11 juin 2009

Stuttgart Western Round Up


2ème manche du championnat de la NCHA of Germany

Le 31 mai a eu lieu dans la ville de Stuttgart le Western Round Up qui comptait plusieurs épreuves de Cutting inscrites au championnat allemand de la NCHA of Germany. Après la première manche qui s'est déroulée il y a quelques semaines chez Doering QH, c'est à nouveau Ute Holm qui remporte l'Open avec SHEREES DOLL. La jument par PEPTO score 71 pour remporter une classe Open qui comptait 11 participants. Victime de plusieurs blessures ces dernières années, SHEREES DOLL revient très bien depuis la fin de l'année 2008 et elle s'adjuge aussi à Stuttgart le $ 3000 Novice Horse sur un score de 70 points. 


Michael Ohlhoff et TRISH LA DISH terminent second. Ce couple fait partie des meilleurs cutters allemands depuis plusieurs années. Le grand Michael est toujours un compétiteur dangereux et sa jument par KIT DUAL est toujours capable de donner le meilleur pour aller chercher la victoire ou une place d'honneur. Elle score cette fois 70 et termine devant Ute Holm et son second cheval LONE STAR SWINIGING. Cette fille de JUSTA SWINGING PEPPY  appartient à Pierre Reust, elle a été showée aux USA par Amy Welch King. Elle remporte également le $ 10 000 Novice Horse toujours sous la selle d'Ute avec 71 points. 

Michael Ohlhoff remporte le Non Pro

TRISH LA DISH ajoute à sa seconde place dans l'Open, une victoire dans le Non Pro avec un run noté 70 points. TRISH LA DISH est une jument de 8 ans par KIT DUAL et PEYOTE BIRD. Cette jument est un fille de HICKORYOTE et ATHENA ABBY par DOC ATHENA. Elle a produit des chevaux qui ont gagné plus de $ 300 000 dont le formidable hongre de 2002 SL JAYBIRD par SMART LITTLE JERRY. SL JAYBIRD a remporté à ce jour $ 278 000 de gains sous la selle de Mica Motes. TRISH LA DISH totalise $ 12 000 de gains. Michael Ohlhoff et TRISH LA DISH remportent aussi l'Amateur. 


Wolfgang Domnick termine à la seconde place du Non Pro sur JOYS BOBBIE CAT, son nouveau cheval. Il score 69 en selle de ce hongre de 6 ans par HIGH BROW CAT. Il appartenait avant à Raymond Whitmire et il a été showé aux USA par Tommy Marvin. Le tchèque du PB RANCH Pavel Malis complète le podium avec un autre fils de HIGH BROW CAT : CAT PRINTS. Cet étalon Paint élevé au Waggoner Ranch et entraîné par Craig Morris est un fils de HIGH BROW CAT et de MISS DELTA ELAN. Il score 68 points et décroche donc la 3ème place. 

Ute Holm et Michael Ohlhoff en tête du championnat allemand

Dans les NCHA of Germany Highpoint Rankings, après deux manches sur les 7 inscrites au calendrier, c'est Ute Holm qui domine l'Open avec les 20 points engrangés en deux concours en selle de SHEREES DOLL. Déjà titrée en 2008, Ute semble bien partie pour reéditer cette performance avec deux victoires en deux concours. Avec SHEREES DOLL, elle dispose d'une relève de qualité pour BORREGOS SUE SHOT victime de problèmes de santé. Elle devance pour le moment Malte Doering. A noter la belle 6ème place de Florence Harache dans ce classement après ses performances avec MH MILLIONHEIR BOUND lors du dernier Doering QH Show de Marl. 


Chez les Non Pros, c'est Michael Ohlhoff qui occupe la première place avec 18 points pour une seconde place et une victoire en deux manches. Lui aussi titré en 2008, il pourrait bien conserver son titre vu la régularité et le bon niveau dont on le sait capable. La seconde place est occupée par une cavalière française, Celine Harache, dont la victoire en Non Pro et le 74 en Avril chez Doering QH lui valent 10 points. Il ne sera pas évident de garder cette place jusqu'à la fin de la saison en participant à seulement quelques unes des 7 manches. Mais BY CHOICE 395 pourra, espérons le,  confirmer sa réputation grandissante outre Rhin lors des Championnats d'Allemagne de Cutting en fin de saison. Il a un titre de NCHA of Germany Open Reserve Champion 2008 à défendre et une nouvelle couverture à gagner. Allez Mini Choice, Inside the Cutting Pen est avec toi !

10 juin 2009

NCHA Australia Futurity 2009


L'Australie : terre de Cutting

En quelques années, les "aussies" se sont fait une solide réputation aux Etats-Unis dans le milieu pourtant très conservateur du Cutting. Souvent dotés d'un très bon Horsemanship, beaucoup d'entre eux ont pratiqué d'autres disciplines avant de se mettre au Cutting, les australiens ont presque pris le pouvoir au Texas. Roger Wagner, John Mitchell, Ed Flynn, Sean Flynn, Ryon Emerton ou Guy Woods sont des noms qu'on retrouve depuis plusieurs années au palmarès des plus gros shows. Certains se sont formés aux USA mais les plus jeunes comme Aaron Wheatley par exemple étaient déjà des stars du Cutting dans leur pays avant de débarquer aux USA. Reconnus comme étant des supers travailleurs et de vrais hommes de chevaux, les australiens se sont donc fait une place dans le milieu du Cutting même si certains regrettent leurs manières très directes.


Les meilleurs chevaux australiens comme DOC'S SPINIFEX commencent à se faire un nom hors de leurs frontières. Cette lignée incontournable au pays des kangourous, ses produits ont gagné en Cutting plus de $ 3,5 millions en Australie, s'est fait connaître aux USA grâce notamment à ses filles qui sont des poulinières reconnues. PEPTOS STYLISH OAK, né aux USA mais importé en Australie, saillit avec succès sur les deux continents. Les australiens n'hésitent pas à importer des étalons aux papiers prometteurs, à les shower puis à les croiser avec des juments aux lignées plus aussies pour donner des chevaux surprenants. ONE STYLISH PEPTO, un des meilleurs chevaux de shows en Australie ces dernières années, est même venu participer aux derniers NCHA Super Stakes dans le 5/6 year old Open Classic Challenge. Sous la selle de Todd Graham, il n'a malheureusement pas franchi le 1er go. 

Le Futurity : Tamworth remplace Fort Worth

C'est à Tamworth dans la province de la New South Wales que viennent de s'achever les derniers Futurities Australiens. Avec 500 entrées et une prime totale de $ 540 000, ce show est le plus gros concours de Cutting en Australie. Le Futurity oppose bien sûr des chevaux de 3 ans, ils étaient 187 cette année dont 119 en Open. L'Open est remporté par la jument DULCES GLORY sur un score de 151 points. Cette fille de INSTANT DULCES et de SPINS CHERRY OAK par DOC'S SPINIFEX remporte un chèque de $ 75 000. Elle était montée par Heath Sinclair, un jeune entraîneur de 26 ans qui a commencé le Cutting en 2002 et qui a atteint sa première finale au Futurity en 2005. 


Son mentor, Rob Hodgman, décroche la seconde place sur EB'S PHALARIS sur un score de 149 points. Ce cheval est un fils de DUAL REY et de EBS CYLIPSIL. Rob avait remporté le titre l'année passée. Corey Holden qualifie pour sa part 4 chevaux parmi les 20 finalistes et termine 3ème, 5ème, 8ème et 16ème. Dans la finale du Non Pro Futurity, Wayne Bauman s'impose avec 148 points sur DEE BAR ISA CAT par RACKETEER CAT et LETHAL LENA. Il devance Steve Felton qui s'arrête à 146 avec HONEY DON'T TELL par DOCS SPIN N TELL. 

Derby et Classic Challenge

Dans les autres classes, le NCHA Australia Open Derby est remporté par Todd Graham sur SPINS MISS KITTY, une jument de 5 ans par RACKETEER CAT et la légendaire ONE MOORE SPIN. Cette fille de DOC'S SPINIFEX est la meilleure jument d'Australie. Todd devient ainsi le cavalier le plus primé lors du NCHA Australia Futurity avec $ 450 000 de gains pour un total en carrière de $ 850 000. Il est aujourd'hui l'entraîneur de référence en Australie. Graham Amos, rentré en Australie il y a deux ans après une brillante carrière aux USA où il a laissé un très bon souvenir, termine à la seconde place avec 149,5, un demi point derrière le vainqueur, sur ROYSABOONSMAL. Cet étalon est un fils de PLAYBOY ROY et de BLUE BOONS MY GRANNY qui porte le sang de la légendaire ROYAL BLUE BOON. William Tapp s'impose dans le Non Pro Derby sur DO REY ME par DUAL REY et SPIN AND SUSIE, encore une fille de DOC'S SPINIFEX. 


Dans le NCHA Australia Open Classic Challenge, DESTINYS MR CHIC ne laisse aucune miette à ses adversaires. L'étalon monté par Phil Dawson, score 149 points et s'impose. C'est un fils de ACRES OF DESTINY et de OAKS CHIQUITA par DOCS FRECKLES OAK, l'étalon numéro deux en Australie avec $ 1,5 millions de gains pour ses produits. MS FORTISSIMO termine deuxième sous la selle de Jason Leitch. Cette jument est une fille de FRECKLES FORTISSIMO et de MS MINOGUE. Chez les Non Pros, Ian Bush s'adjuge le Classic Challenge en selle de LETHAL N STYLISH sur un score de 151 points. Cette jument est un fille de PEPTOS STYLISH OAK par LETHAL SPIN. Ce croisement PEPTOS STYLISH OAK par une fille de DOC'S SPINIFEX est en train de s'imposer comme un super croisement en Australie en même aux USA. Mark Smith termine second et offre le doublé à DESTINYS MR CHIC avec 148 points. 

Du bon Cutting et du dépaysement

Selon nos envoyés spéciaux en Australie, le niveau de ce Futurity était très respectable. Certes, le bétail est bien moins vif qu'aux USA et les runs sont en ce sens différents de ce qu'on voit à Fort Worth. Les chevaux sont moins athlètes, parfois un peu moins en place ce qui donne des "Miss" ou des "Out of position" qui coûteraient très cher au NCHA Futurity. Mais cela reste du super Cutting avec de bons chevaux et de jolis scores à Tamworth. Ce n'est pas un hazard si tant d'australiens se sont imposés aux USA ces dernières années. 


Le Futurity australien c'est aussi l'occasion de découvrir des épreuves originales comme le Stocks Man Challenge aux couleurs bien "Red Neck". John Mitchell, l'entraîneur du célèbre Slate River Ranch, a pris l'habitude de venir disputer le Futurity sur sa terre natale chaque année. Il a terminé cette fois 6ème de la finale avec NITAS DESIRE par NITAS WOOD sur un score de 145 points. Mais il repart aussi avec le titre de Reserve Champion du Stocks Man Challenge, prouvant ainsi qu'il est un vrai cow-boy comme tous les australiens. Ce challenge était composé de 4 épreuves : du Cutting en snaffle bit et un parcours d'obstacles et de fouet sur un même cheval puis une épreuve de capture au lasso d'un cheval sauvage et enfin une épreuve de Saddle Bronc Riding. John termine donc deuxième et prouve qu'il n'a rien perdu des réflexes de sa jeunesse australienne. 

9 juin 2009

Où sont les chevaux de Cutting ?


70 chevaux de Cutting en France

En consultant la liste des "NCHA Active Horses", j'ai pu constater que plus de 60 chevaux enregistrés par la NCHA et qui ont des gains appartiennent à des français. Si on enlève les chevaux décédés, à la retraite ou qui font aujourd'hui de l'élevage, cela nous donne environ 50 chevaux qui ont des gains NCHA, qui appartiennent des français et qui sont aptes à shower. C'est un score tout à fait remarquable qui montre le développement que le Cutting a connu depuis plus de 15 ans. A cette époque, les chevaux ayant des gains NCHA en France se comptaient sur les doigts d'une main. Il serait intéressant de savoir combien de chevaux de reining ont des gains NRHA en France. Je ne suis pas sûr que leur total dépasse énormément celui des chevaux de Cutting.

De plus, il convient d'ajouter à ces 50 chevaux, ceux qui ne sont pas encore recensés par la NCHA. On trouve ainsi une vingtaine de chevaux qui sont déjà sortis sur un concours en France. Cela porte donc le réservoir des chevaux de Cutting à environ 70 chevaux. Je ne parle ici que de chevaux de Cutting participant ou ayant participé à des shows NCHA USA approved. Je ne compte pas les chevaux de Ranch Cutting par exemple. Ces 70 chevaux ne comptent donc que des chevaux ayant des gains NCHA ou ayant participé à des shows NCHA et qui sont aptes à le faire à nouveau. Rien que cette année, une dizaine de nouveaux chevaux a participé à des shows NCHA et deux nouveaux concurrents devraient nous rejoindre ce mois-ci. Le dynamisme du Cutting en France reste donc quelque chose de très positif. C'est à souligner. 

10 chevaux ont participé à au moins 2 concours NCHA

Alors que la saison de Cutting est bien entamée en France, en Allemagne ou en Italie, il est intéressant de prendre un peu de recul et de regarder qui participe à quoi. Les Allemands en sont à leur 4ème show NCHA Approved, les italiens ont organisé 3 manches de leur championnat. Il n'est pas NCHA Approved pour sa majorité mais il en respecte les règles sauf certaines ayant trait aux classes in class ou au nombre de chevaux par cavalier. Pour tout le reste c'est le cahier des charges NCHA. Quant à nous autres français,  2 shows NCHA Approved ont été organisés pour l'instant en 2009. On peut donc considérer qu'entre la France, l'Italie et l'Allemagne, c'est une dizaine de shows qui a été organisée à mi-saison. Si on reprend notre réservoir de 70 chevaux, on s'aperçoit que pas moins de 30 d'entre eux n'ont participé à aucun show NCHA. Ils ont des gains NCHA ou ils ont déjà participé à des shows NCHA par le passé et ils sont toujours aptes à le faire mais ils n'ont à la mi saison participé à aucun show NCHA. Certains vont sur les concours d'entraînement ou non approuvés organisés par la NCHA of France, d'autres restent tout simplement chez eux pour différentes raisons. 

Environ 30 chevaux ont participé à 1 show NCHA Approved. En soi, c'est un chiffre encourageant car 30 chevaux c'est un super total pour organiser un show. Si chaque cheval réalise 2 classes cela donne 60 runs par jours. Cela permet donc de louer entre 120 et 150 vaches par jour. Mais cela veut dire aussi qu'en 6 mois tous ces chevaux n'ont participé qu'à un seul concours. Admettons qu'on ne débute la saison qu'en Mars, cela fait 1 show en 4 mois. Si on place la barre à deux shows NCHA depuis le début de l'année, 10 chevaux répondent présents dont 9 ont participé aux 2 shows NCHA Approved organisés en France. Au delà, seuls 4 chevaux ont participé à 4 shows ou plus parmi la dizaine de shows NCHA organisés en Europe depuis le début de l'année 2009. 

Bilan à mi saison

Il reste au mieux 4 mois de compétition alors qu'on approche de Juillet. L'Italie va encore organiser 4 manches dans son championnat 2009. L'Allemagne fait figurer sur son calendrier 4 shows NCHA d'ici la fin de la saison. En France, la NCHA of France prévoit 3 shows NCHA Approved d'ici Octobre. La Cabernet CHA organisera probablement un show NCHA Approved vers Septembre et en espère peut être encore un autre. A la mi-saison, alors que 10 shows sont passés et qu'une douzaine restent à venir, seuls 10 de nos 70 chevaux de Cutting français ont participé à plus d'un show NCHA. Plus de 85 % des chevaux français n'ont donc participé qu'à un voir à aucun show NCHA à la mi-saison. Selon moi, c'est un chiffre extrêmement mauvais. A peine 12 % d'entre eux ont participé aux 2 shows NCHA Approved organisés en France jusque là. Seuls 7 % sont allés shower sur des shows à l'étranger. On verra si ces chiffres évoluent d'ici la fin de la saison. Je l'espère vraiment. 

Je n'ai rien contre les shows d'entraînement ou les shows non approuvés. Chacun n'a pas forcément non plus ni l'envie, ni la possibilité, de se rendre sur tous les shows. A cela s'ajoute encore les aléas comme les blessures, les empêchements, les préférences personnelles qui font que tous les chevaux ne peuvent bien sûr pas se déplacer sur tous les shows. Tout cela relève de l'évidence. Mais on peut quand même faire deux constats à partir de tous les chiffres donnés plus haut. On peut considérer qu'il faut entre 15 et 20 chevaux pour organiser un bon petit week-end show NCHA. Sur un réservoir de 70 chevaux, on devrait toujours sans peine en trouver 20. Cela a été le cas pour le premier show chez André et Isaline Charmot où une quarantaine de chevaux de Cutting avaient fait le déplacement pour le show NCHA. C'est une juste récompense pour un show solide et parfaitement organisé. Ca n'a pas été le cas pour le deuxième show chez Alain Boissier où seuls 12 chevaux ont répondu à l'appel. Il faudra juger la participation à la fin de la saison car deux shows ne donnent pas une indication significative. On verra en Octobre, après 5 ou 6 shows NCHA organisés en France, quelle sera la participation moyenne. Elle pourrait se situer entre 20 et 30 chevaux ce qui serait bien. Après c'est à chaque show de s'améliorer et d'attirer progressivement plus de participants. C'est la règle, il faut l'accepter. 

Perspectives

Le deuxième constat est beaucoup plus inquiétant. Pour qu'il y ait du beau Cutting en France, il nous faut aussi des classes disputées. Il faut donc, sur les 70 chevaux dont nous disposons, au moins un quart voir même un tiers de chevaux qui s'alignent en Open et en Non Pro et qui puissent se disputer la victoire. C'est ce qui était très bien pour le 1er show chez Charmot Quarter Horses. Dans l'Open ou le Non Pro, une dizaine de chevaux de niveau homogène luttaient pour la victoire avec des scores allant de 71 à 75. C'est bon pour le sport car ca pousse tout le monde à progresser. Mais cela passe forcément par des chevaux qui vont régulièrement en shows NCHA, qui sortent un peu à l'étranger et qui s'affrontent régulièrement dans des classes disputées. Pour le moment, il n'y a que 4 chevaux qui sont sortis environ une fois par mois et qui sont aussi allés en Allemagne ou en Italie. C'est trop peu, bien trop peu. Nous verrons à la fin de la saison si cela évolue. Au terme des 5, 6 ou 7 shows NCHA qui seront organisés en France, nous verrons combien de chevaux ont participé à au moins 75 % d'entre eux. Nous verrons combien de chevaux sont sortis au moins une fois par mois et combien sont allés shower à l'étranger. Sur 70 chevaux, cela devrait être le cas d'une vingtaine de chevaux et ce serait un signe de très bonne santé pour le Cutting français. 

On touche ici forcément deux autres problèmes : pourquoi il y a si peu de shows NCHA Approved en France après bientôt 6 mois dans la saison 2009 et, si on élargit le débat au niveau de l'Europe, pourquoi une si faible participation des chevaux français aux shows NCHA ? Les différents shows d'entraînement organisés par la NCHA of France depuis le début de l'année ont permis aux 70 chevaux qui sont en France de pratiquer le Cutting. C'est un bon point. Ils ont attiré en moyenne une quinzaine de chevaux c'est à dire à peu de choses près le nombre suffisant pour organiser un petit week-end show. On peut donc légitimement se demander pourquoi certains d'entre eux, surtout ceux qui ne sont pas des practices mais de vrais concours, ne sont pas NCHA Approved. D'ailleurs la NCHA elle même interdit à une affiliate d'organiser une classe non approuvée si celle-ci peut l'être. Ce n'est pas beaucoup plus cher, 100 euros la classe pour le dernier show NCHA Approved contre 80 euros pour le dernier show non approuvé. Un show NCHA c'est aussi l'assurance que les entry fees sont reversées, que les cattle charges sont limités ou plus globalement que le cahier des charges NCHA est respecté. 

7 juin 2009

Deux étalons du Slate River Ranch à vendre

Les temps sont durs

Alors que toute l'économie du Cutting semble avoir les deux pieds sur le frein depuis quelques mois, les temps sont aujourd'hui très durs pour les "petits" étalons. La concurrence est terrible et de nombreux jeunes étalons tombent dans l'anonymat faute d'avoir fait leurs preuves assez rapidement. Pour un étalon tout se joue entre 7 et 10 ans. L'arrivée des premières foal crops donne le ton et en deux ou trois ans le cheval doit avoir produit quelque chose d'intéressant sous peine d'être oublié. C'est d'autant plus vrai et d'autant plus difficile pour les étalons qui ne sont pas soutenu par des gros ranches comme le Oxbow Ranch, Matthews Cutting Horses ou McDavid Cutting Horses. 


Une fois la carrière de Aged Events terminée généralement à 5 ou 6 ans, il faut trouver un moyen de garder son cheval dans la lumière. C'est ainsi que les propriétaires de NEAT LITTLE CAT ont décidé de lui faire courrir le World ou que ceux de SOPHISTICATTED CAT ont décidé de proposer sa semence en Australie. Avec des premières foal crops souvent limitées et ne comptant parfois aucune jument célèbre, les petits étalons doivent se faire une place à côté de chevaux comme HIGH BROW CAT ou DUAL REY qui saillissent chaque année 100 ou 150 des meilleures juments de l'Industrie. Pour tous ceux qui tombent dans l'oubli, la crise économique est un désastre. On voit se multiplier les promotions sur les saillies pour tenter de garder quelques juments à ces étalons qui ont cruellement besoin de publicité. Quand le marché se contracte comme actuellement, ce sont eux les premières victimes. 


Des occasions à saisir

Quand on voit que le Slate River Ranch met en vente deux de ses étalons, on se dit que les temps sont vraiment durs en ce moment. Certes, il s'agit aussi de donner une nouvelle orientation à un Ranch qui a été en 2008 le meilleur éleveur et le meilleur propriétaire de chevaux de Cutting. Les chevaux élevés par le Slate River Ranch ont gagné $ 862 000 l'année passée et les chevaux du Ranch de la famille Knight ont remporté à eux seuls $ 683 000 sur l'année 2008. Le Slate River Ranch possède avec THAT SLY CAT un étalon prometteur. Bon show record, papier idéal avec HIGH BROW CAT par THAT SMARTS, il a déjà produit quelques bons chevaux. Ce jeune étalon, il est né 1997 représente l'avenir du Ranch c'est évident.


Mais PLAYDOX n'est pas non plus le premier venu. Cet étalon de 1995 qui sera donc proposé à la vente est un des premiers chevaux entraînés aux USA par John Mitchell. C'est un fils de FRECKLES PLAYBOY et de DOX COME BACK par BOB ACRE DOC. Il a gagné environ $ 60 000 durant sa carrière mais il a surtout produit des chevaux qui ont gagné plus de $ 1,6 millions en compétition. C'est donc un étalon confirmé et reconnu dont 33 produits ont engrangé l'année passée près de $ 450 000. Parmi ses meilleurs produits, on compte PET SQUIRREL ou PLAYIN AT THE MALL. Acheter un tel cheval, encore dans la force de l'âge, c'est acquérir un étalon qui a fait ses preuves et qui reste sur ces dernières années une lignée très respectable. Il y a quelques mois, la saillie valait $ 6000. On peut penser que c'est un cheval qui aurait sa place à $ 2500 ou $ 3000. Il sera intéressant de voir combien il sera vendu. 


Le second étalon proposé à la vente est BOBS FRECKLES. Ce cheval de 1995 est un fils de BOB ACRE DOC et de WAR OF FRECKLES par WAR LEO. Moins confirmé que son collègue, il a produit 17 chevaux qui ont remporté près de $ 600 000. Parmi ses plus célèbres produits, on peut citer DON'T HICK UP. Le Slate River Ranch proposera aussi d'autres chevaux dont une bonne poulinière : HILDAS TOY, une jument de 1994 par SQUEAK TOY et HILDAS BADGER dont les produits totalisent $ 277 000 de gains. Comme quoi, crise ou non, il y a toujours de bonnes affaires à faire. 

4 juin 2009

The 4 steps : stop, draw, turn and travel


Clinic avec Scott Ferguson : les 4 temps du Cutting

Selon Scott, le Cutting repose sur deux fondamentaux : stopper la vache et tourner avec elle. Il y a 100 façons différentes d'obtenir ce résultat et chaque entraîneur développe ses propres outils. Scott exige de ses chevaux qu'ils mettent en place un schéma unique quand ils travaillent une vache. Il veut un cheval qui tienne bien sa ligne, qui se déplace de chaque côté bien droit et bien parallèle au veau, qui stoppe et qui ensuite tienne ce stop en étant prêt à tourner tant qu'il n'est pas sûr de la direction que va prendre la vache. A chaque instant, le cheval doit garder la tête du veau au niveau de son épaule. Les chevaux de Scott sont le moins possible face aux vaches. Il cherche à mettre en place ce schéma car il permet de piéger la vache et de la maintenir au centre sans prendre trop de risques. 


Pour mettre en place ce schéma, Scott va décomposer le mouvement en quatre temps : stopper, placer le cheval en équilibre, tourner et voyager avec la vache. Chaque étape doit être indépendante et l'entraînement consiste à apprendre aux chevaux à les enchaîner dans l'ordre et avec le plus de fluidité possible. On peut travailler cet enchaînement sur les vaches ou sur le veau électrique indifféremment. Le veau électrique permet cependant de faire les choses plus lentement au départ et de mieux les contrôler pour insister sur les points faibles du cheval ou le piéger. Ce qui compte c'est le ressenti du cavalier qui doit être intransigeant et demander au cheval l'exécution la plus parfaite possible de chaque mouvement. Un cheval apprend avant tout par la répétition. On va ici détailler le programme sur le veau mécanique mais la philosophie est la même quand on travaille sur les vaches. Scott a pour habitude de monter avec des rênes très courtes. Cela lui permet d'intervenir de façon rapide et précise et ainsi de ne pas risquer d'effrayer le cheval. 

Stopper avec le veau

Le stop est pour Scott la responsabilité du cheval. Quand le veau s'arrête, le cheval doit s'arrêter aussi en stoppant bien doit et en entrant bien dans le sol. Peu importe si le cheval est trop long, on doit lui donner une chance de stopper. Sur un jeune cheval ou sur un cheval un peu long on commencera donc par s'asseoir bien dans la selle et par retirer les jambes dès que le veau s'arrête pour l'aider à stopper. On peut même dire whao pour l'inciter à entrer de lui même dans le sol. Si le cheval refuse de s'arrêter alors seulement le cavalier devra intervenir et le stopper avec ses rênes. 


Si le cheval est trop long, on le recule immédiatement pour ramener la tête du veau à hauteur de son épaule. Les défauts qu'on doit surveiller ici sont les chevaux qui stoppent trop sur les épaules, ceux qui sortent la hanche extérieur ou ceux qui font tomber leur épaule. Scott recherche un stop fluide dans lequel le cheval rentre bien dans le sol avec ses jarrets et casse le rein. Ce qui compte également c'est que le cheval lise la vache et entre dans son stop dès que le veau s'arrête. Il doit garder la tête du veau dans son épaule et se tenir prêt à stopper dès que le veau s'arrête. 

Se placer en équilibre

Une fois qu'il a stoppé, le cheval doit impérativement être en équilibre avant de tourner. C'est la responsabilité du cavalier de sentir si c'est bien le cas et de corriger la moindre erreur. Scott ne laisse jamais tourner un cheval si celui-ci n'est pas parfaitement placé en équilibre. Pour qu'un cheval soit en équilibre, il faut qu'il respecte 4 critères avant de tourner : il doit être rassemblé, avoir le nez à l'intérieur, l'épaule intérieure levée et enfin avoir la cage thoracique rentrée. C'est au cavalier d'utiliser son ressenti pour savoir et comprendre comment son cheval se déplace. Il doit dès le stop terminé ressentir si l'équilibre de son cheval est correct et si ce n'est pas le cas c'est sa responsabilité de corriger cet équilibre.


En gros, le cavalier va exiger deux mouvements de la part du cheval avant de le laisser tourner. Le cheval doit d'abord reporter son poids vers l'arrière et prendre appui sur ses jarrets. C'est ce que Scott appelle rester dans le sol et tenir le stop. Il demande donc un pas ou deux de recul, par exemple en reprenant une ou deux fois gentiment les rênes pour attirer le cheval vers l'arrière. Quasi en même temps, il le place pour tourner. Il lève donc l'épaule intérieur avec sa rêne et sa jambe intérieure et bloque la hanche sous le cheval avec la jambe extérieure. Tant que le cheval n'a pas son corps dans la bonne position, il ne faut jamais le laisser tourner. Poussé par sa peur de perdre la vache ou son envie de la battre, il peut chercher à précipiter son roll back et négliger ce placement. Il peut tomber sur épaule ou sortir sa hanche ou encore refuser de se rassemblé. C'est au cavalier de toujours prendre le temps d'obtenir un placement correct. Peu importe les outils ou les techniques utilisées par le cavalier, ce qui compte c'est de ressentir l'équilibre du cheval et les éventuels défauts. Le cavalier doit utiliser ses compétences de cavalier pour comprendre et analyser la façon dont son cheval exécute chaque mouvement. C'est certainement ce qui demande le plus de pratique. 

Tourner

Une fois le cheval bien équilibre, il doit lire la vache. Le cavalier doit exiger une préparation correcte mais une fois l'équilibre atteint il doit laisser le cheval lire la vache et décrypter son mouvement. Le cheval doit tourner quand la vache a déjà amorcé son demi tour et qu'elle se situe environ dans l'épaule du cheval. A ce stade, le cheval est sûr de sa direction et donc il peut profiter de son équilibre pour tourner. Tout le secret du Cutting et de la méthode de Scott c'est de demander au cheval de tourner doucement et non de se précipiter. La prise d'équilibre permet au cheval de mettre en place un roll back efficace. Il n'a donc pas besoin de précipiter son demi tour. La prise d'équilibre correcte garantit l'abensce de défaut dans le demi tour comme tourner avec l'épaule en avant, se jetter en avant, tourner trop vite ou appuyer la cage thoracique contre la jambe côté vache. 


Le rôle du cavalier n'est pas de pousser son cheval dans le roll back. Il doit au contraire le ralentir sans jamais pour autant écarter sa tête du veau, surtout s'il monte à deux mains. Il doit cependant veiller à ce que le cheval complète bien son roll back. Il utilisera donc sa jambe côté vache une fois la moitié du roll back passée pour que le cheval s'enroule autour et rentre sa cage thoracique. Il ne doit surtout jamais s'appuyer ou pousser contre cette jambe. Enfin, il faut veiller à ne pas exagérer le roll back. Le cheval ne doit jamais dépasser les 180 °, il doit au contraire repartir bien droit de l'autre côté. Avant la fin du roll back, le cavalier doit donc utiliser sa jambe extérieure pour tenir le cheval et lui redonner de une légère impulsion. Le cheval, jusque là toujours bien en appui sur ses jarrets, doit donc à la fin du roll back repartir vers l'avant et retrouver de l'impulsion. 

Voyager avec la vache

Une fois l'impulsion reprise, le cheval doit terminer avec la dernière étape c'est à dire voyager avec la vache. Le cavalier doit être attentif à deux éléments : premièrement rester en bonne position, c'est à dire placer la tête de la vache au niveau de l'épaule du cheval, et deuxièmement tenir sa ligne c'est à dire aller bien droit. Une fois sorti du roll back, le cavalier doit donc utiliser ses jambes par pression pour envoyer le cheval avec la vache. Si le cheval cherche à fuir le veau, à s'écarter de lui, il faut utiliser sa jambe côté troupeau pour l'envoyer plus droit. S'il est trop court, il faut donner des jambes pour revenir dans la bonne position : la tête du veau dans l'épaule du cheval. 


Une fois en bonne position, c'est au cavalier de lire la vache et de sentir quand celle-ci va s'arrêter. Alors le cheval la stoppe et les 4 étapes repartent. Le challenge ici pour le cavalier c'est de trouver son stop. C'est à dire de travailler son timing et sa lecture des vaches pour passer de l'accompagnement avec les jambes au stop où il doit retirer les jambes et s'asseoir. 

Travailler la fluidité et le timing

Une fois les 4 étapes bien en place, il faut travailler leur enchaînement et essayer de donner de la fluidité aux mouvements. Chaque correction du cavalier doit être rapide et précise pour ne pas trop déconnecter le cheval du veau. Si le cheval résiste, on oublie alors le veau et on corrige jusqu'à obtenir un mouvement ou un placement correct. Sur le veau mécanique, Scott conseille de ralentir au maximum les chevaux. Leur instinct les pousse à battre les veaux, il faut donc les inciter à prendre le temps de se placer et de tourner correctement. 


On peut voyager vite mais on doit prendre le temps de stopper, de tenir ce stop, de se placer et de tourner doucement. Scott lui même reconnaît que quand il était jeune et qu'il observait de grands entraîneurs, il rentrait chez lui frustré car il ne parvenait pas à reproduire leur équitation une fois à la maison. Le but ici est d'expliquer sa méthode et ses techniques. Après c'est à chacun d'en tirer l'essence et d'appliquer les principaux concepts à son niveau d'équitation et aux qualités physiques, mentales et techniques de son cheval. Le but des 4 étapes c'est de décomposer le mouvement pour aider chaque cavalier à bien comprendre ce qu'il se passe. C'est un plan, une direction à suivre que chacun d'entre nous peut s'entraîner à pratiquer et à maîtriser. Son grand intérêt c'est de pousser chaque cavalier à développer et à renforcer son équitation et le dressage de son cheval. 

Herd Work : Dérouler une Shape Cut


Clinic avec Scott Ferguson : le tri

Selon Scott, le tri est la partie la plus difficile du Cutting. C'est le moment où l'on risque le plus de perdre des points et c'est celui qui conditionne tout le déroulé d'un run. Un tri exécuté dans la précipitation et la confusion vous fera travailler ensuite votre vache dans la précipitation  et la confusion. Scott a pu constater que notre maîtrise des tris restait bien trop imparfaite et c'est pourquoi il a voulu commencer par travailler ce point en détail. Bien souvent, nous peinons à faire décoller les vaches du troupeau car les deux Herd-Holders ne viennent pas assez appuyer le cutter. Ensuite, Scott a remarqué que la plupart d'entre nous ne conduisait pas assez loin du troupeau leur groupe de veaux. Ces veaux avancent en groupe très compact souvent de façon erratique et en zigzaguant de gauche à droite sans être canalisés par les 4 cavaliers qui aident le cutter. Le cavalier a tendance à se focaliser sur les vaches de tête et il s'arrête bien trop tôt sans maintenir une pression suffisante sur les veaux. Ceux-ci peuvent alors se retourner et commencent, sous la pression excessive des Turn-Backs, à refluer en débordant le cutter des deux côtés. Il doit alors batailler pour trier une vache qui revient vers lui et il en résulte un tri souvent désordonné où le cutter a du mal à poser sa main en étant bien centré sur le veau qu'il a isolé. 


Ce que Scott recherche dans un tri c'est au contraire un tri le plus simple et le plus facile possible. Le cutter ne trie pas seul, il doit trier en équipe avec 4 aides qui sont là pour lui rendre les choses les plus faciles possibles et lui faire prendre le moins de risque possible. Un bon tri c'est un tri où le cheval isole une vache au centre de l'arène dans le calme, suffisamment loin du troupeau et étant parfaitement centré sur elle. Le cutter doit donc entrer dans le troupeau et en sortir un groupe de veaux. Ces veaux doivent suivre un parcours bien défini : ils montent vers les juges puis commencent à tourner dans le calme vers la gauche ou vers la droite en s'étalant bien derrière le cutter. Celui-ci peut alors avancer d'un pas ou deux vers le veau qu'il souhaite isoler et venir lui couper la route bien au centre de l'arène. On ne peut trier facilement que si la vache s'éloigne du cheval. A partir du moment où elle tourne vers le cutter, les ennuis commencent. Le cutter doit donc travailler en équipe avec ses 4 aides pour faire démarrer des veaux, initier un mouvement, entretenir ce mouvement, faire tourner les veux autour de lui et enfin sortir sur la vache qu'il souhaite isoler. 


Il existe trois type de tri différent. Les Shape Cuts dont nous allons parler en premier qui consistent à profiter de la forme naturelle d'un groupe de veaux qui sort du troupeau pour isoler une des dernières vaches se trouvant à l'extérieur. On peut également trier une vache bien précise que l'on a sélectionné. L'objectif sera alors de parvenir à la placer à l'extérieur du groupe de veaux que l'on sort du troupeau. Enfin, quand le temps presse, on peut réaliser ce qu'on appelle les Chip Cuts qui consistent à faire sauter du troupeau une ou quelques vaches pour un tri rapide. Quel que soit le type de tri, les principes et les objectifs restent toujours les mêmes. Il faut enfin noter que trier sur des vaches fraîches ou sur des vaches usées sont deux choses très différentes. Le cutter et ses aides doivent donc en permanence s'adapter au type de bétail qu'ils ont devant eux, à ses réactions et aux changements de situation à mesure que le tri est déroulé. L'attention, la communication, la coopération et la réactivité sont les clefs d'un tri réussi. Le cutter peut démarrer à gauche ou à droite du troupeau selon ses préférences ou selon la situation. On imagine ici qu'il pénètre dans le troupeau en démarrant par la droite. 

Rentrer dans le troupeau et faire décoller un groupe de veaux

L'angle avec lequel on entre dans le troupeau dépend des vaches que l'on souhaite sortir et du type de vaches qui composent le troupeau. On imagine ici une Shape Cut où on ne vise aucune vache en particulier, l'angle importe donc peu. Cependant, sur des vaches un peu usées il faudra certainement utiliser un angle un peu plus prononcé pour pouvoir rentrer profondément dans le troupeau et décoller des veaux. Sur des vaches fraîches, on pourra utiliser un angle plus plat car elles seront certainement plus respectueuses du cheval et s'écarteront facilement devant lui. On considère souvent qu'un cutter doit sortir entre un quart et un tiers du troupeau pour trier confortablement. Il est très important d'entrer doucement dans le troupeau, presque pas à pas. Il faut laisser une chance aux veaux de s'écarter devant le cheval pour le laisser pénétrer dans le troupeau. 


A mesure que le cutter entre dans le troupeau, le Herd-Holder opposé, ici le Herd-Holder droit, doit venir à sa rencontre pour l'aider à décoller un groupe de veaux. Le timing est important, il doit venir créer un mouvement en tenaille qui pousse le groupe de veaux à se séparer du troupeau. Le Herd-Holder gauche doit lui accompagner le cutter, le suivre dans le troupeau pour aider également à décoller ce groupe de vaches. Les deux Herd-Holders créent donc un entonnoir autour du cutter qui pousse les veaux à se séparer du reste du troupeau. Sur des vaches fraîches, l'intervention du Herd-Holder gauche sera très rapide. A peine les vaches décollées, il devra retourner dans le coin contre le mur gauche. Sur des vaches usées, il devra assister le cutter et veiller à ce que les veaux ne tournent pas immédiatement autour de lui mais partent bien vers l'avant. 

Conduire ce groupe de vache et le monter vers les juges

Dès que le mouvement démarre, le cutter qui a pénétré dans le troupeau doit se retourner et suivre le groupe de veaux qui démarre en montant vers les juges. Il n'a pas besoin de mettre trop de pression sur les veaux, il doit juste entretenir le mouvement et les garder en mouvement vers le haut dans le calme. Son Herd-Holder droit le protège sur sa droite. Il doit lui aussi accompagner le groupe de veaux pour empêcher les veaux de faire demi tour. Il veille aussi à ce que d'autres vaches ne reviennent pas par derrière ou ne passent pas dans son dos pour aller se loger dans le coin droit. Le cutter peut pour le moment se placer bien derrière le groupe qu'il conduit et le pousser vers l'avant, il est protégé par son Herd-Holder droit qui empêche les vaches se situant à l'extérieur du groupe de faire demi tour et de s'enfuir par la droite. 


Si les vaches sont très difficiles, le Turn-Back droit peut venir apporter son aide en avançant le long du mur droit pour aider à pousser ces vaches vers l'avant. Sur des vaches usées le Herd-Holder gauche peut lui aussi accompagner un peu le mouvement mais sur des vaches fraîches, il doit retourner contre le mur. Le cutter qui pousse les vaches et le Herd-Holder droit qui le protège suffisent à entretenir le mouvement du groupe vers l'avant. Le Turn-Back gauche lui n'a pas besoin d'intervenir. Il reste donc à sa place et attend que les vaches montent vers lui, qu'elles soient conduit suffisamment loin du troupeau. 

Faire tourner les veaux

Une fois que les vaches sont à bonne distance du troupeau, il faut commencer à les faire tourner. Elles doivent commencer à rouler autour du cutter en s'étalant bien devant lui. Le cutter peut ralentir un peu pour diminuer la pression. Il ne doit pas s'arrêter mais relâcher à peine la pression pour que les vaches de tête amorcent un virage à sa gauche. Les vaches de queue à l'extérieur côté droit doivent rester sous pression pour qu'elle continuent vers l'avant et ne tournent pas trop tôt. Le Herd-Holder droit reste donc aux côtés du cutter et continue à le protéger pour empêcher ces vaches de faire demi tour ou de s'enfuir à droite. Le Turn-Back droit peut s'avancer un peu vers le coin droit le long du mur pour pousser la tête du groupe à tourner vers la gauche.


Le Turn-Back gauche lui se recentre pour empêcher les vaches de monter trop haut et faire tourner les vaches de tête vers la gauche. Les deux Turn-Backs doivent donner le moins de pression possible pour ne pas effrayer les veaux et ne pas précipiter le mouvement. Les aides doivent bien observer le bétail et s'adapter à ses réactions. Si les vaches tournent facilement, le Herd-Holder gauche doit libérer le passage en restant dans son coin collé au mur gauche. Si elles se montrent moins coopératives, il peut avancer le long du mur gauche et aider le Turn-Back gauche à les faire tourner. Il devra cependant veiller à garder le passage à gauche toujours bien libéré car c'est là que l'on veut que les vaches passent.

Tourner le regard à droite et maintenir la pression

Le cutter peut commencer à orienter la tête de son cheval vers la droite et à se déplacer en avançant en léger pas de côté vers la gauche. Il doit à ce stade maintenir la pression sur les vaches qui sont à l'extérieur à droite pour les empêcher de tourner à gauche. Elles doivent continuer à s'éloigner de lui. Le risque ici c'est de focaliser son attention sur les vaches de têtes ou devant soi. Le cutter doit donc regarder à droite et surveiller les vaches qui se trouvent à l'extérieur. C'est l'une d'elles qu'ils va devoir trier. Il doit s'assurer qu'elles restent suffisamment sous pression pour ne pas tourner à gauche. 


Avec la protection du Herd-Holder, elles ne peuvent pas tourner à droite, le cutter n'a donc rien à craindre de ce côté là. Son souci c'est plutôt de ne pas les voir tourner à gauche car alors il devra trier une vache qui revient vers lui. Les vaches situées à l'extérieur à droite doivent donc suivre le mouvement de roulis qui s'est amorcé autour du cutter mais alors que les vaches de têtes côté gauche commencent à reprendre la direction du troupeau, les vaches de queue à l'extérieur droit doivent continuer à s'éloigner du cheval et du troupeau. Elles doivent être maintenues dans un mouvement vers l'avant en se plaçant bien dans la queue du mouvement de roulis. C'est le moment pour le cutter, avec le regard franchement posé à droite, de repérer dans les 3 ou 4 dernières vaches celle qui veut être triée. Il doit repérer dans les vaches situées en queue du mouvement celle qui continue à bien s'éloigner de lui et qui ne cherche toujours pas à forcer le passage vers la gauche. C'est elle qu'il devra venir rencontrer au centre de l'arène. 

Monter sur une vache et l'isoler du trafic

A ce stade, le cutter doit marquer un pas d'arrêt, changer d'angle et avancer de quelques pas vers la tête d'une des dernières vaches à l'extérieur pour venir l'isoler bien au centre. S'il ne change pas d'angle, il risque de suivre le mouvement de roulis et de se retrouver derrière la vache qu'il souhaite trier. Il visera alors son postérieur et la poussera à s'enfuir plutôt que de l'isoler. Il doit au contraire s'arrêter un pas et tourner à peine à gauche pour viser la tête de la vache qu'il souhaite isoler. Il doit venir lui couper la route pour l'arrêter bien au centre de l'arène. Une fois son angle modifié, il doit s'exposer et se montrer agressif. Le Herd-Holder qui le protégeait à droite retourne dans son coin droit. Le cutter doit alors prendre l'initiative et avancer de quelques pas vers la tête ou l'épaule de la vache qu'il va isoler. Il doit mettre la pression sur elle pour qu'elle s'éloigne du cheval. Il ne doit jamais tourner à gauche mais au contraire rester bien face à la vache pour pouvoir garder la pression sur elle. S'il doit beaucoup changer son angle pour lui couper la route, il devra se déplacer en pas de côté mais en restant toujours face à la vache. 


Les quelques pas en avant vont permettre au cutter de se sortir du trafic.  Le cutter coupe la route de sa vache et l'isole des autres vaches qui étaient devant elle et qui rejoignent le troupeau à gauche. Les éventuelles vaches qui étaient derrière elle à droite se retrouvent derrière le cheval et rejoignent le troupeau car le Herd-Holder droit à libéré le chemin. Sur des vaches usées, le cutter devra avoir le courage de se montrer agressif et ne pas hésiter à avancer franchement sur la vache qu'il souhaite isoler. Le rôle des deux Herd-Holders à cet instant est de bien libérer le passage de chaque côté pour que le trafic rejoigne le troupeau le plus vite possible. Les Turn-Backs s'assurent qu'aucune vache ne reste dans le chemin. Une fois la vache isolée au centre et le cheval bien centré sur elle, ils la renvoient doucement vers le cutter et le travail commence quand celui-ci pose sa main. 


PS : Merci à Scott Ferguson pour la qualité de sa démonstration, sa pédagogie et l'incroyable connaissance des vaches dont il a fait preuve pendant ce Clinic. Le tout pour 120 € la journée avec 60 vaches à disposition pour les participants du Clinic. 

3 juin 2009

Cabernet Cutting Show


Développer un bon week-end show

Le week-end dernier, la Cabernet CHA, toute nouvelle affiliate de la NCHA USA, organisait son premier week-end show chez Alain Boissier à Lye. La question a été très vite de savoir si on pouvait organiser un show de qualité alors que seulement 12 chevaux de Cutting ont fait le déplacement. Moins nous avons de chevaux présents sur un show, plus les frais "fixes" comme les boxes qui ne se louent que 20 minimum ou les frais pour faire venir un juge pèsent dans le budget. Cela signifie qu'avec 12 chevaux seulement, nous perdons déjà de l'argent sur les boxes et sur les frais de juge et c'est autant d'argent qui ne peut pas aller ailleurs comme dans les vaches par exemple. Nous avions au départ prévu 150 vaches pour le show mais nous avons du revoir ce chiffre vers les 120 têtes du fait du nombre limité de runs : 25 par jours dans 4 classes différentes. Pour proposer le meilleur show possible aux cutters présents, nous avons choisi de faire venir un entraîneur américain, Scott Ferguson de Hampstead au Texas, pour donner un clinic, conseiller et aider les cavaliers. Chacun a pu profiter de son expérience et de son savoir faire. En tout, le budget total d'un show comme celui là s'élève à plus de 9 000 euros. Cela représente donc un budget moyen de près de 800 euros par cheval pour espérer ne pas perdre d'argent. Avec 5 ou 6 chevaux de plus, nous pouvons prendre 20 vaches en plus et réduire le budget moyen par cheval à 500 euros. 


Cela fait plusieurs années que nous organisons des shows chez Alain et les choses bougent petit à petit. Nous avons vu arriver cette année avec plaisir des nouvelles têtes comme Céleste Berta, Etienne Galline, Sylvie Roussy, Philippe Klein ou Cyrille Jubault. On espère les revoir bientôt. En gros, il y a trois catégories de cutters. Ceux qui se déplacent aux shows et qui participent à l'organisation de concours de qualité. Ceux qui se disent fans de Cutting mais qu'on ne voit jamais sur aucun  show. Ceux là, on ne pourra jamais rien espérer d'eux. Enfin, il y a ceux qui ont un empêchement, on peut le comprendre, ou une excuse et qui ne peuvent pas venir. J'espère qu'à long terme on pourra les convaincre de venir car comme Scott Ferguson l'a reconnu, il y a de quoi faire un très beau week-end show. Le sol est super, les vaches sont bonnes et Alain fait tous les efforts possibles pour encore améliorer tout cela donc il n'y a pas de raison que ce show ne se développe pas dans la bonne direction. Quand à savoir pourquoi la NCHA of France, dont 90 % des cutters présents étaient membres, n'a même pas daigné annoncer ce concours, cela reste un mystère. Les concours NCHA USA Approved de qualité sont ils si nombreux que cela en France ? Cela reste étrange selon moi, surtout  quand on se prétend représentant exclusif de la NCHA USA en France. Comme il est au passage très surprenant qu'arrivé Juin 2009, trois des quatre membres du bureau de la NCHA of France ne soient toujours pas membres de la NCHA USA. 

Scott Ferguson : un pur texan chez les français

Durant tout le show, nous avons pu profiter de la présence de Scott Ferguson, un entraîneur basé au Texas qui a remporté plus de $ 1 million en concours. Doté d'un caractère et d'une forte personnalité typiquement texane, il a marqué les esprits par son professionnalisme et son envie d'aider chaque cutter tout le week-end. En chapeau, chemise, bottes et shotgun chaps dès 7 heures du matin tous les jours, il n'a pas ménagé sa peine pour conseiller, aider ou faire progresser chaque cutter. Venu pour développer son réseau en Europe après avoir déjà visité l'Allemagne et l'Italie, on a pu le voir chaque matin lors des practices donner des conseils, monter certains chevaux ou encore aller chercher les lots de vaches. Durant tout le show, il aura préparé les troupeaux, aidé comme turn back, conseillé sur le choix des vaches ou analysé chaque run. 


Disposer sur un show d'un professionnel américain comme cela est à mon sens une super chose. Chacun peut apprendre beaucoup à son contact, qu'on soit un cutter avancé ou un novice. Pour l'entraîneur c'est l'occasion de se faire connaître et de transmettre son savoir sur le Cutting. C'est sûrement une expérience à renouveler même si elle a un prix. Nous avons organiser un Clinic Lundi qui a été une super expérience pour chaque participant. Scott Ferguson s'est révélé pédagogue et il a pu nous faire travailler tous les points faibles qu'il avait observé durant le show. Nous avons tous énormément à apprendre de ce genre d'échanges avec des cavaliers talentueux qui baignent dans le Cutting depuis des années. Que ce soit sur le showmanship, la façon d'aider, de trier ou de monter, la présence et les conseils de quelqu'un comme Scott sont indéniablement un atout formidable pour progresser. 


Des classes disputées et du beau cutting

Dans l'Open, nous avons assisté le samedi à une belle lutte entre Céleste Berta sur son petit hongre gris BUDHA BOON et Florence Harache sur son plantureux hongre alezan MH MILLIONHEIR BOUND, affectueusement renommé par Scott Big B. Dans une classe avec 7 inscrits, c'est finalement Florence qui s'impose avec 72,5 contre 72 points pour Céleste. MH MILLIONHEIR BOUND, par YELLOW ROAN OF TEXAS et DUHONS BARBIE BOON, réalise le doublé dans le Non Pro avec 72 points sous la selle de Florence Harache. Il devance Sylvie Roussy qui sort un très beau run, noté 71, sur sa nouvelle jument HULDAS LITTLE JERRY. Cette petite jument chestnut de 6 ans est une fille de SMART LITTLE JERRY et de JAE BAR HULDA. Entraînée par Tommy Marvin aux USA, elle a été showée par Paul W Dean, le propriétaire de HIGHBROW SUPERCAT. Elle réalise le doublé dans le $ 10 000 Novice Horse sous la selle de Etienne Galline avec deux premières places  : le samedi avec un joli score de 72 points et le dimanche. Daniel Harache accroche deux fois la seconde place sur BY CHOICE 395. Auteur d'un week-end complet, HULDAS LITTLE JERRY s'impose aussi avec Sylvie dans le $ 3 000 Novice Horse samedi. 


Dimanche, Celine Harache s'adjuge l'Open avec un super score de 74 points sur BY CHOICE 395. Malheureuse la veille, avec notamment un hot quit très malvenu, elle confirme un gros début de saison de "Minichoice". Ce minuscule hongre est un cheval de 9 ans par SR INSTANT CHOICE et MISSY BAR FRECKLES. Il devance le local de l'étape Alain Boissier et son hongre gris DOUBLE DOWN MERADA. Ancien cheval de Beau Galyean, le fils de PLAYGUN et de SMART LENA MERADA score 73 points. Il réédite cette performance pour s'imposer dans le Non Pro devant Celine Harache qui score 72 points sur BY CHOICE 395. Dans la classe $ 3 000 Novice Horse, Philippe Klein s'impose avec sa jument baie JUSTA SWINGING HOLLY. Cette jument de 7 ans entraînée par Boe Bouget est une fille de JUSTA SWINGING PEPPY et de PUDDEN FRECKLES. A noter aussi les beaux débuts de Cyrille Jubault avec son cheval BLUE MISTRAL ou de Valérie Pellemele  qui a eu le plaisir de monter trois chevaux : DUAL SCOOTER, TREASURE ACRES et JUSTA SWINGING HOLLY. On peut enfin se féliciter de la qualité du sol et des vaches qui ont permis à chacun de profiter d'un bon week-end de Cutting. On espère se retrouver encore plus nombreux pour le deuxième show programmé pour le moment en Septembre. Scott a déjà déclaré qu'il aimerait revoir tout le monde.