Ces 12 fautes qui ruinent vos runs
Quand on pratique le Cutting, il n'y a rien de mieux que de monter son cheval dans le troupeau, réaliser un bon tri, baisser sa main et sentir le cheval réagir au moindre mouvement du veau pour le contrôler. Il n'y a rien de tel que de faire corps avec son cheval pour dérouler un run victorieux. Mais ce n'est souvent pas aussi facile pour un cutter novice ou un amateur. La route vers la victoire est souvent constituée d'une longue série de runs ratés. Il est donc intéressant d'essayer de lister ces erreurs classiques sur lesquelles les débutants échouent la plupart du temps.

Acheter le bon cheval au juste prix
Un débutant a besoin d'un cheval qui connaisse suffisamment son boulot pour l'emmener dans son run si le cavalier est en place mais qui accepte aussi ses erreurs. Un cheval qui n'est pas assez solide pour rester accroché à la vache si le cavalier commet des erreurs détruira la confiance d'un cavalier débutant. Dans la même idée, un cheval d'Open sera peut être trop physique et trop dur à monter pour le niveau d'équitation d'un débutant. "Vous devez rester dans votre budget, le prix importe peu. Ce qui compte c'est d'acheter un cheval qui convienne à votre niveau et qui vous permette de progresser. Quand vous avez isolé un vache et posé votre main il doit savoir quand aller à droite ou à gauche pour stopper la vache" indique l'entraîneur Robert Rust. Si le cheval n'est pas assez expérimenté et ne suit pas bien la vache, vous ne pourrez pas apprendre votre job car le cheval ne fait déjà pas le sien. D'un autre côté, un cheval d'Open pourra peut être apprendre à ralentir et attendre que vous progressiez, mais le cheval ne restera pas à son niveau très longtemps si vous n'apprenez pas vite comment le monter.

Selon Robert Rust, il faut déjà apprendre à monter avant de penser à acheter un cheval. Certains chevaux sont plus brutaux que d'autre. Pour un débutant, on peut recommander d'acheter un cheval qui se déplace de la façon la plus fluide possible : "Un cavalier expérimenté pourra s'adapter à n'importe quel type de cheval. Mais un novice devra plutôt se diriger vers un cheval qui accepte que son cavalier ne sache pas toujours exactement ce qu'il faut faire et qui risque donc de commettre des erreurs". Après avoir appris à monter votre premier cheval, vous pourrez mettre à profit ces connaissances et cette confiance en achetant une nouvelle monture et en continuant à progresser avec elle. Soyez également attentifs au prix. Une commission normale tourne aux alentours de 10 % aux Etats-Unis. Si plusieurs entraîneurs sont impliqués dans la vente, ils doivent se partager ces 10 % et non pas multiplier les commissions. N'hésitez pas à solliciter des avis extérieurs. Par la magie d'Internet, on peut amasser facilement beaucoup d'informations sur un cheval. Ses gains, son histoire, le fait qu'il soit ou non déjà passé dans des ventes seront des indices intéressants pour évaluer son prix.
Ralentir et avancer pas à pas
Pour un débutant, le plus dur c'est de rester dans le siège de sa selle et de rester dans la bonne position quand le cheval stoppe et tourne. C'est difficile de rester bien concentré quand on est secoué et qu'on tente désespérément de rester sur la selle. Mike Mowery recommande de travailler dans un premier temps avec une vache électrique ou un drapeau car il est plus facile de contrôler ce qui se passe, de sentir le cheval et d'acquérir le bon timing : "Sur un drapeau, l'entraîneur ou le cavalier peut arrêter et expliquer à tout moment ce qui ne va pas. Il pourra corriger une erreur à la fois et ne travailler que cela. Sur les vaches tout va trop vite pour qu'un débutant puisse assimiler quoi que ce soit. A peine ont ils fait une erreur qu'ils sont déjà sur le point d'en faire une deuxième, il est impossible de corriger quoi que ce soit".

Travailler sur le veau mécanique permet d'acquérir le bon timing et d'apprendre à décomposer chaque séquence. Cela permet d'éviter dès le départ une erreur typique des débutants qui vont vouloir se précipiter et ne prendront pas le temps de réaliser un mouvement à la fois. En ralentissant le rythme suffisamment, on peut donner le temps au cavalier de faire les choses correctement. Plus le niveau d'équitation est faible, plus le timing est difficile à apprendre car chaque action prend plus de temps. Le tout c'est d'être cohérent avec ce qu'on est capable de ressentir à cheval. Il faut donc aller à son rythme car si on cherche à aller plus vite que son ressenti sur le cheval c'est comme de chercher à avancer dans le noir. Aller lentement permet de faire les choses correctement et de bien décomposer chaque mouvement.
Ne pas s'agripper à la selle
Quand la plupart des débutants commencent à monter sur un cheval de Cutting, ils ont le réflexe de s'agripper à la corne de la selle. Ils la tiennent très fermement avec le poignet complètement bloqué selon Mike Mowery. C'est pourtant une des pires choses qu'on puisse faire sur le dos d'un cheval, car cela empêche totalement d'accompagner les mouvements de celui-ci. Plus on s'agrippe à la selle et plus on subit les mouvements car on manque totalement de souplesse.

Il faut au contraire se décontracter et se contenter de pousser sur la corne avec la paume de la main. Cette décontraction permettra d'encaisser beaucoup plus facilement les mouvements et de rester bien mieux en rythme avec le cheval : "La plupart du temps, quand on utilise la corne, on doit pousser dessus. Mais de temps en temps, il faut aussi savoir tirer un peu sur cette corne. Si votre cheval vous jette en arrière dans un demi tour, il vous faudra tirer un peu sur la corne pour revenir en position. C'est très rare. Dans la majorité des cas, il vous suffit de pousser sur la corne et de vous asseoir bien au fond de la selle pour trouver votre équilibre et accompagner le cheval. Pensez aussi à bien garder vos jambes sous votre corps au contact du cheval. Ne les cramponnez pas dans le cheval à chaque stop mais ne les jetez pas non plus en avant comme les reiners. Bougez les le moins possible et gardez les bien décontractées comme le haut du corps.
Ne pas serrer les jambes dans les stops
Serrer les jambes dans les stops n'aura pour seul effet que de pousser le cheval à accélérer encore plus. Selon Robert Rust, si vous sentez que le cheval va stopper, il faut juste relâcher vos jambes. Gardez les talons bien en bas et décontractez toute votre jambe. Ne serrez pas les mollets ou les genoux pour éviter de gripper sur la selle. Gardez au contraire vos deux jambes loin du cheval. Attention aussi à garder la jambe fixe. Ne l'avancez pas et ne la reculez pas car cela risque d'affecter votre équilibre. Plus la jambe reste bien fixe dans l'axe du corps et moins elle perturbe le centre de gravité du cavalier.

Sentir le cheval avant d'utiliser des éperons
Ce conseil vaut aussi bien pour les cavaliers débutants que pour les cavaliers plus confirmés. Tant que vous pouvez pousser votre cheval dans la longueur sans les éperons, laissez les à la maison. Cela vous évitera d'être trop agressifs dès le départ et de prendre des mauvaises habitudes. Si le cheval traverse l'arène et que le cavalier prend l'habitude de l'éperonner très fort, il risque de rester les éperons plantés dans le cheval au moment du stop. Très vite, soit le cheval roulera dans son roll back ou il quittera.

C'est ensuite très difficile de rétablir la confiance du cheval selon Robert Rust : "Le cheval pense : mec je me suis dépêché de courir là bas l'autre fois, j'ai stoppé et le type sur mon dos a essayé de m'enfoncer la cage thoracique !". Même si vous devez vous agiter sur la selle pour donner des jambes, c'est moins effrayant pour le cheval et les coups de talons seront moins sévères pour le cheval qui a moins de chance de prendre peur.
Commencer chaque run avec un bon tri
Le premier tri est le plus important selon Mike Wood. "Commencez avec un super tri qui vous rapporte des points dès le départ pour présenter quelque chose de joli aux juges. Que vous cherchiez à isoler une vache en particulier ou que vous vous contentiez d'une shape cut, le meilleur moyen de commencer votre run c'est de trier proprement et vers l'avant au centre de l'arène" conseille l'entraîneur originaire de l'Arizona. Un amateur doit garder cela en tête en se rappelant qu'il doit toujours continuer à avancer, se sortir du troupeau et se ménager plein de place pour réaliser son tri.

C'est capital de commencer dans la bonne position. Assurez vous toujours que votre cheval est bien au milieu de la vache, et qu'il lui fait face quand vous posez la main. De cette façon, vous serez plus à même de rester dans la bonne position par rapport à la vache, de rester bien avec elle. Si vous commencez dans la mauvaise position, vous devrez ensuite batailler pour revenir au milieu de la vache et la contrôler.
Résister à la tentation de trier la première vache
Il ne faut jamais perdre de vue qu'un oeil est entraîné à suivre le mouvement explique Mike Wood. Quand un amateur se retrouve devant deux ou trois vaches, il choisit souvent la première qui bouge et abandonne celles qui restent devant lui sans bouger. Il doit s'entraîner au contraire à être patient et à attendre. Ne cherchez pas le mouvement car c'est de là que découleront tous vos problèmes dans les tris. Cherchez au contraire les vaches qui veulent rester immobiles devant vous. Evitez comme la peste celles qui s'enfuient.

Pour autant, n'attendez pas que la vache s'isole toute seule. Avancez vers les vaches et isolez celle qui est le plus haut au centre de l'arène. Parfois, les amateurs se retrouvent englués dans le troupeau car ils ont peur que les vaches les prennent de vitesse. Cela arrive quand vous n'avancez pas vers les vaches. Si vous isolez une vache proprement en avant et au centre, vous avez fait 90 % de votre job. Ensuite, si ce n'est pas une bonne vache, accrochez vous et tenez la. A la première occasion vous pourrez quitter et aller en chercher une autre. Retenez bien cette vieille devise : "Une mauvaise vache bien triée est toujours meilleure qu'une bonne mal triée".
Se contenter d'être le miroir du veau
Une fois la vache isolée, l'objectif est simple : être son miroir et l'empêcher de retourner au troupeau. Ne forcez pas votre cheval à tourner trop tôt dans les tris. Cela arrive quand on éperonne trop tôt ou que l'on se penche. Attention aussi à ne pas tourner trop tard et à ne pas poursuivre les vaches. Une règle de base : ne vous penchez jamais, cela pénalise le cheval et cela le ralentit.

Vous verrez souvent des cavaliers faire l'erreur de se pencher d'un côté ou de l'autre avant que le cheval commence à tourner pour l'inciter à aller plus vite. Adaptez vous toujours au rythme du cheval et ne cherchez jamais à l'inciter à tourner avant la vache ou à précipiter son demi tour. S'il est en retard, restez au fond de la selle et dès le demi tour terminé donnez des jambes. Une autre erreur commune est de ne pas aller assez loin pour stopper la vache. Voyagez dans la longueur aussi loin que la vache. Ne la dépassez pas mais ne restez pas derrière ou alors vous collectionnerez les pénalités et ne prendrez jamais le contrôle des opérations. Aller avec elle et stopper la en restant au maximum bien à sa hauteur, ni devant ni derrière.
Ne pas chercher à choisir ses vaches trop tôt
Un débutant doit d'abord apprendre à exécuter un tri simple qui s'appuie sur le déplacement et la configuration naturelle des vaches : la "shape cut". En gros, cela consiste à isoler simplement la dernière vache qui reste devant vous quand les autres sont retournées dans le troupeau. C'est le tri le plus simple et le plus facile à réaliser. Selon Scott Weis, de nombreux novices oublient trop vite les bases du tri et essayent trop tôt d'isoler une vache déterminée. Les bons amateurs comprennent très vite comment gagner en réalisant des tris simples sur la dernière vache mais certains veulent trop vite passer à l'étape suivant et isoler une certaine vache.

C'est souvent là que les ennuis commencent car choisir une vache les plonge la plupart du temps dans de gros problèmes que leur niveau du moment ne leur permet pas de résoudre. Scott Weis conseille de suivre une règle de base : chez les amateurs, les juges recherchent des runs les plus propres possibles. "Quand les amateurs commencent à vouloir sélectionner leurs vaches, ils peuvent distinguer une vache fraîche d'une vache usée mais pour autant différencier la meilleure vache de la pire" explique Scott. Choisir les vaches demande énormément d'expérience. A haut niveau, les cavaliers peuvent se permettre de mourir avec leurs choix. C'est le job des cavaliers professionnels. Mais quand un amateur traverse 10 fois l'arène pour trier la vache qu'il a choisi, il ne pourra pas scorer. Pour la bonne et simple raison qu'il aura passé plus de temps à sélectionner ses vaches plutôt que de montrer son cheval au juge.
Se préparer correctement
La préparation du cheval avant d'aller shower contribue certainement à plus de 50 % au résultat final selon Scott Weis. Cela inclue par exemple ne pas arriver sur le show en retard ou dans la précipitation. Vous n'aurez alors pas le temps d'échauffer correctement votre cheval qui sera trop frais pour arriver à quoi que ce soit : "Je vois une foule de novices qui ne savent pas du tout comment échauffer et préparer un cheval. Ils doivent comprendre que monter des chevaux de Cutting c'est comme préparer une voiture pour une grande course".

Cela exige le travail de toute une équipe pour arriver au départ de la course. Un amateur doit donc s'entourer de gens compétents qui le conseilleront et lui donneront un coup de main pour que son cheval arrive fin prêt au moment d'entrer dans l'arène. Ce n'est pas inné et cela s'apprend mais un cheval bien échauffé et bien préparé aura bien plus de chance de réaliser un bon run.
Ne vous jetez pas sur les jeunes chevaux trop vite
Commencez par faire vos armes sur des guerriers en week end shows avant de penser à passer sur de jeunes chevaux. "Je pense vraiment que les débutants devraient apprendre sur des chevaux solides en week end shows avant de penser à monter des jeunes chevaux. Ils doivent faire leurs classes, approcher par exemple les $ 50 000 de gains avant d'être peut être capable de monter un cheval plus jeune et moins expérimenté" explique Scott Weis. Les week end shows permettent d'acquérir de l'expérience, ce qui est processus très long. Un jeune cheval n'est pas forcément capable de pardonner autant qu'un cheval plus expérimenté.

Ne pas confondre des mois d'entraînement et quelques semaines
Selon Allen Crouch, c'est la pire erreur qu'on puisse faire avec un cheval : vouloir aller trop vite. Chaque cheval apprend à son rythme et selon ses capacités. Vouloir aller plus vite que la musique aura pour unique conséquence de détruire en quelques jours tout ce que vous avez fait jusque là. S'il faut 2 mois pour qu'il progresse n'essayez jamais d'y arriver en 3 semaines. Rien ne déstabilise plus un cheval que les changements de rythme ou de méthode. Ils apprennent par la répétition donc pensez toujours à prendre le temps de consolider les acquis avant de passer à autre chose. Si vous voulez changer quelque chose, prenez le temps de le faire pour ne pas établir de confusion chez le cheval.

Il n'y a rien de pire qu'un cheval qui ne comprend plus ce que vous attendez de lui donc soyez toujours très clair sur ce que vous souhaitez. Cela demande de penser son entraînement et son travail à long terme et non au jour le jour. Plus le travail est régulier et cohérent et plus il est efficace. N'en demandez pas trop. Chaque cheval possède ses limites physiques et mentales qu'il est dangereux de franchir car on risque de se heurter ensuite à des blocages. Dès qu'un cheval est perdu ou fatigué, il commencera à développer des mauvaises habitudes ou à essayer de tricher. Plus votre travail est cohérent et planifié et plus vous lui donnerez une chance de comprendre ce qu'on attend de lui.
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