main très légèrement au cours d'un demi tour.

B/. Durant son run, il bouge sa main de façon évidente et le juge considère qu'il a guidé son cheval dans un demi tour.

C/. Alors qu'il traverse l'arène, il bouge sa main pour empécher son cheval de percuter le troupeau.

D/. Durant son run, il avance sa main pour inciter son cheval à suivre la vache.

E/. Durant un stop, il se penche en arrière et sa main bouge

Jugement : Dans le cas A, il ne reçoit aucune pénalité. Dans tous les autres cas, il reçoit une pénalité d'un point.


Exemple 6

Lors du tri, le cutter choisit une vache et commence à la conduire hors du troupeau. Le cutter guide son cheval jusqu'à ce que la vache soit isolée et pose sa main.

Jugement : aucune pénalité.

Note : La règle 8a vise à éviter que le cutter aide son cheval quand le veau est isolé du troupeau. Les juges doivent faire attention d'autoriser le cutter à guider son cheval pour isoler la vache qu'il a choisi. En application de cette règle, isoler signifie conduire suffisamment loin du troupeau pour pouvoir commencer à travailler avec le reste du troupeau derrière la croupe de son cheval.

Exemple 7

Lors d'un tri, le cutter choisit une vache et guide son cheval avec ses rênes en conduisant cette vache hors du troupeau. Après l'avoir isolée, il continue à diriger son cheval avec ses rênes jusqu'à ce que la vache exécute son 1er mouvement. Il pose ensuite sa main et laisse son cheval travailler.

Jugement : Un point de pénalité doit être attribué à chaque fois que le cheval a été guidé à partir du moment où le veau est isolé.

Exemple 8

Après avoir isolé une vache du troupeau, le cutter dirige son cheval avec ses rênes pour amorcer le 1er mouvement avec la vache.

Jugement : Il reçoit un point de pénalité pour reining.

Exemple 9

Un cutter trie un veau dans un groupe de vache qui passe devant lui. Il dirige son cheval jusqu'à ce que les autres vaches soient repoussées par les herd-holders et il pose ensuite sa main

Jugement : Aucune pénalité.

Exemple 10

Le cutter trie une vache qui sort en marchant du troupeau.

A/. Le cutter dirige son cheval jusqu'à ce qu'il soit sorti du troupeau et ensuite il pose sa main.

B/. Le cutter guide son cheval avec ses rênes jusu'à ce qu'il soit sorti du troupeau. Plusieurs secondes s'écoulent avant que la vache ne soit renvoyée par les turn-backs. Le cutter garde sa main levée et le contact avec son cheval. Il maintient la tension de ses rênes pour garder l'attention de son cheval sur la vache jusqu'à ce qu'elle bouge.

C/. Le cutter dirige son cheval jusqu'à ce qu'il soit sorti du troupeau. Presque simultanément, il pose sa main et les turn-backs renvoient le veau.

Jugement : Aucune pénalité dans les cas A et C. Dans le cas B, le cutter reçoit un point de pénalité.


Exemple 11

Le cutter choisit une vache dans un groupe qui se déplace autour de lui. Il avance d'un pas vers une vache et dirige son cheval avec ses rênes jusqu'à ce que les herd-holders aient repoussé les autres vaches derrière le cutter. Ensuite, il maintient la tension dans ses rênes alors que la vache qu'il a choisi est isolée et traverse l'arène en trottant. Quand la vache s'arrête et fait demi tour, le cutter stoppe son cheval et le ramène sur la vache avant de poser sa main.

Jugement : Le cutter reçoit un point de pénalité pour chaque indication donnée au cheval soit 1 point pour avoir dirigé le cheval en traversant l'arène, un point pour l'avoir stoppé et un point pour l'avoir ramené sur la vache. Il reçoit donc trois points de pénalité.

Exemple 12

Alors qu'il travaille un veau, le cutter :

A/. Pose ses deux mains sur les rênes pour faire tourner son cheval avec le veau

B/. Pose ses deux mains sur les rênes pour stopper son cheval et ensuite il le laisse tourner tout seul.

C/. Pose ses deux mains sur les rênes pour stopper le cheval et ensuite il quitte de façon légale.

Jugement : Dans les trois cas, le cutter se voit attribué 3 points de pénalité.

Exemple 14

Le cutter fait tomber une rêne et :

A/. Utilise sa 2ème main pour la rattraper alors qu'il travaille une vache

B/. Utilise sa 2ème main pour la rattraper alors qu'il a quitté légalement et que son cheval est arrêté.

Jugement : 3 points de pénalité dans le cas A et aucune dans le cas B.

Exemple 15

Les rênes du cutter se sont emmêlées :

A/. Le cutter quitte sa vache légalement et avant de pénétrer dans le troupeau, il utilise sa 2ème main pour réajuster ses rênes.

B/. Alors qu'il monte dans le troupeau, le cavalier place sa 2ème main sur les rênes pour les démêler.

C/. Le cavalier se retourne et arrête son cheval devant le troupeau. Il utilise sa 2ème main pour réajuster ses rênes.

Jugement : Aucune pénalité.


Exemple 16

Le cutter pose sa 2ème main sur les rênes pour :

A/. Stopper ou reculer son cheval après avoir quitté son veau de façon légale.

B/. Faire pivoter son cheval après avoir quitté de façon légale.

C/. Pour faire tourner son cheval alors qu'il est dans le troupeau.

Jugement : 3 points de pénalité.

Exemple 17

Durant le déroulé de son run, alors que le cheval effectue un demi tour, le cutter :

A/. Éperonne son cheval dans l'épaule.

B/. Tente de l'éperonner dans l'épaule mais il n'y a pas de contact avec le cheval.

Jugement : Aucune pénalité dans le cas B et une pénalité de 3 points dans le cas A.

Showmanship

Le reining est une règle fondamentale du Cutting. C'est même une règle fondatrice et incontournable de ce sport où le cavalier ne peut diriger son cheval avec ses rênes que durant les tris. Le reining c'est la faute typique du débutant qui a peur que son cheval ne reparte pas avec la vache ou qu'il ne s'arrête pas. Pour ses premières fois en Cutting, pas facile d'abandonner les décisions au cheval une fois que le travail commence. Pour être sûr de ne pas bouger sa main, on conseille souvent aux débutants d'attraper une poignée de crins ou de glisser deux doigts sous le tapis. Garder sa main bien fixe, posée sur l'encolure c'est la 1ère mission du cavalier et certainement la plus simple. Attention aux positions de main ambiguës, trop hautes ou trop avancées, elles risquent de semer le doute dans l'esprit des juges. Posez votre main sur l'encolure juste devant la fourche de la selle et ne la bougez pas. Vous serez ainsi sûrs et certains d'éviter les points de reining.


Le tri est un moment où il est fréquent de se faire pénaliser pour reining. En effet, dès l'instant où toutes les vaches sauf celle choisie sont passées derrière le cheval, le cutter a l'obligation de poser sa main. Une bonne communication avec les turn-backs ou les herd-holders est la meilleure solution pour être sûr de poser sa main au bon moment. Attention quand même à bien monter son veau avant de poser sa main. Une fois la main posée, le travail commence. Si on doit la relever pour diriger à nouveau le cheval, cela coûtera un point de reining à chaque fois. Dans un tri mal construit, par exemple si votre cheval n'est pas bien en face du veau au moment de poser la main, mieux vaut parfois sacrifier un point de reining pour être sûr de démarrer correctement que de mettre son cheval en difficulté d'entrée. De même, sur un cheval un peu stressé, il est parfois nécessaire de sacrifier un point de reining pour bien lui indiquer la vache choisie plutôt que de le laisser partir n'importe comment en posant sa main tout de suite.


Au cours du run, une petite action de main peut parfois éviter de gros problèmes. Cette technique n'est jamais bien vue des juges et votre run content en souffrira parfois lourdement. Mais dans certaines circonstances, c'est un moindre mal. Si votre cheval est toujours long d'un côté durant le travail d'une vache, un simple point de reining pour l'avoir ralenti de ce côté là vous évitera peut être de perdre votre vache au prochain demi tour. C'est toujours désagréable d'employer ce type de méthodes, mais ça peut aussi rappeler à votre cheval que même durant une classe vous pouvez intervenir pour le replacer s'il ne reste pas bien avec le veau. En règle générale, on fuit les points de reining car c'est une pénalité un peu idiote. Certains cutters devront aussi parfois savoir en jouer dans des circonstances bien précises. On oubliera dans ce cas la victoire mais être un bon showman c'est aussi savoir parfois sauver un run mal engagé.

6 mai 2009

Pas le droit à l'erreur


Éviter de se mettre dans le collimateur

Dans une société majoritairement urbaine, les amateurs de Cutting font un peu figure d'ovnis. Pour le citadin moyen, il est certainement difficile de comprendre la poignée de cinglés déguisés en cow-boys qui parcourent chaque mois des centaines de kilomètres pour aller courir 2 minutes 30 à cheval derrière des vaches. Il est évident que notre mode de vie ne risque pas de devenir la norme de sitôt. Bien au contraire, nous faisons chaque jour un peu plus figure d'exceptions. Dans ce contexte, comme toutes les activités traditionnelles ou un peu hors normes qui sont en décalage total avec le mode de vie citadin de la population, nous sommes à coup sûr une espèce en danger. En voie de disparition diront les plus pessimistes. Un peu comme les chasseurs, nous vivons avec une épée de Damoclès sur la tête dans la mesure où notre passion va devenir de plus en plus incompréhensible pour certains. Je reste intimement persuadé qu'un jour certains extrémistes du bien-être animal verront dans l'Equitation un usage indigne et scandaleux des animaux. Cet article, paru dans le dernier magazine de la SVPA, sonne selon comme moi comme un avertissement. Aussi stupide soit il, et Dieu seul sait si les quelques lignes ci-dessous le sont, il montre quand même que nous n'avons aucun droit à l'erreur. 


Vu la qualité des arguments, il serait vain de perdre une seule seconde à répondre mais ce genre d'article doit sonner comme une piqûre de rappel. Le moindre accident ou le moindre mauvais comportement sur un concours rapporté à ce type d'associations aurait des conséquences catastrophiques pour notre sport. En théorie, nous n'avons rien à craindre dans la mesure où le Cutting est d'un sport respectueux des chevaux et du bétail et qui est régi par un règlement et un cahier des charges draconiens fixés par la NCHA USA. Si certains se demandent d'ailleurs parfois à quoi sert la NCHA USA, on peut leur répondre qu'elle sert aussi à cela. Apporter la crédibilité et le savoir faire d'une association qui organise plus de 2 500 manifestations de Cutting par an sans incident. Bien sûr, un accident stupide peut toujours arriver, mais au moins on aura des billes pour démontrer notre sérieux et notre bonne foi. A l'heure où sur Internet, les forums ou les blogs la moindre photo ou vidéo fait le tour du monde en 10 minutes, tous les organisateurs, concurrents et fans de Cutting doivent donc bien saisir la responsabilité qui est la leur. Les arguments et les procédés des extrémistes de la cause animale sont scandaleux, je n'en discute pas. Mais c'est aussi à nous de ne pas donner le bâton pour nous faire battre. Notre sport ne mérite pas cela et le moindre dérapage nous lancerait dans un engrenage qu'on aurait tous bien du mal à arrêter. Tant que nous gardons bien tout cela à l'esprit, on peut tous dormir sur nos deux oreilles.

METALLIC CAT : futur NCHA Horse of the Year ?


Deux fois Champion, 2 fois Reserve Champion

Depuis le début de sa carrière en concours, l'étalon de Alvin Fults a toujours terminé au pire deuxième. Sur les 4 concours auxquels il a participé sous la selle de son entraîneur Beau Galyean, il est parvenu à atteindre la finale à chaque fois. Vainqueur au NCHA Open Futurity puis au Abilene Spectacular 4 Year Old Open Derby, le fils de HIGH BROW CAT et de CHERS SHADOW a ensuite réussi à terminer Reserve Champion au Tunica 4 Year Old Open Derby puis aux NCHA Open Super Stakes. En seulement 4 sorties, ses gains atteignent déjà les $ 450 000 et le jeune étalon semble promis au titre de NCHA Horse of the Year en fin d'année. Après HIGH BROW CD, la planète Cutting découvre donc cette année un nouveau phénomène. 



Avec $ 172 000 de gains depuis le début de l'année 2009, METALLIC CAT est pour l'instant le meilleur 4 ans de l'industrie. MANDALAY REY, l'autre étalon de Alvin Fults, figure lui aussi dans le top 10 des meilleurs 4 ans en 2009. Le fils de DUAL REY et de DAINTY PLAYGIRL détient $ 57 000 de gains en 2009 sous la selle de Jody et de Wesley Galyean. METALLIC CAT devance DON'T LOOK TWICE, elle aussi par HIGH BROW CAT. La jument du Waco Bend Ranch, montée par Phil Rapp, victorieuse à Augusta et au Bonanza vient de terminer finaliste aux NCHA Open Super Stakes. Elle totalise plus de $ 144 000 de gains en 2009. La dernière du podium de ce top des 4 ans en 2009 est occupée par THIRD CUTTING. Le jeune étalon par BOONLIGHT DANCER a remporté plus de $ 136 000 en 2009 avec entre autres une superbe victoire lors des derniers NCHA Open Super Stakes. 

Arrêter sa carrière sans la moindre vache perdue ?

Jusqu'à aujourd'hui, METALLIC CAT n'a jamais perdu la moindre vache en compétition. Son 226 lors de la finale des NCHA Open Super Stakes a encore montré quel formidable couple il forme avec Beau Galyean. Ce jeune entraîneur a jusqu'à maintenant monter son cheval avec beaucoup d'intelligence. Capable de scorer 216 sur n'importes quelles vaches ou presque, METALLIC CAT apparaît comme une vraie machine à scorer. Régulier, très solide et doté à la fois d'un bon eye appeal et d'un gros cow sens, ce cheval réalise pour l'instant un parcours quasi parfait. En finale du NCHA Super Stakes, on a encore pu voir toute la confiance que Beau Galyean possède dans les qualités de son cheval. Les tris sont magnifiques et le run dégage une énorme impression de maîtrise. Certes il manque un peu de degré de difficulté et la 3ème vache se tient trop loin du cheval mais le run de METALLIC CAT reste une performance impressionnante. 



Selon toute vraisemblance, la carrière de METALLIC CAT s'arrêtera en Juillet après le NCHA Summer Spectacular. Beau devrait sortir son cheval lors du prochain Breeders Invitational avant de le shower pour la dernière fois dans le NCHA Open Derby. METALLIC CAT a déjà plus que prouvé l'immense étendue de son talent. Plusieurs fois titré et toujours en finale, il a en plus prouvé lors des Super Stakes qu'il pouvait aller scorer au delà des 225. Si d'aventure il continue sur sa lancée lors de ses deux derniers concours, METALLIC CAT aura vraiment réalisé une année parfaite. Il pourrait même devenir un des premiers chevaux à atteindre les $ 500 000 de gains sans avoir jamais perdu la moindre vache en shows.

5 mai 2009

Le Herd-Settling


Préparer le troupeau : tout un art

Si on utilise des vaches fraîches en concours, c'est à dire des vaches qui n'ont jamais travaillé, cela implique néanmoins de préparer consciencieusement le troupeau avant que le premier concurrent n'entre dans l'arène. Traditionnellement, le premier concurrent désigne un cavalier qui va conditionner le troupeau durant environ une demi heure de façon à ce que le Cutting se déroule dans les meilleures conditions. Bien que cette étape puisse paraître fastidieuse, elle est capitale. Un troupeau mal préparé empêchera ensuite les concurrents de pouvoir pleinement s'exprimer. De plus, pour ces mêmes concurrents la préparation du troupeau permet d'observer le bétail et de commencer à distinguer les bonnes et les mauvaises vaches. Négliger cette étape c'est donc compromettre toute l'épreuve qui va suivre.


Il n'y a aucune recette miracle dans le herd-settling. Chaque troupeau est différent et donc le rôle du cavalier qui les prépare est avant tout de s'adapter et d'utiliser son expérience pour conditionner le mieux possible chaque troupeau. La responsabilité du show management est d'ailleurs très importante de ce point de vue. La préparation du troupeau dépend aussi de comment les veaux ont été transportés, débarqués ou parqués. Un troupeau qui a attendu dans un camion sans eau pendant deux heures au soleil ne pourra jamais être prêt pour du bon Cutting même avec le meilleur herd settling du monde. C'est parfois négligé sur certains shows mais idéalement les vaches doivent arriver un peu avant l'épreuve et pouvoir se reposer et s'abreuver au calme. Dans ces conditions là, le travail du herd settler sera bien plus facile et bien plus efficace. Sans donner de plan type, on peut revenir sur les objectifs et les grandes étapes du herd settling. La NCHA a édité récemment un DVD intitulé "How to settle a herd" dans lequel Chubby Turner et Boyd Rice donnent de nombreux conseils sur comment préparer efficacement un troupeau. 

Garantir des conditions équitables à tout le monde

La principale mission du herd-settler est de garantir des conditions équitables du 1er au dernier concurrent. On lui demande de conditionner le troupeau pour être sûr que le run du premier concurrent se passe dans les meilleurs conditions possibles. Mais il doit aussi veiller à préparer les vaches pour que le dernier concurrent dispose de bonnes conditions pour démontrer le potentiel de son cheval. Le rôle du herd settler est donc d'acclimater les vaches et de leur inculquer en quelques dizaines de minutes certains comportement clefs qui garantiront un Cutting de qualité. Le cavalier dispose pour cela d'autant de temps qu'il le souhaite. C'est à lui seul d'indiquer au show management quand il estime que le troupeau est prêt. Le herd settling est devenue aujourd'hui aux USA une science de précision et certains cavaliers sur les gros shows prennent pratiquement une heure pour préparer un troupeau. La NCHA pense d'ailleurs à imposer une limite de temps. En règle générale, une bonne préparation du troupeau prendra de 15 à 30 minutes selon le type de veaux auxquels on est confronté. 


Le herd-settler n'est pas là pour travailler uniquement pour son pote qui lui a demandé de préparer les veaux. Il n'est pas non plus là pour faire le show devant le public. Sur certains shows on voit parfois des types préparer le troupeau en pensant qu'ils doivent réaliser une sorte de première partie à la classe qui va venir. Le but du herd-settling n'est pas non plus d'entraîner son cheval à stopper ou à tourner. Enfin et surtout, le herd-settling n'est pas l'occasion de se payer une demi heure de Cutting gratuite. Le cavalier qui a la responsabilité de préparer le troupeau doit bien comprendre le but et l'importance de sa mission. Il n'est pas là pour galoper et stopper dans tous les sens ou pour trier et travailler la moitié des veaux présents. Au contraire, il doit faire le maximum pour garder le troupeau au calme et le préserver pour les concurrents. Son unique obsession doit être de faciliter le travail des tous les cutters inscrits dans la classe pour laquelle il prépare le troupeau. Un bon herd-settling permettra à chaque concurrent de trier et de travailler ses vaches dans les meilleures conditions possibles. Cela ne doit donc jamais être pris à la légère et choisir un mauvais herd-settler ou un cavalier qui ne sait pas quoi faire mettre en péril les runs de tout les concurrents.

S'approcher des veaux et les grouper

Quand les veaux pénètrent dans l'arène, le herd settler va commencer son travail. Il doit être en général assisté par plusieurs chevaux de turn-backs dont le principal rôle sera juste de se tenir sans bouger. On peut parfois laisser deux ou trois minutes aux vaches avant de commencer. Cela leur permet de découvrir les lieux et de s'habituer à la lumière ou aux bruits. Quand le herd settler commence son travail, sa première mission consiste à approcher le bétail. Tout ici doit être fait pour ne pas effrayer les veaux qui découvrent parfois pour la première fois le contact avec un cheval. On voit parfois des cavaliers préparer le troupeau en commençant directement à galoper dans tous les sens et à courir après les veaux. C'est une grave erreur car on ne laisse alors pas le temps aux vaches d'apprendre à réagir aux mouvements du cheval. Au contraire, le herd settler doit souvent commencer au pas et en se tenant au départ assez loin du troupeau. 



On commence juste par grouper gentiment les veaux au fond du manège le long de la back-fence. On se déplace donc devant le troupeau, au pas ou au petit trot, pour le grouper au fond de l'arène. Le but ici est de prendre la température du troupeau et de voir à quel type de vaches on est confronté. Il faut essayer de grouper ce troupeau en veillant à lui mettre le moins de pression possible au départ. Quand une vache ou un groupe de vache s'écarte du groupe, on peut faire un pas ou deux vers elles pour les y ramener. Mais dès que celles-ci réagissent, il faut reculer et faire redescendre la pression. Au bout de quelques minutes, 5 minutes suffisent amplement sur des vaches calmes et cette étape ne doit surtout pas être trop longue pour ne pas tasser le troupeau contre la back-fence, les veaux doivent se tenir calmement groupés au fond. A ce stade, on se tient encore à bonne distance du troupeau et on lui impose le moins de pression possible en se déplaçant lentement et en reculant dès que les veaux répondent correctement aux mouvements du cheval. Si on repère quelques vaches rebelles qui refusent de rester groupées, il faut bien veiller à les rabattre dans le troupeau et à leur apprendre à ne pas s'en séparer. 

Conduire les vaches et les étaler devant soi

Une fois que les vaches sont calmes et attentives au cheval, il est temps de leur apprendre à se décoller du mur du fond et à monter vers les juges sous la conduite du cheval. Toujours au pas, le herd settler va passer derrière le troupeau et monter toutes les vaches vers les turn-backs. Ces turn-backs doivent surtout veiller pour le moment à rester bien arretés pour ne pas pas effrayer les vaches. Le but ici est d'apprendre au troupeau à monter et à être conduit vers le centre de l'arène par un cheval. Si certaines vaches tentent de revenir vers le fond de l'arène, le herd settler doit les conduire à nouveau vers le haut dans le calme. Pour que les concurrents puissent effectuer leurs tris dans de bonnes conditions, il est important que les vaches sachent monter facilement, se laisser conduire dans le calme et donner une chance au  cutter de choisir un  animal qu'il veut isoler. 



Une fois que les vaches se sont laissées conduire vers les turn-backs et acceptent d'y rester sans tenter de les dépasser ou de revenir vers la back fence, le herd settler doit veiller à bien les étaler devant lui. Si elles sont toutes groupées, il doit avancer vers ce groupe pour les pousser à s'étaler devant lui dans le calme. Toujours au pas, le herd settler va donc commencer à se rapprocher doucement du bétail. Il va avancer vers les vaches qui se tiennent groupées pour leur apprendre à s'écarter un peu les unes des autres et à s'étaler devant le cheval. Attention ici à ne pas mettre trop de pression, il faut se déplacer toujours lentement et penser à bien reculer quand les vaches s'écartent du cheval. Sans se séparer totalement et sans chercher pour le moment à revenir dans le troupeau, les vaches doivent donc apprendre à se tenir calmement entre le herd settler et les turns backs et à bien s'écarter en éventail dès que le cheval fait un pas ou deux dans leur direction. 

Apprendre aux vaches à se séparer

Quand les vaches ont appris à monter et à se répartir devant le cheval, c'est le moment pour le herd settler de commencer à faire revenir certains veaux vers le fond et à apprendre aux vaches à se séparer en deux groupes : un qui se tient au fond contre la back fence et un qui attend en haut devant le cheval et face aux turn-backs. Ces derniers peuvent commencer à repousser très gentiment certains veaux vers le cheval du herd settler. L'objectif ici est de repousser quelques vaches vers le fond puis d'en ramener vers le groupe qui attend devant. On doit mettre en place une sorte de cycle qui permet de conduire les vaches vers le haut, de les faire attendre et bien s'étaler devant le cheval avant de retourner dans le calme vers le mur du fond. 



La clef ici pour le herd settler c'est de maintenir deux groupes bien distincts au fond de l'arène et puis devant les juges et ensuite de faire passer des vaches de l'un à l'autre. Dans l'idéal, les vaches doivent accepter de revenir une à une vers le fond. Il faut quand même bien veiller à ne pas laisser toujours les mêmes devant ou derrière. Chaque tête de bétail doit monter plusieurs fois et revenir plusieurs fois. Il faut aussi veiller à ne pas laisser les vaches qui restent au fond aller dans les coins. Elles doivent restées bien calmes le long de la back-fence à peu près au centre. Au besoin, on peut placer deux chevaux dans les coins pour servir de herd-holders. A ce stade, on va commencer à mettre un plus de pression sur les veaux. Il est important de ne pas laisser le troupeau s'endormir et de conserver le respect des veaux envers le cheval. On n'hésite pas à avancer directement sur les veaux pour les faire monter ou les faire revenir. Ils doivent restés calmes si le cheval est arrété mais bien s'écarter ou fuir devant lui s'il marche droit vers eux. On peut même commencer à trotter puis à stopper plusieurs entre les deux groupes pour les habituer à voir le cheval se déplacer rapidement et les dissuader de forcer le passage au cheval. 



Simuler quelques tris

Après 15 ou 20 minutes de préparation, les vaches ont acquis toutes les bases : rester grouper au fond, accepter la présence du cheval, réagir à ses mouvements dans le calme, se laisser conduire vers les turn-backs, se répartir devant le cheval, commencer à revenir dans le calme. L'ensemble de ces comportements garantiront à tous les concurrents des vaches qui connaissent leur job et qui réagissent de façon correcte aux actions des chevaux. Il est donc temps de passer à l'étape suivante et de simuler quelques tris pour garantir au premier concurrent des tris qui se passent dans de bonnes conditions. On va  faire sortir un groupe de vaches en veillant à ce que le corps du troupeau reste au fond de l'arène. On va monter ces vaches puis avec l'aide des turn-backs les étaler devant le cheval et les faire revenir doucement dans le troupeau. Le herd settler peut avancer droit sur le groupe qu'il a devant lui et le séparer en deux pour apprendre aux veaux à revenir dans le troupeau dans le calme en passant à droite et à gauche du cheval. 



Il important ici d'apprendre aux vaches à revenir dans le troupeau mais suffisamment dans le calme pour que les concurrents aient une chance de pouvoir bien choisir un animal et l'isoler sans l'affoler ou sans effrayer les autres veaux. Il ne faut pas trop en faire car il faut garder les veaux bien frais pour tous les concurrents. Il faut juste veiller à ce que le troupeau connaisse bien chaque étape du tri  et que tous les veaux se déplacent dans le calme et en respectant le cheval. On a pas besoin d'isoler la moindre vache, on doit juste simuler deux ou trois tris pour vérifier que le premier cutter pourra entrer dans le troupeau, en sortir un groupe de vache, le conduire vers les juges et ensuite isoler le veau qu'il souhaite travailler en faisant un pas ou deux vers lui. Cela ne sera possible que si les vaches savent rester groupées au fond, s'écarter devant le cheval, monter vers les turns backs, s'étaler devant le cheval et enfin revenir calmement dans le troupeau en passant le long du cutter à droite ou à gauche. 

Terminer en stoppant quelques fois devant le troupeau

Une fois tout le travail de conditionnement effectué, il reste juste à passer 5 ou 6 fois au galop devant le troupeau pour préparer les veaux aux mouvements rapides et intenses des chevaux de Cutting. On fait quelques passages au galop en frôlant les bords du troupeau et en stoppant plusieurs fois devant lui. On s'assure ainsi qu'aucune vache ne risque de sortir du troupeau quand les 1ers concurrents commenceront leur travail. En effet, durant les premiers passages, le troupeau sera encore frais et certaines vaches pourraient être effrayées par un cheval qui passe trop près du troupeau ou qui bouge très rapidement. 



Une fois son travail terminé, le herd settler doit indiquer que les veaux sont prêts et le travail peut commencer. Il est difficile d'observer les veaux en les préparant mais il est quand même important que le herd settler donne au premier concurrent, et à d'autres concurrents qui le sollicitent, son avis sur les veaux. Il peut indiquer par exemple son impression générale sur le troupeau et désigner les quelques vaches qui lui ont donné du fil à retordre. Il peut enfin conseiller une vache qui lui a semblé particulièrement intéressante. Enfin, on peut conclure en disant que pour préparer un troupeau l'expérience du herd-settler est capitale. On a présenté ici les grands objectifs et les principales étapes mais chaque troupeau réagit de façon différente et il faudra être capable de s'y adapter pour préparer le troupeau de façon optimale. 

4 mai 2009

Döring Cutting Horses Show à Marl


Installations grand luxe et accueil 1ère classe

Le concours organisé chaque année à Marl dans les installations de Döring Quarter Horses est un rendez-vous à ne pas manquer pour de nombreux cutters. Jurgen et Malte Döring figurent depuis de nombreuses années parmi les meilleurs cutters européens. Présents sur tous les plus gros shows de Cutting en Allemagne, ils sont des habitués des podiums. Chaque année au printemps, ils mettent à disposition des cutters allemands, hollandais et français leurs installations pour organiser un show de Cutting avec la collaboration de la NCHA of Germany. A proximité de Dortmund et Düsseldorf, pas si loin de l'Est de la France, la famille Döring a construit à Marl des installations qui peuvent certainement figurer parmi les plus belles d'Europe. Bien que Non Pros tous les deux, Jurgen et son fils Malte se sont donnés les moyens de pratiquer leur sport favori dans des conditions absolument idéales. De l'immense manège au marcheur couvert ou à la carrière extérieure avec un sol idéal pour le Cutting, absolument rien ne manque. Trustant les podiums et alignant les victoires en Allemagne et sur les grands rendez-vous européens, les Döring savent mettre à profit ces installations grand luxe pour préparer au mieux leurs chevaux.


La première fois qu'on découvre le Döring Quarter Horses après 8 heures de route, cela force l'admiration. La qualité des installations et la tenue impeccable des différentes écuries s'accompagnent en plus d'un accueil 1ère classe qui récompense amplement les heures passées dans la voiture. A nouveau cette année, nos 4 chevaux sont reçus comme des princes dans les plus beaux boxes de l'écurie principale avec une vue imprenable sur le manège. Les Döring n'hésitent d'ailleurs pas à reloger leurs propres chevaux dans une autre écurie pour mettre à disposition ces boxes somptueux. Dans un manège entièrement fait de briques et de verre, nos chevaux sont installés comme des pachas. Au show office, Iris Domnick vous accueille avec le sourire et en quelques minutes toutes les formalités administratives sont réglées. 


L'année dernière, caprice de la météo oblige, nous avions été obligés de cutter dans l'immense manège. Le soleil étant cette fois de la partie, le show a pu se dérouler à l'extérieur dans la carrière qui jouxte le rond de Cutting. Plusieurs camions de sable ont d'ailleurs été livrés pour disposer d'une super arène de Cutting. Le practice du vendredi soir a permis de caler les derniers réglages sur chaque cheval pour aborder en pleine confiance le show du lendemain.


Participation record avec des Cutters venus de toute l'Europe

Ce show est le premier rendez-vous du calendrier Allemand et du calendrier Hollandais. L'immense majorité des meilleurs cutters allemands ont donc fait le déplacement tout comme nos amis hollandais et belges qui débarquent en force dès le samedi matin. Nous sommes les seuls petits français à avoir fait le déplacement mais des cutters suédois ou tchèques n'ont pas hésité non plus à aligner les kilomètres pour participer à ce concours NCHA USA approved jugé par Marco Viacava. Au total, ce sont plus d'une centaine de runs qui seront réalisés dans la journée. La participation classe donc ce concours comme un des plus gros week-end shows organisés en Europe. 


Les classes Amateur, $ 3 000 Novice Horse et $ 10 000 Novice Horse comptent chacune plus d'une dizaine d'entrées. Mais le deux gros morceaux sont les classes Open et Non Pro dans lesquelles Jurgen et Malte Döring peuvent compter sur le  soutien inconditionnel de leurs fans. La classe Open compte pas moins de 30 inscrits repartis dans 3 bunches de 10 cavaliers quand le Non Pro voit 20 cavaliers s'affronter. Il est rare en Europe de pouvoir compter sur une telle participation dans un week-end show et on savoure d'avance l'idée de se confronter aux meilleurs cutters allemands, hollandais ou belges. 

Petit bémol sur le nombre de vaches

Face à une telle participation, le show management a eu du mal à trouver suffisamment de vaches pour garantir 2,5 têtes par cavalier. C'est finalement le seul bémol qu'on peut apporter à l'organisation par ailleurs excellente de ce show. Avec environ 1,5 vaches par cavalier, nous avons du composer avec un nombre de vaches parfois limite. C'est un problème qu'on retrouve souvent en Allemagne où il est difficile de trouver des vaches et où celles-ci sont souvent très chères. Malgré un Cattle Charge fixé à 90 euros et qui promettait des vaches fraîches, les organisateurs n'ont pu fournir qu'une grosse centaine de vaches pour toute la journée. 


Heureusement, les lots fournis en Open, en Non Pro et dans les classes Novice Horse se sont globalement montrés à la hauteur et ils ont tenu la distance. Le nombre de vaches limité a certes un peu empeché les scores de s'envoler mais globalement les cavaliers qui ont su bien observer les vaches ont pu tirer leur épingle du jeu. Les bunches étaient composées de vaches assez variées ce qui rend plus intéressant le "cow picking" et ils se sont montrés relativement homogène malgré un troisième lot moyen en Open. Pour préparer certains lots et pour aider dans les classes, nous avons pu compter sur le soutien et les conseils de Josh Townsend. Cet entraîneur de Cutting américain travaille à Gainesville pour le Main River Quarter Horses de Johannes Orgeldinger. 

Ute Holm s'impose en Open

Dans une classe d'Open très fournie, plus de 30 inscrits, la cavalière allemande s'impose avec un run qui lui vaut un score de 73 points de la part du juge italien Marco Viacava. En selle de sa jument SHEREES DOLL, Ute travaille deux vaches dont notamment une première petite charolaise très combative qui met en valeur la qualité de stop de SHEREES DOLL. Cette jument est une fille de PEPTOBOONSMAL et de MY SWEET SHEREE par FRECKLES PLAYBOY et la légendaire DOCALADY. Entraînée depuis plusieurs années par Ute, elle s'impose aussi dans le $ 3 000 Novice Horse avec un score de 72 points. 


A la seconde place, Malte Döring score 71 points sur KISS MY CAT. Le fils de HIGH BROW CAT et de BROGANS LADY PEP fait certainement partie des 5 meilleurs chevaux de Cutting en Europe. Plusieurs fois finaliste à Americana et titré à de multiples reprises en Allemagne, cet étalon bai a été entrainé aux USA par Greg Hillerman avant d'être showé entre autres au NCHA Futurity et aux NCHA Super Stakes par Jurgen Döring. Arrivé en Europe à 4 ans, il ne cesse depuis de collectionner les gros scores sous la selle de Jurgen en Non Pro et de Malte en Open avec qui il a remporté plus de $ 20 000 ces dernières années. Doté de capacités athlétiques hors normes, ce cheval est capable de scotcher n'importe qui avec un style terriblement puissant et félin. Auteur de 3 bonnes vaches mais pénalisé pour un gros miss, il doit cette fois laisser la victoire à Ute pour le plus grand malheur de Malte et de ses supporters. 


Avec un score de 70 points, Uwe Niedostatek et POWDER PUFF BOB terminent sur le podium. POWDER PUFF BOB est une jument de 8 ans par BOB ACRE DOC et POWDER PUFF LENA. De notre côté, cette classe d'Open s'est déroulée de façon plutôt satisfaisante puisque Florence Harache décroche une jolie 4ème place ex aequo sur MH MILLIONHEIR BOUND. Le hongre de 9 ans est un fils de YELLOW ROAN OF TEXAS entraîné par Russ Miller et showé aux USA par Dan Hansen, champion du monde NCHA Non Pro en 2008. Aujourd'hui associé à Florence Harache, il totalise près de $ 60 000 de gains. En selle de KELLYS PHOENIX, je termine à la 6ème place après un run solide où j'ai pu trié 3 bonnes vaches. KELLYS PHOENIX est une jument de 2002 par KIT DUAL et WILD N CLASSY KELLY. Entraînée au Canada par Gerry Hansma, elle compte plus de $ 21 000 de gains.


Le Non Pro pour la France

Dans une très jolie classe de Non Pro comptant 20 cavaliers, c'est cette fois Céline qui s'illustre et de fort belle façon puisqu'elle s'impose avec son petit hongre BY CHOICE 395. Déjà victorieuse à Marl l'année dernière avec un score de 73 points, Céline se paye l'immense luxe de battre Jurgen Döring pour la deuxième fois sur ses terres. Avec un score 74 points, elle décroche une très jolie victoire qui confirme la forme affichée par BY CHOICE 395 en ce début de saison. Âgé aujourd'hui de 9 ans, le fils de SR INSTANT CHOICE ne cesse de progresser sous la selle de Céline avec qui il fait la paire depuis plus de 4 ans maintenant. Entraîné au départ par Gerry Hansma, le petit hongre chestnut a déjà remporté plus de $ 22 000 en shows. 


La seconde place revient à l'Allemagne avec le 72 réalisé par Michael Ohlhoff sur sa jument TRISH LA DISH. Cette fille de KIT DUAL fait partie des meilleurs chevaux allemands depuis plusieurs saisons. Jurgen Döring décroche les 3ème et 4ème place en selle de KISS MY CAT et de SMART MATE DANCER. Ce second cheval est un hongre de 5 ans par SMART MATE que Malte avait showé au NCHA Amateur Futurity en 2007. 


Avec KELLYS PHOENIX, une pénalité à 3 points me classe aux alentours de la 9ème place. Pénalisée pour un hot quit sur sa 1ère vache, Florence termine également aux alentours du top 10 sur l'imposant MH MILLIONHEIR BOUND. Dans le $ 10 000 Novice Horse, la victoire revient à Mélanie Georg qui score 74 points sur RAINBOON MAN, un étalon par PEPTOBOONSMAL et  LITTLE MISS MECOM. Enja Libor complète le podium avec 72 points sur DMAC TERMINTIOR, par YOUNG GUN et LENAS SMART MISSY, et 71 points sur SMART LAKER CHIC par LAKER DOC. 

1 mai 2009

Leçon de stops


DESIRES LITTLE REX : "Can Your horse do this ?"

Reserve Champion du NCHA Open Futurity en 2007 derrière le formidable HIGH BROW CD, le jeune étalon de Jerry Durant semblait vraiment promis à une superbe carrière. Ce fils de SMART LITTLE LENA et de DESIRES SOME FRECKLES avait été démarré par Austin Shepard avant d'être acheté par Jerry Durant et d'intégrer le programme d'entraînement du jeune entraîneur Charles "Bubba" Matlock. Au terme d'un run hallucinant, le couple DESIRES LITTLE REX / Bubba Matlock avait terminé second du NCHA Open Futurity. Son année de 4 ans a malheureusement été plus difficile entre blessures et contre performances. 


L'histoire de ce cheval a toujours été compliquée et Bubba a lui même a reconnu plusieurs fois ses difficultés à exploiter tout le potentiel d'un cheval terriblement talentueux mais parfois malchanceux. Aujourd'hui âgé de 5 ans, le jeune étalon poursuit son chemin et son nouveau titre de Reserve Champion lors du récent NCHA Super Stakes Open Classic démontre qu'il revient très fort. Il n'a rien perdu de sa qualité de stop. Un coup d'oeil sur la video de son run au NCHA Futurity le montre bien. Quand Bubba parvient à le poser au millimètre près, ses stops sont quasi parfaits : secs, fluides, précis et terriblement stylés. 



Cela incarne à merveille le Cutting moderne proposés par plusieurs jeunes entraîneurs aujourd'hui basé sur des stops extrêmement droits que les chevaux qui doivent tenir ces stops très longtemps. C'est un style à très hauts risques qui ne pardonne pas la moindre imprécision mais quand cela fonctionne c'est assez extraordinaire. Ryon Emerton a sorti un run assez similaire lors du dernier NCHA Open Futurity sur QUITE THE FAT CAT. Quand on le voit se contorsionner sur la selle pour que son cheval tienne son stop, on réalise bien quel timing incroyable il faut pour se pencher ainsi et ensuite repartir parfaitement en rythme avec le cheval. Alors oui la question est bien "Can your horse do this ?" mais il faut aussi se demander si le cavalier est capable de suivre le mouvement !