22 févr. 2010

Acheter un cheval de Cutting 3


Ou le trouver ?

Une fois les différents critères pour trouver un bon cheval passés en revue et détaillés, il ne reste plus qu'à régler les questions pratiques. Bien évidemment, la première qui se pose est de savoir où trouver ce super cheval. On peut commencer de façon assez logique par la France. Trouver un cheval de Cutting chez nous a beaucoup d'avantages. On évite bien sûr tous les coûts et les risques liés à l'importation. Au delà de cela, on bénéficie aussi d'un autre avantage non négligeable et pourtant moins évident. Un cheval habitué à shower chez nous peut être un gros plus. En effet, nos conditions de shows et notre bétail sont très différents de ce qui se fait aux USA. Beaucoup de chevaux importés ont besoin d'un temps d'adaptation, parfois assez long. Certains mettent une saison entière à prendre complètement le rythme et leurs marques. Un cheval performant en France et en Europe sera donc un gros plus car il sera directement utilisable et prêt à gagner en show. Les avantages logistiques sont aussi nombreux : il est facile d'aller le voir en concours, de l'essayer et de le ramener à la maison. Plusieurs cutters français ont déjà vendus d'excellents chevaux à d'autres cutters. Le problème en réalité c'est que le marché chez nous est très faible et les occasions très rares. Peu de bons chevaux sont à vendre et donc il faut être prêt à saisir la bonne opportunité le jour où elle se présente. Même si on élargit la recherche au niveau européen, le marché est très réduit et on ne croise qu'occasionnellement des bons chevaux à vendre. Si vous en croisez, on ne peut que vous conseiller de saisir la balle au bond. Nous avons de très bons chevaux en France et en Europe, qui valent parfois nettement ce qu'on peut trouver aux USA. Plusieurs chevaux vendus chez nous ces dernières années viennent d'ailleurs au départ des USA. Ils ont été importés, showés quelques années puis revendus à un autre cutter. Ca peut être un très bon plan pour un nouveau cutter.

L'autre solution, c'est de se tourner vers l'Amerique du Nord. Là forcément, les choses se compliquent mais cela reste une aventure que beaucoup de cutters français ont déjà menée et réussie. Aux USA, pas de problème au niveau du marché. L'offre est abondante et les chevaux à vendre ne manquent pas. Le vrai défi c'est plus de trouver le bon cheval et là attention car l'Euro fort attire les convoitises de nombreux petits malins qui y voient une bonne occasion de refourguer en Europe la première bourrique venue. C'est à l'acheteur de bien s'entourer et de bien réfléchir pour ne pas tomber dans le panneau qui a été depuis des années une vraie plaie pour l'Equitation Western. On empêchera jamais certains d'avoir une vision à très court terme et de préférer se mettre dans la poche $ 20 000 de commission sur un cheval à $ 25 000 plutôt que de respecter les règles. Mais à ce jeu là, on finit souvent par se retrouver sans client et sans cheval à monter. Il ne reste plus alors qu'à venir aux shows juste pour commenter confortablement accoudé à la barrière. Comme quoi, il y a une justice. Beaucoup d'entraîneurs aux USA l'ont bien compris et ils ont des visions à plus long terme qui les poussent à essayer de satisfaire leurs clients. L'Europe est un marché intéressant pour eux, à développer certes, mais cela n'est possible qu'en jouant le jeu et en sélectionnant de bons chevaux. Certains l'ont bien compris, à vous de vous adresser plutôt à eux. Plusieurs top entraîneurs actuels ont dans leurs gros clients des européens, les américains prennent donc conscience petit à petit de notre potentiel. On peut aussi trouver de bons chevaux au Canada mais ils sont un peu plus rares. Les prix sont à peine plus avantageux mais pour les bons on reste sur les standards américains qui placent les chevaux de Cutting assez logiquement aux prix de chevaux de sport. L'Australie pourrait offrir se supers chevaux mais l'importation est très compliquée. Le brésil deviendra peut être enfin un marché à surveiller dans les années à venir tant le Cutting s'y développe ces dernières années.

Comment le trouver ?

En France ou même en Europe, le bouche à oreille suffira tant le monde du Cutting est petit. Les chevaux à vendre son rares et si vous êtes attentifs vous ne passerez pas à côté. Quand on recherche outre atlantique, cela demande plus d'organisation. La première solution, et certainement la meilleure, sera toujours d'avoir un super contact aux USA qui cherche pour vous. Quelqu'un en qui vous avez toute confiance qui pourra sonder le marché, sélectionner de bons chevaux que vous pourrez ensuite aller essayer. C'est la solution idéale car elle vous laisse du temps et vous permet de déterminer exactement quels chevaux vous ciblez. Un bon entraîneur aux USA saura vous conseiller, chercher pour vous et vous fournir tout un tas d'infos inaccessibles depuis chez nous. Bien sûr, cela a un prix et il faudra lui payer une commission. Mais si cela permet de trouver le bon cheval alors c'est un très bon investissement. Le problème c'est souvent de savoir comment trouver ce contact. Ca peut être quelqu'un que vous rencontrez sur un show, plusieurs cavaliers américains sont venus shower en Europe ces derniers mois, ou sur un clinic auquel vous participez. Vous pouvez aussi vous appuyez sur l'expérience d'autres cutters français qui ont importé avec succès de bons chevaux. Ils vous donneront des contacts ou des adresses fiables. On peut enfin envisager de prendre des contacts soi même ou par le biais de la NCHA avec des personnes qui semblent compétentes. Le tout en fait c'est de trouver quelqu'un de fiable et de compétent qui se mettra à votre service. Il effectuera un travail de recherche et de conseil et en échange vous lui paierez une commission sur l'achat de votre cheval. Il faut donc une vraie relation de confiance avec quelqu'un de très professionnel qui comprend son intérêt à satisfaire un bon client qui lui en amènera peut être d'autres.

Deuxième option, qu'on peut coupler avec la 1ère si on a un contact sur place, prendre son bâton de pèlerin et se rendre directement sur place. Pendant les périodes de gros shows au Texas notamment, les chevaux à vendre ne manquent pas et vous pourrez trouver une fois sur place de quoi vous satisfaire. Une fois là bas, un contact local pourra vous aiguiller vers des chevaux à essayer. Vous pourrez aussi visiter les gros ranches ou plusieurs adresses qu'on vous a conseillé pour voir ce qu'ils ont à proposer. Rapidement, en discutant, en nouant des contacts vous dénicherez des chevaux à essayer. C'est quand même une méthode plus risquée et qui supposera aussi de se décider vite. Mais si vous partez dans l'idée de trouver un cheval ce n'est pas forcément un problème. Vous pourrez aussi vous rendre sur des shows et observer des chevaux qui vous plaisent. Libre ensuite à vous de vous renseigner et de voir ce qui peut être à vendre. Vous pourrez enfin visiter les temples des ventes aux enchères et éventuellement miser sur la bonne affaire. Attention quand même, pour pouvoir être fait sérieusement cette démarche demande une sacrée organisation. Au delà des démarches financières, il faudra bien sélectionner les chevaux qui vous intéressent, estimer leur prix. Il faudra peut être même aussi aller les essayer avant et inspecter leur santé. Les radios et la présentation en live sur les vaches pendant la vente, souvent médiocres, ne peuvent suffire pour se faire raisonnablement un idée. Attention aussi aux frais en tous genres qui peuvent gonfler votre mise initiale. Faute d'un bon contact là bas qui vous aidera, les ventes aux enchères sont à réserver vraiment aux connaisseurs. Dernière solution, les annonces qui ne manquent pas notamment sur Internet avec des sites spécialisés comme Buy Cutting Horses. Vous pourrez bien sûr vous renseigner de votre côté mais sans contact aux USA il sera difficile de savoir ce que valent vraiment les chevaux qu'on trouve dans les petites annonces. Difficile aussi de se décider à partir d'une annonce à traverser l'atlantique pour essayer un cheval. C'est une méthode risquée car ces sites ne comportent pas que des bons chevaux et vous n'avez aucune garantie qu'ils passent ou non une visite véto. Le risque de se déplacer pour rien est donc grand.

L'essayer ?

L'essai est une étape obligée dont on ne peut raisonnablement se dispenser. Bien sûr, quelqu'un qui vous connaît et en qui vous avez toute confiance peut essayer un cheval pour vous mais il est très dur de faire l'économie d'un voyage sur place et de l'essayer soi même. C'est la seule façon de savoir quel feeling vous avez avec le cheval et si sa façon de travailler convient à votre niveau. Par essai, on entend pas juste le monter sur le plat ou sur le pro cutter. Vous devez pouvoir l'essayer sur les vaches, si possible même fraîches. Vous devrez bien sûr vous acquitter des frais mais c'est un bon investissement car il est impossible de se faire une idée sur un cheval de Cutting sans l'essayer sur les vaches. Vous jugerez aussi le sérieux du vendeur qui vous mettra ou non dans les bonnes conditions pour essayer le cheval. Si vous avez un contact sur place, il peut vous accompagner et essayer lui aussi le cheval. Il vous donnera son avis et cela complétera la présentation que le vendeur ou son entraîneur vous feront du cheval. Même si vous trouvez un cheval tous seuls, n'hésitez à demander à un contact sur place si vous en avez un d'essayer aussi le cheval. Vous le paierez pour cela mais son avis et ses conseils pourront être précieux. Plusieurs avis valent mieux qu'un.

Sur l'essai en lui même il n'y a pas de technique particulière. Vous pouvez faire une première vache en laissant travailler le cheval pour voir comment il se comporte. Intervenez peu et laissez le cheval travailler. Vous pourrez déjà repérer quels sont ses points forts et ses points faibles. On peut aussi pousser un peu plus le cheval sur une autre vache, l'envoyer stopper et voir comment il réagit. Augmentez un peu la pression et voyez comment il s'en sort. Soyez attentifs à ses réactions, ses réponses à vos propres actions. Evaluez aussi son confort. Les tris permettront de mesurer s'il est facile à monter où si rapidement son niveau de dressage se détériore. Pensez aussi à bien l'essayer sur le plat pour être sûr que son niveau de dressage et son comportement général sont compatibles avec votre niveau d'équitation. Un essai ne vous suffira peut être pas. Vous pouvez très bien revenir l'essayer. Souvent pour un premier essai, le cheval sera déjà sellé quand vous arrivez. L'entraîneur aura peut être travaillé une vache avant pour le régler. Sans aller jusqu'à la visite surprise, un second essai vous permettra peut être d'essayer le cheval dans un cadre plus cool. En manifestant clairement votre intérêt, vous aurez aussi peut être à peine plus de temps et ce 2ème essai viendra compléter vos impressions sur ce cheval. Ce sera peut être aussi l'occasion d'éclairer avec le vendeur certaines infos que vous aurez accumulé en amont. N'hésitez pas aussi à bien discuter avec le vendeur. Il connaît son cheval et en détient le mode d'emploi. Si vous faîtes affaire, ses conseils seront précieux et établir un bon contact avec lui vous sera toujours très utile par la suite. Si l'essai n'est pas concluant selon vous, veillez à ne pas hésiter inutilement pendant des lustres et annoncez la couleur à votre contact et au vendeur. Il est bon d'être clair et d'expliquer ce qui ne colle pas, ça évite de froisser quelqu'un et c'est aussi respecter les autres que de ne pas leur faire perdre de temps inutilement.

Faire passer une visite d'achat ?

Une fois le cheval choisi et l'essai validé, la visite véto est importante sous peine d'aller aux devants de très grosses déconvenues. Il parait impensable de se lancer sans faire confirmer l'état de santé du cheval et sans certifier son aptitude à la pratique de Cutting. Ce sport est une discipline exigeante qui réclame des athlètes et pleine possession de tous leurs moyens physiques. C'est regrettable, mais tous les chevaux aux USA ne sont pas en parfaite condition et certaines lignées sont connues pour des problèmes de santé récurrents. Une visite sérieuse s'impose, malgré le coût qu'elle peut représenter, entre $ 500 et $ 1000 selon les examens pratiqués. Avant de vous lancer, concertez vous quand même avec votre contact si vous êtes passé par lui. C'est aussi sa responsabilité de bien estimer le cheval et de voir si ça vaut le coup de l'envoyer devant le véto. Discutez aussi avec le vendeur pour essayer d'apprendre si le cheval a déjà été blessé. Tentez de savoir si le cheval a déjà été injecté, c'est courant aux USA et pas forcément très grave mais c'est préférable de le savoir. Si votre contact a le moindre doute, s'il pense que le cheval ne passera pas la visite il doit vous le dire car cela ne sert à rien de claquer $ 500 pour rien. On peut toujours détecter un problème qui compromette la vente, c'est bien pour cela qu'on passe une visite, mais vous devez déjà insister lourdement sur le fait que vous voulez un cheval sain.

Car vous vous heurterez sûrement à un problème courant. Aux USA, les chevaux s'achètent puis se revendent. On ne les garde pas forcément très longtemps. Un cheval sain chez eux n'est pas forcément sûr de passer une visite chez nous où les vétos sont bien plus pointilleux en général. Il y a aussi une différence de logique. Nous achetons des chevaux, nous payons cher pour les importer donc nous les gardons souvent longtemps. La santé est donc pour nous un élément capital. Cela échappe parfois aux américains pour qui en cas de problème on soignera le cheval puis on pourra le revendre ou faire de l'élevage si cela ne marche pas. Il convient donc de briefer votre contact et le vendeur pour bien faire sentir que vous ne transigerez pas sur la visite véto. C'est à vous de voir quels tests s'imposent au delà de la simple visite d'achat. Un test de flexion, puis des radios si il est négatif sont un minimum. En cas de doute sur l'essai, vous pouvez demander une prise de sang pour vérifier que le cheval était bien clean. Si la visite du véto américain, de préférence pas le véto du vendeur évidement, est ok n'hésitez pas a demander les radios et à consulter l'avis de votre propre véto en France. Vous pouvez aussi demander le rapport clinique. En cas de problème détecté ou de d'inquiétude de votre véto, réfléchissez ou au moins négociez le prix. Aux USA les chevaux show et s'entraînent beaucoup ce qui peut expliquer une usure parfois à peine prématurée comparé à un cheval de sport. Chez nous le rythme est plus cool mais veillez quand même à être très attentifs. Achetez en toute connaissance de cause et ne tentez pas pari sur la santé du cheval. Ce sera sinon une épée de Damoclès au dessus de votre tête qui vous posera problème constamment. C'est quand agréable de monter un cheval en pleine forme qui peut se donner à fond.

Négocier ?

Si la visite est ok, il ne restera alors plus qu'à négocier le prix et à trouver un accord avec le vendeur. Si vous êtes passés par un intermédiaire, l'inévitable question de la commission finira par se poser. La crainte c'est bien évidemment de surpayer le cheval et de se faire avoir sur la commission. C'est bien pour cela que vous devez avoir confiance dans votre contact. Mais on ne peut que vous conseiller d'aborder franchement la question dès le départ. Si vous demandez à quelqu'un de vous aider à trouver un cheval, posez lui directement la question de sa commission dès le départ. C'est normal qu'il soit payé pour son travail mais mieux vaut pour tous que cela se fasse en toute transparence. Annoncez lui votre budget. Pas la peine de le minimiser pour espérer mieux négocier, vous risquez de vous retrouver avec un cheval qui ne convient pas. Déterminez avec votre contact ce que vous recherchez, fixez un budget selon vos moyens et ensuite donnez lui une fourchette. A lui ensuite de chercher le bon cheval dans cette fourchette et de se payer sa commission. Même si vous débrouillez seuls, ne pensez pas faire l'économie d'une commission. Le vendeur a souvent un entraîneur qui exigera de toucher une commission sur la vente. Vous n'en saurez peut être rien mais ça comptera dans le prix de vente. Traditionnellement, les commissions sont fixées à 10 % du prix de vente. C'est un taux raisonnable et couramment pratiqué aux USA. Mais encore une fois, discutez en de façon transparente avant. Si vous passez par un contact, soit il négociera le prix directement et sa comm sera comprise dedans, soit plus rarement vous verserez après la vente une commission à votre conseil. Traditionnellement, l'entraîneur du vendeur partage la commission avec votre contact. C'est un accord qui doit être trouvé entre le vendeur, son entraîneur et la personne qui vous trouve le cheval. Très concrètement, si vous prévoyez une enveloppe de $ 40 000 pour acheter le cheval, le vendeur touchera en réalité environ $ 36 000 et les deux entraîneurs se partageront $ 4 000. C'est un accord qui peut être considéré comme normal.

Ensuite c'est à vous de négocier le prix. Si les comm vous paraissent déraisonnables et font gonfler le prix, par exemple si chaque entraîneur exige 10 %, c'est à vous de le détecter et de mettre les points sur les i. Estimer le bon prix pour un cheval est difficile. Mais si vous avez bien ciblez quel cheval vous avez en face de vous c'est plus facile. Une bonne étude du show record, des perfs récentes ou du parcours du cheval vous donneront des billes pour négocier. Appuyez vous aussi sur l'expérience d'autres cutters, sur d'autres ventes pour évaluer si le prix annoncé colle à celui du marché. Observez aussi rapidement les prix pratiqués dans les ventes aux enchères même si cela donne une image un peu déformée de la réalité. Des tonnes de variables peuvent faire jouer le prix, soyez y attentifs et sachez en jouer. Votre contact est aussi là pour vous conseiller donc aborder le sujet clairement avec lui. S'il est compétent, il saura négocier pour vous. Enfin, n'hésitez pas vous mêmes à négocier, réfléchissez, argumentez et faîtes une offre. C'est aussi un peu à vous à un moment donné de savoir ce que vous achetez et à quel prix. On ne peut se faire avoir que si on se laisse faire donc prenez le taureau par les cornes et préparez bien votre décision et votre négociation. Si on vous vend $ 40 000 un cheval qui en vaut $ 10 000 c'est malheureusement aussi que vous n'avez pas fait votre boulot et que vous êtes mal préparés. Estimez grossièrement la valeur d'un cheval n'est pas si compliqué et cela demande juste un peu de bon sens et de la curiosité. Mieux vous serez entourés, plus cela sera facile donc n'hésitez pas aussi à bénéficier de l'expérience, des conseils et des avis d'autres personnes. Ca vous permettra peut être d'éviter bien des pièges. Enfin dernière chose très importante : ne perdez jamais de vue que l'acheteur est en position de force. Rien ne presse et si le vendeur ne se montre pas raisonnable ou si vous avez l'impression de vous faire avoir rien ne vous empêche d'aller ailleurs voir d'autres chevaux.

L'importer ?

A ce stade, le cheval est à vous. Après avoir décidé s'il fallait l'assurer ou non, il restera à régler les détails de l'importation si vous l'avez trouvé outre atlantique. Premier élément à savoir, le prix et la pilule peut être difficile à avaler. C'est un élément à bien prendre en considération avant de se lancer. Tout compris, frais divers, quarantaine, transport et taxes il vous en coûtera grosso modo 5 000 euros. Le transport et la quarantaine vous reviendront à peu près à $ 5 000. Vous avez tout intérêt à passer par un intermédiaire spécialisé qui prendra en charge toutes les démarches et organisera la quarantaine et le le transport. Si vous vous débrouillez seuls, attention à ne pas vous retrouvez avec un container où il y a des places vides à côté de votre cheval. Tout retard vous coûtera de l'argent. Classiquement, le cheval démarre sa quarantaine juste après la vente et peut ensuite être acheminé chez vous dans le mois qui suit par avion. Si vous achetez votre cheval en début d'année, les transports sont nombreux et il y a de bonnes chances que votre monture voyage en bonne compagnie avec d'autres QH en partance pour l'Allemagne ou l'Italie.

Une autre solution sympa peut consister à laisser le cheval quelques semaines ou quelques mois à l'entraînement aux USA avant de le rentrer. Si vous connaissez quelqu'un de valable, peut être l'entraîneur qui vous a aidé à acheter le cheval, cela peut permettre de régler un peu le cheval avant de l'importer. Vous pourrez ensuite bénéficier des conseils de l'entraîneur qui connaîtra mieux le cheval et assurera le service après vente. Vous pouvez même envisager d'aller shower une fois la bas histoire de profiter de conseils et de vivre une expérience sympa. Si le cheval est éligible pour certains shows, comme des Aged Events par exemple, ça peut même être un sacré moment si vous en avez les moyens. Mais c'est bien une fois chez vous, peu importe où vous aurez trouver votre cheval, que tout commencera vraiment. Entre la découverte mutuelle, l'apprentissage, les premiers shows, les victoires, les déceptions c'est vraiment une grande aventure qui vous attend. Vous en prendrez pour 2, 5, 10 ou 20 ans et si tout se passe bien vous ne regretterez pas une seule seconde d'avoir bien préparé et réfléchi l'achat de ce cheval. Il faut un peu de courage et certainement un grain de folie pour se lancer, mais ce sport et les chevaux qui vont avec sont tellement formidables que l'immense majorité de ceux qui s'y sont mis s'en félicitent tous les jours. Alors prenez correctement votre élan et lancez vous !

19 févr. 2010

Bonanza 5/6 year old Non Pro Classic Challenge


Sam Good et LEAN ON REY Champions

Après LYNNIES CAT, le cutter Sam Good semble avoir trouvé un nouveau très bon cheval avec son hongre LEAN ON REY acheté à William et Lisa Hefley. Toujours entraîné par Tag Rice qui le show parfois en Open, ce fils de DUAL REY et de SMARTLITTLELENASTOY est un cheval talentueux. Agé de 5 ans, il totalisait avant ce show près de $ 70 000 de gains. Avec un score de 223 points, il s'impose sans difficulté sous la selle de Sam Good, un cavalier Non Pro qui affiche $ 250 000 de gains au compteur. Le couple repart de ce Bonanza 5/6 yo Non Pro avec le trophée et un joli chèque de $ 18 000.


Ils devancent en finale Julie Ann Wrigley qui score 221,5 points. La propriétaire des Wrigley Ranches, héritière d'une fortune fondée sur le chewing gum à Chicago, montait PRETTY KATZ, un gelding de 5 ans par PRETTY BOY CAT et ARISTO KATZ âgé de 5 ans et totalisant quelques $ 200 000 de gains. Julie Wrigley a déjà remporté un demi million de dollars en compétition. Elle gagne pour cette seconde place $ 15 000. Fort de ses $ 2 millions de gains, Chad Bushaw s'empare des 3ème et 4ème places. Il score 221 sur SNOW REY, un hongre par DUAL REY et LENAS SNOW, et 218 sur MERADAS CROWN, une jument par PLAYGUN et OKIE MERADA nommée en l'honneur du Crown Ranch de Chad. En tout, celui qui figure dans le 5 meilleurs Non Pros actuels remporte $ 28 000 sur cette finale puisqu'il score aussi 215,5 aen selle de REYLENA MOON, une jument par DUAL REY et CAROLENA MOON achetée $ 62 000 en 2009 au NCHA Futurity. Julie Hansma, Craig Crumpler ou Paula Wood doivent s'avouer vaincus.

18 févr. 2010

Acheter un cheval de Cutting 2


Identifier le bon cheval

Pour déterminer si un cheval vous convient avant d'aller l'essayer et de l'acheter, il peut être intéressant d'accumuler le plus d'informations possibles sur ce cheval. Tous ces éléments vous permettront d'identifier à quel type de cheval vous avez affaire. Selon l'utilisation que vous avez prévu d'en faire, vous pourrez déjà faire un premier tri des montures qui sont susceptibles de vous convenir et qui méritent d'être essayées. Accumuler ces éléments ne demandent pas forcément un gros investissement mais plutôt de la patience et de la curiosité. Internet sera votre ami et se révélera être une vraie mine d'informations pour qui sait à peu près où chercher. Nul besoin forcément d'être un spécialiste du Cutting, un bon moteur de recherche vous permettra déjà d'en apprendre beaucoup sur les chevaux qui sont dispos à la vente ou que l'on vous propose.

L'idée ici est double. Accumuler des infos en amont, avec l'aide du vendeur bien sûr, pour bien cerner quel cheval on vous propose. Mais aussi mieux connaître un cheval qui sera susceptible de vous plaire lors d'un essai. Quand on parle de critères, on pense à l'âge, aux gains, aux origines, au back-ground, au show record du cheval mais aussi à plein d'autres éléments plus difficiles à décoder comme son histoire, son programme d'entraînement ou son style. C'est en croisant tous ces éléments que vous pourrez dire si vous êtes devant un cheval plutôt de calibre Open ou Amateur. Tous ces différents critères vous permettront de mieux évaluer si tel ou tel cheval semble mieux fait pour vous : votre niveau d'équitation, vos objectifs, votre façon de monter ou vos goûts. Avant de prendre la décision d'acheter, il faut donc se pencher sur un ensemble d'éléments qui sont capitaux pour espérer trouver le bon cheval.

L'âge

Ce n'est pas forcément le 1er critère qui guidera votre choix mais on le traitera ici en 1er pour une raison simple. Deux voies s'ouvrent devant vous : acheter un cheval fini c'est à dire dont le dressage est terminé et qui est prêt à l'emploi ou acheter un prospect c'est à dire un cheval dont le dressage est à terminer voir même à faire s'il s'agit d'un poulain. On ne répétera jamais assez qu'un débutant a tout intérêt à se tourner vers un cheval fini, prêt à l'emploi avec un dressage très solide. Un tel cheval sera pour un débutant un véritable professeur qui permettra de s'amuser rapidement tout en apprenant une discipline dont on découvre vite qu'elle est infiniment subtile et complexe. Un débutant pourra compter sur un cheval solide pour pardonner les erreurs et enseigner les bons réflexes. Il vous permettra surtout de commencer rapidement le Cutting et donc d'apprendre, d'élever votre niveau d'équitation. Avec un cheval fini, on minimise enfin tous les aléas liés au dressage, à l'entraînement ou aux blessures. On achète un cheval directement prêt à l'emploi dont le potentiel est quantifiable immédiatement et de façon assez certaine. Si on met de côté la question des Aged Events qui sont rares chez nous, on considérera qu'un cavalier un peu confirmé ou un Non Pro pourra se tourner vers des chevaux de 5 ans ou plus qui approchent de la fin de leur dressage et possèdent déjà une petite expérience en show. Pour un cheval d'amateur ou de débutant, on misera plutôt sur un cheval vraiment solide et expérimenté c'est à dire âgé d'au moins 7 ans voir idéalement de 8 à 10 ans pour un vrai débutant. On peut même parfois ne pas hésiter à miser sur des vieux routiers âgés d'une quinzaine d'années. Ce seront de supers profs et de vrais guerriers des week-end shows. Pour un cheval d'Open, l'âge importe peu ce sont surtout les objectifs et les shows visés qui dicteront le choix. L'option d'un jeune cheval qu'on fait entraîner est une démarche bien différente. Sur un jeune cheval, le risque est intrinsèquement plus grand car selon le stade de dressage on spéculera sur un certain potentiel technique, physique et mental qui ne se confirmera qu'une fois le dressage terminé. Il convient aussi de bien envisager l'investissement sur le long terme car le dressage et l'entraînement impliquent un coût, à peu près $ 1 000 par mois chez un bon entraîneur aux USA pendant au minimum 20 mois si on part avec un poulain soit déjà près de $ 20 000, et des risques de blessures notamment, $ 15 000 de frais pour une opération de coliques par exemple, qu'on ne peut oublier.

Si on fait le choix d'un cheval à entraîner, la question de l'âge est de toute façon aussi primordiale car on pourra acheter son futur cheval à différents stades du dressage. En gros, plus on va l'acheter tôt, par exemple un poulain de 6 mois, plus on spéculera sur un potentiel éventuel qu'on estime détecter. Ce sont avant tout les origines du cheval et également sa conformation qui détermineront alors le prix et guideront l'investissement. On imagine ici un potentiel qui se confirmera ou s'infirmera plus tard par l'entraînement. A mesure que le cheval progressera dans son dressage, on saura s'il possède vraiment le talent que ses origines, sa conformation ou son comportement laissaient entrevoir. Il y a forcément une prise de risques qui peut aussi faire partie de l'intérêt de la démarche. Plus on se rapprochera de l'âge auquel le cheval débutera la compétition, généralement vers la fin de l'année de 3 ans, et de celui où son dressage sera considéré comme à peu près terminé, en principe à 5 ou 6 ans, plus le talent réel se dévoilera et se confirmera. Ce sont donc alors moins les origines ou la conformation que l'aptitude à l'entraînement, le potentiel à travailler une vache, l'avancée dans le dressage voir les premiers résultats en compétition qui détermineront le prix. Durant le dressage d'un cheval, il y a des époques charnières comme la fin de l'année de 2 ans ou le milieu de l'année de 3 ans où l'on peut dresser de premiers bilans de l'avancement du dressage d'un prospect et durant lesquelles il peut être intéressant d'investir. Plus un cheval se rapproche du stade de cheval solide ou fini, moins on prend de risques à estimer son potentiel. C'est bien pourquoi nombre d'entraîneurs conseillent à leurs clients adeptes de Aged Events d'acheter des chevaux 2 ou 3 mois avant les Futurity plutôt que de commencer avec un yearling dont on est pas sûr qu'il tiendra toutes ses promesses en fin de course. Cela a bien sûr un coût.

Les gains en compétition

Voici certainement la 1ère information que l'on consulte chaque fois que l'on entend parler d'un cheval. Toutes proportions gardées, c'est un peu comme le kilométrage quand on achète une voiture. C'est une info accessible immédiatement, sur le site Internet de la NCHA où il suffit de taper le nom exact du cheval, qui donne un bonne idée du cheval auquel on a affaire. L'erreur qu'on commet souvent, c'est de prendre ce chiffre brut sans chercher à le comprendre. Bien sûr, si votre cheval présente $ 200 000 de Life Time Earnings (LTE), c'est à dire de gains en compétition, il y a peu de questions à se poser sur son niveau. Mais entre 2 chevaux qui ont $ 25 000 de gains, les différences peuvent être aussi énormes qu'entre 2 voitures qui ont 150 000 km au compteur. En réalité, quand on parle de gains il ne faut pas juste se demander combien le cheval a gagné. Les gains sont certes une indication des succès éventuels en compétition. Mais si vous souhaitez vraiment cerner le profil d'un cheval, il faut aller bien plus loin. Il faut se demander par exemple comment il a accumulé ces gains et où. En effet, chaque entraîneur et chaque propriétaire ont leur logique. Un gros ranch showera peut être assez peu ses chevaux car il en possède beaucoup. Un petit propriétaire qui a un seul cheval le sortira beaucoup plus et cherchera peut être à le valoriser en accumulant les gains. De même, un propriétaire peut ne pas faire prendre trop de gains à ses chevaux pour préserver leur éligibilité dans les classes Novices Horses. Attention donc à bien comprendre comment la carrière du cheval a été gérée.

Au delà de cela, un show record doit être étudié le plus en détail possible. Cela commence par une question simple : à quels shows ce cheval a participé ? Là encore, le site NCHA records vous donnera des infos et Google sera votre ami. Aujourd'hui, accéder à une finale en Aged Events est un vrai défi et beaucoup de chevaux ratent des finales à 1 ou 2 points près. Ils scorent 215 dans les go puis 213 en demi et ne prennent pas un dollar en finale. Pourtant, cela reste de beaux parcours. De même, une finale réussie ou ratée peut influer de plusieurs milliers de dollars sur les gains du cheval. Une vache perdue et c'est peut être $ 10 000 de gains en moins. Un cheval peut aussi avoir pris 75 % de ses gains grâce à un seul concours. Il faut donc bien savoir où il show. En week-end shows, $ 15 000 de gains n'ont pas la même valeur au Texas qu'au fin fond du Missouri. Dans les très grosses affiliates texanes, la concurrence est terrible. Si on parle de Aged Events, un titre dans un tout petit Aged Event ne vaut pas forcément un top 15 sur un gros gros Aged Event et pourtant les gains seront peut être assez proches. Attention aussi aux bonus et autres programmes d'élevages qui peuvent gonfler "artificiellement" les gains. Autre question capitale : dans quelles classes le cheval a été showé ? Si vous cherchez un cheval de Non Pro ou d'Amateur, attention aux chevaux sortis uniquement avec leur entraîneur en Open et en Novice Horses ou aux chevaux sortis en Non Pro par des cavaliers qui ne font que du Cutting et qui sont presque pros. On comprend bien ici que dire "mon cheval a $ 30 000 de gains" ne veut en fait rien dire. Ca ne fait pas de lui un bon ou un mauvais cheval. Ca ne fait pas forcément de lui un cheval moins bon qu'un autre qui a $ 50 000 de LTE ou meilleur qu'un cheval qui affiche $ 10 000 de gains. Il faut bien détailler le show record pour voir si un cheval est susceptible de convenir a tel ou tel cavalier.

Les performances récentes

Au delà des gains en carrière, intéressez vous aussi avec intérêt aux performances récentes. Un cheval peut traverser dans une carrière des hauts et des bas, ce n'est pas en soit rédhibitoire. Mais quand on achète un cheval, il est bon de savoir quel est précisément son niveau actuel car c'est quand même en grande partie ce qui justifie le prix sur un cheval fini. Fuyez les chevaux qui ne sortent pas du tout en compétition, sauf raison valable style blessure, car il est alors impossible d'évaluer leur niveau. En détaillant la saison qu'est en train d'effectuer un cheval, ou celle qu'il vient d'achever, on identifiera mieux sur quelle dynamique il se trouve. Peu importe ses gains, s'il aligne les classes ratées depuis 1 an sa valeur est en chute libre. Au contraire, s'il est régulier et sort d'une grosse saison sa côte doit monter. Vous pourrez ainsi identifier son score "moyen" sur les derniers shows ce qui donne une bonne indication du niveau du cheval que vous souhaitez acheter. Chaque cheval possède un certain niveau qu'on traduit souvent par un score. Il y a des chevaux de 74, c'est à dire des chevaux qui scorent régulièrement des 74, et d'autres qui valent 72. Ce score moyen peut évoluer dans une carrière mais si on réduit le spectre à une saison c'est un élément assez stable qui donne la valeur actuelle d'un cheval. Si vous achetez un cheval qui vaut 72, cela veut dire qu'en temps normal si tout se passe bien vous viserez à peu près le 72. Ca ne veut pas dire que sur une classe vous ne scorerez pas plus haut. C'est juste son score régulier, habituel.

Un Non Pro mettra d'ailleurs souvent une ou deux saisons à atteindre ce score moyen avec un nouveau cheval. Si vous achetez un cheval de 70 n'espérerez pas scorer tout de suite 73 avec tous les week-ends. Même avec plusieurs années de travail ce sera difficile, monter un cheval à son vrai niveau est déjà un beau challenge pour nombre de cavaliers. On peut résumer tout cela en disant en gros qu'un cheval de calibre Open aura un score moyen plutôt élevé, au moins à 74. Pour un cheval de Non Pro, un score moyen de 72 ou 73 sur la dernière saison est vraiment un très bon signe. Un cavalier Amateur ou un débutant devra lui chercher un cheval régulier à 70, c'est un niveau suffisant pour apprendre sereinement. Sauf exception, plus un cheval score haut plus il sera fin et plus il faudra un gros niveau d'équitation pour le monter. Il existe des chevaux de Non Pro ou d'Amateur réguliers à 75 mais ils sont très rares et valent des fortunes. Le meilleur conseil qu'on puisse donner à un cavalier, c'est d'acheter un cheval à son niveau. Ni en dessous, ni trop au dessus car sinon vous serez incapables de le monter. Achetez un cheval un peu au dessus de votre niveau, un cheval à 72 par exemple, et vous pourrez apprendre et progressez avec lui. En Europe, un cheval à 72 ou 73 suffit bien souvent à grimper sur le podium et un cheval à 71 ou 72 vous permettra de prendre plaisir à chaque show. Un cheval qui score bien, qui est dans une bonne dynamique aura plus de chance de vous permettre de vous faire plaisir tout de suite. Un cheval où tout est déréglé et qui n'a rien fait depuis des lustres sera très dur à remettre. Espérer faire mieux et lui faire retrouver son niveau est un pari risqué très rarement couronné de succès. Les bonnes affaires sont rares. Dans tous les cas, il est intéressant de savoir à quoi s'en tenir et de bien être sûr de ce qu'on achète. Quitte à faire un pari autant le savoir à l'avance et faire une offre en conséquence !

Le parcours

En ne se limitant pas aux seuls gains, mais en approfondissant plutôt le show record, on va peut être observer des périodes de vide. Il est alors intéressant de se demander pourquoi le cheval n'a pas eu de résultats pendant plusieurs mois. Se renseigner sur le parcours d'un cheval, et l'aide de quelqu'un qui vit sur place ou qui connaît bien le cheval sera très précieuse pour compléter les infos données par le vendeur, permet de ne pas avoir de surprise. A t'il eu plusieurs propriétaires ? A t'il déjà été vendu et si oui combien. Là, Western Bloodstock sera une aide très efficace pour savoir si le cheval est un jour passé dans une vente aux enchères. Vous découvrirez alors peut être que le cheval qu'on vous propose pour $ 50 000 aujourd'hui a été vendu $ 25 000 dans une vente il y a moins de 3 mois. Voilà le genre d'infos à savoir avant de se décider et de faire une offre. Il est intéressant de savoir qui a showé le cheval, car avant d'être avec son propriétaire actuel, il a peut être appartenu à un cavalier d'un niveau complètement différent.

Le milieu du Cutting est un monde petit, même aux USA. Les chevaux y ont une réputation, on les croise souvent sur les shows. Toutes ces infos ne nous sont pas forcément accessibles, d'autant que le vendeur n'aura pas forcément intérêt à toutes vous les donner. C 'est bien normal. Un bon contact sur place vous sera donc une aide précieuse. Pas forcément pour jouer les détectives et débusquer le vice caché, mais plus pour vous donner le maximum d'infos vous permettant de vous faire une idée plus précise. Peut être le cheval a t'il été vendu durant une période à un cavalier avec qui cela s'est mal passé. Peut être a t'il séjourné à un moment avec le mauvais entraîneur. Peut être a t'il été blessé. Peut être a t'il été acheté par un gros Non Pro qui l'a peu showé car son écurie était trop pleine. Voilà autant d'éléments sur le parcours d'un cheval qui peuvent vous expliquer des trous dans un show record ou des gains plus ou moins élevés. Le parcours idéal d'un bon cheval de Non Pro solide pourrait ressembler à cela : carrière accomplie de Aged Events avec un bon Non Pro et son entraîneur puis vente à un Non Pro plus modeste qui a showé le cheval une ou plusieurs saisons en week-end shows avec succès. Dans tous les cas, plus on connaît le cheval moins on prend le risque de découvrir un problème par la suite.

Le programme d'entraînement

Voilà un élément capital pour cerner le profil d'un cheval et qui pourtant est souvent passé sous silence. Qui a démarré le cheval ? Est il toujours resté dans le même programme d'entraînement ? Quels entraîneurs s'en sont occupés ? Voilà des questions très importantes si vous voulez acheter un cheval. De façon générale, plus un cheval est resté longtemps dans le programme d'un bon entraîneur, plus il possédera des bases de dressage solides. Pour vous, surtout si vous êtes amateur ou débutant, c'est un atout formidable car c'est le gage que le cheval sera solide et conservera longtemps ses qualités au travail. Au contraire, un cheval fait de bric et de broc par des entraîneurs moyens, finira sûrement par vous poser problème. Même si certains succès en shows attestent de son niveau, ses fondations en termes de dressage seront trop faibles. Un bon entraîneur qui a démarré un cheval c'est un plus qui le suivra toute sa vie. Par bon entraîneur, on entend pas forcément une star des Aged Events, mais un cavalier sérieux, compétent avec un bon niveau d'équitation et qui donne à ses chevaux des fondations de dressage complètes et très solides.

Chaque entraîneur a son programme, sa méthode et ses techniques. Tout le monde vous dira qu'il est plus ou moins facile de passer après tel ou tel entraîneur. Chaque entraîneur produit un certain style de chevaux qui peut ou non vous convenir. C'est donc une question à laquelle il faut s'intéresser de près. Si votre truc ce sont les chevaux qui stoppent très fort et très droit, tous les entraîneurs ne vous conviendront pas. Si au contraire, vous détestez les chevaux avec un pattern très prononcé, tournez vous vers des chevaux mis par des entraîneurs plutôt de la vieille école que vers des types au style très moderne. Ca devrait être une règle d'or mais répétons la ici : attention aux chevaux qui sont passés entre plein de mains différentes ou qui ont été showés par 15 entraîneurs différents. Un cheval a besoin d'un programme cohérent et les résultats peuvent malheureusement cacher parfois des méthodes douteuses qui ne marchent qu'un temps. La qualité du programme d'entraînement et les bases de dressage, c'est aussi en grande partie ce que vous achetez quand vous achetez un cheval. Il n'est pas idiot de bien réfléchir à cet investissement qui sera votre principal gage de succès à long terme.

Le style

Pas d'achat sans essai, c'est même souvent l'élément qui déclenchera ou non la décision d'acheter. Mais même en amont, il est important de rechercher un cheval dont le style, la façon de travailler, correspond à votre niveau d'équitation, votre façon de monter et vos goûts. Pour un débutant par exemple, oublions les chevaux très physiques et très électriques qui seront à coup sûr bien trop inconfortables. On privilégiera au contraire un cheval souple qui travaille plus en finesse et plus en fluidité. Certains cavaliers aiment les chevaux très spectaculaires face aux vaches, qui sont très actifs face à elles. D'autres aimeront au contraire des chevaux plus dans les vaches qui possèdent surtout un gros stop. Il faut déterminer le style de cheval qui vous convient et orienter vos recherches dans cette direction là. L'essai viendra ensuite valider directement et objectivement si vous avez un bon feeling avec le cheval.

Le style découle quasi directement du programme d'entraînement. C'est donc bien pourquoi il faut choisir un entraîneur et un cheval qui présentent un style qui vous plaît, dont le travail respectent certains principes qui vous sont chers comme bien attendre la vache ou stopper bien droit par exemple. Vous pouvez très bien demander à visionner des vidéos récentes du cheval pour s'assurer que son style vous plaît. Le feeling lors de l'essai sera un élément décisif. Une grande règle d'or à ce propos : ne jamais acheter un cheval si l'essai se passe mal. Si la façon de travailler du cheval ne vous plaît, si vous le trouvez inconfortable ou si vous n'arrivez pas à bien le monter, oubliez le. Il y a peu de chances que ça s'améliore ensuite. On a coutume de dire que la première impression est la bonne et c'est très vrai. D'autres avis peuvent être les bienvenus, quelqu'un peut même essayer un cheval pour vous s'il vous connaît bien, mais il est important de sentir si le courant passe ou non. S'il ne passe pas, rien ne sert d'insister. Le style du cheval ne vous convient pas et ça ne changera pas. Si en revanche le feeling est bon, c'est un plus qui devra éclairer les autres éléments comme le show record, les perfs récentes, l'entraînement et l'histoire du cheval.

Les origines et la conformation

Pour un cheval fini et si on vise la compétition, c'est un critère presque secondaire. On notera quand même que cela peut avoir un lien avec le style du cheval. Chaque grande lignée possède son style et cela peut rentrer en ligne de compte. Certaines lignées comme les SMART ou les DUAL REY sont réputées plus difficiles au niveau du mental. D'autres sont connues pour une marque de fabrique technique comme les PEPTO pour leur stop ou les DUAL REY pour leur draw et leur style face aux vaches. D'autres courants de sang sont connues pour certains problèmes physiques comme les DUAL PEP qui peuvent manquer d'os pour supporter une musculature souvent imposante. Voilà des exemples d'infos auxquelles on peut donner attention. Si l'objectif à long terme est la reproduction, le choix des lignées revêt alors plus d'importance. Attention quand même à ne pas se focaliser sur quelques lignées les plus connues comme HIGH BROW CAT, SMART LITTLE LENA, DUAL REY, PEPTO ou DUAL PEP en oubliant toutes les autres ou en les méprisant si leurs noms ne vous disent rien. L'industrie du Cutting regorge de supers chevaux, certes moins connus chez nous, mais dont la valeur est reconnue surtout par les Non Pros : ZACK T WOOD, PLAYGUN, CD OLENA, SMART MATE, MECOM BLUE, SR INSTANT CHOICE, NITAS WOOD, SMART LITTLE JERRY, KIT DUAL, DOCS STYLISH OAK et plein d'autres. Attention aussi à lire le papier dans son ensemble, lignées hautes et basses, et à ne pas se contenter des noms. Les Life Time Earnings (LTE) et Products Earnings (PE) de chaque ascendant font bien plus la valeur d'un papier que les simples noms.

Dans un monde normal, la couleur ne devrait jamais être un critère de choix. Sur un cheval confirmé, la conformation est presque aussi secondaire. Attention bien sûr aux défauts graves qui peuvent être annonciateurs de futurs problèmes de santé. Comme les origines, la conformation peut influer sur le style du cheval et sa façon de travailler. Il y a des grandes règles qui veulent par exemple qu'un cheval un peu long soit plutôt stoppeur ou qu'un petit soit plus rapide. On peut en tenir compte selon ce que l'on recherche. On peut aussi veiller à trouver un cheval adapté à son gabarit. Mais l'histoire a aussi prouvé que tous les types de chevaux peuvent être talentueux quels que soient leur taille, leur tête, leur physique, leur dos, leurs jarrets ou leur épaule. Si un cheval a $ 200 000 de gains et qu'il est moche comme un pou cela prouve bien que la conformation n'est peut être pas le critère numéro 1 à retenir dans le choix d'un cheval. Le sexe importe peu, sauf bien sûr si on vise l'élevage. Les hongres sont toujours bien moins chers et conviennent bien en général aux débutants. Ils sont de plus évidemment faciles à vivre. Les juments peuvent être à peine plus compliquées et leur valeur marchande est systématiquement plus importante même si les prix ont bien baissé. Les étalons disposent eux d'un avantage physique évident et d'un style qui mise plus sur la force qui peut séduire un cavalier d'Open ou un bon Non Pro.

Le prix

On aborde ici la question en dernier alors qu'en fait dans la réalité la question se pose beaucoup plus tôt. Il n'existe pas d'argus des chevaux de Cutting comme pour le marché automobile mais il s'agit bien d'un marché avec une offre, une demande et des vendeurs qui sont libres de fixer les prix qu'ils veulent. Depuis le début des années 2000, les prix s'étaient envolés. On avait vu le prix de chevaux se multiplier par 2 voir par 3 pour atteindre véritablement des sommets. La crise financière internationale et la crise économique sont depuis passées par là et la bulle spéculative qui entourait les chevaux de Cutting a volé en éclats. On est presque revenu au prix de 2000 avec une baisse globale de 30 %, voir de 50 % sur certains chevaux. Mais les chevaux de Cutting, comme tous les chevaux de sport, restent chers, surtout les bons. Il en existe à tous les prix, pour tous les budgets et il n'y a pas vraiment de limites aussi bien vers le haut que vers le bas. On peut quand même dresser un bilan grossier en affirmant qu'un très bon cheval de Non Pro, solide à 72 ou 73, se négocie à l'heure actuelle entre $ 20 000 et $ 35 000. Un cheval d'Amateur se vendra lui plus dans les $ 15 000 à $ 25 000. Pour un gros cheval d'Open ou pour un cheval de Non Pro de haut niveau européen, on investira $ 35 000 ou plus. Ensuite, la seule limite sera celle de votre porte feuille avec des chevaux qui peuvent se vendre plusieurs centaines de milliers de dollars. Le prix variera en réalité en fonction de tous les critères listés plus haut et selon la négociation qui aura lieu entre le vendeur et l'acheteur.

C'est vraiment à l'acheteur de déterminer quels sont ses moyens et quels sont ses besoins. Selon ces deux réponses, il dressera le portait du cheval dont il a besoin en termes d'âge, de gains, de perfs récentes, de parcours, d'entraînement, de style ou d'origines ainsi que le budget qui va avec. L'ensemble de ces critères, plus l'état de santé et le comportement qui seront bien sûr pris en compte dans la décision d'acheter ou non, détermineront un prix de vente. Selon ses moyens, c'est après au cutter de voir si ce prix colle dans son budget et si ça budget est raisonnable. On pourra toujours jouer sur certains critères, notamment l'âge, les gains ou le score moyen pour faire baisser le prix. Tenter un pari sur la santé, le niveau de dressage ou le comportement est plus risqué mais cela n'effraie pas toujours certains. Charge aussi au cutter de se demander jusqu'où il est prêt à transiger sur ses besoins pour faire rentrer le prix dans son budget. Parfois, il vaut mieux attendre un peu et économiser pour pouvoir trouver un cheval qui convient mieux. Car l'idée ce n'est pas d'acheter le cheval le moins cher possible ou de payer la commission la plus chère possible mais bien d'acheter le bon cheval au bon prix. Après plusieurs années et peut être même une éventuelle revente, la satisfaction et le plaisir que vous aura procuré ce cheval viendront peser très lourd dans le bilan de votre investissement. C'est bien pour cela qu'il faut essayer de se poser les bonnes questions et de recueillir autant que possible les bonnes infos avant de décider.

17 févr. 2010

Bonanza :pronostics défiés


Les outsiders s'imposent

Organisé par la famille Crumpler, les Bonanza Cutting Horses Fairs ont titré cette année deux outsiders en Open. Dans le Bonanza 5/6 yo Open Classic Challenge, on attendait bien Gary Gonsalves mais plutôt sur la formidable REY DOWN SALLY. C'est finalement sur son second cheval qu'il s'impose toujours pour le Iron Rose Ranch. L'honneur est sauf ! Le hongre de 5 ans arrivait en finale avec un show record bien plus modeste que sa camarade d'écurie qui scorera 212 en finale. Mais auteur d'un 227, SPOOKYS SMARTY REY s'est montré à la hauteur de son papier de légende : DUAL REY, encore une fois cette année, par SPOOKYS SMARTY PANTS une jument que Gary a showé avec beaucoup de succès. SPOOKYS SMARTY REY totalisait à peine $ 10 000 de gains jusque là. Il remporte cette fois $ 18 000. Il devance en finale DONT LOOK TWICE qui score 221,5. La fille de HIGH BROW CAT et TAPT TWICE est décidément toujours aux avants postes cette année sous la selle de Phil Rapp. En finale des 13 shows auxquels elle a participé en 2009, elle continue de truster les podiums cette année et franchit la barre symbolique des $ 300 000 de gains en carrière. Paul Hansma, auteur de 2 scores nuls avec NURSE CONNIE et CATS LITTLE TANK, limite quand même la casse en finale et complète le podium avec 219 sur son hongre AL POOCINO. Celui-ci s'approche des $ 200 000 de gains. Koby Wood et BOON TOO SUEN terminent au pied du podium devant John Mitchell et SMOOTH ASA ZEE et toute une brochette de supers chevaux comme NEVER REYLINQUISH ou SPECIAL NU KITTY.


Dans le 4 year old Open Derby, même histoire avec la victoire un peu surprise de LHR SMOOTH JAMIE MAY dans une finale rendue très incertaine par le bétail. Suite aux échecs des favoris comme ROCKIN W ou SPECIAL NU BABY auteurs de scores nuls, c'est donc une jument du Lazy H Ranch qui triomphe sous la selle de son entraîneur Phil Hanson. Rebaptisée en l'honneur du banquier qui a accordé les fonds nécessaires à Sherry Chamberlain pour l'acquérir auprès du Manion Ranch Ranch, LHR SMOOTH JAMIE MAY est une fille de SMOOTH ASA CAT. Cet étalon s'impose chaque semaine un peu plus comme le leader de la nouvelle génération et devrait devenir 2 million dollars sire avant le milieu de la saison. Avec un score de 219,5, Phil Hanson s'impose en finale et sa jument remporte $ 30 000. TLC CANTINERO, un fils de SMART LITTLE LENA et de CATS BARMAID CHICK, également outsider, termine second avec un score de 217. Monté par Ryon Emerton qui refait surface après une année 2009 agitée, le hongre de 4 ans remporte $ 23 000. Deux de nos favoris du NCHA Open Futurity se partagent la 3ème marche du podium. REYS DESIRE, une jument par DUAL REY montée par Lee Francois, et ARC RUBY PLAYGUNIA, une fille de PLAYGUN showée par Matt budge scorent 216 et repartent avec $ 19 000 chacune. A noter la joli performance de Bubba Matlock 4ème sur SMARTYS SCOOTIN STAR pour le S&S Farms. Roy Carter aura peut être du souci à se faire si sa panne de résultats se poursuit. Bonne finale également pour JOJO BOON, HERDING CATS ou SMOOTH O TOOLE. C'est en revanche une nouvelle finale ratée pour SMOOTHER THAN A CAT pas plus heureux en finale sous la selle de Phil Rapp que sous celle de Scott Ferguson. On attend maintenant les classes Non Pros qui se dérouleront jusqu'à la fin de le semaine.

16 févr. 2010

Acheter un cheval de Cutting 1


Quel Cheval pour quel cavalier ?

Acheter un cheval de Cutting est une étape obligée quand on veut se lancer dans ce sport au même titre qu'un cycliste devra acquérir une bicyclette avant de se mettre au vélo. Certains vous diront bien que vous pouvez espérer débuter le cutting avec le cheval de loisir que vous possédez déjà ou avec votre ancien cheval de ballade. Cela revient selon moi à dire qu'on peut se mettre au VTT de descente avec son ancien vélo de ville. Mais une chose est sûre, pas de Cutting sans monture donc l'achat d'un cheval, de préférence voué au Cutting, est une première étape obligée qu'il s'agisse d'un poulain qu'on fera entraîné ou d'un cheval plus âgé. A ce stade, la première et la plus importante question à se poser est de se demander de quel cheval vous avez besoin. L'utilisation que vous ferez de ce cheval, c'est cela qui doit guider et orienter toute votre recherche. En un mot, demandez vous quel cavalier êtes vous et on pourra vous dire quel cheval il vous faut. On comprend aisément qu'un débutant ou qu'un compétiteur confirmé n'auront ni les mêmes attentes ni les mêmes besoins. Il est illusoire d'escompter trouver le bon cheval sans prendre le temps de se demander justement précisément ce dont on a besoin.


C'est bien selon l'usage final et le niveau du cavalier qu'on va pouvoir déterminer quel type de cheval il faut rechercher. Selon votre niveau, vos visées en compétition, vos projets à long terme, on peut définir un profil de cheval qui vous conviendra. Aux Etats-Unis, on distingue déjà toujours les chevaux de Aged Events, c'est à dire les chevaux de 6 ans moins, et les chevaux de week-end shows, la plupart du temps âgés de plus de 6 ans. Les premiers ont accès a des épreuves richement dotées et sont recherchés par les cavaliers amateurs de Aged Events. Il conserve donc une valeur spéculative plus importante jusqu'à ce qu'ils ne puissent plus concourir sur ces grosses épreuves c'est à dire à la fin de leur année de 6 ans. Aux USA, on distingue bien deux marchés différents avec d'un côté les amateurs de Aged Events et de l'autre les cavaliers plus tournés vers les week-end shows. Chez nous, cette distinction se justifie moins car les Aged Events sont encore peu développés. La question Aged Events ou week-end shows qui est décisive dans le choix d'un cheval aux USA se pose moins pour un acheteur européen. Une fois écartée cette question, on distingue généralement trois grands types de chevaux aux USA : les chevaux d'Open, les chevaux de Non Pro et les chevaux d'Amateur. Il s'agit de grands stéréotypes qui se basent principalement sur le niveau du cavalier et qui comprennent eux mêmes de nombreuses sous catégories. De façon très schématique, les chevaux d'Open sont les chevaux les plus talentueux qui peuvent scorer au delà des 74 points mais qui sont aussi les plus difficiles à monter. Les chevaux de Non Pro sont des chevaux plus solides, un peu plus faciles à monter et qui sont réguliers à 72. Enfin, les chevaux d'Amateur sont les chevaux les plus solides, les plus fiables, idéaux pour apprendre ils sont réguliers aux alentours des 70 points. Pour identifier ce grands stéréotypes, qui comprennent bien sûr des nuances comme les chevaux de Limited Open par exemple, on va se baser sur un ensemble de critères. C'est l'étude tous ces critères qui doit vous occuper dans votre recherche et qui doit vous permettre d'identifier le bon cheval. Cela demande des connaissances et une expérience c'est pourquoi une personne de confiance pourra vous accompagner mais je pense qu'il important d'essayer aussi de s'y intéresser soi même pour être sûr de ne pas se tromper. On dressera dans un prochain article une liste non exhaustive de ces critères qui vont permettre de définir le cheval d'Open, de Non Pro ou d'Amateur dont vous avez besoin.

15 févr. 2010

Testé et approuvé


2010 : en route pour une 15ème saison

Séjour au ski, trotting sur la plage, ça sent de plus en plus la reprise de la saison de concours tout cela. A mesure que les calendriers arrivent, on ébauche une saison qui sera quand même la 15ème consécutive en ce qui me concerne. A raison de 7 ou 8 concours par saison et de 4 runs en moyenne par show, cela représente près de 500 runs et 1 200 minutes passées devant les vaches. Presque une journée entière en temps cumulé. C'est beaucoup et très peu à la fois ! Durant ces 15 saisons, le Cutting a énormément changé, cela en est même effrayant quand on prend le temps de regarder en arrière. Il semble bien loin aujourd'hui le temps des shows AQHA à Niort ou au Touquet avec un sol de reining, 30 vaches pour tout le week-end, un juge qui lit le rule-book 10 minutes avant la classe, seulement une classe Open et une classe Amateur et la victoire systématique et un peu énervante du cutter dont le cheval saute partout face à une vache immobile. Tout cela représente une époque presque oubliée mais pourtant pas si lointaine. Depuis, on est passé à des shows plus spécialisés, à tort ou à raison, avec des sols souvent plus adaptés, des quantités de vaches qui ont évoluées de façon exponentielle avec tous les problèmes logistiques que cela pose, des juges qui connaissent vraiment le Cutting, des entry fees qui garantissent des gains équitables et raisonnables aux meilleurs même si les engagements sont chers. On a vu arrivé progressivement et s'installer puis se diffuser des pratiques jusque là inconnues et incongrues mais qui garantissent une compétition de qualité comme les bunches de vaches, le paiement des gains par go, le jugement sur le run content avant tout et sur toute sa richesse. On oublie parfois tout ce chemin parcouru. Tout cela nous parait normal et on oublie surtout souvent pourquoi on a pu s'installer dans ce confort qu'il est aujourd'hui très désagréable de devoir quitter de temps en temps.

C'est l'arrivée des shows approuvés par la NCHA US et respectant un cahier des charges très strict élaboré par une association qui a déjà organisé des dizaines de milliers de shows de Cutting qui a permis cette évolution. On entend encore certains se demander parfois à quoi sert la NCHA ? A quoi sert d'approuver un show ? A chaque fois que j'entends cela j'ai envie de demander mais où étiez vous ces 15 dernières années ? Les cavaliers qui ont participé l'année dernière aux shows à Bons en Chablais ou à Lye par exemple ont du quand même mesurer tous les fruits de ces efforts et de cette exigence qui poussent à respecter et à appliquer à la lettre les règles dictées et établis par les meilleurs cutters au monde. Il n'y a pas de miracle, si on voit de supers classes sur ces shows là, c'est avant tout parce que les conditions y sont les meilleures possibles pour les cutters. En terme d'installations, de vaches, de juge, de sol, de show management, un show NCHA Approved c'est tout sauf un luxe. C'est le minimum vital. Chaque fois qu'on sort ou qu'on s'écarte de ce cahier des charges, c'est le début des ennuis que ce soit pour la qualité du sol, le niveau des installations, les vaches, le juge, l'organisation ou le paiement des gains par exemple.

Comme toutes les années paires, on attend en cette saison 2010 Americana avec impatience. Ce show est une institution en Europe, le seul qui peut s'enorgueillir d'attirer les meilleurs cavaliers et chevaux européens dans toutes les disciplines majeures. Peut être le seul qui s'approche de ce que peut être un show aux USA. Il suffit de voir comment ce show a progressé depuis qu'il est approuvé par la NCHA sur le Cutting pour mesurer aussi le chemin parcouru et l'absolu nécessité de passer par des shows approved. Là aussi, il est loin le temps où on ne savait pas qui jugeait, comment étaient organisés les tirages au sort et les lots de bétail, comment les gains étaient payés... Tout n'est pas encore parfait, loin de là. Mais ce sont déjà de sacrés pas en avant et une belle garantie avant de mettre les chevaux dans le trailer pour 1000 km. L'approval form n'est pas une garantie tous risques mais c'est quand un sésame sans lequel il est difficile d'envisager se rendre en concours selon moi.

De ce point de vue là, la saison à venir ne remplit pas toutes ses promesses. Il faut attendre fin Avril, et le traditionnel Cabernet Cutting Show à Lye, pour lancer la saison. Nos amis hollandais organisent bien quelques manches de leur "LL Triple Horn Cutting Tour", début mars et début Avril mais sans que ces shows soient approuvés. On peut leur faire confiance c'est certain et il n'y a vraiment pas lieu de mettre en doute leur compétence. Mais, par exemple, on est obligé de se demander qui va juger ces shows ? Le système des juges européens ayant jusque là à la fois montré son potentiel mais aussi parfois ses très grandes limites, il est quand un peu problématique de faire 10 heures de voiture pour un show d'une journée si c'est finalement pour être jugé par quelqu'un qui n'a peut être ni le niveau, ni l'expérience nécessaires pour juger un show de Cutting. Si on s'en tient aux shows français, même si le rendez-vous Allemand de Marl chez Doering QH début mai reste en principe une valeur sûre, il faut attende fin Juin pour avoir un second show approved. Deux concours à la mi saison, c'est un peu maigre et pour tout dire c'est un peu la soupe à la grimace quand on sait tout le travail qu'exige la préparation d'un cheval pour une saison de Cutting. En tant que concurrent, la disparition du concours de printemps chez Charmot QH est un vrai coup dur et un grand regret tant la qualité de ce show faisait référence lors des saisons précédentes.

Alors que les hollandais et les italiens, pour des raisons qui leur sont propres et qui peuvent s'expliquer concernant nos amis transalpins dont la qualité des shows restent quand même un must, n'organisent pas ou peu de show approuvés, que les allemands s'y mettent progressivement mais encore parfois timidement, il est regrettable que nous fassions presque machine arrière. Même si je reste persuadé que de bonnes volontés vont s'y mettre et payer de leur temps et de leurs efforts avec nous cette année, 4 shows approuvés en France à l'heure actuelle c'est trop peu et c'est très décevant. Cela oblige à construire une saison bancale, remplie pour le moment de trou et avec finalement peu d'options même s'il est légitime que Americana focalise l'attention de nombreux cutters cette année. Pour les shows qui font le choix de ne pas demander d'approval form c'est un calcul difficilement compréhensible et contre productif dans la mesure où cela éloignera forcément nombre de cutters. Pourquoi se rendre sur un show qui refuse de garantir ce qui relève vraiment du minimum vital ? C'est la garantie pour un concurrent d'être assurément déçu ou frustré sur au moins un élément qui est indispensable et incontournable à la pratique d'un Cutting de qualité. A partir de là, pourquoi faire des kilomètres et risquer d'être déçu ?

C'est une question qui se posera quand même toujours chez nous. Pourquoi vouloir amender, adapter, corriger ou modifier ce qui a fait ses preuves et ce qui marche sur les 2 500 week-ends organisés chaque année sous l'égide de la NCHA ? Quelle spécificité réclame d'adapter des règles qui constituent les fondations mêmes d'un Cutting moderne de qualité. Quelle prétention justifie de penser qu'on peut et qu'on doit faire mieux que ce qui marche déjà très bien partout ailleurs tous les week-ends ? C'est un état d'esprit étrange, incompréhensible et qui en plus est vraiment contredit par le passé et l'expérience. Encore une fois, si le Cutting a tant changé chez nous ces dernières années c'est parce qu'à un moment donné, on a choisi, avec tous les sacrifices que cela implique c'est évident, de faire notre une qualité, une exigence et un savoir faire qui ont été testé et approuvé sur des milliers de shows par des milliers de cutters depuis des années. Les modalités du futur Championnat de France de Cutting en sont un parfait exemple. A ne pas respecter les règles et l'esprit du Cutting défendu par la NCHA, on tombera inévitablement sur des écueils. Pourquoi rendre des couples cavalier/cheval indissociables quand la NCHA s'attache à bien titrer un cheval en Open et un Cavalier en Non Pro. En s'écartant du chemin tracé, c'est toute la logique et tout l'esprit qui animent la structure des classes qui sont remis en cause. Pour quel motifs et pour quels bénéfices ? On peut se poser la question. Pareil pour le système du classement points, là où seuls les gains ont toujours prouvé être les seuls aptes à établir un classement équitable, fiable et incontestable.

C'est comme en ski. A toujours vouloir passer là où il n'y a aucune trace, on finit toujours par tomber sur un rocher, un trou ou un sapin. Et à ce moment là, c'est toujours pareil : plus dure en est la chute, plus cruelle en est la désillusion et plus mordante en est la frustration. Brème, Samoëns, finalement c'est exactement la même histoire. Restons dans les traces même s'il nous en coûte. A côté, la neige est bien belle mais les surprises sont parfois au rendez vous et elles ne sont pas toujours bonnes.

14 févr. 2010

Bonanza Cutting Horse Fairs


1er go pour le Derby et le Classic

C'est dans un Texas recouvert de neige que les meilleurs cutters de Aged Events se sont donnés rendez-vous à Alvarado dans la Diamond W Arena pour le Bonanza Cutting. Ce concours réputé offre $ 120 000 d'Added Money pour une inscription à $ 1 700 et se place au coeur de la saison hivernale. Il précède des shows comme Southpoint, Arbuckle Mountain, le PCCHA Derby et The Cattlemens qui nous amèneront tranquillement aux NCHA Super Stakes à la fin Mars. Jusqu'à présent, la saison de Aged Events a été de toute beauté. A l'issue du 1er go, Bonanza tient toutes ses promesses et les favoris sont bien là où on les attendait. Dans le Bonanza 5/6 yo Open Classic Challenge, deux juments de légende se partagent la tête après le 1 er go-round qualificatif. Laz jument de 6 ans du Slate River Ranch PEPTOS STYLISH MISS et la julent de 5 ans du Waco Bend Ranch DONT LOOK TWICE ont toutes les deux claqué un 221 points. Montées par John Mitchell et Phil Rapp, ces filles de PEPTO et de HIGH BROW CAT sont en pleine forme depuis le début de la saison. Elles totalisent $ 500 000 de gains à elles deux. Derrière, on trouve un Paul Hansma qui place 3 chevaux, et pas des moindres, dans le top 10 : AL POOCINO, CATS LITTLE TANK et NURSE CONNIE soit 3 chevaux déjà titré en Aged Events ! Si le 2ème go se passe bien, Paul sera redoutable en finale avec une telle armada. Parmi les gros favoris, ça passe aussi impeccable pour REY DOWN SALLY qui faisait son retour sous la selle de Gary Gonsalves. Mais les gros chevaux ne manquent vraiment pas dans les qualifiés qui ont scoré au dela de 211.5 : MOMS STYLISH SCOOT, BOON TOO SUEN, SARAHS SUPER CAT qui revient bien, HOO REY FOR DREAMS, SPECIAL NU KITTY en reconquête avec RL Chartier, ROYALS MAGINFICAT, PRETTY KATZ, RUBYS ROYAL CD, CHEX OUT MY HINEY, SMOOTH ASA ZEE, MECOM BAY ROAN, DUAL REY TR ou même AUSPICIOUS CAT qui passe d'extrême justesse. Parmi les illustres éliminés on peut citer HAY MAKER qui a peté une pile pour son 1er show avec Steve Oehlhoff, THAT CATOMINE, SWINGIN STAR PEPTO à l'arret depuis que les Rapps l'ont vendu ou CHULAS MERADA.



Chez les 4 ans, la lutte fait vraiment rage comme souvent avec cette promotion 2006 très talentueuse et très homogène. Après le 1er go du Bonanza 4 yo Open Derby, deux chevaux se partagent la 1ère place. Dave Stewart a scoré 219 points sur SHORT OF REYMARKABLE, une talentueuse jument par l'inévitable DUAL REY et SHORTISH. Un croisement intéressant sélectionné par Darren Blanton qui avait terminé second à Abilene. Egalement à 219, SMARTYS SCOOTIN STAR permet à Bubba Matlock de faire son grand retour aux avants postes. Cavalier très talentueux mais qui a connu des heures sombres depuis son départ de chez Jerry Durant, Bubba revient avec un cheval par SMART LIL SCOOT entraîné au départ par Roy Carter pour les S&S Farms. Gary Gonsalves prend la 3ème place sur SPOOKY SMOOTH par SMOOTH AS A CAT pour le Iron Rose Ranch. Derrière, les 2 chevaux les plus attendus n'ont pas déçu. La star ROCKIN W sortait pour la 1ère fois depuis sa victoire historique à Fort Worth avec Tony Piggott. Tag Rice ressortait aussi pour la 1ère fois son super CHIQUITA CAT dont on attend avec impatience de voir comment il a progressé. Ces deux étalons passent très facilement le bubble fixé à 208 en scorant au delà des 217 points tous les deux. Chez les chevaux en vue au dernier NCHA Futurity, on note les qualifications de REYS DESIRE toujours aussi spectaculaire, HERDING CATS, SMOOTH O TOOLE, SMOOTHER THAN A CAT toujours showé par Phil Rapp, JOJO BOON qui semble s'habituer à Kory Pounds, PURPOSE DRIVEN, SPECIAL NU BABY déchainée avec Matt Gaines en 2010 c'est la plus grosse stoppeuse de la promotion 2006, SHES TWICE AS SMOOTH, BIG BOW PEPTO, STYLISH SCOTTI, ARC RUBY PLAYGUNIA, PHILLS PULL TOY, EPL PEPTO MAX ou GEORGE C MERADA. C'est en revanche terminé pour REYMINATE et AROSESUCHACLATTER qui ne seront pas au second go-round qui se disputera, comme pour le 5/6 yo Open, aujourd'hui même.